Docteur Jacques Vigne : Violence et sacré

Certes chez l’homme, il y a des pulsions comme chez l’animal. Mais ce qui fait que l’homme est homme, disait Aristote « c’est qu’il est plus apte à l’imitation. » (Poétique) Cette faculté d’imitation, Girard en fait un axe de sa pensée. Il l’appelle mimésis. Le singe en possède le germe, lui qui a la faculté précisément de « singer ». Mais c’est chez le petit de l’homme que le mimésis prend tout son développement. Quel appren­tissage culturel serait possible sans cette faculté ? Le bébé n’apprend-il pas déjà sa propre langue maternelle par imitation essentiellement ?

docteur Jacques Vigne : Peut-on guérir un fanatique ?

Le mécanisme le plus évident du fanatisme est la projection paranoïaque qui fait dire : « Moi, j’ai raison, tous les autres ont tort, moi je suis bon, tous les autres sont mauvais ». Le mental fonctionne en grande partie sur le non : il se pose en s’oppo­sant. Le fanatisme est l’exacerbation de ce non, non aux sentiments, non à la réalité qui peut faire passer du refoulement névrotique du monde intérieur au déni psychologique du monde extérieur. La dissociation manichéenne entre les bons et les mauvais est le meilleur signe de ce non.

docteur Jacques Vigne : Psychologie de la violence dans notre société

La meilleure prévention contre une éventuelle manipulation de notre esprit reste de retourner à soi-même : savoir se désidentifier des circuits émotionnels tout faits qui viennent s’interposer entre nous et les autres, entre nous et la réalité. Savoir remettre en question ses croyances automatiques, ses préjugés, avant que d’autres viennent les remettre en question…