Joël André
Clairvoyant et visionnaire ! Le sensitif Hollandais Gérard Croiset

Je n’ai pris conscience de la voyance comme faculté paranormale que vers l’âge de 25 ans. Je « voyais » déjà de nombreuses choses par vision paragnostique, mais j’étais persuadé que c’était tout naturel et que les autres voyaient la même chose que moi. C’est alors que j’ai fait la rencontre d’un vieil homme, qui m’avait invité un jour chez lui avec ma femme. Lorsque je suis entré dans la pièce, notre ami me dit : « Croiset, je « vois » autour de vous une personne comme ceci et comme cela, et une autre personne de tel et tel aspect, etc. » Et il me décrivit très exactement mon père et mon frère, tous deux décédés. Puisqu’il avait amené la conversation là-dessus, je me suis mis à mon tour à lui décrire les « personnes » que je « voyais » autour de lui. Il avait l’air très surpris et il s’est écrié : « Vous aussi, vous êtes un clairvoyant ! »…

Ce reportage de Joël André sur le sensitif Gérard Croiset (1909-1980) ne convaincra pas tout le monde (Voir par exemple http://www.zetetique.ldh.org/croiset.html). Si nous nous joignons aux sceptiques pour réclamer des tests rigoureux quand il s’agit de science, nous ne partageons pas leur refus de tout phénomène qui ne rentre pas dans le cadre de leur vision du monde.  Car alors, et souvent, au lieu d’avoir l’attitude neutre dans l’investigation, on cherche le moindre détail douteux pour ensuite rejeter en bloc tout ce qui ne l’est pas…

Clairvoyant et visionnaire ! Le sensitif Hollandais Gérard Croiset par Joël André

(Revue Psi International. No 3. Janvier-Février 1978)

« Mais où sont les neiges d’antan… » Où sont-ils, les Schneider, les Gusik, les Ossawiecki d’aujourd’hui ? Où sont-ils les grands médiums de maintenant, ceux qui lisent à travers enveloppes et coffrets scellés, qui décrivent à distance des personnes totalement inconnues d’eux ou reconstruisent existences passées et événements révolus à partir de minces supports psychométriques ? Au moment où la parapsychologie recourt aux artefacts complexes de la statistique et de l’électronique, où trouver ces merveilleux « sujets PSI » dont les performances signaient, au début de ce siècle, l’âge d’or de la métapsychique ?

PSI INTERNATIONAL présente dans cet article un des plus étonnants et des plus   authentiques « sensitifs » que l’histoire de la parapsychologie ait jamais eu à enregistrer. Si les dons de G. Croiset le placent dans la lignée d’un Forthuny (pour ses célèbres expériences dites « de la chaise vide »), d’un Edgar Cayce (pour le nombre prodigieux de malades qu’il aide de ses fameux « diagnostics » et « guérisons psychiques ») ou d’une Eileen Garett (pour ses visions de « corps second » et d’aura), il est également pour les polices du monde entier un auxiliaire précieux dans les cas où les méthodes classiques d’enquête et de recherches s’avèrent vaines. L’intérêt du « cas Gérard Croiset » ne s’arrête pas là. Outre le fait qu’il a réalisé dans des conditions indiscutables, des expériences probantes avec les meilleurs parapsychologues d’Europe et des États-Unis ; outre que des centaines de dossiers et de rapports de police attestent de la réalité de ses dons en tant que clairvoyant, tout comme le nombre de médecins « officiels » lui envoyant des patients confirme sa valeur en tant que thaumaturge, il est un détail qui donne plus de relief encore à la personne de cet étonnant « paragnoste » : c’est qu’il n’appartient pas à une phase révolue de la recherche, qu’il est bien vivant et en pleine activité, et que loin de se reposer sur ses lauriers et de vivre sur une réputation dorée mais dépassée, il ne cesse de donner des preuves saisissantes de ses facultés supranormales. Après quarante ans d’activité, Gérard Croiset reste un sensitif qui pose, par ses énigmatiques performances, des problèmes dont la science « officielle » aura bien du mal à venir à bout et qu’elle ne peut pas pour autant se permettre de nier. Nous ferons en sorte que ces problèmes soient posés aussi nettement que possible, et renouvelées les expériences inattaquables par lesquelles des chercheurs ont pu démontrer ce qui scandalise la suffisance des matérialistes : Croiset « voit » au-delà du présent et de la distance, au-delà du monde physique et du corps apparent, au-delà de la maladie et de la mort.

PSI : Parlons d’abord du passé. Voulez-vous revenir un peu sur l’époque où vos dons de clairvoyant et de guérisseur ont commencé à se manifester ?

Gérard CROISET : Il en va des facultés paragnostiques comme des dons artistiques : on peut difficilement préciser quand ils apparaissent, ils ont sans doute été là dès le début. Mais parmi mes souvenirs à ce sujet, il y a quelques événements qui sont des sortes de repères. Ce sont des incidents imprévus qui m’ont fait prendre conscience peu à peu de mes possibilités en tant que « paragnoste ».

Tout d’abord, j’ai eu une enfance un peu à part. Nous vivions dans une sorte de communauté fondée sur l’échange, car mon père était un fervent socialiste. Il était lui-même médium et voyant, mais il refusait d’en parler car ces phénomènes heurtaient ses convictions matérialistes.

