le Docteur Maud Cousin
Homéopathie et acupuncture

Le principe même de l’homéopathie est basé sur cette loi des similitudes : si une substance donne un trouble à quelqu’un de sain qui la prend, cette même substance, à faible dose, est capable de supprimer ces mêmes troubles chez quelqu’un qui présente les symptômes en question. Par exemple la quinine à forte dose est capable de donner de la fièvre et des maux d’estomac, mais si on a une crise de paludisme et qu’on en prend de petites doses, on guérit.

(Revue Panharmonie. No 203. Juillet 1985)

Comme l’homéopathie et l’acupuncture n’avaient pas beaucoup de succès en Amérique, parce que ce n’est pas très matériel, on a besoin de voir, les médecins ont mis au point un petit appareil que l’on appelle l’acupathe. C’est une boîte qui comporte un écran qui permet de visualiser les résultats de recherches. Cela se rapproche de l’appareil de Voll, médecin allemand qui a construit un appareil très intéressant pour étudier l’homéopathie et l’acupuncture en même temps que la fonction de l’organisme par l’intermédiaire des points d’acupuncture. Chaque point est étudié par un point correspondant (il ne prend généralement pas le dernier point, mais le troisième, c’est une question de convention).

L’appareil est testé de telle sorte qu’un méridien qui fonctionne bien se situe à la moitié de la colonne, c’est-à-dire à 50 % de sa hauteur. S’il y a des insuffisances, c’est à moins de 50 % et s’il y a un excès, ça monte au-dessus. Il s’occupe aussi des différents méridiens aux pieds et aux mains.

Cet appareil contient également des médicaments homéopathiques qui sont soumis à des champs de potentiel de plus en plus élevés et avec les alternatives on obtient une courbe, laquelle, selon son potentiel, est de plus en plus aiguë. On arrive ainsi à trouver la concordance entre la courbe du méridien et celle qui représente le médicament ; et comme la courbe varie en fonction du potentiel, on arrive à déceler quel est le degré d’élévation du potentiel.

Parallèlement à la dilution des médicaments homéopathiques, on arrive à avoir le médicament actif et la dilution optimale pour corriger le trouble. C’est quand même extraordinaire ! Le médecin prend un médicament, l’essaye, en prend un autre et, par élimination, il arrive à trouver le bon. En ce qui me concerne, en m’examinant, il a trouvé que le poumon était en insuffisance, ce que je sais fort bien car, depuis ma plus tendre enfance, je suis toujours la dernière, ne pouvant pas marcher aussi vite que les autres. Mais on n’a rien trouvé pour le corriger, c’est quelque chose d’originel. Je me suis donc dit que son appareil était vraiment bien (j’avais 40 % au lieu de 50 %), car c’était quelque chose que je pouvais vérifier. Pour d’autres personnes qui avaient un tas de troubles, le médecin a en effet trouvé le produit qu’il fallait.

Ce procédé est intéressant pour rendre visibles et crédibles toutes ces choses qui sont basées sur l’énergie : l’homéopathie et l’acupuncture conviennent bien à notre monde matérialiste qui a besoin de preuves visibles. Et là on voit les résultats sur un écran, on peut les enregistrer. C’est peut-être un peu mécanique et il faut un bon passage de l’énergie pour que cela se voit, mais c’est une question de techniques, de points de repères.

Maintenant l’homéopathie est sur ordinateur. On a fait trois listes qui représentent en gros le répertoire de Kent. C’est un gros livre qui indique tous les symptômes possibles et tous les médicaments qui agissent sur ces symptômes.

L’homéopathie est une médecine qui est basée sur la similitude et, comme son nom l’indique, sur l’homologue. L’allopathie était basée sur l’opposition. Ce sont deux formes complémentaires. Déjà Hippocrate avait considéré qu’il y avait deux manières de soigner, soit par les contraires, soit par les semblables, mais la question des semblables était rentrée dans l’oubli. On avait gardé essentiellement l’équivalent de l’allopathie. C’était la médecine courante jusqu’au temps où un médecin, vers 1755, Hahnemann, qui était né en Saxe, un peu déçu des moyens thérapeutiques dont il disposait, s’était décidé à faire autre chose, ne pouvant soigner convenablement ses malades. Il se mit à faire des traductions qui l’ont amené à lire un texte d’un médecin anglais qui déclarait que la quinine guérissait les fièvres, grâce à son action favorable sur l’estomac, l’action robotive de l’estomac. Hahnemann n’était pas d’accord avec cela, car à la suite dune fièvre on lui avait donné de la quinine et il avait trouvé que cela lui faisait très mal à l’estomac. Alors, testant à nouveau la quinine, il trouva qu’elle donnait réellement mal à l’estomac, mais qu’elle faisait quand même tomber la fièvre. Il en avait conclu que ce qui donnait ce trouble pouvait aussi guérir ce trouble. Autrement dit, le semblable pouvait guérir le semblable.

