W. Labriola
Au sujet de L. Adams Beck

L’Occident met toujours l’accent sur la matière. Dès l’âge de trois ans, les enfants sont habitués, en Europe, en Amérique, à pleurer jusqu’au moment où ils obtiennent tout ce qu’ils veulent. En Asie, sur ces hauts plateaux du Tibet, où se promène ce jeune homme, « Ormond » tel est son nom, découvre que l’enseignement reçu est fait d’enfantillages, de pacotilles, que ses maitres étaient totalement ignorants, dépourvus de sagesse, d’évolution, et il en rit. Il réalise que tout ce qu’il a appris est faux et vain. Il faut au plus vite dépasser ces enseignements traditionnels et aller tout droit à la Vérité par la simplicité.

(Revue Être Libre. No 234. Janvier-Mars 1968)

(Du Cachemire au Tibet. A la découverte du Yoga.)

Pour les Européens, le Yoga est une gymnastique qui consiste à faire des exercices pour supprimer l’embonpoint. En Asie, c’est une discipline physique et intellectuelle qui mène l’homme vers la Vérifié.

Adams Beck nous y montre un jeune homme qui a connu toutes les jouissances du corps et n’a rien trouvé qui le satisfasse; il part donc pour le Cachemire, espérant découvrir enfin dans la solitude de la Nature, la paix intérieure et le bonheur.

Quelques phrases sont frappantes et peuvent aider à approcher la Lumière.

« N’oubliez pas qu’il faut l’assentiment intellectuel. »

Ne croyons-nous pas, nous, que la Lumière nous sera apportée miraculeusement sur un plateau d’or sans le moindre effort ? Nous devons adopter une nouvelle attitude mentale et réajuster notre pensée dans le sens de la Lumière cosmique qui englobe le monde.

« Chacun a son secret à trouver au fond de lui-même. »

Et pourquoi le cherchons-nous avec acharnement dans les cinémas et les jeux ?

« L’homme doit apprendre à aimer sans convoitise. »

L’Occident met toujours l’accent sur la matière. Dès l’âge de trois ans, les enfants sont habitués, en Europe, en Amérique, à pleurer jusqu’au moment où ils obtiennent tout ce qu’ils veulent. En Asie, sur ces hauts plateaux du Tibet, où se promène ce jeune homme, « Ormond » tel est son nom, découvre que l’enseignement reçu est fait d’enfantillages, de pacotilles, que ses maitres étaient totalement ignorants, dépourvus de sagesse, d’évolution, et il en rit. Il réalise que tout ce qu’il a appris est faux et vain. Il faut au plus vite dépasser ces enseignements traditionnels et aller tout droit à la Vérité par la simplicité.

« Connaissons-nous la neuvième vibration ? »

En fait, la connaissons-nous en Europe ? Ne sommes-nous pas trop préoccupés de détails ? Ne tâtonnons-nous pas autour des merveilles que les Tibétains savent d’office dès l’âge de douze ans ?

Il faut découvrir d’autres valeurs. Il y a une loi naturelle d’une immense portée. Comment la trouver ?

« Il buvait à la source de vie qui jaillit du roc asiatique. »

Ormond méditait sur la pureté de la vie spirituelle, sur la sérénité dans les montagnes élevées près des moines et, petit à petit, il apprit à « connaître » comme une aube qui se lève.

« A mesure qu’il avançait Ormond sentait sans sens s’engourdir. »

La vie spirituelle prenait le pas sur la vie instinctive; il réalisait la mesquinerie des plaisirs, des souffrances; les moines l’aidaient à disséquer son passé et il en avait honte. Ormond venait de goûter aux angoisses des premiers frémissements de la connaissance.

« Comprendre que l’on est prisonnier. »

N’est-ce déjà pas un grand pas en avant ? N’est-ce déjà pas la porte ouverte vers la lumière ? Reconnaître nos limitations et nos conditionnements, tels qu’ils sont.