Après la séparation de mes parents, j’ai vécu dans différentes familles, et c’est à cette époque, vers l’âge de 5 ou 6 ans, que je fis ma première expérience (improvisée) de guérissage. Une de mes grand-mères souffrait terriblement de névralgies faciales. Cette fois-là la douleur était particulièrement forte et ma grand-mère me demanda de lui poser la main sur la joue, pensant que cela calmerait le mal. Sans trop croire au résultat, je fis ce qu’elle me demandait. Et la douleur disparut complètement. Je m’en suis souvenu par la suite comme de ma première « réussite », mais sur le moment, je prenais vraiment cela comme un jeu.

Le deuxième incident date de mes années d’école. A la sortie des classes, vers midi, il y avait une certaine bousculade, et une fille est tombée dans l’escalier. Elle ne pouvait plus se relever et elle semblait s’être fait très mal. J’ai posé ma main sur sa cuisse en disant : « Il y a un os de cassé à cet endroit. » Un professeur qui avait vu mon geste est alors arrivé vers moi et m’a giflé (car on était très strict sur les histoires de flirt). Un jour, en repensant à cette gifle, j’ai revu l’incident qui l’avait précédée et j’ai compris que ce geste et les mots que j’avais prononcés constituaient mon premier diagnostic. Je n’avais que 7 ans mais le diagnostic était juste : la fille s’était fracturé le fémur.

PSI : Et la voyance ?

G. CROISET : Je n’ai pris conscience de la voyance comme faculté paranormale que vers l’âge de 25 ans. Je « voyais » déjà de nombreuses choses par vision paragnostique, mais j’étais persuadé que c’était tout naturel et que les autres voyaient la même chose que moi. C’est alors que j’ai fait la rencontre d’un vieil homme, qui m’avait invité un jour chez lui avec ma femme. Lorsque je suis entré dans la pièce, notre ami me dit : « Croiset, je « vois » autour de vous une personne comme ceci et comme cela, et une autre personne de tel et tel aspect, etc. » Et il me décrivit très exactement mon père et mon frère, tous deux décédés.

Puisqu’il avait amené la conversation là-dessus, je me suis mis à mon tour à lui décrire les « personnes » que je « voyais » autour de lui. Il avait l’air très surpris et il s’est écrié : « Vous aussi, vous êtes un clairvoyant ! » Je ne comprenais pas et j’ai demandé à ma femme si elle ne voyait pas, elle aussi, ces êtres que j’apercevais autour de notre ami. Quand elle m’a répondu qu’elle ne voyait que les trois personnes qui étaient « vraiment présentes dans la pièce », j’ai compris que tout ce que j’avais vu jusque-là sur un autre plan dépendait d’une faculté différente de la vision normale.

PSI : Est-ce là l’origine de votre véritable carrière de clairvoyant ?

G. CROISET : Exactement. J’ai admis que je possédais un don assez peu commun et que cela pouvait venir en aide à beaucoup de gens. Pendant la guerre, par exemple, il y avait de nombreux déportés pour le Travail Obligatoire en Allemagne. Et très souvent, les familles restaient sans nouvelles. On venait me demander où se trouvait tel ou tel parent, fils ou ami et j’ai pu ainsi aider ou rassurer beaucoup de gens en leur donnant des nouvelles sur la santé de ceux qui avaient dû partir pour l’Allemagne.

PSI : Mais vous ne pensiez plus aux « diagnostics psychiques » et au « guérissage » ?

G. CROISET : Pas au début, tout au moins. Comme je vous l’ai dit, je faisais de la voyance pour aider les gens. Pour gagner ma vie, il fallait donc que j’aie un autre métier. Je faisais des livraisons d’un village à l’autre, en triporteur. Un jour, une cliente m’offre une tasse de café. J’entre dans la salle de séjour et j’aperçois dans un angle de la pièce une jeune fille allongée sur un lit. Elle était paralytique. Sans réfléchir, je dis à haute voix : « Je peux faire quelque chose pour elle ? » Et aussitôt je me traite d’imbécile, parce que je n’avais aucune idée de ce que je pouvais bien faire pour cette jeune fille. J’ai posé mes mains sur ses jambes, et elles ont commencé à bouger. Dès la première tentative, il y avait eu une amélioration. Légère, bien sûr, mais perceptible. Les paralytiques sont d’ailleurs des malades avec lesquels j’ai toujours eu de bons résultats. Aujourd’hui, beaucoup de médecins m’envoient ceux de leurs patients pour lesquels la médecine classique ne peut rien.

DES ANTECEDENTS PRESTIGIEUX

A notre connaissance, le Pr Tenhaeff est le premier à avoir rigoureusement démontré les aptitudes paragnostiques de Gérard Croiset. Les expériences réalisées à l’Institut d’Utrecht devaient valoir au clairvoyant hollandais une réputation mondiale.

S’inspirant des expériences du Dr. Osty avec Pascal Forthuny, le Pr Tenhaeff confronta Croiset à la difficile épreuve de la « chaise vide » (dite aussi « chair-test »).

On présente au médium le plan schématique d’une salle comportant une trentaine de sièges numérotés. Toutes précautions sont prises pour que Croiset ignore de quelle salle il s’agit. On lui demande alors de désigner sur le schéma un des sièges numérotés et de donner des précisions sur la personne qui, à date ultérieure (quelques jours ou quelques semaines après l’expérience) viendra s’asseoir dans le fauteuil en question.

