docteur Bernard Pernel : Moi, la violence et les autres

Pourquoi cette violence ? Il n’y a pas de violence sans peur ou sans souffrance. PEUR ET SOUFFRANCE sont les racines de la violence. D’où naissent cette peur et cette souffrance ? Probablement à l’aube de notre existence, dès la première phase de la naissance, quand exilé du paradis perdu de l’unité primordiale avec notre mère, nous tombons dans l’enfer de la dualité dès les premières contractions utérines.

Henri Gault : À table aussi les symboles sont rois

Ainsi, il faut d’abord définir ce qui, à côté de ses évidences nutritionnelles et organoleptiques, donne à l’alimentation humaine des dimensions non mesurables. Tout comme l’art ou l’amour, que transcende ou colore l’inexprimé, l’alimentation et ses perversions, telles que la cuisine, suscitent chez l’homme des arrière-pensées, des tabous, une gestuelle et des observances comparables à l’exercice d’une religion, comme si le primordial, ici, opérait sur l’esprit de l’individu et le comportement des sociétés de la même manière, là, que le métaphysique.

Jean-Louis Barrault : Le corps magnétique

Ce qui a facilité « notre rapprochement » c’est la soli­tude dans laquelle me plonge la société des humains qui, subconsciemment sans doute, s’ingénie à tout casser et à dresser des barrières entre ce qui me semble être la Vraie Vie et moi. Quand, la suite de cette « grande casse » accomplie par la société, tant sur le plan de l’enseignement, que de l’éducation, des programmations politiques, des schismes religieux, eux aussi politiques, que sur la confusion qui jette le trouble entre la liberté et la licence, de l’exploitation marxiste, psychanalytique, anti-chrétienne, au détriment du vrai socialisme, de la vraie psychanalyse et de la vraie chrétienté, je me trouve entouré de ruines, mon corps, mon corps tout simple mais « complet » est là, qui me fait comprendre qu’à nous deux nous sommes capables de reconstruire « Le Temple ».

Giulia Archer : Le théâtre religieux au Moyen Âge

‘Le dernier des soucis de l’acteur médiéval est le réa­lisme : son vrai souci est la vérité du sentiment en deux sens : le sentiment des acteurs d’accomplir un acte important pour la vie de la communauté, un acte religieux et non pas artistique ou de distraction – le sentiment suscité chez les spectateurs-fidèles qui devaient par­ticiper aux événements représentés ; raison pour laquelle par exemple celui qui représentait le Christ sur la Croix devait vraiment souffrir, pour que le sentiment de la souffrance devienne présent aux esprits.

Les origines du théâtre dans deux textes archaïques et primitifs

Parmi les formes de spectacle qui ont gardé à nos jours, dans quelque détail ou dans la structure générale, le caractère rituel des origines, le théâtre Nô japonais mérite une place à part (comme la mériterait le Mystère médiéval d’Occident, s’il nous avait été transmis dans sa forme originaire). Car le Nô n’est jamais devenu « spectacle ». Ce qui explique peut-être l’ennui du spectateur « non initié ». Le Nô est resté un rite religieux, au-delà et malgré la transformation de son public. Ce qui n’exclut pas qu’il s’agisse de textes dramatiques. Simplement ces textes et le code formel qui les soutient n’ont jamais été « théâtralisés ».

Marc De Smedt : Sotie sur la peur

D’abord, le silence peut cacher la crainte, quelle qu’elle soit. Et en la dissimulant aux yeux du monde, il couvre divers états qui ont pour nom : faiblesse, appréhension, affolement, effroi, voire panique… Les expressions populaires ne disent-elles pas qu’on peut se retrouver muet de terreur, sans voix, plus mort que vif, avec le souffle coupé ? Mais, silence gardé n’empêche ni l’émotion ni ses signes divers : boule dans l’estomac, jambes flageolantes, sueurs froides, yeux égarés, blêmissement très net… sans oublier les fameux cheveux qui se dressent sur la tête et les poils du corps qui se hérissent. Tout cela pouvant mener soit à l’évanouissement chez des natures chichiteuses, donc à un silence total, soit à la fuite, silence poltron, soit à une réaction de défense plus ou moins contrôlée, auquel cas le silence se mue en paroles plus ou moins criardes et, parfois, en coups et glapissements divers.

Michel Fournier : La grande peur de M Teste

M. Teste se nourrit uniquement de produits naturels. Il mange sans sel et pas trop épicé ; il a l’estomac fragile. Il ne boit que des grands crus, modérément, les autres vins sont trafiqués. Il a lu des choses épouvantables sur les conservateurs, les colorants et les renforçateurs de goût. Les revues de consommateurs le font frémir. Il a vendu sa voiture à cause des chauffards, des assurances, des voleurs et des vandales, des contraventions et autres tracasseries administratives ; d’ailleurs il ne sort plus que par obligation. Il ne voyage jamais : on est toujours déçu. Mauvaise alimentation, climats éprouvants, populations bizarres. Il n’a pas d’animaux, c’est sale, envahissant, on s’attache et cela implique des obligations fastidieuses. Préserver sa dignité est déjà une exigence à haute responsabilité, qui nécessite une vigilance de chaque instant.

Howard Brabyn : L'émotion dans le cerveau

On a pu constater que le cerveau était capable de détecter les caractéristiques structurelles des sons et que ces dernières déterminaient la dominance de l’hémisphère droit ou de l’hémisphère gauche. Ainsi les sons vocaliques humains, les sanglots, le rire, la stridulation des insectes et d’autres bruits naturels, qui comportent tous une modulation de fréquence et des combinaisons harmoniques, induisaient chez les sujets japonais une dominance de l’oreille droite (hémisphère gauche).

Emmanuel D'Hoogvorst : Réflexions sur l'or des alchimistes

Tout ici-bas, disent les Philosophes, n’est que poussière et cendres. C’est le monde de la génération et de la corruption. Seul de toutes les substances sublunaires, ce beau métal est inaltérable. L’hypothèse des alchymistes est donc la suivante : si l’or, soleil terrestre, est indestructible, c’est qu’il possède en lui un principe physique d’immortalité. Si les hommes savaient la puissance et la médecine qu’il a en lui, ils abandonneraient toutes leurs occupations pour se mettre à la recherche du secret que le Souverain Créateur a déposé dans les mines, afin d’y trouver cette guérison et régénération auxquelles aspire le genre humain.