André A. Dumas
Avons-nous un sixième sens ?

(Extrait de La Science de l’Âme, 2e édition. Dervy-Livres 1980)  La science psychique prouvera que l’Esprit est une réalité existant dans l’Univers. Robert Andrew MILLIKAN (1934). Sixième sens ou sens psychique ? Le caractère exceptionnel des faits que nous avons examiné jusqu’ici a amené un certain nombre de chercheurs à se poser la question : […]

(Extrait de La Science de l’Âme, 2e édition. Dervy-Livres 1980) 

La science psychique prouvera que l’Esprit est une réalité existant dans l’Univers.

Robert Andrew MILLIKAN (1934).

Sixième sens ou sens psychique ?

Le caractère exceptionnel des faits que nous avons examiné jusqu’ici a amené un certain nombre de chercheurs à se poser la question : y a-t-il donc un sixième sens ?

La réponse dépend de la signification que l’on donne aux mots, Si l’on veut simplement, pour plus de commodité, désigner globalement par cette expression les facultés supranormales et la perception qu’elles permettent en dehors de l’activité sensorielle ordinaire, on peut alors dire que nous avons un « sixième sens », ou plus exactement que certaines personnes en sont remarquablement douées, cette expression « littéraire » n’affirmant pas autre chose que la réalité d’une certaine catégorie de phénomènes.

Mais si les mots « sixième sens » sont employés avec la prétention scientifique d’affirmer que les facultés supranormales sont dues à l’exercice d’un sixième sens, s’ajoutant aux cinq sens normaux : vue, ouïe, odorat, tact et goût, et de même nature qu’eux, c’est-à-dire ne s’en distinguant que par la bande de fréquences vibratoires auxquelles il est sensible — c’est la thèse favorite du professeur Charles Richet, la crypesthésie — alors nous devrons répondre par la négative.

En effet, il y a des différences capitales, essentielles, entre les caractères et le fonctionnement des cinq sens normaux et ceux de ce prétendu « sixième sens ».

En premier lieu, les sens ordinaires ont des organes spécialisés : la rétine, le tympan, la muqueuse olfactive, la peau et les papilles de la langue ; par contre, les facultés de perception supranormales n’ont pas d’organe spécial. Ensuite, les sensations par lesquelles les perceptions supranormales se manifestent à la conscience sont de même forme que celles provenant des sens normaux, c’est-à-dire qu’elles sont visuelles, auditives, tactiles et, très rarement, olfactives. Mais rien dans la forme de ces sensations ne peut caractériser spécifiquement un sixième sens : par exemple, une personne recevant une l’image télépathique voit l’image d’un parent, ou entend des paroles prononcées par une voix connue, ou perçoit une odeur d`incendie, ou encore à la sensation désagréable de recevoir un coup sur la tête ; et toutes ces sensations ne sont pas différentes de celles qui seraient provoquées par la présence réelle d’un parent ou par la voix de la personne connue, ou par un véritable incendie, ou par un coup réel sur la tête.

Une différence essentielle est celle-ci : les perceptions sensorielles ordinaires sont transmises au cerveau, où les vibrations du monde extérieur se transforment en sensations, images, sons, etc. Il y a un mouvement allant du monde extérieur à notre monde intérieur, l’esprit, à travers les organes des sens et le cerveau. Au contraire, dans la connaissance supranormale, il y a d’abord un mouvement direct allant du monde extérieur à l’esprit, où a lieu une perception subconsciente, puis il y a ensuite un mouvement de l’intérieur à l’extérieur, de l’esprit au cerveau, où la perception subconsciente de la réalité se transforme en sensation consciente de caractère hallucinatoire, visuelle, auditive, tactile, etc.