En une seule année, Croiset se soumit à plus de 200 expériences du même genre et obtint le résultat impressionnant  de 80 % de réussites.

Voici un exemple de prédiction donnée par Croiset le 6 janvier 1957 concernant la personne qui prendrait place dans le fauteuil n° 9 lors d’une réunion prévue pour le 1e février.

– Il s’agira d’une femme – Exact
– Agée d’une quarantaine d’années – 42 ans
– Elle adore les enfants – Exact : bien avant l’adolescence, elle parlait Souvent de son désir d’avoir une progéniture aussi nombreuse que possible.
– Vision d’une scène mouvementée, une dispute entre un homme et une femme – Exact : il s’agit des parents de la dame du fauteuil n° 9
– Cette scène a lieu vers les années 30 – Exact : 1928
– L’homme est âgé de 45 ans environ – Exact
– L’homme et la femme s’accusent mutuellement d’infidélité – Exact : chacun d’eux avait une liaison extra conjugale, qui les amena à divorcer
– Cette scène se passait dans une ville thermale, à Scheveningen – Exact
– La dame du fauteuil n° 9 a 3 fils – Exact
– L’un d’eux vit dans un pays d’Extrême-Orient, une dépendance britannique – Exact : le fils aîné réside à Singapour
– La dame du fauteuil no 9 a eu récemment avec une de ses amies une conversation sur les problèmes sexuels – Exact : elle a même indiqué l’adresse d’un thérapeute à son interlocutrice.
– L’opéra de Verdi « Falstaff »a une grande importance affective pour cette dame – Exact: Parce que c’est le premier opéra auquel elle a assisté
– Le 1e février, c’est-à-dire le jour de la réunion, cette dame se rendra chez le dentiste avec sa petite fille – Exact : quelques heures seulement avant la réunion en question.

Le Pr Tenhaeff eut beau multiplier les difficultés et les contrôles, l’exactitude prédictionnelle de Croiset ne s’en trouva pas modifiée pour autant. Enthousiasmé par les résultats obtenus, le Pr Bender, autre parapsychologue célèbre, vérifia par d’autres expériences les étonnantes facultés Psi de Gérard Croiset.

Lors d’un « chair-test » effectué en Allemagne,  Croiset put prédire le sexe et l’âge de la personne qui occupera le, fauteuil n° 73 huit heures après l’expérience en cours. Il précisa comment elle serait vêtue, décrivit le bâtiment où elle s’était rendue deux jours avant, parla du livre qu’elle venait d’acheter, de l’entretien qu’elle avait eu la veille avec son ex-amant… en indiquant même le motif de leur entrevue et le cadeau que l’homme lui avait offert !

Croiset, au cours de cette même expérience, proposa que le soir même, on emprunte divers objets aux spectateurs et que la dame du fauteuil n° 73 en choisisse un.

Concentrant sa pensée sur le propriétaire de cet objet, le médium décrivit aussitôt une maison sur une colline avec un chemin campagnard, et donna une série de détails sur les occupants de cette maison, leurs problèmes de santé, leur religion et même la partition de musique se trouvant sur le piano, désaccordé. Tout cela s’avéra, le soir de la réunion, parfaitement exact.

Outre les Prs Tenhaeff et Bender, dans le monde entier Croiset fut étudié par les chercheurs les plus réputés : citons aux États Unis, les docteurs Eisenbud et Schwarz, en Tchécoslovaquie,  le Dr Redjak, en Italie le Pr Inardi et le Dr Resch, en Belgique le Pr Dierkens, ainsi que divers instituts en Israël, en Autriche, au Luxembourg, en Allemagne et au Japon.

Chacun de ceux qui ont vérifié expérimentalement les dons du clairvoyant hollandais s’accordent à les considérer comme supérieurs  à ceux des autres sujets Psi. On cite encore les voyances réalisées par Croiset depuis la Hollande à propos d’émeute survenant aux États-Unis, soit à 7000 km de distance. Il put ainsi, étant à Utrecht, décrire au Dr Eisenbud, par téléphone, la personne qui, plusieurs jours plus tard, prendrait place dans un fauteuil donné d’une salle située à Denver (U.S.A.). Toujours par téléphone, il élucida la disparition d’une jeune fille du Kansas et précisa, au père de celle-ci (un professeur d’Université)  le jour où sa fille rentrerait à la maison.

On pourrait indéfiniment allonger la liste des performances du grand paragnoste hollandais. Chaque année, des centaines de personnes font appel à ses dons psychiques et ses récents « exploits » (terme qu’il désapprouverait) ne le cèdent en rien à ceux que nous venons de relater brièvement.

PSI : Vous êtes connu dans le monde entier pour vos expériences de voyance à distance et de vision de personnes disparues. A quoi attribuez-vous ces pouvoirs psychiques ? Avez-vous une idée de leur signification profonde ?

G. CROISET : A mes yeux, l’Univers représente un seul et unique réseau, une sorte de sphère incluant la totalité de ce qui existe. Même si à nos yeux règne le désordre ou le déséquilibre, la loi d’ensemble est celle de l’harmonie. Si l’ordonnance universelle est troublée en un point, ce trouble est compensé en un autre point de la totalité. Si en un lieu quelconque une personne a besoin d’aide, je peux, de l’endroit où je me trouve moi-même et selon les possibilités dont je dispose, lui donner ce qui lui manque pour retrouver le calme. Qu’il s’agisse d’aider à retrouver un disparu ou de soigner un malade, c’est toujours venir en aide à quelqu’un sans se laisser arrêter par les limites du temps, de la distance ou des impossibilités apparentes.

