Patrice Godart
Champs de cohérence et yoga

Mais il existe aussi un autre men­tal, plus intérieur, plus profond, qui n’est plus conditionné par l’ego, l’ambition, la vanité, le désir person­nel, un mental réceptif, capable de se taire et d’écouter, de s’adapter, de s’élargir et de s’enrichir sans qu’aus­sitôt il ne se gargarise de sa propre importance. Il travaille dans la nuance, dans la subtilité, cherche à établir toujours de nouvelles rela­tions, se contente souvent de frôler des essences psychiques, comme dirait J. Ravatin, sans aussitôt vou­loir les annexer et les mettre en repè­res. Il sait se mettre à l’écoute, en silence, veille avec soin sur ces efflu­ves d’un autre monde pour qu’elles pénètrent en lui et fécondent mille sensations et pensées qui deviendront à leur tour les germes d’autres expé­riences et d’autres sensations. Il aime se fondre dans l’objet qu’il interroge et vivre au cœur des êtres et des choses quand d’autres se con­tenteraient d’un survol rapide à la surface. Pour lui, la diversité du monde ne constitue pas un fardeau de compilation, mais une voie d’enri­chissement, de relations illimitées et la source d’une joie toujours renou­velée devant le mystère d’une unité infiniment morcelée et cependant tou­jours inaltérable.

(Revue Arkologie. No 2. Février 1987)

« Tant qu’on ne sait pas qu’on ne sait rien, on n’est pas prêt à aborder la connaissance« 

Selon le yoga, la réalité au-quelle nous avons accès est filtrée par notre système senso­riel et par le conditionnement qui a été donné à notre cerveau. Seule, l’approche par identité de conscience peut nous conduire à la connaissance. Nous connaissons parce que nous devenons ; comprendre devient pren­dre en soi.

Pour Sri Aurobindo [1], la compré­hension et le jugement sont faussés par l’illusion des sens et l’intrusion du mental sensoriel dans les fonctions de la pensée, déformés par nos désirs et nos émotions, et détournés par nos choix et notre recherche préférentielle de la vérité ils entraînent à la partia­lité et à l’attachement. Le remède réside donc dans une parfaite égalité d’âme, dans la culture d’une rectitude intellectuelle totale et dans un désin­téressement mental parfait.

Notre jugement et notre compré­hension sont déformés, quand ils ne sont pas déjà totalement formés par notre milieu et par notre éducation. Notre jugement est nécessairement conditionné par l’étroitesse de notre représentation. Nous n’avons que nos sens et un instrument mental très imparfait pour connaître le monde et nous n’avons toujours qu’une vision très partiale et très fragmentaire de la vérité des choses, des êtres et du monde. C’est sur une apparence superficielle que nous sommes obli­gés de bâtir notre raisonnement et notre jugement.

Dans notre monde localisé, nous n’avons qu’une trace de la présence d’autres réalités. Nous pouvons voir un arbre, un oiseau, une fleur, et nous observons la couleur, l’odeur, le mouvement, qui sont les traces de la vie, mais qui a jamais pu voir la Vie ?

Nous observons le visage de l’homme rayonner ou se crisper, mais que savons-nous de ses pensées, ses émo­tions, son vécu intérieur ?

Les repères dont nous disposons pour connaître le monde sont les indi­ces d’une réalité que nous ne devons pas confondre avec la réalité elle-même.

La réalité d’un arbre est-elle con­tenue toute entière dans la description que notre système sensoriel nous donne ? Si je m’approche de l’arbre, que je le touche, que je le vive de l’intérieur, que je m’identifie avec lui, les yeux fermés, je percevrais des émotions, dos sensations, des sentiments, toute une expérience autre qui fait aussi partie de la réalité de l’arbre, et qui sera totalement diffé­rente si je me concentre sur le soleil ou sur un mur de béton. Et si trente personnes communient avec le même arbre, elles auront toutes des percep­tions différentes, même si on peut retrouver certains éléments com­muns. Et l’on peut affirmer que cha­cune de ces expériences est aussi réelle que celle du voisin et qu’elles partici­pent autant à la réalité de l’arbre que la nature de son écorce, la forme ou la couleur de ses feuilles ou la com­position chimique de sa sève. Ainsi, ce que nous pouvons percevoir du monde n’est que l’indice d’une réa­lité autre. Nous pouvons comparer l’indice avec la partie de l’iceberg qui flotte, mais même ainsi, l’image de l’iceberg est extrêmement pauvre pour soutenir la comparaison.

LE CHAMP DE COHÉRENCE RATIONNEL

L’outil du champ de cohérence rationnel (C. de C.R.) est le mental de surface au service de l’ego, l’ego individuel, celui des groupes ou des états. Il s’exprime dans une réflexion conditionnée et orientée ; sa vision est étroite et il ne peut saisir qu’un aspect à la fois, une facette de la connaissance l’une après l’autre. Ainsi, nous nous trouvons dans le monde des pensées antagonistes, des thèses et des antithèses, des idées qui se combat­tent l’une l’autre, des philosophies qui appellent nécessairement d’autres philosophies contraires. L’antago­nisme est la première caractéristique de cet état de fait et cela ne change rien fondamentalement de construire des synthèses si elles ne sont que l’expression de l’addition et du compromis.

