Evelyn De Smedt : L'astrologie

Le zodiaque se retrouve dans presque toutes les tradi­tions du monde, c’est le symbole le plus universellement répandu, la grande roue de la vie. On le retrouve dans l’image du serpent se mordant la queue. Méditer sur le zodiaque est une pratique inépuisable, car il représente les multiples fa­cettes que l’on peut découvrir dans les personnalités humaines. À l’instar de la science l’astrologie considère, en un autre langage, les astres comme des « centres d’énergie radiants » qui influencent le milieu du macro­cosme au microcosme : ainsi a-t-on pu établir une loi des correspondances universelles et des relations entre les divers et multiples éléments constituant le tout.

Archaka : À l'intérieur de Dieu

L’expérience de Dieu est possible partout dans l’uni­vers. Ou elle ne l’est nulle part. Partout dans l’univers, une forme de conscience peut basculer dans le sentiment de l’Infini et de l’Éternité. De quelque façon que le cosmos soit perçu, selon les champs et les forces de l’Espace, il est partout possible de pénétrer en le même Infini, de s’identi­fier à la même Éternité. Derrière chaque point, sans exception, de la manifestation cosmique, un seul Être se dissimule, un Être unique existe, que nous pouvons décou­vrir et qu’à notre instar tout peut dévoiler en un déluge de Lumière.

Evelyn De Smedt : L'esprit divinatoire

La quête divinatoire est un acte d’éclairement. Elle a toujours voulu illuminer, ne fût-ce qu’un instant, la nuit de l’inconnu, l’essence de la divination étant bien de mettre l’homme en correspondance avec les forces qui l’entourent, lui permettant de redécouvrir sa personna­lité comme totalité en osmose avec le cosmos. L’être baignant dans le continuum espace-temps n’existe pas comme entité isolée mais bien au contraire, se meut en inter-connexion avec autrui, la nature, le cosmos entier.

Archaka : Le cosmos immortel

Pour la conscience qui, affranchie du mode temporel, découvre cet absolu de l’Être, le principe de causalité s’annule de soi-même. Il ne peut être question de se plier encore au sens du Bien et du Mal. Tout est d’avance et à jamais accompli. Intérieurement, l’architecture édifiée par les millénaires s’est lézardée et, à la longue, s’écroule et disparaît. L’innocence est reconquise — ou plutôt l’état sans péché, qui se conquiert en échappant à l’emprise du Temps, est révélé. Il n’est pas retour en arrière, à un Éden préhistorique, à une idiotie pré-humaine, mais découverte, par-delà toute morale, tout dogme, toute confession, d’une inévitable transcendance de l’humanité.

Alexandre Armel : Rendez-vous planétaires

Doublement hérétique. Pour avoir voulu démonter l’astrologie et l’avoir, malgré lui, démontrée. Pour avoir, ce faisant, renvoyé dos à dos le scientisme et l’horoscopisme. Telle est, entre chien et loup, la position de Michel Gauquelin. Astro-psychologue ? Astro-statisticien, astro-logicien ? Tout à la fois, puisque sa recherche aura vérifié par une improbable approche quantitative le flou d’une intui­tion millénaire. Et lui aura donné statut épistémologique. Au sens le plus exigeant de la logique des sciences : « falsifiable », donc véri­fiable, l’astrologie apparaît a minima comme « un ensemble d »‘absur­dités » susceptibles d’être scientifiquement étudiées ».

Michel Random : Le visage ou le mystère de l'être

C’est le propre du poète de prendre le risque de révéler en se révélant. Nous avons sans doute perdu la magie profonde au profit d’une magie apparente. Et pourtant le fait est là, la drogue de l’image est là. La hantise de voler l’instant et l’instant de l’instant est là pour cristalliser malgré et contre tout ce mystère. On le fait avec répugnance, avec mauvaise conscience, l’ina­vouable mystère se trouve imprimé et publié pour être touché et vu par les yeux de tous, et malgré tout le sacrilège est commis. Qu’on me pardonne ce sacrilège au nom de l’amour qui lui aussi existe hors du temps et de l’espace.

Archaka : La naissance de la Mort

Il y a soixante mille ans, un phénomène s’est donc produit dans la conscience terrestre : le brusque arrêt du souffle dans une poitrine étrangère, l’ataraxie intérieure qu’en dépit de la raideur navrée des membres le visage détendu traduisait, le silence irrémédiable de celui qui, un instant avant, criait ou riait, tout cela s’est mué en ce qui nous prosterne et à quoi nous n’avons pas encore trouvé de réponse. Toutes nos cultures découlent de cette découverte d’une Amérique que nous appelons la Mort. Toutes nos philosophies, toutes nos religions sans aucune excep­tion sont issues de cette brusque ouverture sur notre anéantissement…

Joël André : Astrospective

La conjugaison des cycles planétaires et des devenirs terrestres s’est-elle imposée à la manière d’une programmation cosmique ? Ou suffit-il d’y voir une astro-programmation de l’homme par l’homme ? Il est probable que sur le fond d’une résonance cosmique initiale, l’homme primordial a prélevé, parmi toutes les configurations astra­les possibles, celles qui évoquaient le plus sa structure interne. Pro­jection et auto-envoûtement auxquels l’espèce actuelle continue de répondre. Les stratégies originelles marquent pour des millénaires…

Yvon Bec : Beethoven, La Missa Solemnis et l'esprit religieux

En fait, ses aspirations religieuses semblent le mener vers une entité proche de ce que Spinoza nomme Dieu. Et trop d’intuitions beethovéniennes sur la nature de l’éternité (cf. : la lettre au peintre Macco) et sur la na­ture du divin convergent avec le spinozisme pour n’être que fortuites. Ces intuitions que nous trouvons, non dans de vagues invocations de malade, mais lorsqu’il affirme sa pensée avec le plus de cohérence possible pour lui, c’est-à-dire lorsqu’il met en rapport la pensée du divin et l’acte de création

L’interprète face à l’œuvre avec Brigitte Engerer

Et mon maître disait toujours : Quand vous êtes devant votre instrument et que vous jouez, je n’ai pas besoin d’être psy­chologue pour deviner ce que vous êtes, pensez, sentez, ce à quoi vous accédez ; vous êtes complètement nu à travers la musique que vous exprimez. Il est donc ridicule de vouloir être personnel en chan­geant ou en déformant la pensée de l’auteur. Vous l’êtes quoique vous puis­siez faire.