Patrick Lebail : Vérité et réalité

La Conscience est l’être des phénomènes : si on parvient à s’en apercevoir, on est libéré des phénomènes eux-mêmes : on les ressent « tels qu’ils sont en réalité », c’est-à-dire comme « aspects du réel », « animation de la conscience » seulement. On a le « Savoir », la Libération.

Patrick Lebail : La dualité et la mort mentale

Dualité : Quand tous les éléments du monde paraissent être séparés, indépendants, en relation chacun avec d’autres, on éprouve que le monde est « duel » : il paraît constitué « d’objets indépendants » (4-82) dans cette optique, c’est la nôtre évidemment : « Objets indépendants » = objets qui ont chacun un être propre.

Patrick Lebail : La vie selon la tradition

Dans le texte considéré nous trouvons un entrelacement de beaucoup d’éléments touchant à la voie, à la philosophie qui avait cours à ce moment-là dans les milieux intellectuels évolués. En Orient l’étude philosophique n’est pas académique, elle est spéculative. Il y a plusieurs Écoles donnant leurs solutions aux problèmes. Ce sont des échanges de vues, des sortes de tournois entre philosophes. Rien n’est gratuit dans la pensée d’Extrême-Orient.

Patrick Lebail : Dharma

La racine du mot dharma signifie « supporter », le dharma est donc ce qui supporte. Il n’est pas une norme fixe, car il varie selon les époques. La pensée classique indienne reconnaît quatre époques fondamentales dans le cycle du monde et un dharma pour chacune de ces époques. Les hommes de la quatrième époque, qui est la nôtre, sont assez dégénérés et incapables de se hausser à des concepts transcendants.

Patrick Lebail : L'illumination selon Mandukya Upanishad et Gaudpada

La pensée d’Extrême-Orient est parallèle à celle d’Orient, mais différente de celle-ci. Elle va plus loin. L’homme n’est pas déchu, mais asservi à la souffrance, au devenir, à la mort. En prendre conscience est déjà un pas vers la libération de la servitude. Si nous sommes asservis, c’est qu’il y a quelque chose qui nous manque, un dérèglement, un facteur de maladie, qui est à corriger. L’homme est malade, il doit se libérer en se réformant, en revenant à l’état d’adulte. Ce diagnostique n’est pas du pessimisme.

Maud Cousin : Approches alternatives du corps et de la personne

Entendre des sons développe l’oreille et ce même à travers la mère avant la naissance. Au moment de celle-ci des perturbations importantes se produisent. On a pu les faire revivre rien qu’en faisant entendre des sons maternels, l’enfant spontanément a tendance à se remettre en position fœtale.

B. L. Atreya : La divinisation de l'homme

D’après Vasishtha, il n’existe aucune voie de Réalisation du Soi hormis la Connaissance. « L’ascétisme, les pèlerinages, la distribution des aumônes, les sacrifices, les bains dans les rivières sacrées, l’étude des Ecritures, l’accomplissement des devoirs rituels, etc., tout cela n’est d’aucun usage ». C’est par la seule connaissance que l’individu peut réaliser sa propre Déité. La Connaissance est le seul moyen qui fait apparaître la Conscience du divin. « Bhakti », la dévotion à un Dieu personnel ou à un Maître, n’est aucunement requise et ne sert pas à grand-chose pour réaliser le Soi. Vasishtha croit inébranlablement qu’il ne faut compter que sur soi-même. Il affirme avec force : « On est soi-même son propre ami, ou bien son propre ennemi. Aucun palliatif ne peut être envisagé si l’on n’est pas l’artisan de son propre salut ». « Ce que l’on n’atteint pas soi-même, par un effort personnel et persistant, ne peut être atteint par nul autre procédé dans aucun des trois mondes ». « Le Dieu vrai que l’on doit adorer, c’est le Soi que l’on possède. Il n’est aucun besoin d’adorer tout autre dieu ». « Ceux qui abandonnent le dieu qui réside en leur propre cœur et vont à d’autres dieux sont comparables à ceux qui jettent les pierres précieuses qu’ils ont en main pour rechercher les verroteries ».

PATRICK LEBAIL : L’érosion intérieure

Le détachement peut être un simple piège de l’entendement, on ne laisse tomber que les choses qui ne vous plaisent pas, il n’est pas le résultat d’un projet. Il s’établit une compensation, un autre état de chose. Ce n’est pas nous qui les faisons, c’est la nature. Nous-mêmes, nous arrivons à déclencher quelque processus. En vérité, il s’agit d’une évolution à partir de laquelle nous pouvons pressentir quelque chose affectivement. Il nous faut alors être complètement ouverts à ce qui va se passer. D’où la nécessité d’acquérir la modalité de silence et de détachement vis-à-vis de sa propre pensée, de son intérêt pour soi-même, de ce qu’on est.

Patrick Lebail : L’action, la foi et la sécurité

On pourrait dire que l’attention aux actes soit une méthode, mais en fait il y a une voie, une marche et un objectif. Il y a une polarisation effective, un objectif de perfection humaine et universel qui est à dépister. Le mot est pris dans un sens extrêmement dynamique et implique une vision pénétrante qui, dans une individualité qui n’est pas d’une nature très portée à la dialectique, mais très contemplative, produit un épanchement de l’action qui finit par être vécue comme quelque chose de non-individuel.