Ce caractère subjectif est celui des phénomènes télépsychiques où l’on voit et entend, par exemple, un personnage ouvrir une porte et la refermer, alors qu’en réalité, la porte n’a pas bougé et est restée fermée à clef ; ou bien, où le personnage fantôme est vu, traçant à la craie des signes ou des caractères sur un tableau noir, alors qu’on peut constater ensuite qu’il n’y a aucune trace de craie sur le tableau.

Ce sont des sensations hallucinatoires transmises au cerveau par le subconscient du sujet sensitif, qui traduit ainsi pour la conscience, la perception supranormale directe d’une pensée lointaine, d’un accident, d’un grand danger ou d’une mort.

Enfin, ces considérations sont confirmées par le fait que, dans la connaissance supranormale, la réalité est souvent perçue sous une forme symbolique, ce qui indique bien qu’il s agit, non pas d’une impression directement communiquée de l’extérieur par les sens, mais d’une image fabriquée par le subconscient : c’est de l’intérieur, du domaine de l’idée, qu’elle est envoyée au cerveau (100).

Ainsi le phénomène de la lecture à travers les corps opaques ne peut être attribué que dans des cas exceptionnels à des radiations perçues grâce à un sens plus subtil; on n’est pas en présence d’un phénomène de perception physique : lorsque le major Buckle préparait, au cours de ses expériences, des phrases enfermées dans des coquilles de noix, les sensitifs auxquels il les présentait voyaient devant eux une feuille de papier entièrement développée, sur laquelle était écrite la phrase. Or, cette feuille était en réalité pliée en boule dans la coquille de noix : « Indice manifeste, fait observer Bozzano, (99, p. 142), qu’il ne pouvait s’agir de vision directe mais d’une représentation symbolique, employée par la personnalité subconsciente pour porter à la connaissance de la personnalité consciente, le contenu de l’écrit à interpréter ».

Les facultés supranormales se manifestent quelquefois avec une apparente inversion des sens, telle que la vision par le dos, l’ouïe par les mains, etc.

Le psychiatre italien César Lombroso a observé une fillette malade de 14 ans qui, après des accès somnambuliques, perdit la vision par les yeux en même temps qu’elle acquérait la faculté de voir par l’extrémité du nez et le lobe de l’oreille gauche, tout en conservant la même acuité visuelle. Elle put ainsi lire une lettre et distinguer les chiffres d’un dynamomètre. Si on dirigeait sur son nez ou sur son oreille un doigt ou un jet de lumière, elle s’irritait, criait qu’on voulait l’aveugler et avançait le bras dans un geste de défense. Une transposition analogue fut observée pour l’odorat. La fillette n’avait aucune réaction lorsqu’on lui plaçait de l’ammoniaque sous le nez, tandis que d’autres corps à l’odeur moins forte, mis sous le menton, l’affectaient vivement, « Plus tard, l’odorat se transporta au talon, et alors, à toute odeur déplaisante, elle remuait les pieds et le corps entier ; à toute odeur agréable elle restait immobile, souriante et respirant vite » (125, pp. 10-11).

De tels faits ne signifient pas qu’il y ait une véritable substitution, et qu’un organe spécialisé en vue d’une fonction bien définie puisse en assumer une autre, totalement différente, du ressort d’un autre organe. « Il s’agit là plutôt, écrivait Myers (55, p. 173), d’un état de télesthésie qui n’implique pas nécessairement la perception par l’organisme corporel. »

Origine des Facultés supranormales

On a émis l’idée que les facultés psychiques supranormales seraient dues à des « variations psychiques spontanées », analogues aux « variations brusques » d’une génération à l’autre, observées dans la structure de certaines plantes et de certains animaux. Le professeur Charles Richet, entre autres, a proposé cette hypothèse, sans grande conviction d’ailleurs, dans son ouvrage Notre Sixième Sens (p. 241) et il est assez fréquent que des auteurs soutiennent la théorie, conforme à certaines traditions occultistes, que les facultés de clairvoyance, par exemple, constituent les germes de futurs sens normaux, destinés a se développer peu à peu et à se fixer définitivement dans l’espèce humaine.

