XXX : Pardon, ou se trouve la sortie ?

L’agitation confuse qu’engendre le besoin de savoir est le plus sûr moyen de s’égarer, il faut plutôt se tourner vers ce qui en aucun cas ne peut être l’objet d’un savoir mais uniquement connu en soi, directement. Tout ce qui peut être dit et écrit sur ce dont il s’agit ici, y compris ces lignes, ne peut en aucune manière le faire vivre, mais seulement en indiquer l’existence, la possibilité de s’y trouver au cours de sa vie et enfin de le reconnaître si cela arrive sans éprouver ensuite la nécessité de s’en remettre à des gens d’appareils religieux qui ne sauront, eux, ce dont il s’agit que par ouïe-dire.

XXX : Cette lancinante nostalgie d'absolu

Ainsi se produit une sorte d’alchimie qui conduit celui qui recherche et ce qui est recherché à cela en quoi il n’existe plus aucune distinction possible : ni Dieu ni homme, ni Soi ni moi, ni esprit ni matière — tout apparaissant alors comme autant de découpages artificiels de l’intellect. Finalement, on aboutit toujours à la même impasse : pour pouvoir parler de ce dont il s’agit ici, il faut s’y trouver ; si l’on s’y trouve, l’on ne peut parvenir à en parler valablement faute de moyens appropriés.

XXX : Répétitions

Comment connaître ce qui, comme le message de l’exemple analogique précédent, n’est ni matière, ni énergie ? Tant qu’on reste dans le domaine intellectuel ou affectif, on ne peut procéder que par distinction donc par séparation. Le monde de l’intellect humain par sa nature ne peut être que dualiste. Lorsqu’on se trouve placé dans la dimension essentielle il est impossible d’en rendre compte au moyen de l’intellect et du langage. Telle est la situation paradoxale dans laquelle on se trouve. D’un côté rien ne peut vous aider et de l’autre rien ne peut être dit. Pourtant il n’existe qu’une seule réalité inséparable. Comme pour une pièce de monnaie on ne peut demander à quelqu’un de vous donner seulement soit le côté pile, soit le côté face à l’exclusion du reste…