Alors il essaya un tas de médicaments sur lui-même pour étudier quels en étaient les symptômes. Puis il les donna à des gens qui avaient ces symptômes à titre bénin et, en effet, il a remarqué que cela pouvait les guérir. Le principe même de l’homéopathie est basé sur cette loi des similitudes : si une substance donne un trouble à quelqu’un de sain qui la prend, cette même substance, à faible dose, est capable de supprimer ces mêmes troubles chez quelqu’un qui présente les symptômes en question. Par exemple la quinine à forte dose est capable de donner de la fièvre et des maux d’estomac, mais si on a une crise de paludisme et qu’on en prend de petites doses, on guérit.

Tout le problème de l’homéopathie a consisté à tester les médicaments et à faire ce qu’on appelle les pathogénésies, c’est-à-dire la pathologie entraînée par le médicament ; on a fait prendre à des gens, à doses variées, soit de la teinture de Mère, soit des dilutions différentes : 1° décimale, 2°, 3°, jusqu’à cent °. On a pris des dilutions élevées, car il ne fallait pas rendre les gens malades définitivement. Tout l’art consiste à bien enregistrer les troubles présentés par quelqu’un, mais il ne suffisait pas de ne le faire que sur une seule personne, car les gens sont tellement différents les uns des autres, qu’il y en a qui sont sensibles à une certaine substance et d’autres qui ne le sont pas. Et puis ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas sensibles que le médicament ne peut agir. Alors on fait des tests sur un certain nombre de personnes, avec en plus un placebo qui permet de voir si les réactions ne sont pas d’ordre psychologique. Puis on collationne tous les troubles signalés par les patients et on observe ceux qui sont perçus par tous. Ce sont les symptômes de base de la substance. Les autres symptômes sont considérés comme secondaires. On les note cependant même s’il n’y a qu’une seule personne qui a un symptôme particulier.

Donc dans le répertoire de Kent il y a en caractères gras les symptômes constants, puis en un peu moins gras ceux qui sont fréquents et en petits caractères les cas les plus rares (il n’est pas dit que vous ne soyez pas la personne qui a justement ce caractère rare). Dans ce cas ce sera particulièrement utile, car c’est le Keynote, note clef, qui indique le médicament approprié et qu’on n’a pas encore utilisé.

Ce caractère rare est très utile, car si on ne tient compte que de la fièvre qui est un phénomène courant, on a des foules de médicaments pour la guérir. Mais si on veut toucher le bon médicament, il faut classer les symptômes du plus général au plus particulier. Si on fait seulement du particulier on trouve un médicament, mais on ne sait pas ce qui se passe réellement. Il faut donc partir du caractère général, puis du caractère psychique ou particulier. Par exemple, voir en cas de fièvre si elle s’accompagne d’agitation ou d’abattement, de transpiration ou non, de soif ou non.

L’homéopathie a plusieurs plans d’action : physique, fonctionnel et psychique et on considère que le psychisme est plus important que le physique : si les gens deviennent moroses, agressifs, cela est très important pour choisir un médicament et surtout, ensuite, pour le choix de la dilution.

Une dilution moyenne, 5° décimale, agit sur le fonctionnel et une haute dilution agit sur le psychique, tandis qu’un médicament, une substance à base matérielle agit surtout sur le physique. Si on trouve une substance dont l’action sur le psychisme est certaine et qui agit aussi sur le fonctionnel, on peut donner un traitement uniciste : un seul médicament qui recouvre tous les symptômes de la personne. On peut le donner à très haute dilution, car il améliorera le psychisme et comme c’est le plus important, il améliorera tout l’équilibre de la personne. Il y a des médecins qui donnent toute une série de médicaments, ceci pour tel symptôme, cela pour tel autre, l’inconvénient c’est qu’on ne sait pas comment les médicaments s’interfèrent et on ne sait pas lesquels il faut supprimer en premier, ne sachant pas lequel a été efficace. C’est le pluralisme. On peut être uniciste ou pluraliste, ce sont des problèmes de technique. Les unicistes utilisent beaucoup le répertoire, ils sont aussi favorisés par l’ordinateur : on introduit dans l’ordinateur les symptômes que l’on veut guérir et quelques secondes après on a le médicament susceptible de répondre à ce problème.

Certains laboratoires font des analyses du sang au point de vue chimique et confient les résultats à des ordinateurs dans lesquels on a également introduit les caractéristiques de plantes et qui peuvent vous dire quelles sont les plantes qui vous conviennent. C’est une homéopathie sur les caractères semblables du sang.

