Marie-Madeleine Davy
Henri le Saux, Itinéraire entre deux rives

Cet homme épris de silence et de solitude semble mener une existence paradoxale. Il consacre de longues périodes à des séjours dans des grottes, puis il fait des pèlerinages, prêche en particulier dans des Carmels, assiste à des séminaires, traverse l’Inde du nord au sud en de nombreux et épuisants voyages. Il lit et écrit énormément. Par manque d’interlocuteurs susceptibles de le comprendre, il se confie à son Journal. Le moine aime à la fois se taire et s’exprimer. Il apparaît semblable à la citerne dont parlait Bernard de Clairvaux qui déverse son trop plein pour recevoir encore.

(Revue Itinérance. No 1. 1986)

Le grand poète hindou, Tagore, souhaitait l’établissement d’un pont entre tous les chercheurs de vérité. Nous sommes à une époque où l’Occident redécouvre avec ferveur la valeur inestimable de la sagesse orientale. À cet égard, Henri Le Saux est une figure de proue. Il a opéré la rencontre entre deux cultures, deux voies d’approche, deux chemins spirituels. Moine occidental pénétré d’hindouisme, il vivra le message chrétien — auquel il restera rigoureusement fidèle jusqu’à sa mort — tout en l’approfondissant grâce à la métaphysique offerte par les sages de l’Inde.

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Le moine mendiant

D’origine bretonne, Henri Le Saux (1910-1973) entre à dix-neuf ans chez les moines bénédictins de Kergonan où il deviendra profès et sera ordonné prêtre. Intéressé par la sagesse hindoue, il correspond avec le Père Monchanin et le rejoint en Inde en 1948. Ensemble, ils fondent un centre à la fois chrétien et indien nommé Schântivanam. Ayant revêtu la robe de sannyâsi, c’est-à-dire le vêtement du moine errant voué au silence et à la pauvreté, Henri Le Saux, appartenant désormais à une double tradition à la fois chrétienne et indienne, prend le nom de swami Abhishiktànanda.

Initialement, le moine bénédictin souhaitait faire connaître le christianisme en terre indienne. Renonçant momentanément à son projet, il s’initie à la mystique de l’Inde. Introduit près de Ramana Maharshi, il devient ensuite le disciple de Gnânânanda, fréquente les temples, parle à des sages et mendie le plus souvent sa nourriture.

Chaque peuple possède une valeur qui lui est propre. Celle de l’Inde apparaît au moine français « une grâce d’intériorisation ». Fasciné, arraché à ses racines occidentales, le bénédictin s’indianise. Il se meut à l’aise dans une tradition qu’il connaissait seulement d’une façon extérieure à travers les ouvrages qu’il avait pu lire et méditer. Ainsi Henri Le Saux se trouve convié à une intériorité de plus en plus abyssale dont il ne soupçonnait pas auparavant l’ampleur. Celle-ci l’enchante et l’éblouit. Il vit à la façon d’un moine indien tout en demeurant chrétien. Mais il conserve une mentalité d’Occidental avec un mental encombré non seulement par ses lectures mais par un enseignement scolastique reçu au grand séminaire de Rennes et aussi à l’abbaye de Kergonan. La première décantation qui s’imposera à sa conscience consistera à ne plus séparer les voies de l’amour et de la connaissance. Opération qui se déroulera lentement en raison des obstacles qu’il rencontrera dans sa façon de voir, de penser et de comprendre. Se sentant divisé à l’intérieur de lui-même, maints problèmes jailliront de son esprit.

En s’intériorisant, Henri Le Saux va traverser de longs moments d’épreuves. Celles-ci seront extrêmement cruelles. On pourrait même parle d’une tragédie qui se déroulera durant des années avec l’angoisse et la déréliction qu’elle comporte, tout en comprenant des instants de joie et de lumineuses ténèbres. Tout en lui est remis en question : sa foi, son appartenance à l’Église, son engagement monastique. Donnant le primat à l’advaita — la non dualité — Henri Le Saux ne cesse de s’interroger. Il se demande si une telle notion — provoquant la véritable expérience intérieure — se trouve dans sa réalité essentielle au sein du christianisme ?

