Louis-Vincent Thomas : Quelques croyances apaisantes contre la mort

L’un des procédés les plus efficaces pour contester les effets annihilants de la mort est d’en faire une néantisation seulement de l’apparence sensible, c’est-à-dire de l’individu. La mort devient alors la médiation de l’individu vers le collectif considéré dans ce qu’il a de plus solide, la communauté des ancêtres. On pourrait même, dans une perspective de psychanalyse existentielle, se demander si la communauté des ancêtres ne serait pas la forme transcendée, hypostasiée de la conscience du groupe, une projection dans l’utopie (monde idéal) du désir qu’a le groupe de perdurer sans fin.