PSI : Vous considérez l’exercice de vos dons psychiques comme un devoir ?

G. CROISET : Absolument. C’est pourquoi ce que je fais en tant que clairvoyant ou paragnoste, il faut que je l’accomplisse dans une certaine disposition d’esprit. Sans quoi ce serait comme de demander à un journaliste sourd d’interviewer quelqu’un ! En dehors de cela, il n’y a rien d’extraordinaire pour moi à posséder ces dons. C’est même, en un sens, tout à fait normal pour ce que j’ai à faire, pour l’existence que je dois accomplir. C’est ce que je veux dire quand je parle de Totalité : chacun est à l’endroit qui convient et possède les dons requis pour son accomplissement.

PSI : Finalement, ce « devoir » de paragnoste, c’est aussi une voie spirituelle ?

G. CROISET : L’être humain est constitué de triple manière : corps physique, corps subtil et esprit. Le sens d’une existence est déterminé par ces trois aspects à la fois. Il faut donc que l’œuvre que l’on accomplit donne un sens et une harmonie à ces trois formes d’existence.

PSI : Vous-même, êtes-vous pleinement conscient de ces trois formes d’existence en ce qui concerne votre propre personne ? Notamment de ce « corps subtil » qu’on appelle aussi « corps éthérique » ou « corps astral » ?

G. CROISET Bien sûr.

PSI : Et vous le percevez aussi chez les autres, chez tous ceux qui vous entourent ?

G. CROISET : Oui, chez tous les individus.

PSI : Précognition, diagnostics par clairvoyance, guérisons « PSI », visions de personnes lointaines ou disparues : pour tous ces phénomènes, que se passe-t-il au juste ? Quelle force, ou quel principe, mettez-vous en œuvre ? L’énergie ? le psychisme ? La conscience pure ?

G. CROISET : Vous voyez cette feuille de papier. On peut considérer que les bords sont « accordés » entre eux. Si maintenant je chiffonne la feuille ou que j’en arrache un morceau, je crée une disharmonie (dans le plan de cette feuille, bien sûr). Pour rétablir l’équilibre, il faut remplacer l’élément détruit, combler le hiatus qui a été créé.

Les cas de disparitions, de meurtre, de maladie, représentent des disharmonies à l’échelle de l’être humain. Ici, la seule force qui puisse intervenir et rétablir les liens qui ont été rompus, c’est l’amour. Quand on fait appel à mes facultés paragnostiques, je m’efforce par la pensée de relier la situation perturbatrice au reste de la totalité harmonique. C’est la seule façon dont on peut aider l’équilibre à se rétablir.

PSI : Ainsi le don de clairvoyance est lié à la volonté de projeter votre conscience de la Totalité dans une situation perturbée ?

G. CROISET : Exactement.

PSI : Lorsque vous pensez à un « cas » précis, disons par exemple une affaire de personne disparue, est-ce que tout se passe sur le plan visuel, ou bien certaines données vous parviennent-elles par d’autres voies ?

G. CROISET : Cela dépend des cas eux-mêmes. Mais pour l’essentiel, les choses se passent de la manière suivante. Je vois d’abord devant mes yeux une sorte de fine poussière, puis je commence à distinguer des points. Ces points à leur tour deviennent des lignes, et les lignes finissent par représenter des formes. Jusque-là, c’est une vision à deux dimensions, mais bientôt elle passe sur le mode tridimensionnel. En résumé : d’abord cette fine poussière ; apparition de points, puis de lignes ; apparition de formes à deux dimensions ; enfin ces mêmes formes, mais en trois dimensions.

PSI : Ces phénomènes visuels s’accompagnent-ils d’impressions lumineuses ou colorées ?

G. CROISET : Non, en principe la vision reste en noir et blanc, dans la première phase en tout cas. A moins que la vision ne concerne une personne morte.

PSI : Pourriez-vous en donner un exemple ?

G. CROISET : Eh bien… on m’avait un jour demandé mon aide dans un cas de disparition d’enfant. Par clairvoyance, je reçus d’abord l’image d’un phare, sur la côte. L’enfant avait disparu dans un petit village côtier. Ensuite je pus préciser l’orientation du paysage par rapport à l’endroit où je me trouvais. L’image du phare devint plus nette et j’aperçus une, puis quatre fenêtres. A travers l’une d’elles je distinguai une tache sombre, brune, et je ressentis une impression de froid en relation avec cette tâche. Alor se sus que l’enfant était mort, je « sentis » qu’il s’était noyé et j’ai pu indiquer, à quelques mètres près, à quel endroit on retrouverait le corps.

PSI : En dehors de l’aspect coloré de la vision, éprouvez-vous une sensation particulière qui vous révèle à coup sûr la présence  de la mort ?

G. CROISET : Je n’« éprouve » pas la mort comme une sensation indistincte, je vois la mort, et son approche. Autour du corps d’une personne je discerne par clairvoyance des taches lumineuses. Plus ces taches sont brillantes et éloignées du corps, plus la mort est proche. Quand cette lumière est très intense et unie, je sais que la personne est morte.

PSI : Avez-vous ces mêmes visions à propos des gens de votre entourage, ou des personnes de simple rencontre ?