Un deuxième trait marquant de ce mental de surface est la logique : par exemple, deux objets distincts ne peu­vent pas occuper la même place au même instant. Si cette qualité aide l’être humain à élever sa conscience hors de l’instinct, hors de l’incons­cience et de l’ignorance, elle n’en demeure pas moins une limite extrê­mement contraignante pour la pen­sée, un boulet qui l’empêche de voya­ger et de s’envoler. Quand l’individu commence son évolution mentale, la logique gagne une place prépondé­rante dans la conscience et il se pro­duit une cristallisation sur cette ten­dance, surtout si elle est encouragée par la collectivité et la science. Nais­sant ainsi les R.B.B. [2] aussi bornés que leur donne le sentiment d’appar­tenir à la classe scientifique, l’élite de ce monde rationnel [3].

La troisième particularité que l’on peut en dégager est la division, la parcellisation, qui découle directement de la seconde. Le monde est disséqué en petits morceaux de façon à en pou­voir étudier chaque parcelle. Plus le territoire intérieur de l’homme est étroit, et plus il cherchera à établir autour de lui des repères et des limi­tes. Fixer des repères devient une nécessité, voire une obsession. Et comme une autre qualité essentielle de ce mental est l’organisation, il va organiser systématiquement la mise en repères du monde. Mais il oublie que ses repères n’ont pas plus de valeur que ceux de la fourmi dans sa fourmilière, ceux du poisson rouge dans son bocal ou de l’amibe dans son milieu restreint [4]. En figeant ainsi une description unique à son milieu, il projette sur lui un filet qui l’emprisonne lui-même, il cristallise son devenir, il fige la vie, il localise et même parfois il surlocalise. Le C. de C.R. ne peut que concevoir qu’une réalité localisée, mais ce n’est que la pelure d’orange : toute la richesse est à l’intérieur. Et comme il n’est pas possible aux cartésiens d’arrêter la Vie, elle finit par faire exploser le moule surlocalisé dans lequel on veut l’enfermer. Plus on fixe les repères, plus on localise, mais cette surlocali­sation entraîne inévitablement un déséquilibre croissant, une tension interne et une fragilité, et le seuil de repérage étant franchi, le moule s’effondre sur lui-même par manque d’existence.

Mais c’est l’ego qui est secrètement le maître de tout ce processus rationnel.

LE MENTAL RATIONNEL EST UN OUTIL QUI EMPRISONNE LA CONSCIENCE ET DIVISE LES HOMMES

Dans le champ de cohérence usuel, l’être humain ne connaît pas la spon­tanéité. Il projette sans cesse sa pen­sée dans le passé et dans ce qu’il appelle l’avenir – qui n’est qu’une extrapolation de son passé. Le vécu du présent est conditionné par son expérience passée. Tous les actes doi­vent être opératifs, on en attend un bénéfice pour soi ; il y a la récupéra­tion de l’acte, du geste, de l’émotion, du sentiment. Le leitmotiv est pren­dre et tout est calculé. C’est te monde de la sécurité et du désir.

L’être humain veut que le monde soit rationnel et s’explique rationnel­lement, ce qui fait que par ce procédé il en vient à une forme d’égocentrisme et alors il s’efforce d’imposer aux autres sa représentation l’ambition personnelle est une qualité qui agit au détriment des autres ; on cherche à projeter sur le monde l’image idéale nourrie par nos désirs, limitée par nos peurs, Ainsi, quand on fait du bien, c’est encore notre conception limitée qu’on projette. Dans le C. de C.R., le pouvoir personnel grandit par l’effort et la volonté personnelles, qui sont commandés par notre ambition. Il dépend de notre relation avec les autres et de l’argent qu’on possède. Le pouvoir personnel est dépendant d’agents extérieurs à la conscience, il n’a rien à voir avec la valeur de l’individu.

LE CERVEAU EST-IL UN OUTIL DE CONNAISSANCE ?

Le Champ de Cohérence usuel découle de la nature du mental ordi­naire et de la façon dont on utilise le cerveau. Car on admet souvent qu’on utilise qu’un dixième des possibilités du cerveau et en fait il faudrait même parler d’une infime partie. On privi­légie la pensée cartésienne au détriment de la sensibilité et de l’intuition, ou encore, par exemple, de la recher­che des relations.