Cet homme épris de silence et de solitude semble mener une existence paradoxale. Il consacre de longues périodes à des séjours dans des grottes, puis il fait des pèlerinages, prêche en particulier dans des Carmels, assiste à des séminaires, traverse l’Inde du nord au sud en de nombreux et épuisants voyages. Il lit et écrit énormément. Par manque d’interlocuteurs susceptibles de le comprendre, il se confie à son Journal. Le moine aime à la fois se taire et s’exprimer. Il apparaît semblable à la citerne dont parlait Bernard de Clairvaux qui déverse son trop plein pour recevoir encore.

Le cheminement poursuivi par Henri Le Saux comporte trois degrés successifs. Tout d’abord son christianisme s’épure : il passe peu à peu de l’idole au Dieu vivant. Cette étape s’avère pour lui extrêmement douloureuse. Sorte de décantation purificatrice qui le vide d’un contenu qui préalablement étayait sa foi et se manifestait en des formulations désormais privées pour lui de sens. Ensuite, il est délivré de son attachement qu’il juge trop exclusif à l’égard de la métaphysique de l’Inde. Les Upanishads le conduisent dans une profondeur plus dense qu’il n’avait jamais pu atteindre précédemment. Ce fond secret — dans lequel s’opère la révélation des mystères — devient pour lui unificateur. Après avoir été écartelé en lui-même entre le christianisme et l’hindouisme, il est entraîné dans un au-delà de deux dimensions qu’il avait auparavant jugées inconciliables. C’est ainsi qu’il parvient à un nouveau stade dont la fine pointe aboutit à un suprême dépassement.

Rien n’est pour autant renié. Christianisme et hindouisme demeurent en lui et s’expriment non plus en des formules mais en une nouvelle alliance fécondant son existence extérieure et intérieure. De la même manière, Marguerite Porète (XIVe s.) avait dit : « Les vertus sont en moi, je ne suis plus en elles ». La pauvreté en esprit — à laquelle Henri Le Saux est parvenu — a pu déboucher sur un vide qui deviendra pour lui source de vertige et même parfois d’affolement avant d’engendrer la paix et le repos. Il s’agit en réalité d’un dépassement aboutissant à une naissance sur une nouvelle rive qu’éclaire « une lumière d’aurore ».

« … je ne sais plus rien, ni de moi, ni du monde, ni de Dieu, rien que cette lumière éclatante sans rayon, sans reflet, sans ligne quelconque où l’œil puisse se reposer et sans qu’il puisse la mesurer…

Où tout est lumière, devant, derrière, dessus, dessous, mer de glace sans limites. » (Journal). Le « niveau d’intériorité n’a plus besoin d’aucune révélation spéciale de Dieu. Tout est donné depuis les temps primordiaux, if faut seulement prendre conscience de ce QUI EST. Les Écritures, les Védas sont seulement le radeau qui fait passer la rivière, le brandon qui sert à allumer le feu et qui ensuite doit être lui-même jeté dans le feu. »

Certes, le moine sannyàsi traversera encore des périodes nocturnes pétries d’inquiétudes, d’angoisses et soulevant maintes interrogations. Lentement les problèmes s’effaceront au profit d’une douce quiétude. Un jour, en 1973, l’illumination sera telle qu’il ne pourra ni physiquement, ni psychiquement en supporter l’intensité. À son propos, on pourrait parler d’une résurrection précédant l’abandon de la forme corporelle mais accompagnant son entrée dans la profondeur secrète dont on ne saurait revenir. En plongeant dans un gouffre, il est happé et englouti. Et c’est lumière sur lumière, dépassement de toute clarté : « On naît dans l’acte même de mourir, et l’on meurt en l’acte même de naître. » Dans son JOURNAL (3 juin 1972), le moine notera : « Dieu est trop lumière pour se maintenir en face de lui. On disparaît absorbé dans sa Source ». Le 15 août 1973, il écrira : « J’ai découvert le Graal ! Et le Graal n’est ni loin ni près, il est hors de tous lieux… l’envol, l’Éveil… et la quête est consommée. »

À la clinique des sœurs franciscaines d’Indore, le 7 décembre 1973, Henri Le Saux absorbé dans la plénitude divine abandonne sa forme temporelle.