G. CROISET : J’essaie de limiter les moments de clairvoyance aux circonstances dans lesquelles on a vraiment besoin de moi. Même s’il m’arrive d’avoir des visions de ce genre dans mon entourage ou auprès de simples visiteurs, j’évite soigneusement d’en parler. Imaginez la panique qui saisirait les gens si on leur disait qu’on « voit » au moment où on leur parle, cette lumière brillante qui signe l’imminence de leur mort.

PSI : Revenons aux personnes dont vous obtenez volontairement la vision. Par exemple quand vous aidez la police dans une affaire de meurtre, qui vous apparaît le plus fréquemment : la victime ou l’assassin ?

G. CROISET : Je n’essaie pas de « voir » la victime ou le meurtrier, mais plutôt la scène du meurtre dans son ensemble. La personne qui m’apparaît la première peut donc avoir un rôle très variable dans le crime lui-même. Je me souviens d’un cas où le Pr Tenhaeff m’avait demandé d’aider la police autrichienne dans une affaire de disparition. Je me rends comme convenu à l’Institut de Parapsychologie. En entrant dans la pièce où se trouvaient le Pr Tenhaeff et les policiers, je fais malgré moi un bond de frayeur : j’avais eu la vision d’une tête coupée qui roulait sur le sol dans ma direction. J’ai cru que je devenais fou et j’ai demandé aux personnes qui étaient là : « Qu’est-ce qui m’arrive ? Je vois une tête coupée, là, par terre… » Ils ne voyaient rien, bien sûr.

PSI : Cette vision était-elle ensanglantée ?

G. CROISET : Non, seulement cette tête sans corps. Et j’ai alors « vu » un homme, dont j’ai sur-le-champ donné aux enquêteurs une description précise. Puis est apparu un chemin qui menait à trois maisons : J’indiquai qu’un drame avait eu lieu dans celle du milieu, et que l’homme décrit par moi était venu à bicyclette jusqu’à cet endroit. Il était très fortement « impliqué » dans les événements concernant la femme disparue. Tout cela était exact.

La femme fut retrouvée dans la maison indiquée ; elle avait eu la tête tranchée. L’homme dont j’avais donné la description était bel et bien venu à bicyclette jusqu’à cette maison : c’était lui qui avait découvert le corps. Il n’était pas le meurtrier, mais ma vision s’était concentrée sur lui à cause du choc émotionnel qu’il avait ressenti en découvrant le cadavre de la femme décapitée.

PSI : C’est donc son propre sursaut de terreur sur l’instant qui vous est « parvenu » par la suite au moment où vous entriez dans la pièce où le Pr Tenhaeff et les policiers discutaient de l’affaire ?

G. CROISET : Absolument. Il y a une autre raison qui fait que souvent j’ai la vision de la victime ou d’un témoin plutôt que celle de l’assassin. C’est qu’au moment du meurtre, la victime envoie un message de détresse, elle souhaite désespérément l’aide d’une tierce personne. Le meurtrier, au contraire, se dérobe psychiquement, il se « dissimule » à la vision paragnostique comme il se cache de la police. Il m’est donc difficile de découvrir directement le coupable. C’est ce qui explique que j’obtienne plus de 80 % de réussites totales dans les cas de disparition accidentelle (surtout par noyade) mais seulement 10 % de succès complets dans les cas de meurtre. Le reste du temps, les indications que je donne à la police peuvent permettre de résoudre une enquête qui n’avançait pas, mais je ne « vois » pas le meurtrier lui-même.

PSI : Comment expliquez-vous ces succès privilégiés dans les cas de noyade ?

G. CROISET : La voyance est favorisée par les associations d’idées qui ont une forte valeur émotionnelle. Les plus fortes de toutes sont celles qui reposent sur des événements et des impressions faisant partie de mon propre passé. Ainsi dans mon enfance j’ai un jour failli me noyer en tombant d’un pont à parapet métallique. Dans un cas de noyade, je « ressens » presque immédiatement ce qui est arrivé à cause de ma propre expérience. Et dans plusieurs affaires de disparition, la présence d’un pont comme celui duquel je suis tombé dans mes années d’enfance est un puissant support à la netteté de la vision paragnostique des lieux éloignés. C’est la même chose avec d’autres images qui font également partie de mon passé. La présence d’un moulin, par exemple, me rappelle la brutale émotion que j’ai ressentie autrefois en éprouvant à distance la mort d’un homme qui s’était pendu dans un moulin à Rijssen. Les repères qui me servent à « cadrer » l’endroit où s’est produit le meurtre ou la noyade peuvent aussi être de vieilles souches d’arbres ou des clôtures de barbelés, ces deux images étant liées à l’époque de ma vie où j’étais ouvrier agricole et à l’époque de la guerre, où la plupart de mes voyances concernaient les camps de prisonniers.

PSI : Les différentes polices du monde vous envoient-elles des rapports à la fin de chaque affaire pour vous faire savoir si vos révélations étaient exactes ?