Au départ, ce sont les données de l’observation et de la mémoire qui vont servir pour l’analyse, le juge­ment, etc. Mais comme nous l’avons vu, ces qualités sont faussées par le désir, l’attirance, la répulsion, la pré­férence, la sensation, l’émotion et par toute notre expérience passée. D’autre part, nous ne nous rendons pas compte que nous adhérons ins­tinctivement à une représentation du monde qui découle de la représentation de tous ceux qui nous entourent ou qui nous ont précédé dans l’his­toire de l’humanité. Cette perception s’appuie en outre sur un système sen­soriel très limité, qui ne saisit que l’apparence des choses, et nous avons oublié Ce sixième sens de la psycholo­gie indienne, « manas », qui est capa­ble d’une perception directe, par identité.

Par conséquent, boutes les qualités mentales fonctionnent déjà sur des informations imposées, faussées, limitées, partiales. D’autre part, dans notre civilisation, elles sont manipu­lées sur le seul modèle de la pensée aristotélicienne, Autrefois, dans l’Inde ancienne, il existait des con­cours de logique où les participants devaient s’entraîner à défendre n’importe quel point de vue, voire tous les points de vue avec lesquels on peut aborder un sujet. Il s’ensuivait une plasticité d’esprit, un enrichisse­ment, une expansion continuelle de la pensée et naturellement, ils étaient amenés à s’élever au-delà de tous ces points de vue contradictoires. Ils étaient entraînés ainsi à briser leurs repères ou à les modifier et leur pen­sée était en prise directe avec l’autre C. de C.

On peut donc s’apercevoir que tou­tes ces qualités mentales ne peuvent prétendre à l’obtention de la connais­sance. Le mental est essentiellement un instrument d’organisation de la connaissance.

UN AUTRE MENTAL ?

Mais il existe aussi un autre men­tal, plus intérieur, plus profond, qui n’est plus conditionné par l’ego, l’ambition, la vanité, le désir person­nel, un mental réceptif, capable de se taire et d’écouter, de s’adapter, de s’élargir et de s’enrichir sans qu’aus­sitôt il ne se gargarise de sa propre importance. Il travaille dans la nuance, dans la subtilité, cherche à établir toujours de nouvelles rela­tions, se contente souvent de frôler des essences psychiques, comme dirait J. Ravatin, sans aussitôt vou­loir les annexer et les mettre en repè­res. Il sait se mettre à l’écoute, en silence, veille avec soin sur ces efflu­ves d’un autre monde pour qu’elles pénètrent en lui et fécondent mille sensations et pensées qui deviendront à leur tour les germes d’autres expé­riences et d’autres sensations [5]. Il aime se fondre dans l’objet qu’il interroge et vivre au cœur des êtres et des choses quand d’autres se con­tenteraient d’un survol rapide à la surface. Pour lui, la diversité du monde ne constitue pas un fardeau de compilation, mais une voie d’enri­chissement, de relations illimitées et la source d’une joie toujours renou­velée devant le mystère d’une unité infiniment morcelée et cependant tou­jours inaltérable.

Rattachés au Global [6], l’ensem­ble et l’élément sont toujours insépa­rables tandis que dans le C. de C. R., un élément appartient à un certain ensemble.

Dans le C. de C, autre, par exem­ple, les actes de la vie quotidienne peuvent devenir un rituel, faire par­tie d’un cheminement. On cherche à se glisser dans l’acte juste, le moment juste, le lieu juste. Il nous devient possible de participer du moment que nous offre la vie, être entier dans ce présent.

La vie doit être considérée comme une voie et non comme un but

Là, nous devons apprendre à nous mouler dans le sillon de la vie, nous adapter au lieu, au moment, nous adapter à l’autre, à la circonstance : la plasticité et la spontanéité sont des conditions naturelles d’être. On cher­che à donner et on apprend à rece­voir, à s’ouvrir, s’élargir, s’enrichir. La vie est la voie on est le disciple dans la voie.

De cette autre représentation, naît le pouvoir personnel, qui nous est donné au fur et à mesure que nous pratiquons la cohabitation avec la vie, que nous entrons dans les rythmes intérieurs de notre âme et du monde, quand la parabole de notre être tend à se confondre avec la courbe des rythmes universels. Nous pouvons parce que nous abritons le monde en nous-même, comme le yogi peut créer ou contrôler le feu parce qu’il s’est identifié avec lui. Le pouvoir person­nel est un pouvoir de conscience.

Et c’est dans ce sens que les pier­res ou les arbres nous parlent, que les maisons que l’on teste nous ensei­gnent, que les hommes avec leurs lacunes ou leurs qualités, avec leurs différences, nous initient à cette unité secrète. Le pendule — ou toute forme de mancie — devient un outil d’ini­tiation. Car l’étude des formes bou­leverse nos habitudes de pensée et remet sans cesse en cause nos préju­gés et notre vision figée pour nous propulser dans un monde de relations.

Un parallèle pourrait aussi être éta­bli avec le karma yoga. Dans le karma yoga, la voie des œuvres, on agit par devoir et par jeu. Non pas le devoir qui nous est inculqué par la morale collective ou égocentrique, mais celui de notre être profond qui est un avec la vie, un profondément avec les autres et un avec la loi secrète de la Nature et de Dieu.