Autrement dit, on retrouve la phytothérapie d’une manière de plus en plus scientifique. On ne sait pas seulement que telle plante agit sur le foie, mais on arrive aussi à l’adapter d’une manière en quelque sorte semblable. Cela fait partie d’une homéopathie élargie. L’homéopathie c’est les semblables, mais les semblables peuvent porter sur des niveaux différents, parce que les symptômes, selon les cas, peuvent être soignés par les semblables dans la formule de la composition du sérum. Ce sont les plantes qui ont des formules semblables et elles vont améliorer, faire retourner vers la norme, le sang de la personne parce qu’elles agissent spécialement sur les endroits qui ne sont pas tout à fait comme il faudrait. Parmi les parties les plus actives des plantes il y a souvent les bourgeons. On parle alors de gemmothérapie, mais en fait, c’est toujours la même chose. Les bourgeons ont des caractères stimulants particuliers et surtout quand il y a des perturbations du sang les bourgeons sont très actifs.

Actuellement on a mis les plantes dans des ordinateurs, mais on y a également mis les symptômes de Kent et on peut ainsi, aussi bien sortir une plante de l’ordinateur d’après le sang ou d’après les symptômes. On peut d’ailleurs tomber sur la même plante ou la même substance.

En homéopathie on a testé les plantes, elles ont beaucoup d’action au point de vue thérapeutique, on les utilise souvent. Mais on emploie aussi des corps simples, du soufre, du fer, des métaux, des métalloïdes, des composés chimiques, nitrate d’argent, chlorure de potassium. Et maintenant on a aussi tendance à élargir l’homéopathie stricte avec une pathogénésie (étude de l’action de la substance sur la personne saine pour voir comment elle réagit), en utilisant par exemple les semblables quand on connaît la cause des troubles. Sachant que vous avez la grippe on peut vous donner de l’influensinum qui est obtenu précisément en prenant des crachats de grippés pour en faire un remède homéopathique. Comme ce sont des semblables, cela va aider à liquider cette grippe. Si vous avez une thyroïde qui ne fonctionne pas très bien, vous pouvez prendre une thyroïde, en faire un médicament homéopathique et cela servira à stimuler la thyroïde. On appelle cela de l’organothérapie. On soigne par l’organe question à dilution homéopathique.

On peut aussi faire de l’isopathie, c’est-à-dire qu’on soigne avec le sang, avec l’urine d’une personne. Dans l’organothérapie on peut se servir de la thyroïde d’un animal, de même que de celle d’un homme. Ce n’est pas facile à avoir, mais dans certains cas on y arrive ! On peut aussi dans l’isopathie prélever sur la thyroïde à partir de la personne elle-même. En supposant qu’on vous a opéré de la thyroïde, on peut donc s’en servir pour faire de l’isopathie. Le plus souvent on utilise le sang ou l’urine de la personne concernée ou le pus d’une personne ayant un certain trouble. Alors, à partir des extraits venant de cette personne, on fait une dilution homéopathique. On fait donc de l’isopathie sanguine ou urinaire qui va aider à éliminer les troubles personnels plus spécifiquement, parce qu’alors là, c’est vraiment semblable à vous. Cela va renforcer vos défenses et c’est particulièrement intéressant lorsqu’il est difficile de soigner ces choses. Si vous avez des calculs, on peut prendre des calculs biliaires pour obtenir une substance contre les calculs, mais si vous avez des carences dans les urines, il est aussi possible de les traiter de cette façon.

L’homéopathie pure, à ce moment-là, n’est plus une affaire de pathologie, on est sûr que les semblables, à toutes petites doses, sont transformés de telle sorte qu’ils ne peuvent pas être perturbateurs. Ils vont stimuler les défenses de la personne et seront sans danger en quelque sorte. Une des particularités de l’homéopathie, c’est qu’elle ne provoque pas d’intoxication. C’est une des raisons de son succès actuel. On en a assez de toutes ces drogues qui intoxiquent. Certes, elles ne sont pas sans action, mais elles ont comme contrepartie d’être dangereuses pour d’autres choses, elles fatiguent le foie, les reins, etc. Alors on a peut-être guéri quelque chose, mais on a fatigué autre chose.