G. CROISET : Je travaille avec tellement de pays que je ne peux pas m’occuper moi-même de réclamer un dossier sur chaque affaire. Sur les huit cents dossiers concluants que je possède, une bonne partie comporte un rapport de police, mais l’aspect administratif, après tout, est secondaire. Souvent j’apprends les résultats d’une enquête à laquelle j’ai collaboré par d’autres policiers qui se recommandent de leurs collègues et nous communiquent les résultats de l’affaire précédente. Hier, par exemple, la police hollandaise m’a appelé pour une affaire d’incendie et c’est ainsi que j’ai eu des nouvelles d’une enquête commencée quinze jours avant dans une autre ville. Les indications que j’avais données étaient exactes et l’affaire devrait être résolue bientôt. Il y a des surprises moins agréables. Récemment j’ai coopéré avec la police allemande pour une affaire tellement dangereuse que j’avais bien spécifié de ne pas mentionner mon nom. Un des policiers a livré l’affaire aux journalistes et maintenant que le coupable sait par quels moyens la police peut remonter jusqu’à lui, il peut avoir des réactions catastrophiques pour essayer de se protéger. Je précise que je ne pense pas à ma propre sécurité en disant cela. Mais il y a des personnes qui, comme je vous le disais tout à l’heure, ont une énorme importance pour l’avancement de l’enquête. Ce sont souvent celles-là que je décris à la police d’après les « visions » relatives à tel ou tel cas. Il ne faut pas exposer ces gens à une publicité qui peut être dangereuse.

PSI : Nous avons à présent une idée de la façon dont vos facultés paranormales entrent en jeu lors des voyances à distance. Et les diagnostics psychiques ?

G. CROISET : Il faut d’abord que la relation, le « transfert », avec le patient s’établisse. J’aperçois alors un autre corps que le corps apparent, un second corps au-delà du corps physique, mais qui reflète le corps ordinaire. A l’endroit où est localisé le mal dont souffre le patient, je vois une sorte d’ombre. Je me concentre alors sur cette tâche d’ombre et, comme dans les autres visions, je vois d’abord apparaître une fine poussière, puis des points, des lignes, etc.

Au moment où les formes apparaissent, je vois les organes du malade et la partie atteinte.

PSI : Vous voulez dire que vous les voyez anatomiquement, ou même tels qu’ils sont dans le corps du malade ?

G.CROISET: Oui. Dans le « corps second » je vois la projection de l’anatomie et des lésions qui existent dans le corps physique.

PSI : Ces formes s’accompagnent-elles de couleurs ?

G. CROISET : Dans ce cas, oui. Je distingue surtout les rouges et les bruns, ce qui est essentiel pour les organes d’importance vitale et les lésions avancées.

D’autres contrastes chromatiques me renseignent sur l’ablation, l’hypertrophie ou la dégénérescence de certains organes.

PSI : Cela fait penser à des rayons X, avec la couleur en plus. Une sorte de « scanner » psychique ?

G. CROISET : C’est un peu cela, mais encore une fois je ne m’arrête pas à la vision du corps physique. Et la distinction entre les différents corps est importante, car il arrive que le corps physique soit atteint et le « corps mental » intact, ou vice-versa.

PSI : Entre ces différents corps, établissez-vous une hiérarchie qui irait du corps matériel, plutôt grossier, à un au-delà corporel qui rejoindrait la sphère de l’esprit ?

G. CROISET : C’est difficile à faire comprendre en quelques mots. Notre monde n’est qu’une projection de l’Idée primordiale, soutenue par sa propre Volonté. L’Univers est le reflet de l’Idée divine. Les différents corps sont des reflets plus ou moins fidèles du Projet originel.

PSI : C’est là une conception très proche de la métaphysique de l’Inde. Cette multiplicité des dimensions corporelles vous semble-t-elle liée au thème de la réincarnation ?

G. CROISET : J’évite de m’engager dans des systèmes d’idées trop élaborés. Chacun peut trouver ces pensées en lui-même. Si elles lui sont indispensables pour comprendre l’existence universelle et en avoir une vision harmonieuse, je serais le dernier à en déprécier la valeur. En ce qui me concerne, la nécessité de la réincarnation ne me paraît pas évidente.

PSI : Revenons au « guérissage ». Après le diagnostic, dont vous nous avez expliqué le processus, comment s’accomplit le traitement lui-même ?

G. CROISET : Très simplement. Je n’utilise aucun instrument, aucune substance auxiliaire. Je suis au milieu de mes malades. Lorsque vient le tour de chacun, j’essaie de m’identifier en même temps à sa souffrance personnelle et aux ressources d’amour et d’harmonie qui existent dans l’univers. Si je peux relier le malade à ces forces positives, l’amélioration et la guérison s’ensuivent. J’essaie aussi d’harmoniser les différents corps entre eux et de rétablir le flux d’énergie ou les secrétions hormonales essentielles lorsqu’il y a des perturbations sur ce plan.

PSI : Que pensez-vous des guérisseurs qui utilisent des mises en scène spectaculaires, tels les chirurgiens à mains nues des Philippines ?

G. CROISET : Dans le cas des guérisseurs philippins, une chose est certaine : l’« opération chirurgicale à mains nues » est une pure simulation. Mais tous les guérisseurs philippins ne sont pas pour autant des escrocs. Ceux qui sont sincères savent que l’« opération » a une valeur purement symbolique mais qu’elle est pour beaucoup dans la confiance des malades et leur volonté de guérir. Je connais moi-même un excellent guérisseur qui se sert d’un baquet d’eau : il guérit ses patients en « projetant » dans le baquet le mal qu’il « enlève » au malade. Je n’ai pas les mêmes conceptions que lui et je n’utilise pas de baquet d’eau pour guérir, mais du moment que je le sais honnête et efficace, je me garde bien de chercher à le convaincre qu’il a tort.