Non pas le jeu qui recherche le gain, qui est guidé par l’intérêt, qui suscite la compétitivité, la concur­rence, non pas le jeu qui vise la pre­mière place, devant les autres, mais le jeu qui est l’expression de la joie sans demandes, la joie spontanée d’être, de vivre, de penser, d’aimer et d’agir. La joie de l’acte juste dans l’harmonie du vécu et non le plaisir qui naît de l’intérêt personnel et de l’espoir, et qui meurt aussitôt dans la contrariété et dans la déception.

Alors, le résultat des œuvres ne nous appartient plus ; il est à Cela ou Celui qui soutient la vérité du monde et du devenir. L’attachement aux œuvres et à leurs conséquences dispa­raît comme le fruit mur tombe de l’arbre.

Alors, le signe de nos actes se tra­duit par l’harmonie extérieure et inté­rieure, la paix de l’être, la confiance et la certitude intérieure. Et étrange­ment, notre pouvoir personnel gran­dit. Mais la, dès qu’on essaie de récu­pérer ce pouvoir pour soi, il disparaît.

LA MISE EN REPÈRES DU MONDE

Un local possible est la description que nous donne le C. de C.R. Là, tout est repéré ; une chose est par­faitement localisée quand elle est par­faitement repérable. Voyons le local du C. de CR.

L’être humain va s’appliquer à lan­cer des échelles de mesure, de temps, de distance, de masse, d’intensité, de fréquence, de calorie, etc. À partir du moment où un objet a été parfaite­ment défini dans cette optique, le voilà parfaitement localisé et il se pro­duit une scission avec le Global. Quand tout a été localisé, le regard s’éteint sur un décor de mort, alors qu’en vérité, tout est contenu dans chaque point de l’espace-temps et nous n’avons accès qu’à ce que notre représentation nous permet.

Au cours de son histoire, l’être humain a commencé à définir la matière : la pierre, le feu, l’arbre, la fleur, le soleil, la rivière, la montagne, puis il a construit des machines, des prolongements de son système senso­riel limité et de sa pensée ficelée à une représentation cartésienne et égocentrique. Les machines ne sont que le prolongement de notre représenta­tion, et le monde que l’on va décou­vrir au bout de nos télescopes et de nos microscopes ne pourra qu’enfler notre Champ de Cohérence. C’est pourquoi nous disons que la structure espace-temps est moins fondamentale que le Champ de Cohérence. Ce n’est pas l’espace-temps qui moule le monde ; il n’est que le support de la représentation.

Nous sommes aujourd’hui dans une société scientifique, industrielle, économique, de consommation. Et là, il faut encore prendre en compte ce glissement d’une société qui fonde sa connaissance sur la découverte des lois — de son local — ­à une société où les applications industrielles deviennent prépondérantes, puis à une simple société de con­sommation qui en vient à asservir la science. Donc, notre société scienti­fique appuie ses découvertes sur la méthode cartésienne basée sur l’observation dans certaines condi­tions, puis sur la mise en place d’une certaine représentation — qui, en fait, était sous-jacente dès le départ — qui est plaquée sur l’observation. La preuve devient l’indice d’une vérité, mais on ne se pose pas la question de savoir si la démarche et l’approche qui conduisent à l’établissement de la preuve est la seule possible.

Si l’on changeait de point de vue, on arriverait à des résultats diffé­rents : nous connaissons un type d’électricité, et nous appelons cela l’électricité, mais les anciens en con­naissaient plusieurs types, et Louis Boutard parle de quatre électricités différentes et il en a utilisé les princi­pes dans ses machines.

La démarche rationnelle est totalement inadaptée aux processus de la vie et de l’esprit.

Ainsi, l’être humain a commencé par la mise en repères de la matière, et il est allé de plus en plus loin dans la localisation du monde jusqu’à l’infiniment petit et l’infiniment grand. Toute la recherche scientifique vise à l’extension de cette mise en repères. Mais il ne s’est pas arrêté là. Il s’est attaqué à décrire de la même façon l’homme lui-même, et il a com­mencé à localiser toujours davantage le corps physique et la psychologie. La description du corps humain, pour la médecine officielle, se réduit à un simple objet technique et de nom­breux chercheurs voudraient réduire la psychologie et la Vie elle-même à de simples processus chimiques et électriques. Et on a appliqué cette même démarche à toutes les activités humaines.

Maintenant, on en est arrivé à imposer cette démarche rationnelle à la philosophie, à la morale, à la reli­gion, aux relations humaines, à la médecine, la biologie, la linguistique, etc. Et là, cela constitue un abus, une outrance.

Mais encore une fois, lorsque l’être humain sera complètement mis en repères, localisé, il sera réduit à une structure mécanique, complexe peut-être, mais néanmoins figée, un robot sans âme. Lorsque la Vie et l’Esprit sont figés, il ne reste que la négation de la Vie et de l’Esprit. Ce n’est même pas la mort, puisqu’elle constitue un passage.

