Denise Barrère : Paul Valéry un mystique sans dieu?

Je ne me suis jamais référé qu’à mon Moi pur, par quoi j’entends l’absolu de la conscience, qui est l’opération unique et uniforme de se dégager automatiquement de tout ; et, dans ce tout, figure notre personne même, avec son histoire, ses singularités, ses puissances diverses et ses complaisances propres. Je compare volontiers ce Moi pur à ce précieux zéro de l’écriture mathématique auquel toute expression algébrique s’égale […]. Cette manière de voir m’est, en quelque sorte, consubstantielle. Elle s’impose à ma pensée depuis un demi-siècle et l’engage quelquefois dans des transformations intéressantes, comme elle la dégage, d’autres fois, de liaisons tout accidentelles.