PSI : Si les « chirurgiens » philippins ne pratiquent pas d’opération réelle sur le corps physique de leurs patients, diriez-vous qu’ils agissent, eux aussi, sur le « corps second » dont nous parlions ?

G. CROISET : Oui, même si je ne suis pas certain que tous en aient bien conscience.

PSI : Y a-t-il, pour un clairvoyant, d’autres dimensions perceptibles au-delà du corps second ?

G. CROISET : Il est à la jonction de plusieurs sphères d’existence. Lorsque la vision, après avoir « traversé » le corps matériel, va au-delà du corps subtil, je vois l’être s’absorber dans la Totalité, réintégrer l’Idée universelle, c’est-à-dire une dimension plus subtile encore que la pensée.

PSI : Y a-t-il alors cessation de l’existence individualisée ?

G. CROISET : Je ne « vois » plus au-delà de cette sphère, la plus subtile que je puisse percevoir. Si je voyais plus loin encore, je ne serais plus ici en ce moment en train de parler avec vous.

PSI : Dans un ordre d’idées plus prosaïque, avez-vous refait récemment une de vos fameuses « expériences de la chaise vide », ce qu’on appelle aussi le « chair-test » ?

G. CROISET : Bien sûr. Le 11 juin de cette année, j’ai réalisé un « chair-test » à l’Institut de Parapsychologie du Pr Tenhaeff. L’expérience de prédiction concernait la salle de conférences du Congrès International de Parapsychologie à Tokyo. On m’a présenté un plan de la salle et j’ai choisi au hasard plusieurs fauteuils, dont j’ai décrit les occupants pour la conférence du 29 juin. Détail amusant, sur l’une des chaises j’ai « vu » un homme qui tenait une barre de métal tordue ou pliée. Lors de la vérification, 18 jours plus tard, l’occupant de la chaise était… Jean-Pierre Girard ! Or non seulement j’ignorais qu’il s’agissait de la salle du Congrès, mais par la suite le Pr Dierkens m’a dit qu’au moment où j’avais fait le « chair-test », Girard pensait ne pas se rendre à Tokyo.

PSI : Parmi les nombreux chercheurs scientifiques avec lesquels vous avez travaillé, pouvez-vous citer les plus importants et nous dire brièvement en quoi consistaient les expériences ?

G. CROISET : Il y a d’abord eu le Pr Tenhaeff, avec lequel nous avons fait de très belles expériences de « chaise vide ». Vous connaissez le principe : plusieurs jours ou plusieurs semaines avant une réunion, on me montre le plan d’une salle que je ne connais pas, et je dois décrire à l’avance l’occupant du fauteuil qui porte tel ou tel numéro. Les résultats ont tellement étonné le Pr Tenhaeff qu’il a suggéré au Pr Bender, de Fribourg, de refaire les mêmes expériences. Pour les mêmes raisons j’ai travaillé aux États-Unis avec le Dr Eisenbud et le Dr Schwarz, en Italie avec le Pr Inardi et le Dr Resch qui est responsable des questions paranormales auprès du Vatican. Le Pr Tenhaeff a constitué de nombreux dossiers sur des enquêtes policières auxquelles j’ai participé. Mais les « expériences de la chaise vide » ont une grande valeur sur le plan expérimental. Et sur le plan humain, car à mes yeux elles démontrent qu’il y a une interrelation, une solidarité constante entre les êtres humains, et que ces liens ne dépendent ni du temps ni de la distance.

PSI : Est-il exact que votre fils aîné et votre fille possèdent les mêmes dons paragnostiques que vous ? Serait-ce héréditaire ?

G. CROISET : Je le crois. Mon père, je vous l’ai dit, possédait ces dons mais il ne m’a jamais incité à développer les miens, en raison de ses opinions politiques. Quant à mes enfants, ce n’est pas moi qui aurais cherché à les diriger vers ce genre de choses, mais dès leur naissance je savais qu’ils auraient des dons de clairvoyance et de guérissage. J’ai seulement tenu à leur donner d’autres possibilités de gagner leur vie ou d’accomplir leur existence. Ce n’est donc pas un pis-aller si aujourd’hui, à l’Est de notre pays, mon fils Gérard retrouve des personnes disparues et soigne ses propres malades, ni si ma fille Nanny m’aide dans mes activités de soins et de recherches.

PSI : Pour terminer, je voudrais vous proposer une petite expérience. J’ai apporté de France ces dix enveloppes cachetées. Chacune contient un objet personnel appartenant à tel ou tel collaborateur de « PSI INTERNATIONAL » J’ignore bien entendu le contenu de ces enveloppes. Voulez-vous tenter une expérience de clairvoyance ou de psychométrie avec l’une d’entre elles ?

C. CROISET : Je ne peux pas accepter. Je ne suis pas un homme de spectacle. Je n’exerce mes facultés paragnostiques que dans deux cas : l’intérêt scientifique et l’entraide humaine. Mais je suis toujours prêt à collaborer à des expériences rigoureusement contrôlées par des chercheurs dignes de foi… (soupesant le paquet d’enveloppes cachetées)… il y a un cas de disparition là-dedans.

PSI : Je ne crois pas, les enveloppes ont été faites le matin du départ de façon tout à fait improvisée.