Aujourd’hui, tout concourt à loca­liser davantage l’être humain, et les moyens électroniques accélèrent cette tendance, Nous nous rapprochons du meilleur des monde d’Huxley.

Mais il est parfaitement illusoire de vouloir pétrifier la Vie et l’Esprit dans des définitions rationnelles. L’être humain d’ailleurs ne pourrait pas subsister sans fuite de repères. Il en a peur et il cherche à l’éliminer, mais ce qu’il faut bien remarquer, c’est que les anciens ont toujours cherché à tirer parti de cette fuite des repères.

Il existe toujours quelque part une fuite des repères.

En effet, il existe toujours quelque part une fuite des repères. Le temps fuit en avant et en arrière, les mesu­res fuient dans le microscopique et le macroscopique, tout en mouvement et impermanence, tout est relié par des fils invisibles qui tissent des tra­mes, elles-mêmes reliées à des rythmes secrets et à des existences ineffables. Comme une baudruche de texture tellement fine que chaque trou bouché entraîne d’autres fuites que l’homme ne peut jamais rattraper.

Nous pourrions prendre simple­ment cet unique exemple de la valeur de ? (PI), qui, déjà en 1949, était cal­culée avec mille décimales ! Mais les anciens utilisaient des valeurs appro­chées de Pi, et certaines sont trop approximatives pour penser qu’ils n’étaient pas capables de faire mieux. En fait, certaines approximations étaient voulues pour permettre une certaine fuite des repères, qui pouvait ensuite être réutilisée pour faire appa­raître des eifs, des états et toutes sor­tes de relations avec te Global.

On arrive ainsi à une surlocalisa­tion et à une existence de moins en moins en harmonie avec l’être vivant, et à plus fortes raisons avec l’Esprit dans l’homme. Au début, comme le signal Rosgnilk, le lancement du C. de C. peut être satisfaisant, mais au fur et il mesure qu’il se structure et qu’il s’enfle, des impuretés apparais­sent et il se glisse de l’incohérence que la société, se voulant rationnelle, essaie de faire passer pour de la cohé­rence. On arrive ainsi à ce schéma une surlocatisation, une pollution et une fragilité qui naît justement parce qu’on a été trop loin dans la locali­sation.

On peut se demander pourquoi l’être humain cherche toujours davantage préciser sa description du monde en fonction de sa représenta­tion rationnelle.

La peur est la base du champ de Cohérence Rationnel.

Nous pouvons constater que la dis­parition brusque des repères provo­que de graves perturbations psycho­logiques. Telle l’histoire des trois astronautes qui sont allés sur la Lune et qui sont devenus l’un prédicateur, l’autre asocial et le troisième fou.

Les Français, lorsqu’ils s’installent à l’étranger, se hâtent de reconstruire un environnement identique à celui qu’ils ont toujours connu. Et inver­sement, les Français, chez eux, accep­tent mal face aux étrangers, des modes de vie et de pensée différents. On a peur de l’inconnu, de tout ce qui est nouveau, étranger, différent. Et à la base de tout exclusivisme, finale­ment, on retrouve cette même peur de perdre les repères qu’on connaît et cette même volonté à créer instantanément des repères pour ce qu’on ne cannait pas.

Le Champ de Cohérence Rationnel s’appuie sur la peur. On est attaché à une conscience de dualités parce que facile, simple et sécurisante. C’est ou ceci ou cela. Mais la grande richesse est de créer des relations entre ces deux dualités. Mais cela implique qu’on accepte de changer nos repères.

OBSERVATEUR OU TÉMOIN ?

Il ne faut pas oublier que l’obser­vateur est inséparable de son obser­vation car il lance sa représentation et s’y identifie [7]. Il ramène sa des­cription du monde à ce qu’il connaît déjà et ce faisant il ne peut pas s’empêcher de prendre parti. Dix témoins du même accident fourniront dix versions différentes car leur passé — et son cortège d’émotions, de désirs et de peurs — conditionne leur représentation qu’ils plaquent sur la scène de l’accident [8].

Dans l’autre C. de C., l’observa­teur devient le témoin, non affecté par ce qu’il voit [9]. Il devient témoin parce qu’il prend conscience qu’il lance le C. de C. et qu’il se met dedans. Certes, le véritable témoin n’existe pas, car il faudrait d’abord lui supposer qu’il n’a aucun passé, qu’il ne possède aucune représenta­tion, aucun conditionnement, mais le simple fait d’être lié à un système sensoriel implique une représentation. Il faudrait encore supposer que son cer­veau soit vierge de toute impression, qu’il soit sans hérédité et coupé de tout inconscient collectif. Cet état de conscience pure, de témoin parfait pourrait s’appliquer au Pourousha divin, au Témoin cosmique et trans­cendantal de la métaphysique hin­doue, mais aucunement à l’homme qui justement ne peut devenir cons­cient que par la manipulation men­tale, l’éducation mentale, la construc­tion de systèmes et la création de représentations. Il devra parcourir toute la boucle des représentations humaines pour prendre conscience qu’il ne peut y trouver une seule des­cription qui intégrerait toutes les com­posantes de la Vie et de l’univers visi­ble et invisible. Alors, il pourra com­mencer à mettre en doute son système de cohérence usuel. Car en vérité, dès qu’on prend du recul, dès qu’on adopte une position de témoin, on sort du C. de C. habituel et on passe dans l’autre.

