Serge Brisy : Les élites devant la troisième guerre mondiale

Comprendre que, dans la période présente, l’individu est au premier plan et décide des événements futurs qui le concernent directement — vie ou mort de sa civilisation —, souligner l’importance de l’individu, de son attitude, de son choix qui, toujours et à chaque moment de son existence, se représente sous une forme ou sous une autre, c’est placer l’homme devant ses propres responsabilités et lui faire réaliser que c’est de lui et par lui que surgiront le progrès ou la régression de l’humanité.

Serge Brisy : L'ère nouvelle devant l'actuelle déshumanisation

Le monde n’est pas un cirque où certains chefs, — une petite minorité qui a pu s’emparer d’une majorité par des coups de force, — dressent les autres à n’accomplir que ce qui plaît à leurs dirigeants ; ce monde est une terre d’expérience où la Vie, patiemment, inlassablement, éveille dans l’homme les forces cachées et les pouvoirs qui sont indistinctement en chacun. Admettre la déshumanisation, c’est redescendre vers l’animalité. Et ceci est indigne de n’importe quel humain.

Serge Brisy : L'Évolution ou le Grand Jeu de la Vie

Pour comprendre la profondeur du soi, ou mieux, pour y atteindre, il faut mettre en mouvement, non l’action en soi du pendule de la Vie, mais la compréhension subtile de ce mouvement : soi, non-soi, action qui les relie, ou balancement régulier du pendule, avec assimilation et rejet de certaines connaissances et, par le rythme même de la vie du pendule, le cercle toujours élargi qui se dessine en soi-même et qui parfait la sagesse, l’expérience et la compréhension.

Serge Brisy : Quelques réflexions sur la vie intérieure

La vie intérieure est celle qui donne. La vie extérieure est celle qui reçoit. Comme le fait de donner implique l’échange; celui qui donne ne peut manquer de recevoir aussi. Pourtant, il ne demande rien. Et c’est en cela que réside la différence entre celui qui donne librement de lui-même et celui qui, sans cesse, attend le don. Se tourner vers l’intérieur, c’est remonter à la source de la vie. Et la source de la vie ne cesse de jaillir, alimentant tout ce qui existe de ses eaux limpides.

Serge Brisy : Pionniers

Dans notre ignorance, nous essayons vainement de nous accrocher à quelque idée périmée, à quelque tradition inerte, à quelque préjugé ancien, comme celui qui se noie se raccroche à une herbe fragile. Mais le courant, poursuivant sa route vers le but défini que nous n’osons pas délibérément fixer, brise notre faible ancrage, l’entraîne avec lui, que nous le voulions ou non. Pour cesser d’être des épaves, il suffirait que nous apprenions à nager, c’est-à-dire à comprendre la force du courant et à l’utiliser. La vie ne nous veut aucun mal. Son courant inflexible est celui de l’évolution. Et quels que soient les obstacles, les difficultés, les luttes ou les souffrances, il nous entraîne vers un mieux.

Serge Brisy : Peut-on définir le « moi » ?

Dès que l’être comprend le sens de la Vie et est harmonisé avec son essence il s’allège de tout ce qui l’illusionne, jusqu’à devenir d’une transparence telle, qu’il n’existe plus en tant que « moi » séparé. Canal parfait de la Vie, il ne dresse plus devant elle aucun obstacle personnel. C’est à ce moment qu’il est « sans égo », c.-à-d. sans obstacle. Ayant tué en lui tout égoïsme, il exprime naturellement le Divin, dont il n’est plus que l’expression parfaite.

Serge Brisy : Sommes-nous le « moi » ?

Le désarroi de nos existences provient de ce que nous ignorons ce qu’est le Moi. Pour le comprendre il ne suffit pas de se contenter de structures théoriques, qui ne satisfont que l’intellect. Le travail exigé est autrement difficile, complexe, profond, car il réclame la concentration des énergies de tout l’être, l’éveil de son intelligence supérieure, l’incessant rayonnement de son cœur, la dislocation constante de ses égoïsmes les plus subtils et les plus cachés ; en un mot, la prise de contact avec le Moi véritable, au-delà de toutes les apparences de surface.

Serge Brisy : Ce qu'est la spiritualité

Briser son orgueil, reconnaître ses torts, ne jamais chercher à dominer autrui, s’incliner devant une supériorité réelle, se connaître jusque dans ses mobiles les plus secrets, sont là des petits riens aux yeux de ceux qui vivent superficiellement, mais ces petits riens vécus contiennent cependant la clef de bien des mystères. La lutte qui ne satisfait jamais, la compréhension des luttes toujours renouvelées, l’intrépidité dans la lutte, l’amour même de la lutte, non pour la lutte elle-même mais pour la réalisation du but assigné, attirent sur l’être des forces inconnues et bénies. Celui qui a le courage de sacrifier à son idéal tout ce qui l’en sépare, s’élève rapidement vers les cimes. Or, ce n’est ni l’entourage, ni les circonstances extérieures qui nous séparent du but ultime, mais uniquement nous-mêmes dans nos incompréhensions.

Serge Brisy : Quelques aperçus sur la richesse de la découverte de soi

En vérité, nous n’osons pas être nous-mêmes, sans doute parce que nous ne savons pas ce que nous sommes. Ce que nous voyons de nous est apparence et appartient au passager, Et si tout en nous est mouvement, parce que tout est vie, trop souvent, nos préjugés, nos traditions, nos croyances, nos conceptions, essaient d’immobiliser ce mouvement, afin d’atteindre à une stabilité trompeuse qui n’est que stagnation. Le conflit douloureux et perpétuel de l’homme contre ce qu’il croit être et sa réalisation durable, éternelle, a sa source dans l’incompréhension de notre être véritable. Nous nous identifions au passager et essayons désespérément de le faire durer ; nous négligeons ou ignorons l’éternel, qui est la Vie elle-même.