Ce moine chrétien et sannyâsi est l’auteur de nombreux ouvrages [1]. Son JOURNAL aux éditions de l’Œil est le plus révélateur. S’exprimant en toute liberté, l’auteur jette les pensées qui le traversent et sur lesquelles il reviendra parfois en les modifiant. Son audace peut sembler souvent déconcertante. Elle ne manquera pas de soulever les réprobations des craintifs et des pusillanimes. Par contre elle fortifiera ceux qui sont conduits par leur esprit saint en dehors des chemins balisés.

Nul ne s’offre à l’imitation d’autrui. Chacun possède à travers sa propre singularité sa vocation particulière. L’import tant consiste à la découvrir suivant sa capacité. Le message d’Henri Le Saux convient à certains hommes de notre époque. Tout en formulant un appel à l’intériorité, en faveur de l’accès à la dimension de profondeur, l’auteur respecte les traditions et les religions. Dans la mesure où elles sont devenues vivantes en lui, il lui devient possible de les dépasser dans leurs formulations extérieures.

A qui s’inquiéterait de la liberté avec laquelle Henri Le Saux s’exprime, on pourrait évoquer un passage de son JOURNAL : « Qui flaire sans cesse et partout des relents d’erreurs et d’hérésie ? Le cœur pur et le sens droit ne sont sensibles qu’au parfum du pur et du vrai, et d’instinct ils le reconnaissent au sein même de l’impureté et de l’erreur… « Qui a obtenu SATORI, quiconque a été illuminé, continue à voir verte l’herbe et bleu le ciel, à considérer le riz comme du mangeable et l’étoffe comme quelque chose pour se couvrir, et le train comme un moyen de transport. Ce dont il est libéré c’est de la relation à « soi » qu’il projetait jusqu’alors sur les choses. Les choses sont vues en elles-mêmes, et non plus en dépendance de « soi ». Les personnes chères ne sont pas moins aimées, mais il n’y a plus le moindre attachement, le moindre retour sur « soi ». « Dieu alors est connu, aimé, en lui et non plus en le soi du connaisseur. Mais cette libération de « soi » et des autres et du reste, a pour condition essentielle, primordiale la libération de soi au Soi lui-même… Ce n’est que dans le sombrement du soi dans le SOI que le monde est libéré lui aussi de ce soi qui lui donne un manteau aussi laid et désastreux que les bouts d’étoffe pendus aux Nataraja… »

Maître Eckhart disait à ses auditeurs de ne pas s’affliger s’ils ne comprenaient pas ses discours. On pourrait reprendre ce propre en l’adressant aux lecteurs d’Henri Le Saux.

EXTRAIT DU JOURNAL D’HENRI LE SAUX

Le sannyasa hindou

Mon expérience présente me le ferait aisément ramener à trois points : Solitude – Silence – Pauvreté. Tout cela jusqu’ici je l’ai pratiqué en dilettante. Ici, je suis confronté avec la réalité et je me rends compte de ce qui me manque encore pour que mon expérience soit complète.

Le sannyâsi (renonçant) est un solitaire. Il ne cherche dans les hommes aucun appui pour vivre (appui moral) ; il attend, il est vrai, sa poignée de nourriture des hommes, mais sans impatience ni sollicitude, c’est d’ailleurs normal dans une société où le sannyàsi occupe une place nécessaire. Non pas certes qu’il se pose à cette place. Si la société est reliée au sannyâsi, le sannyâsi n’est pas relié lui à la société. Cf. analogiquement la relation de Dieu et de sa création [2].

Le sannyâsi n’a pas d’amis proprement dits. Il a renoncé à toutes les affections familiales et autres, de façon effective. Ramana l’avait compris en écrivant son billet d’adieu à sa mère et à son frère (…) Dans la mesure où l’esprit du sannyàsi se repose dans les douceurs et commodités de la vie, il est infidèle à sa vocation. Et c’est pourquoi les Sàstras (écritures sacrées) défendent au sannyâsi de séjourner plus de quelques jours dans le même lieu. Son cœur ne doit se prendre aucune glu. Au moins doit-il être « indifférent » à ces affections et sollicitudes.