Dans le C. C. usuel, l’observateur devient en même temps acteur dans la représentation qu’il lance. Mais il est parfaitement possible de séparer l’observateur de l’acteur et à ce moment-là on devient le témoin. Voici donc une porte, parmi d’autres, qui donne accès à l’autre Champ de Cohérence : être conscient de nos pensées, de nos actes, de nos désirs, de nos émotions, de nos sentiments, être témoin du Grand Jeu qui se déroule sur la scène terrestres sans s’identifier aux personnages et aux décors.

Mais si nous séparons ainsi l’obser­vateur de l’acteur, nous devrons cependant prendre garde à ne pas per­dre le dynamisme créateur. C’est là qu’il faut prendre conscience que par notre représentation, on peut créer le monde et utiliser ce levier pour pro­gresser soi-même et changer notre environnement. La forme devient ainsi la voie.

Le déni matérialiste de l’Esprit est en fait une véritable méthodologie de la mise en repères du monde — nous l’avons vu —. Ce qui n’est pas repé­rable ou imparfaitement repérable étant alors classé dans le subjectif, donc dans l’illusoire.

Mais le refus de l’ascète de ne con­sidérer que l’Esprit comme existence réelle est une représentation qui con­duit à une absence de dynamisme. Il nie toute valeur aux repères, mais du même coup il conteste la valeur de toutes les autres représentations tour­nées vers la matière, vers la Vie, vers le Mental et vers l’Esprit dans l’homme et dans la vie terrestre.

Le Champ de Cohérence Rationnel est privé de véritable dynamisme

Le C. de C.R. est lui aussi privé de véritable dynamisme. Il analyse, mesure, compare, met en repères le monde jusqu’à son extrême aboutis­sement. Pour le mental rationnel et égocentrique, cela constitue un but. De ce fait, la définition trop poussée du monde ne lui permet pas de se servir des choses qu’il met en place comme d’un tremplin pour d’autres possibles, il ferme les fenêtre de sa demeure les unes après les autres et se retrouve finalement prisonnier de sa propre construction. C’est pour­quoi nous disons que la vie doit être considérée comme une voie et non comme un but. Le but inclut en lui-même une fermeture, une fin. Mais par contre, au contraire, rien n’empê­che de parler d’étapes car l’étape pré­suppose une suite.

Dans le C. de C.R. l’être humain dira qu’il découvre le monde ; c’est une position égocentrique. Mais dans l’Autre C. de C. on peut prendre conscience qu’on crée et cela consti­tue un concept dynamique.

Notre représentation du monde ne doit pas provenir d’une liste de savoirs à acquérir, mais d’une rela­tion avec la vie et avec le monde. Et la représentation que nous avons, détermine le type et le degré d’opé­rativité, quel que soit son champ d’application (médecine, agriculture, industrie, recherche, relations humaine, transformation personnel­les, etc.).

EXISTE-T-IL UNE RÉALITÉ ?

À ce genre de question, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il existe une réponse. La Réalité peut aussi bien exister comme ne pas exister ; c’est exactement comme on veut. Il faut manipuler ce système Question-Réponse en fonction de ce que l’on attend de la vie. Si l’on pense a priori que la Réalité n’existe pas, nous cons­truirons un chemin pour vérifier qu’elle n’existe pas, et si nous som­mes suffisamment persévérant et appliqué, nous aboutirons à l’expé­rience d’un Vide, d’une Vacuité sté­rile, derrière les apparences. Nous pourrions comparer cela avec l’oignon : il y a toujours une pelure cachée derrière celle qu’on enlève, et finalement on arrive au vide. Mais en parcourant ce chemin, nous serons amenés à nier la vie et le monde et nous subirons les conséquences de notre représentation.

Si l’on considère au départ qu’il y a effectivement une Réalité, nous défricherons de même un chemin et nous le parcourerons et si nous som­mes suffisamment concentré dans notre recherche, nous la découvri­rons. Mais là aussi, nous recueillerons les conséquences de notre représenta­tion. Au lieu de parcourir une voie de négation, nous suivrons un chemin de plénitude.

Il est stérile et illusoire d’attendre une réponse en quelques minutes, sur­tout d’un autre, à des question exis­tentielles, fondamentales. Mais de se la poser pendant une vie entière entraînera pour nous un dynamisme créateur et fécond.

D’ailleurs se poser ce genre de question et vouloir y répondre de suite n’est qu’un réflexe dans le C. de C.R. où l’on veut tout comprendre, tout expliquer, tout diriger. La réponse ne peut venir qu’en parcou­rant la trajectoire de la question, et nous irons alors de découverte en découverte, et c’est la vie elle-même qui nous offre dans son inépuisable richesse une réponse toujours renouvelée.