G. CROISET : En tout cas, je supplie vos lecteurs de ne pas me donner davantage de travail que je n’en ai maintenant. A chaque article que l’on fait paraître à mon sujet, ce sont des centaines de demandes de recherches, de soins, etc. Mais ce n’est que partie remise. Nous pourrons bientôt offrir à la science et au public davantage encore que nous ne l’avons fait jusqu’ici.

De retour à Paris, nous avons pu vérifier l’assertion de Gérard Croiset au sujet de l’enveloppe contenant un cas de disparition. C’était exact. L’enveloppe contenait une lettre relative à la disparition d’une jeune Péruvienne. Quelques mois plus tôt, le cas avait été soumis à… Gérard Croiset Junior !

A LA RECHERCHE DE M. FAST…

Un cas inédit de clairvoyance

Gérard Croiset a bien voulu nous confier en exclusivité un rapport extrait de ses dossiers et concernant une affaire de disparition qu’il eut à résoudre au début de l’année dernière.

PSI INTERNATIONAL a interrogé le principal témoin (un jeune assistant social du nom de Ton Edelbroeck) sur la façon dont Croiset a orienté les recherches et permis de retrouver le disparu.

Ton Edelbroek : Le 29 juin 1976, une certaine Mme Fast m’a téléphoné. Son mari avait disparu la veille. Les gens du village et la police avaient organisé des battues et dragué la rivière proche de chez les Fast, mais sans résultats. Mme Fast me demanda de me rendre chez Gérard Croiset et de lui soumettre le problème.

PSI : D’où lui était venue l’idée de s’adresser à Croiset ?

Ton Edelbroek : M. Croiset est très connu en Hollande pour ses dons de clairvoyance. Il aide souvent la police pour des cas de ce genre. Et le policier chargé de retrouver M. Fast avait déjà travaillé avec Gérard Croiset il y a quelques années.

PSI : Comment s’est passé votre propre visite à M. Croiset ?

Ton Edelbroek : Eh bien le lendemain matin je suis allé chez lui avec une photo du disparu. La police avait déjà téléphoné, et Croiset leur avait indiqué « un moulin, un méandre de la rivière Linge et des buissons ». Il a annoncé ensuite que M. Fast s’était noyé.

Quand nous lui avons donné la photo, il l’a touchée puis il a pris une feuille de papier et dessiné un pont. Il dit qu’à cet endroit, il éprouvait « une émotion ». Ensuite il a précisé que M. Fast était rentré dans l’eau du côté droit du pont ; c’était un pont jaune. Croiset dessina alors une autre partie de la rivière avec un ensablement, des arbustes et des buissons. Il fit une croix à l’emplacement de « l’émotion ».

PSI : Ces détails se sont-ils révélés exacts ?

Ton Edelbroek : Le pont dont parlait Croiset se trouvait en face de la maison des Fast, à Wadenoyen. Quand nous l’avons vu, il était blanc, mais nous avons su par les gens du village que quelques mois auparavant, il avait été repeint. Sa première couleur était jaune.

PSI : L’endroit où Croiset avait senti cette « émotion » était-il celui où l’on a retrouvé le corps du disparu ?

Ton Edelbroek : C’était celui où le corps se trouvait au moment où Croiset a fait son premier dessin.

Mais Croiset avait également annoncé qu’on ne retrouverait pas le cadavre avant le vendredi de la semaine prochaine. Le corps entre-temps s’était déplacé.

PSI : Comment sait-on alors que l’endroit désigné par la première croix était bien celui où M. Fast s’était noyé ?

Ton Edelbroeck : Parce que Croiset avait dit qu’à cet endroit, la glace de la rivière Linge serait brisée, ce qui était exact. La police étendit les recherches à toute la rivière entre le pont de l’autoroute et le pont de Wadenoyen. Mais le corps restait introuvable.

Nous sommes retournés voir Gérard Croiset avec une carte de la région. C’est ce jour-là qu’il a mis une croix à l’endroit où l’on devait retrouver le corps par la suite.

PSI : Il a donc trouvé d’abord l’endroit du décès par noyade et ensuite l’endroit où la rivière avait charrié le corps de M. Fast ?

Ton Edelbroek : Exactement. Et il a ajouté une autre croix en disant : « Avant la noyade il a eu un malaise à cet endroit ». Nous avons su ensuite que M. Fast était cardiaque.

PSI : Pourquoi n’a-t-on pas trouvé le corps plus tôt puisque Croiset avait désigné l’endroit exact ?

Ton Edelbroek : A propos de l’endroit marqué d’une croix. M. Croiset avait dit qu’il voyait une dérivation de la rivière, une sorte de promontoire, une vieille (barrière et une souche d’arbre, ainsi que des bouquets de roseaux des deux côtés de la rivière. Quand un des volontaires a appris cela, il a pensé à un endroit qu’il connaissait. C’était le 12 février ; les recherches ont duré jusqu’à la tombée de la nuit. Le vendredi 13 au matin. nous avons trouvé le cadavre de M. Fast.

PSI : Le jour même qu’avait annoncé Croiset ?

Ton Edelbroeck : Exactement. Et tous les autres détails qu’il avait donnés sur le paysage, le moulin, la barrière, etc… étaient également exacts. Le point où Croiset avait tracé une croix lors de la seconde consultation était, à 1 ou 2 mètres près, celui où nous avons retrouvé M. Fast.