Gérard Blanc : Comment organiser des recherches sur des savoirs empiriques

Ce qu’il faut retenir de ces exemples pour l’étude des médecines dites parallèles, c’est un certain nombre de points communs à la plupart des connaissances traditionnelles. Il faut arriver à démêler et à distinguer ce qui dans celles-ci est le fruit d’observations et de tâtonnements effectués pendant des siècles ou des millénaires. Bon nombre de ces connaissances se sont amassées de la même façon que l’expertise des laboratoires pharmaceutiques d’aujourd’hui, en essayant au hasard des substances « pour voir ce que ça donne ».

Christian Agrapart : Possibilités thérapeutiques de la couleur : la chromothérapie

Que sont ces énergies fondamentales décrites dans la tradition chinoise ? En général elles s’accouplent, c’est-à-dire, par exemple, que la sécheresse va avec l’humidité. Pour qu’il y ait un équilibre parfait au niveau du corps, il faut qu’il y ait des proportions d’énergies équivalentes correspondant à l’humidité et à la sécheresse. Quand l’une d’entre elles est en insuffisance, l’autre finit par apparaître. Le traitement consiste non pas à éliminer l’énergie qui se trouve en excès, mais à relever la proportion de celle qui est insuffisante. C’est ce que disent les anciens textes traditionnels chinois : les excès sont en fait des insuffisances…

Dr Philippe Belon : L’expérimentation en homéopathie

Il convient de détacher les travaux qui ont été réalisés en médecine vétérinaire, d’une part parce qu’ils permettent de s’affranchir le plus souvent de l’argumentation du caractère placebo du médicament, d’autre part parce qu’ils sont réalisés sur des séries animales très importantes, et constituent en eux-mêmes une véritable série d’expérimentations.

François Favre : La parapsychologie médicale

Ainsi la parapsychologie médicale met-elle l’effet placebo au centre de sa problématique, à l’inverse de la médecine orthodoxe qui le relègue à ses confins et ne se soucie en vérité que d’objets biologiques (les maladies) et socio-économiques (les malades). Le reproche précis que la parapsychologie fait à l’allopathie est de se vouloir surtout une science objective (ce à quoi d’ailleurs elle parvient) et guère une médecine.

Marc Humpich : La vie entre les mains

Pour nous, le chemin le plus direct pour aller à la rencontre de l’énergie vivante, c’est l’exploration de l’infiniment profond, non pas dans le sens anatomique du terme, mais dans celui d’un voyage à la rencontre de l’essence de la vie à l’intérieur de l’homme. Dans ce voyage il existe une frontière — une frontière propre à chacun — qui sépare le monde du révélé d’un monde différent, le monde du non-révélé. Dans le monde du non-révélé, nous rangerons l’ensemble des manifestations subtiles dans le corps qui échappent aux investigations techniques classiques et, le plus souvent, à la conscience de l’individu, sauf si elle est entraînée à cette perception.

Yves Thiéffry : Le moment propice...

Il a été question des méridiens chinois, mais a-t-on précisé que ces douze méridiens, car ils sont douze, sont les douze doubles heures qui se divisent en six heures nocturnes et six heures diurnes ? (Ce n’est que tardivement que l’on compta, en Occident, les 24 heures quotidiennes). Non, n’est-ce pas, et si je crois devoir le relever, ceci est tellement courant qu’il serait injuste de l’imputer à quelqu’un en particulier.

Alain Epelboin : Essai d'ethnomédecine au Sénégal

Faisant partie du domaine couvert par l’anthropologie médicale, l’ethnomédecine tend à restituer dans leur contexte social l’intégralité des discours, des savoirs populaires, des classifications vernaculaires sur le corps, la maladie, la santé, tout en ne perdant pas de vue la réalité des concepts physiologiques et physiopathologiques.

Dr. F. Beyens : L'acupuncture technique thérapeutique et/ou vision du monde !

Il y a au départ dans l’acupuncture, collection d’une quantité énorme d’observations d’où étaient tirées des formules pratiques, des modèles thérapeutiques plus ou moins souples et dont l’efficacité observée était suffisante pour que ce mouvement, purement empirique, ait été conservé. Ce squelette de l’acupuncture a cependant des limites floues. Où s’arrête l’empirisme efficace, où commence l’abstraction théorique, le symbolisme, l’analogie qui feront retourner au geste thérapeutique pour des raisons autres que l’efficacité première ?

Dr. Rosine Franck : La médecine tibétaine

La médecine tibétaine repose sur la reconnaissance par l’égo de l’impermanence et sur le nécessaire contrôle de l’esprit pour réaliser un équilibre dynamique entre l’aspect individuel et sa relation avec l’Univers. Ainsi, lorsque ce sont des altérations spirituelles subtiles qui causent la maladie, la thérapeutique choisie sera de nature spirituelle, plutôt que psychophysique ou énergétique. Pour la médecine tibétaine, trois poisons fondamentaux peuvent engendrer le désordre pathologique respectivement dans les trois humeurs qui leur sont associées…