« Au-dessus de ma tête les pics s’élançaient jusqu’aux cieux, dit Ormond, que peuvent bien être mes angoisses de pygmée en présence de cette vie puissante ? »

Ils étaient à 5.000 mètres d’altitude, moine et disciple, faisaient partie du grand Silence. La joie vraie les envahissait. Le disciple ne voulait plus retourner aux plaisirs des villes, il en était dégoûté à tout jamais. Il prenait conscience de lui-même.

« Serais-je puni pour mon passé ? »

La punition est une illusion. Il faut accomplir une mission d’homme sans se préoccuper du passé et des erreurs, car il faut dépasser l’orgueil et l’illusion de l’égoïsme pour trouver la Paix.

« L’Occidental, s’il n’a jamais communié seul avec le Divin dans la nature, n’est rien. »

Les Anciens nous disaient déjà « connais-toi toi-même » mais comment se connaître dans une foire ? Et la vie des villes est-elle autre chose ? Mais combien songent à renoncer aux plaisirs des foires ?

« Peut-on penser à la tristesse dans les hautes altitudes ? »

La tristesse n’est-elle pas une habitante des basses régions ?

« Apprenez que même dans l’amour il doit y avoir une certaine austérité. »

Peut-on atteindre la perfection dans l’amour en se dispersant ? En s’amusant ? En s’abrutissant ?

« Le ciel est dans l’âme de l’homme. »

Ne cherchons-nous pas des années durant, où se trouve le ciel ? Où se trouvent Dieu et la Vérité ? Alors qu’il est en nous.

« Ormond était à un stade de perception plus avancé. »

Suivi par les moines, il renonçait plus vite que d’autres aux mesquineries et passait par différentes crises de nouvelles adaptations qui l’effrayaient un peu.

« Il n’y a nul dualisme dans le monde, sinon dans l’optique. »

Le jeune homme pensait à ses fautes passées et voulait les effacer. Mais ne faut-il pas payer ses dettes ? Mais qui peut dire que c’est bien ou mal ? Même les prêtres d’Occident ne le peuvent. La vérité est une, mais chacun la voit d’une optique différente. Le moine cherchait à lui enseigner la connaissance de soi, si commune en Asie, et cette sagesse inconnue de l’Occident.

« Attention à la crainte qui coupe tous les courants. »

Dans sa montagne, Ormond apprenait avec les moines à n’avoir pas peur des tigres. Il bannissait la crainte si répandue chez nous.

« Il n’existe pas de mal dans le monde, mais simplement des étapes d’évolution. »

Il ne peut y avoir ni punition ni pardon, malgré les dires des catholiques, mais le déroulement de processus inflexibles, impliqués dans la loi très simple de cause à effet (Karma).

« Le but de la connaissance est de se libérer de l’égo. »

Ne sommes-nous pas un avec le tout ? Pourquoi croyons-nous que le Tout n’existe que pour notre petit moi ?

« Une parole de Bouddha pour les incrédules. »

Deux amis font une ascension, l’un s’arrête sans courage, l’autre poursuit seul et annonce qu’en haut il y a un paysage splendide, d’une exquise beauté. Il attire l’autre par ses paroles. L’autre monta et s’émerveilla.

Ne faut-il pas d’abord vouloir voir ? Faire abstraction de tout ce qui n’est pas Vérité et Lumière ? Reconnaître ses erreurs et les voir en face.

« La joie cosmique doit jaillir de vous. »

L’Éveillé parle ainsi à ceux qui l’écoutent et se sont délivrer des illusions du monde. Une joie et une lumière indescriptibles les habitent.

« Il y avait deux âmes, celle de ma femme et la mienne. L’Amour vint, il n’y en eut plus qu’une. »

L’Amour unifie tout, l’Amour se place au-dessus de tout, il est la manifestation plus vivante du devoir en nous.

« Comment se résume le grand enseignement d’après Ormond ? »

L’Amour ! C’est l’amour qui fait crouler les murs lourds de la personnalité et qui nous rétablit dans l’unité avec tous les hommes. Cet amour est indestructible. Nous le portons en nous.