Or, cette théorie est controuvée, comme l’a magistralement démontré Ernest Bozzano (99, 191), par trois faits fondamentaux : l’existence des facultés supranormales est attestée dans le règne animal par de nombreux faits (101), chez les peuples sauvages contemporains par les témoignages convergents de voyageurs, de chasseurs, d’explorateurs, de colons, de missionnaires et d’ethnographes (102), et chez tous les peuples de l’Antiquité par leurs chroniques profanes et sacrées, et rien n’autorise à affirmer que les phénomènes supranormaux qui sont rapportés dans ces anciens récits étaient moins accusés que ceux qui sont l’objet d’études scientifiques à notre époque, et que les facultés qui en permettaient la production étaient moins développées que dans l’humanité actuelle.

Au contraire, l’examen des annales antiques nous amène à constater l’extrême ancienneté et l’universalité des phénomènes métapsychiques chez les Grecs, les Romains, les Hébreux, les Celtes, les Germains ; en Égypte, à Babylone, comme en Orient et en Extrême-Orient, de même qu’à l’aurore du Bouddhisme, du Christianisme et de l’Islamisme : partout et toujours, on trouve des récits d’apparitions, de divination, de prophéties.

Il n’y a donc pas, dans l’espèce humaine, formation progressive et évolution d’un sixième sens.

D’autre part, une autre constatation, très importante et revêtant une grande signification, est mise en évidence par les faits : au moment de l’agonie, ou dans l’hypnose et le somnambulisme, ou sous l’action du chloroforme, ou dans la concentration mentale ou l’extase religieuse, qui isolent du monde extérieur le malade, le sujet, le medium, ou le mystique, l’activité cérébrale est ralentie, le système nerveux est plus ou moins paralysé, l’intensité de la vie de relation est diminuée et les sens corporels sont affaiblis ou annihilés. Or, c’est précisément dans ces conditions d’affaiblissement sensoriel que se manifestent au maximum les facultés supranormales subconscientes, comme la vue à distance ; c’est dans le demi-sommeil que sont le plus fréquemment perçues les impressions télépathiques ; la clairvoyance peut apparaître spontanément et pour quelques instants chez des personnes atteintes de malaise, du « mal de montagne » par exemple et perdant conscience ; ou au cours d’un fort accès de fièvre, comme le petit enfant du romancier Sir Arthur Conan Doyle, qui, dans l’état de délire, vit ce qui se passait dans une autre chambre.

Et au moment de l’agonie, il est relativement fréquent que se manifestent des facultés supranormales chez les personnes qui en furent totalement dénuées durant toute leur vie.

Ce fut le cas, par exemple, du maréchal Serrano. Celui-ci était dans un fauteuil, paralysé par l’usage de la morphine qu’on lui administrait pour calmer ses souffrances, ne pouvait faire un seul mouvement sans aide et restait dans un complet anéantissement. Un matin, à l’aube, il se leva tout à coup, seul, droit et ferme, et cria d’une voix forte : « Vite, qu’un officier d’ordonnance monte à cheval et coure au Pardo : le roi est mort ! » Et il expira peu après. Le lendemain, tout Madrid apprit avec stupeur la mort soudaine d’Alphonse XII (1885).

Ce fait, rapporté par la comtesse Serrano, duchesse de la Torre, et recueilli par Camille Flammarion (51, t. II, p. 445) montre bien qu’il n’y a aucun parallélisme entre le fonctionnement des cinq sens et celui de la perception supranormale. On peut dire, au contraire, qu’ils sont inversement proportionnels.