C’est-à-dire être prêt à les voir se dérober sans que le plus petit trouble naisse en soit esprit. Cela me fait comprendre l’insistance des Upanishads et de la Gità sur l’égalité d’âme, l’indifférence aux dvandvas, (paires d’opposés) froid-chaud, faim-soif, ce n’est qu’un départ, le vrai c’est l’indifférence à la réussite ou au succès, à l’affection ou à la haine: à l’honneur ou au mépris, etc.

Je ne serai un véritable sannyâsi que le jour où je serai capable, sans le moindre trouble ou peur, de voir se dérober de moi, en milieu étranger, sinon devenu hostile, toute aide, toute affection, tout honneur. Et cela même dans la conjecture où il ne me serait plus possible de reprendre mon autre vie (affective, sacerdotale et appui financier, moral).

Je serai un véritable sannyasi le jour où il n’y aura plus personne pour s’occuper de moi, où je serai obligé de mendier ma poignée de riz, reçue avec faveur ici, avec défaveur là, choisissant de préférence les portes où je ne trouverai pas l’accueil d’un visage souriant — où je n’aurai pas un anna (Seizième partie de la roupie) au fond de ma poche… Solitude, dépouillement total.

Et le silence va de soi. Si le sannyâsi n’est pas complètement silencieux, sa parole doit être rare, brève, jamais utilisée pour des choses mondaines ou non nécessaires. St. Benoît est à garder à la lettre. Lui, en avait le sens, ses fils l’ont perdu. Le sannyâsi n’est pas normalement un « studite », livres comme hommes sont une distraction. Seules lui sont permises les lectures qui le mènent à réaliser le Brahman (…). Avant tout il est l’homme qui contemple. La solitude est finalement une solitude spirituelle. Seul avec le Seul, plutôt seul en le seul. Solitude divine.

Libéré des images et de la sentimentalité religieuse si reposante. Le dépouillement temporel et spirituel le plus effectif et absolu qui puisse être imaginé. Accepter de vivre dans ma grotte, ma vie entière, nul ne prenant un soin spécial de moi, nul ne s’intéressant spécialement à moi, ni me prodiguant des marques d’estime et d’honneur, obligé de mendier chaque midi ma poignée de riz. Alors ce sera la joie et la paix suprême.

Le sannyasi n’a plus à parler, ni pour se répandre ni pour savoir. Seule la brahmavidyà (Science de l’Absolu) peut être écoutée et dite par lui…

Il n’y a qu’une seule chose intéressante, une seule chose utile, une seule chose bonne, la brahmavidyà. Et la brahmavidyà se transmet peu par des mots d’homme, par des sons audibles.

En silence, tu m’as enseigné le silence Ô Arunachala ! Toi qui jamais ne quittes ton silence [3].

La transmission de la pensée par la parole n’est nécessaire que lorsque le sens de la dualité existe.

Pour quiconque se sent vivre en les autres êtres, et qui a réalisé l’unité de l’atman (au sens chrétien aussi bien qu’au sens hindou) quel besoin de parler ? Ai-je besoin de parler pour me communiquer à moi-même ma propre pensée ? Celui qui a réalisé se communique à soi-même quelque soient les nàma-rùpa (noms et formes de ce soi-même) en deça de toute parole et pensée distincte.

Voir — son — Soi en tous les êtres [4] (…) Plonger en soi, au plus profond de soi. Oublier son propre aham, se perdre dans l’aham de l’Atman divin qui est à l’origine de mon être, de ma conscience d’être. Et dans cet Aham unique — ou primordial — sentir soi tous les êtres. C’est là qu’à sa source l’ahimsà, Karunà, etc. [5]

Le Christ mon sadguru s’est senti et se sent en son âme d’homme mystérieusement vivant en chacune de ses créatures. Dans la conscience universelle de mon sadguru me perdre moi-même et me sentir en tout. Ut omnes unum sint… (« que tous soient un ». Cf. Jn 17, 22-23) Dieu ne peut sentir les êtres créés « autres » que lui-même, puisque ekam eva advitiam (un seul sans second, CU VI, 2,1) Dieu a conscience des créatures en Soi. Il est vraiment le soi de chaque créature et de toutes.

