L'imaginal et l'homme de lumière de Michel Random

Tout homme libéré, qu’il soit un saint chrétien ou sage traditionnel est toujours représenté, entouré d’une auréole. C’est pour signifier que le corps apparent se confond avec le corps de lumière. Les astres et les étoiles deviennent alors les luminaires symboliques de ce corps. Cela signifie que l’homme possède non plus la connaissance des sens, ou la connaissance de l’intellect, ou de celle même de l’esprit spirituel, cela signifie que l’homme a perdu le voile de ce qui est séparé, il possède la lecture réelle des choses, il en perçoit la nature profonde, il est désormais hors de toute souffrance, et même au-delà de tout sentiment…

Michel Random : L'art Visionnaire

La tour de Babel, c’est le symbole de la confusion des langues ; s’il y a confusion des langues, c’est qu’il y avait une langue originelle non confuse, et que par conséquent, cette langue originelle, c’était une langue vraiment transmise. Et qu’était-ce que cette langue ? La langue où tout était fusion, où l’homme avait la possibilité de comprendre les différents plans de l’être : les plans minéral, végétal, animal et humain. Il y avait par conséquent là un langage que l’on peut appeler le langage des anges ou le langage de Dieu ; le langage cosmique lui était accessible.

Raymond Ruyer : L'immortalité électronique

Jean Charon retombe dans un « réductionnisme » micro-matérialiste, transposé, et rebaptisé « spiritualiste ». Il retombe dans le système pseudo-spiritualiste d’Anaxagore, et dans ses « atomes qualitatifs », déjà réfuté par Socrate. Comme Anaxagore il proclame : « Comment le grain de blé pourrait-il sortir de la terre si la terre ne contenait déjà des atomes-grains de blé ? … Comment le sang des animaux pourrait-il se former si le blé — et par conséquent la terre nourricière — ne contenait pas des atomes de sang ? Comment du non-cheveu le cheveu proviendrait-il ?

Michelle Reboul : Raymond Abellio: l'Europe n'est pas une maison de commerce ! interview recueillie

Si la structure absolue permet de comprendre le perpétuel déséquilibre de la politique en général, et la persistance de ses antagonismes, elle ne se donne pas comme le moteur d’une politique « supérieure ». Je n’ai absolument pas de solution politique à proposer. Simplement, je me fais de l’Europe une idée non politique. Et pour le surplus, ce n’est pas mon affaire : je ne me sens pas capable de « choisir ».

Jean Guitton et Michelle Reboul : Pèlerinage & Apparitions

Il est remarquable que dans « L’Ancien Testament » ce sont surtout, semble-t-il, des phénomènes auditifs, des « voix » : Dieu parle, et souvent dans le sommeil. Ce sont aussi des apparitions de messagers divins (angélophanies). Dans « Le Nouveau Testament », l’accent est concentré sur un phénomène unique en son genre : les apparitions du Christ après sa mort (christophanies). Il semble que dans les temps contemporains (et c’est peut-être signe que la fin approche) les apparitions de la Vierge (mariophanies) se présentent à notre attention, comme un message qu’il faut tenter de déchiffrer, comme un « signe des temps » que nous vivons ou plutôt que nous allons vivre : car nul ne peut rien que nous approchions d’une crise sans pareille.

Raymond Ruyer : L'Immortalité est inutile : avoir vécu suffit

Je crois qu’il est vain de penser à une survie, à une immortalité personnelle sous quelque forme que ce soit. Je ne finis pas de m’étonner que tant d’hommes, et tant de civilisations, appellent « espérance », la croyance en une survie personnelle, alors qu’ils devraient parler plutôt du cauchemar que promet une telle croyance. Cauchemar, le Scheol des Hébreux, d’où une sorcière, éventuellement, peut vous tirer, d’où elle peut vous faire monter pour quelques instants…

Michèle Reboul : 15 questions à un prêtre exorciste

Mais qu’est-ce qu’un exorcisme, en général ? C’est la sommation faite au démon, au nom du Christ, de la Trinité, de la Vierge, des saints anges, à sortir d’une personne qu’il possède ou infeste, c’est-à-dire qu’il domine en proportions plus ou moins graves. Le grand exorcisme se dit dans les cas de possession, et seulement par certains prêtres spécialement chargés de cette fonction, et le petit exorcisme, dit de Léon XIII (publié sur l’ordre de ce pape, en 1884), est récité, soit dans les cas d’enveloppement ou d’infestation diabolique, soit dans les cas où l’évêque refuse le grand exorcisme : en effet, prêtres et laïcs ont été autorisés par Léon XIII à dire le petit exorcisme « tous les jours, si c’est possible ».

Aimé Michel : Raymond Ruyer: restons sceptiques!

Les antiparadoxes les plus féconds encadrent notre avenir d’espèces. Ils fondent la seule eschatologie possible, qui est scientifique, car Ruyer récuse toutes les ratiocinations idéologiques : il n’accepte que les vérités modestes et limitées de la science. Exemple d’antiparadoxe eschatologique : qui ne se reproduit pas disparaît de l’avenir. Evidemment ! Eh oui, évidemment, mais qu’en pensent les déviants de toutes sortes ? Les prédicants du célibat, du couple stérile ou homosexuel, de l’enfant unique, de la dissolution familiale ? Plus ils ont raison et plus ils seront prompts à disparaître puisqu’ils s’effacent eux-mêmes de ce monde avec un entrain fanatique

d'autres lois avec Jacques Ravatin : Un autre univers, régi

On perd son temps, déclare-t-il dès le début de l’entretien, à chercher des solutions en accord avec des modes de pensée rationalistes, comme le font actuellement les différentes écoles de parapsychologie. Accumuler les statistiques, tenter de faire rentrer à tout prix dans la catégorie du reproductible quelque chose qui n’appartient pas à notre logique est absolument ridicule, et la théorie de Costa de Beauregard sur l’inversion du temps ne tient pas. Ces types de phénomènes resteront méconnus et inexplicables, tant que les spécialistes s’acharneront à les analyser avec une grille de logique cartésienne, applicable à des mécanismes physiques, mais insuffisante lorsque le subjectif et le non-reproductible ne peuvent être séparés de l’objectif et de l’apparence.

Michelle Reboul : Henry Corbin et le chiisme iranien

Le chiisme est l’ésotérisme de l’islam comme le rappelle ce propos du VIe imâm, Ja’far al-Sâdiq, mort en 765: « Notre cause est un secret qui reste voilé, un secret que peut seul enseigner un secret, un secret qui reste enveloppé dans le secret. » Le chiisme n’est pas marginal ou hétérodoxe par rapport au sunnisme, qui serait l’islam orthodoxe, fortement majoritaire dans les pays musulmans, excepté l’Iran chiite. Il n’y a pas en Islam d’autorité qui décrète des positions dogmatiques et lance des anathèmes contre ceux qui refuseraient d’y adhérer, mais la liberté de se soumettre (islam = soumission), de suivre (chîa, en arabe, d’où dérive chiisme, veut dire suivre) un aspect plutôt exotérique, extérieur, ou un aspect ésotérique, intérieur, du Coran : les deux aspects, étant deux faces de la même réalité, ont la même valeur.