Semblable est le cas de Lord Hampden, rapporté dans les Mémoires de Sir Alméric Fitzroy. Lord Hampden demeura inconscient pendant 48 heures, assisté par son fils Tom. N’observant aucun indice de retour aux sens chez le malade, Tom décida de rentrer chez lui pour dîner, Lady Hampden prit sa place. Tout à coup, l’agonisant ouvrit les yeux en s’écriant : « Qu’arrive-t-il à Tom ? — Tom est allé dîner, il va bien », répondit Lady Hampden, surprise. — « Non, insista le malade, avec un accent de vive anxiété, il traverse un grave danger. » Presque immédiatement, il retomba dans l’inconscience et mourut peu après. En fait, Tom, rentrant chez lui en voiture, était entré en collision avec un cycliste, et les conséquences de cet accident avaient été très graves (99, pp. 135-136).

Ces faits invalident l’argument, favorable à la thèse des « variations psychiques » brusques, selon lequel les facultés supranormales n’existent que chez quelques individus et que la plupart n’ont jamais constaté en eux la moindre trace de ces facultés ; ils démontrent au contraire, que ces facultés existent à l’état latent, dans la subconscience de chacun et ne se révèlent souvent qu’à l’occasion d’une circonstance fortuite.

De plus, ils mettent en lumière ce fait très important que les facultés de connaissance extra-sensorielle fonctionnent d’autant mieux que l’organisme physique est plus affaibli ; et il semble que cette constatation ait été faite depuis des siècles, puisque Rabelais place ces paroles dans la bouche de Pantagruel s’adressant à Panurge (livre III, chapitre XXI) : « Semblablement, les poètes, qui sont en protection d’Apollon, approchant de leur mort, ordinairement deviennent prophètes, et chantent par Apolline Inspiration, vaticinant des choses futures. J’ai davantage ouï dire que tout homme vieux, décrépit et près de sa fin, facilement devine des cas à venir. »

Et le fait que la folie cesse assez souvent aux approches de la mort, alors qu’« elle devrait, au contraire, écrit le docteur L. Pron [1], s’aggraver, en raison de l’affaiblissement ultime des réserves dynamiques locales ou générales », prend une grande signification si on le compare à tous les faits précédents.

Si enfin, on rapproche des faits spontanés cités plus haut les pratiques religieuses et mystiques répandues chez de nombreux peuples, tels que les Indiens d’Amérique ou les Cafres, et dont on retrouve des traces chez les nations civilisées, on parvient à la même constatation : toutes ces pratiques, jeûnes, macérations, abstinences diverses, autohypnose provoquée par la musique, par la danse, par la contemplation du feu, ou par l’usage de toxiques et de stupéfiants, sont destinés, en diminuant l’intensité de la vie physique, en affaiblissant les fonctions de relation, à provoquer la mise en œuvre des facultés supranormales, ce qui confirme le jugement de Bozzano (191, p. 12), savoir que « les conditions requises pour l’émergence et l’évolution des facultés sensorielles normales sont diamétralement opposées à celles requises pour l’émergence et les manifestations des facultés subliminales ».

On est donc amené à formuler cette conclusion générale : il existe, non pas un « sixième sens », mais un sens fondamental de l’âme, unique dans son essence, mais multiple dans ses modalités de fonctionnement. Ce pouvoir de perception de l’esprit se manifeste soit indirectement à travers les organes sensoriels et le cerveau, dans l’activité normale des fonctions de relation, soit d’une manière pathologique, dans la « transposition des sens », soit directement en dehors des organes physiques des sens, comme dans la clairvoyance.

Dans la connaissance paranormale, on peut dire que ce sens fonctionne d’une manière complètement indépendante des organes sensoriels : « On peut voir sans les yeux, écrivait Camille Flammarion, entendre sans les oreilles, non point par une hyperesthésie du sens de la vue ou de l’ouïe, car les observations prouvent le contraire, mais par un sens intérieur, psychique, mental. »

Mais quelle est donc la signification de ce sens mental, de ces facultés psychiques qui n’obéissent pas à la loi, pourtant si générale, de l’évolution biologique ?