La bonne attitude consiste à garder vivante en soi-même la flamme, l’intensité de la question, et à rester réceptif. La vie devient la Voie et notre représentation va s’enrichir sans arrêt.

Tout est contenu dans chaque point de l’espace-temps, mais nous n’avons accès qu’a ce que notre représentation nous permet.

De par notre conscience limitée, nous n’avons accès qu’à une part de la vérité. J. Ravatin dirait : « Nous n’avons accès qu’à la différence entre deux vérités ». C’est-à-dire que ma représentation, comme celle de mon voisin cernent une portion de vérité dans leur propre cohérence, et quand on est prêt à accepter ce point de vue, il s’ensuit un élargissement de la cons­cience. On peut même les mettre en dualité dynamique [2] et féconder une nouvelle représentation.

On pourrait aussi comprendre cette phrase comme ceci : au fur et à mesure que ma représentation se structure, une fuite des repères apparaît qui peut me conduire à une autre vision beaucoup plus vaste. De cette manière, ma vision du monde peut sans cesse évoluer, entraînant ma pro­pre transformation et celle de mon environnement.

Ouvrons ici une parenthèse pour signaler que la valeur du repère ne doit pas être sous-estimée. Elle est même fondamentale. Mais ce contre quoi nous nous élevons est la fixation définitive des repères.

Si je reste sur ma position, si je considère que je suis le seul à détenir la vérité, ou à la rigueur, si je consens à admettre une vérité inférieure aux autres, je m’enferme dans ma cons­truction, je m’installe clans le C. de C.R. et je nourris un peu plus les exclusivismes qui déchirent les hommes.

Ne soyons pas comme ces aveugles de la parabole bouddhiste qui tâtent un éléphant. Pour le premier, l’élé­phant se réduit à la description d’une trompe ; pour le second ce sera l’oreille ; pour le troisième, ce sera la queue. Et chacun, par son expérience vivante, est totalement convaincu qu’il connaît l’éléphant.

POUVONS-NOUS RECRÉER LE MONDE ?

L’expérience yogique comme celle des sensitifs fourmille d’exemples de représentations qui permettent la fuite des repères, qui modifient le rôle de l’observateur ou de sa position [10].

Le scientifique étudie le corps de l’homme, puis son estomac, puis la cellule de l’estomac, puis la molécule de la cellule de l’estomac, puis l’atome, puis l’électron, puis le spin, puis.,.? Sa connaissance provient d’un découpage du monde en petits morceaux, puis ayant figé cette description, il l’impose à tous.

Le yogi s’identifie à son corps [11] et, par identité, il connaît le corps de l’homme qui marche sur le sentier ou la cellule de son propre corps. Mais la connaissance n’est pas la même que celle du « savant ». Elle est celle du dedans. Sa vision-perception est glo­bale, c’est-à-dire entière, non séparée des autres cellules, non privée de la Vie ; la cellule remplit son champ de perception et il demeure dans une conscience d’unité, dans laquelle rien ne peut exister comme un îlot séparé du monde, de la Vie et de l’Esprit. Il est dans la cellule et là il peut aussi découvrir les mécanismes localisés : les échanges chimiques et électriques, les mouvements mécaniques — si cela entre dans sa représentation, mais il appréhende en même temps la cons­cience de la cellule, la Vie dans la cellule.

On crée le monde par notre représentation.

Le scientifique, lorsqu’il étudie la cellule au bout de son microscope, il la sépare du reste, il l’isole artificiel­lement, et ce qu’il voit n’est que le prolongement de sa représentation car il ne possède qu’une seule descrip­tion du monde et la projette dans sa démarche, dans sa « recherche ».

Le yogi crée une relation, crée une expérience. Il n’impose pas une repré­sentation figée, mais il oriente l’expé­rience en fonction de son rayon de cohérence. Et l’expérience peut être différente pour un autre yogi.

Le monde n’existe que parce qu’il y a un observateur pour le voir, le sentir, le toucher, le penser et en par­ler. S’il n’y a pas d’Obs., les repères n’existent pas et le monde n’existe pas non plus [12].

Dans la tradition indienne, la créa­tion du monde provient d’une objec­tivation de Brahman. Dans le langage des légendes, on pourrait dire que Dieu a voulu connaître l’étendue de son infinitude, et qu’il a commencé à créer, c’est-a-dire sortir de son être certains repères, et la première manifestation est double : Conscience et l’énergie. La Conscience permet le témoin, permet l’observateur, et l’énergie permet la création. Dans la tradition indienne, ces deux aspects sont d’ailleurs indissociables.

