Une alchimiste parmi nous: Marie-Louise von Franz

Les hypothèses fondamentales de la physique sont des images archétypiques, c’est-à-dire énergie, particules, etc. Ce sont donc en dernière analyse des images psychiques (mentales). Au contraire, si l’on descend dans les couches les plus profondes de l’inconscient, on parvient à une couche qui n’est plus purement psychique, mais semble miroiter des faits physiologiques, ou plutôt atomiques. C’est comme si l’on s’approchait d’une réalité unique (que Jung appelle unus mundus) par deux côtés différents, qui n’est plus psychique et pas davantage matérielle, le « mystère de l’être ou de la vie » qui transcende notre compréhension.

Rolande Biès : Le Mystère de la Conjonction

Le mariage entre le conscient et l’inconscient produit un choc qui ébranle, certes, mais qui entre en contact avec les ténèbres de la profondeur. Nous sommes alors non face à face (guerre, angoisse), mais reliés à nous-mêmes, car l’inconscient «n’est ni bon ni mauvais, mais bon et mauvais»; il est la mère de toutes les possibilités, et nous avons besoin de lui pour «embrasser toutes les parties du monde, toute l’étendue possible de la conscience». Il nous faudra donc, sans cesse, monter vers le ciel et descendre en enfer pour rencontrer notre centre/équilibre; c’est dans cet incessant mouvement que nous trouverons notre unité. L’émotion (le feu) purifiera et fera fondre nos opposés. Les étapes de ce processus sont des prises de conscience dues aux conflits qui mènent à la mort d’une partie de nous-même devenue inutile.