Le professeur James Hyslop et, après lui, Ernest Bozzano ont formulé la conclusion que les facultés supranormales n’appartiennent pas au corps, mais à l’esprit, qu’elles sont latentes dans la subconscience de chacun de nous, mais qu’elles ne fonctionnent pas d’une manière régulière dans notre vie terrestre, ne s’y manifestent que très exceptionnellement, malgré les avantages que leur exercice régulier conférerait à leur possesseur dans la lutte pour la vie, car elles sont destinées à n’être utilisées pleinement qu’après la mort du corps physique, dans un « milieu spirituel ».

L’hypothèse de la survivance spirituelle qui, concurremment avec d’autres hypothèses, sera confrontée avec les faits, s’appuie donc déjà sur l’existence des facultés supranormales de l’être psychique subconscient et, complémentairement, sur les faits spiritoïdes qui seront étudiés plus loin.

Y a-t-il un « Subliminal collectif » ?

Mais les faits examinés dans la première partie de cet ouvrage suggèrent aussi d’autres réflexions, d’autres hypothèses, non incompatibles avec celles d’Hyslop et de Bozzano, mais qui n’impliquent pas nécessairement une survivance individuelle, mais plutôt une sorte de survivance collective.

Tout observateur attentif des phénomènes de télépathie, de lecture de pensée, de clairvoyance, de « psychométrie » doit avoir éprouvé cette impression — que de nombreuses années de contact fréquent avec ces deux dernières catégories de phénomènes ont fait naître en moi — que les personnalités humaines ne sont pas aussi distinctes que l’expérience ordinaire nous le fait croire. En fait, c’est la conclusion laquelle sont parvenus plusieurs éminents investigateurs : « On pourrait se demander, écrit Boirac (9, p. 149), si ce moi transcendant ou sublimal est nécessairement individuel, s’il ne dépasse pas au contraire les limites des organismes en chacun desquels il se manifeste, s’il ne constitue par une sorte de fond commun, universel, dans lequel les différents esprits seraient tous plongés et où ils se pénétreraient plus ou moins les uns les autres. »

La même idée a été développée par Bergson (104, p. 83) : si les consciences « n’adhèrent au corps que par une partie d’elles-mêmes, il est permis de conjecturer, pour le reste, un empiètement réciproque. Entre les diverses consciences pourraient s’accomplir à chaque instant des échanges comparables aux phénomènes d’endosmose. Si cette intercommunication existe, la nature aura pris ses précautions pour la rendre inoffensive, et il est vraisemblable que certains mécanismes sont spécialement chargés de rejeter dans l’inconscient les images ainsi introduites, car elles seraient fort gênantes dans la vie de tous les jours. Telle ou telle d’entre elles pourrait cependant, ici encore, passer en contrebande, surtout quand les mécanismes inhibitifs fonctionnent mal ; et sur elles encore s’exercerait la « recherche psychique ». Ainsi se produiraient les hallucinations véridiques, ainsi surgiraient les « fantômes de vivants ».

Certaines modalités de la transmission télépathique ont amené M. René Warcollier à des conclusions semblables. Tout se passe, dit-il, « comme si lorsqu’une personne ne porte pas son attention sur une impression qu’elle reçoit, cette impression peut devenir consciente chez un percipient télépathique portant son attention sur la première personne » (105, p. 13). Et il a bien noté (105, p. 20) le rapport de la télépathie avec une sorte de « métaconscience » universelle : « il faut, et il suffit, pour qu’une charge psychique soit transmise télépathiquement, qu’elle pénètre dans ce plan où toutes les surconsciences des êtres vivants touchent en un point ».

* *

Nous vivons à la surface de notre être, disait William James. Mais, comme l’a fait observer le docteur Osty (103, p. 30), « à écouter la voix des faits ne serait-il pas mieux de dire : nous vivons à la surface d’une intelligence immense » ?

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1 Cerveau et Psychisme (Le Vieux Bistouri, octobre 1936).