Michel Random : Libres propos sur Stéphane Lupasco

Je suis un amoureux : par tempérament et par vocation sans doute, je suis à l’égard de Lupasco un amoureux contrit : car si comme moi vous allez à travers ses livres à la pêche que de perles n’allez-vous pas ramener. Des perles oui, mais à quel prix. En voici une : « L’univers, toute chose, est un rêve, pour ainsi dire en soi : la trame du monde s’il existe et, chose étonnante, afin qu’il existe, est faite de rêve »…

Michel Random : École française des graveurs visionnaires : un monde à la recherche d'une renaissance de l'univers

Tout discours sur l’art est un discours piégé. On risque les généralités et la louange fleurie, et ces louanges ne sont souvent pas justifiées. Parler d’art est difficile et d’art visionnaire encore plus. Car, l’art visionnaire n’existe pas. Ce qui existe, c’est soit une œuvre rare et privilégiée dont la force et la beauté sont le résultat du talent et de la technique certes, mais plus encore de convergences réussies : c’est l’inspiration qui traversant le fond et la forme s’impose, se burine elle-même, prend corps à travers un poète, un musicien, un graveur, s’incarne en paroles, musique ou signes, se génère elle-même comme source inépuisable d’inspiration et de vision. A ce degré, nous avons quitté l’imaginaire, pour parvenir en cette terre où les choses, les idées et les sentiments n’ont plus un corps mais une « corporéité »…

Michel Random : Abdus Salam : L'unité des quatre énergies de l'univers

La physique du vingtième siècle a donc démontré que la vision organique du monde devient très utile au niveau subatomique. Il sera donc possible de démontrer l’unité organique du monde. Quelles sont les conséquences philosophiques et spirituelles d’une telle démonstration ? Nous avons une sorte de correspondance entre le plus grand et le plus petit. Il nous semble qu’on peut percevoir l’unité organique du monde.

Michel Random : Kyudo la voie de l'arc

Entre le moment où il a pris l’arc et celui où il à tiré sa première flèche, une demi-heure au moins s’est écoulée. Durant ce temps, le maître s’est rendu étranger à tout ce qui n’était pas la pensée du tir, la concentration intérieure a opéré l’alchimie de l’unité : l’homme, l’arc, la flèche, la cible ne font plus qu’un. L’efficacité du tir à l’arc et sa fonction spirituelle résident dans l’acquisition de cette parfaite unité. C’est donc le point de concentration qui va lâcher la flèche, comme un enfant laisse tomber quelque chose de ses doigts, avec innocence et oubli : c’est le parfait non-vouloir qui a réalisé le tir, le but lui-même est atteint par surcroît.

Michel Random : LE KIAÏ cri de l’énergie vitale

Par le son, ou plutôt par les modes de vibration du son s’expliquent toutes choses. Ces connaissances très anciennes, aujourd’hui pleinement confirmées par nombre d’applications scientifiques (pouvoir du son sur les plantes et les animaux notamment) permettent de comprendre combien le Kiaï peut être beaucoup plus qu’un cri terrifiant et exprimer son énergie dans tous les domaines de l’existence. Dans ce cas, le Kiaï peut être silencieux ; il implique avant tout une décision active de l’esprit, de telle sorte que le plus fort exerce son ascendant sur le plus faible.

Michel Random : Le shinto ou la voie des dieux

Le mot « shinto » signifie la voie des dieux, ou « le chemin vers Dieu ». En dernière analyse on pourrait aussi le traduire par « le chemin qui vient de Dieu » ou le « chemin en Dieu ». (Le lien entre shin : Dieu ou les dieux, et to : chemin ou voie, permettant de se lier avec toutes les prépositions en usage dans les langues occidentales.)

Michel Random : Quand la sagesse danse: Mawlana et le soufisme

Le soufisme s’adresse comme toute mystique à la fusion amoureuse, qui est l’ultime connaissance. Celui qui a réalisé son unité en lui-même a réalisé son unité en Dieu. « Dieu c’est moi » crie Halladj au 9è siècle et ce cri va déchaîner la plus grande controverse de tout l’Islam entre les mystiques et les orthodoxes. La loi musulmane (la sharia) considère que l’accès de l’homme à Dieu se fait à travers le Prophète Mohammed. La conjonction mystique apparaît comme une hérésie digne de mort. Et effectivement le cri d’Halladj le conduisit à être crucifié et mis à mort.