C’est seulement une fois remonté — ou plongé — à mon véritable Soi, mon Soi divin que je peux ainsi plonger alors au sein de toute créature, à la façon dont y plonge Dieu lui-même.

(…) n’avoir plus pour les êtres que le regard de Dieu. Et pour ce n’avoir déjà plus pour Dieu que le regard de Dieu sur soi-même. N’est-ce pas d’ailleurs cela essentiellement la vie éternelle définie par le christianisme : « Connaître Dieu comme il se connaît Soi-même » ?

Le sannyàsî est celui qui a centré sa vie sur la brahmavidyà, sur cette conscience ineffable que Dieu a de soi-même ; et que l’homme n’est capable d’atteindre qu’une fois dégagé de toutes les super-impositions… L’homme se libère des vrittis (Les activités mentales, les distractions), il vise à réduire son activité mentale à la seule conscience de soi-même ; et dans l’infinitude de sa propre conscience il peut enfin plonger dans la Conscience et le Soi suprême.

Descendre au plus profond de moi, dans le Soi divin, fondement de mon moi et embrasser tous les êtres dans la non-dualité. Sentir miens tous les êtres, me « sentir » le Soi de tous les êtres ne signifie pas les sentir comme appartenant au personnage né en Bretagne le 30-8-1910 et actuellement assis en une grotte à Arunachala.

Ce moi superficiel, tout mâyâ (illusion) n’a en l’espèce aucune importance.

Cela suppose le viveka (discrimination), le vairâgya (détachement), l’égalité, et le désir ardent enfin. La Grâce n’est pas à part. La Grâce c’est l’appel à la mumukshâ [Désir ardent de la libération, condition de salut (aussi mumukshutva)], au vairâgya, etc. La Grâce c’est la mumukshâ elle-même. Dieu est pure Conscience. Caitanya (Cf. Shankara, Upadesasahasri II, I). Me sentir les autres, ne signifie pas m’imaginer les « autres » (…) Pas de transposition imaginative. Une réalité qui s’efflue.

Non pas se sentir les autres comme si l’on était Dieu…
(…) Rentrer dans les êtres par le dedans à la façon de Dieu-même.

[1] Parmi les ouvrages d’Henri Le Saux : Ermites du Saccidànanda, Casterman 1956 ; Sagesse hindoue, Mystique chrétienne, éd. du Centurion 1965 ; La rencontre de l’hindouisme et du christianisme, Paris le Seuil 1966 ; Une messe aux sources du Gange, le Seuil 1967 ; Gnànànanda, éd. Présence 1970 ; Éveil à soi – Éveil à Dieu, Centurion 1971 (épuisé, 2e édi. 1985 à l’Œil) ; Souvenirs d’Arunàchala, Epi 1971 ; Initiation à la spiritualité des Upanishads, éd. Présence 1979 ; Intériorité et révélation, éd. Présence 1982. (Ces deux dernières études sont particulièrement significatives de l’élaboration de sa pensée).
Sur Henri Le Saux, voir M.-M. Davy. Henri Le Saux, le Passeur entre deux rives, aux éd. du Cerf 1981 et Les yeux de lumière, par A. Gozier et J. Lemarié, éd. du Centurion 1979.

[2] Il se réfère à la Doctrine thomiste de RELATIO RATIONIS, relation de raison, c.à.d. non-réelle qui existe entre Dieu et la création, tandis que celle-ci est RELATIO QUAEDAM, une certaine relation à Dieu. SUM. THEOL. I, q.45, a.3.

[3] Cf. Ramana Maharshi, « La guirlande nuptiale en Lettres » (Hymne à Arunàchala), Œuvres réunies N° 36. Voir aussi les hymnes à Arunàchala dans Souvenirs d’Arunâchala.

[4] Ce thème est développé dans Guhàntara, au chapitre : « Cheminements intérieurs ». Il est publié dans Intériorité et révélation (pp. 41-80).

[5] Non violence, compassion, vertus essentielles dans le yoga, le bouddhisme, le jainisme.