Harold Kelman : Communion et la conscience-témoin

Je sais que cette expérience ne se produit que si je suis reposé, le corps tonifié par l’exercice et la natation, et les mouvements progressant en spontanéité. A l’arrière et parfois au préalable il y a conscience d’une sorte de submersion totale de tous sentiments de corps et de comportement. C’est un état d’infinie disponibilité et de possibilité d’être mû par quelque chose de profond en moi. Je ne peux pas faire que cette expérience se produise ni assurer quand elle se produira. Car par définition ce qui est véritablement spontané est imprévisible et incontrôlable. Cela se poursuivit pendant les douze années suivantes avec parfois une intermittence d’une année entière, pour faire défaut presque totalement au cours des trois dernières années. Je suis convaincu que ces événements représentent une phase de mon évolution. Ils peuvent se reproduire mais leur signification et leurs contextes seront différents. Ces expériences et celles qui se rapportent à mes courses à pied peuvent, rétrospectivement, être considérées comme des manifestations de l’émergence de mon intérêt porté vers l’orientation centripète ; la respiration, l’humaine spontanéité, les techniques de secours les rendirent plus possibles.