Robert Linssen : Le regard Intérieur

Ces textes proviennent des « Voies Abruptes » indiennes, de l’Ad-vaïta, de l’École « Ch-An Tsung » chinoise, de la Para-Bhakti indienne, des Adeptes du « Sentier sublime Tibétain, des « Praja-Patis » Seigneurs de l’Être » et des Maitres Mongols.

Robert Linssen : Krishnamurti: "la pensée n'est pas l'intelligence"

KRISHNAMURTI insiste également sur l’importance d’une perception directe et globale très différente de celle qui nous est familière. Pour être adéquate et parfaite l’attention implique des conditions qui sont rarement prises en considération. Pour être adéquate, la perception requiert à la fois une qualité d’intelligence et un élément d’affectivité de qualité supérieure. L’élément affectif, au sens où l’entend Krishnamurti, est dégagé du sentimentalisme et des impulsions qui nous sont familières. Pour Krishnamurti, l’élément affectif n’est pas séparé de l’intelligence. Pour cette raison il a utilisé pendant plusieurs années l’expression d’ «esprit-cœur ».

Robert Linssen : Le zen et l'art de conduire

Vers 1950, le professeur D.T. Suzuki, donnait à New York une série d’exposés traitant de l’art de conduire. Une étude attentive du Zen nous montre immédiatement les rapports existant entre l’art de conduire et l’exercice d’une attention parfaitement adéquate. Chaque année les accidents de la route font des ravages aussi graves qu’une guerre meurtrière. Les causes principales de ces accidents sont de quatre ordres : distractions, refus de priorité, excès de vitesse et dépassements dangereux — les accidents résultant de défaillances purement mécaniques étant plutôt rares.

Robert Linssen : L'Inde avant le bouddhisme

Une vue panoramique des principaux courants de la pensée indienne s’impose pour deux raisons : premièrement, le bouddhisme est apparu en Inde; deuxièmement, il est partiellement une réaction contre les pratiques rituelles, les sacrifices, les superstitions de l’époque védique et certaines notions du brahmanisme. La pensée indienne résulte, en grande partie, d’un mélange de deux courants. D’abord, et très longtemps avant la période védique, le Yoga. Ensuite, la période des védas, des Upanishads et du Védanta formant le fond du brahmanisme.

Robert Linssen : Naissance et cessation du Karma

Les lignes qui suivent sont consacrées à l’étude sommaire du « karma individuel » et non du « karma collectif ». Ce dernier est beaucoup plus obscur et se trouve plus directement lié à un processus universel. La plupart des philosophies orientales attachent une grande importance à la loi du karma. Du Védanta indien jusqu’au Bouddhisme né aux Indes, puis diffusé en Chine et au Japon, nous voyons l’importance considérable accordée à ce processus de cause à effet. La racine sanskrite du terme karma est liée à la notion d’action, de production.

Robert Linssen : Se connaître pour se dépasser

Les doctrines secrètes du bouddhisme tibétain sont dominées par une préoccupation fondamentale : voir, voir davantage (lags-thong en tibétain). Cette vue pénétrante est la base essentielle du bouddhisme en général et du Zen en particulier. Disons à ce propos que le terme Zen que nous employons est imparfait. Il serait plus exact de parler de bouddhisme Ch’an, dont Bodhidharma, Seng-Tsang, Hui-Neng et Chen Houei, etc., étaient les représentants les plus illustres. L’art de la « Vue Juste » consiste à discerner la réalité au delà des apparences. Et ceci s’applique autant au domaine physique qu’au domaine mental.

Robert Linssen : La notion d'énergie amorisante de Teilhard de Chardin et le Bhakti Yoga de Vivekananda

Les similitudes existant entre le Bhakti Yoga de Vivekananda et la notion d’énergie amorisante de Teilhard de Chardin, sont frappantes. Elles prouvent le bien fondé des vues de Vivekananda relatives à une spiritualité universelle inspirant un esprit de tolérance véritable. Nous ne sommes pas sans ignorer qu’il y a très longtemps le père Teilhard de Chardin se refusait d’admettre de tels rapprochements.

Robert Linssen : Limites de l'analyse en physique et en psychologie

La preuve est, pour la plupart d’entre nous, le poinçon de la responsabilité intellectuelle. Nous voulons qu’on nous démontre la vérité. Nous ne voulons avancer que munis de nos certitudes parce que nous avons peur. Nous voulons appliquer au domaine du Réel les processus habituels de l’analyse dans l’espoir d’obtenir une assurance, une preuve. Certes, si la pensée est utile et peut créer des miracles dans la technique elle est absolument incapable de nous livrer quoique que ce soit du réel. La mission suprême de la pensée est de se démontrer à elle-même le bien-fondé de son silence devant la plénitude de l’Être.

Robert Linssen : Hommage à Carlo Suarès

Carlo Suarès est né à Alexandrie (Egypte) en 1892. Il suivit les cours d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et obtint son diplôme d’architecte après la guerre de 1914-1918. Dès 1921 il prit contact avec Krishnamurti dont il fut longtemps l’un des amis et collaborateurs les plus proches. L’activité littéraire de Carlo Suarès débuta vers 1927. Il publia dès lors plusieurs ouvrages parmi lesquels : « La Nouvelle Création », « La comédie psychologique » et « Quoi Israël ». La « Comédie psychologique », œuvre monumentale publiée vers 1930 aux éditions Corti à Paris doit être considérée comme l’un des écrits les plus fondamentaux de l’auteur. Carlo Suarès y montre le carac­tère provisoire et conflictuel de la conscience de l’égo. Il y expose les trois phases de l’histoire de l’évolution psychologique du « moi ». Pre­mière phase : naissance. Seconde phase : maturité. Enfin et surtout, troisième phase : éclatement ou libération.