On pourrait concevoir une cons­cience non rattachée à un système sensoriel et à une vision mentale dua­liste et égocentrique. À ce moment-là, celle-ci appréhenderait une cer­taine réalité, mais elle serait totale­ment autre que celle que nous appré­hendons. Et dans cette optique, on peut même dire que chacun, chaque Obs. a une représentation du monde qui est différente de celle du voisin — tout en restant dans le C. de C.R. — et chacun vit dans sa représentation. Tout est construction cérébrale. Cha­cun vit dans son rêve, dans sa projection.

Si notre représentation, au lieu de prendre comme référence un modèle cartésien, découlait d’un rayon de l’Autre C. de C., le monde nous apparaîtrait différemment et nous le ferions évoluer selon notre représentation.

Dans la tradition indienne, il existe des états de conscience yogique où chaque objet, chaque être, chaque événement est perçu comme la mani­festation d’une unique Énergie, ou d’une Conscience totale, ou encore apparaissent comme des formes vides, illusoires, sans existence, comme des décors de théâtre. Ils cor­respondent à des rayons de cohérence de l’Autre C. de C. À chaque fois, la description du monde est radicale­ment différente et elles sont l’abou­tissement de représentations différen­tes. On peut très bien s’en rendre compte soi-même quand on est déprimé ou au contraire joyeux : les mêmes objets nous apparaissent tota­lement différents.

Un autre regard entraîne une autre description du monde et un autre pouvoir.

Il arrive un moment dans l’évolu­tion humaine où on étouffe quand on est enfermé dans n’importe quel modèle de pensée.

En conclusion, si nous voulons sor­tir des conséquences de notre étroi­tesse, et cela qu’elle que puisse être notre représentation, on doit la con­sidérer comme une Voie et non comme un but. Il faut prendre garde de se laisser enfermer clans une struc­ture, dans une cohérence, aussi vaste soit-elle. La théorie des C. de C. n’est pas un système de pensée de plus ; c’est une mise en garde contre l’asser­vissement de l’homme à ses construc­tions mentales, mais aussi un appel pour permettre la multiplicité des possibles venir ensemencer nos repré­sentations qui déterminent la qualité du monde où nous vivons.

Puisqu’on ne peut pas vivre sans représentation, sans construction cérébrale, qu’elle soit au moins à l’image des formes de la Vie, toujours renouvelées, et utilisons la fuite des repères pour des réalisations inédites, et des merveilles inconnues, pour engendrer par une nouvelle vision un monde de possibilités et de créativité illimitée, rattaché au Global, à la place d’un monde misérable fermé sur lui-même.

BIBLIOGRAPHIE

[1] J. Ravatin. « Ark’all communications ».
– volume 7 fascicules 4 et 5. 1983-1984.
– volume 8 fascicules 1, 2. 3. 4, 5. 1984-1985.
[2] V. Rosgnilk. « L’émergence de l’Enel ou l’immergence des repères ». Ark’all. Paris 1985.


[1] Sri Aurobindo (1872-1950) : érudit, philo­sophe, nationaliste révolutionnaire en Inde, poète, mystique et yogi.
[2] R.B.B.: Voir Rosgnilk : Rationalistes Bêtes et Bornés.
[3] Ils ont certainement raison de se considé­rer comme l’élite du C. de C,R., mais ils ne se rendent pas compte que la représentation cartésienne n’est qu’un cas particulier parmi les nombreux modes de pensée et que leur vision étroite crée un monde ou l’on suffoque de plus en plus.
[4] Ici, les notions de lieu et d’instant sont pris au sens usuel du terme. On utilise l’impression que l’observateur saisit de ces milieux consi­dérés dans le sens rationnel du terme.
[5] On sent bien ici le mode exponentiel qui caractérise l’autre C. de C, alors qu’au C. de C.R. on associe un mode de fonctionnement proportionnel.
[6] Avant d’aller plus loin, il est nécessaire d’introduire un concept nouveau peu familier des lecteurs : relui de Global. Le Global cor­respond à l’existence sans repères [1] et [2] (notes bibliographiques).
[7] Et ceci même dans le cas du C. de C.R., mais là il l’ignore complètement.
[8] Si on n’est pas rationaliste, il faut savoir que les dix témoins sont dans le C. de C. de l’observateur (Obs. [2]).
[9] On ne peut pas généraliser en disant que dans l’autre C. de C. cela se reproduit toujours de la même façon.
[10] Nous n’insisterons par sur le terme « repré­sentation ». Il a dans [2] un sens précis que nous n’avons pas voulu imposer au lecteur par ce premier article.
[11] Sans doute par un procédé du genre T.A.G., ou peut être un autre, mais nous ne le développerons pas ici. La notion de système T.A.G. peut être trouvée dans [1] et [2].
[12] On ne peut énoncer ceci qu’étant l’Obs. Si on ne l’est pas cela n’a pas de sens ; toute­fois, on le fait quand même. Cela entre comme des excès apportés ou C. de C. Le principal est d’abord de le savoir, ensuite que le C. de C. le supporte ; ce qui se passe en général. l’Obs. par sa prudence et sa clairvoyance consolidant le C. de C. là où il a mis des excès.