En homéopathie, la quantité de matière absorbée est infinitésimale. Voilà comment cela se passe : vous voulez faire un remède homéopathique à partir de n’importe quoi, sang, urine, salive. Vous prenez un gramme de substance, quelques grammes, si vous voulez faire une dilution au centième de salive, vous l’agitez bien, vous la broyez bien si ce n’est pas soluble. Il faut que ce soit vraiment bien fait, bien « dynamisé » de manière à obtenir une solution la plus complète que possible. Et si on prend un fragment de cette solution avec quelques fragments de solvant et qu’on recommence la même opération, on aura une 2° centésimale. Puis, une troisième fois, on obtient une 3° centésimale. La quatrième fois, on a une 4° centésimale, la cinquième fois, une 5° centésimale. Chaque fois vous avez fait un dosage nouveau. Si vous prenez un médicament 5 CH qui est une dose moyenne, régulatrice généralement, vous avez 0,0000000000 (10 décimales) et vous n’allez pas vous intoxiquer. Il n’y a presque plus de matière, mais vous avez libéré l’énergie qui y était contenue. Parce que la matière est une condensation d’énergie et l’énergie libérée va être capable de mobiliser la matière correspondante avec laquelle elle a des affinités particulières et donc d’engager une désintoxication.

Le problème, c’est la limitation de la dilution, parce qu’en fait, dans la matière, il y a un certain nombre de molécules par gramme. On considère qu’il y a le nombre d’Avogadro, 1023, aussi, au bout d’un moment, entre la 11° et la 12° décimale, on n’est pas sûr qu’il reste encore une molécule dans le liquide. Certains disent qu’au-delà de la 9° centésimale on ne sait plus très bien ce qui reste. Malgré tout, actuellement, on vient de réviser la pharmacie pour avoir du 15 et 30 centésimale. Mais c’est un fait, cela continue à agir. Et cela agit de plus en plus en profondeur, de plus en plus lentement.

Il y a donc des gens qui traitent beaucoup avec de hautes dilutions et d’autres ne le font pas. Vous avez des médecins très connus qui ont des guérisons tout à fait sensationnelles avec des 10 000° CH et même parfois des 50 000°. Cela paraît incroyable, mais cela agit. Donc la nature, l’énergie qui est libérée est plus forte qu’on ne le croit. Il est intéressant de le savoir.

Pour des esprits matérialistes c’est difficile à admettre, alors officiellement on peut avoir jusqu’à 9 CH et ceci à condition de faire les préparations selon les techniques proposées par Hahnemann, c’est-à-dire de changer de flacon entre chaque dilution. En effet, on a eu pendant un temps et on a encore, dans certains pays, des dilutions dites « korsakowiennes ». Car Korsakow — qui a été un disciple de Hahnemann — préparait lui-même ses médicaments. Un jour il n’avait plus de flacons pour faire ses dilutions. Alors il en a vidé un, il a calculé la quantité qui y restait (il en reste toujours sur les parois), par exemple 1/100° et il remplissait à nouveau le flacon considérant que cela faisait une dilution au 100°. Au début les effets sont à peu près les mêmes que lorsqu’on change de flacon, mais après il semblerait qu’il reste toujours sur la paroi des éléments des premières dilutions, ce sont des phénomènes d’adhérence, ce qui a pour conséquence que scientifiquement on ne peut plus dire ce que contient la solution. C’est pourquoi cela n’a pas été admis à la nomenclature officielle de la pharmacopée, mais c’est très dommage, parce qu’en fait, les dilutions korsakowiennes sont très physiologiques, car il y a des dilutions à peu près à tous les niveaux d’action, pas seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan psychique.

(à suivre)

(Revue Panharmonie. No 204. Octobre 1985)

(suite)

Alors actuellement de temps en temps on fait des mélanges de dilutions : 5 et 7°, 7 et 9°, parfois même dans le même mélange pour que ce soit pas limité comme action. En France on utilise les centésimales, en Allemagne beaucoup plus de décimales, c’est-à-dire 2 décimales font une centésimale en théorie. Mais il y a des gens qui vous disent que ce qui est important, n’est pas la dilution absolue, c’est le nombre de fois que celle-ci est faite parce que c’est là que vous diluerez le plus de matière, ce qui a pour conséquence que 2 décimales est peut-être plus actif qu’une première centésimale. Ils emploient alors des 8° décimales plus souvent, ce qui correspond à la 4° centésimale chez nous, et qui serait plus proche de la 7° ou 9°.

Mais on a quand même pu tester les médicaments homéopathiques. Je me souviens avoir été en Allemagne dans un laboratoire et j’avais beaucoup apprécié la manière dont ils avaient testé la valeur des substances à partir desquelles ils travaillaient et aussi les dilutions. Il les avait testées en étudiant la force centripète ou centrifuge qu’ils perdaient, parce qu’il y a diffusion de la substance. Si on fait tomber une goutte de la substance on voit si elle diffuse bien sur le buvard ou si elle ne diffuse pas. Ou encore ils la mettaient sur une vitre horizontale (cela forme comme une fleur) ou, dans une coupe avec du liquide, ils posaient une rondelle de papier et on voyait monter plus ou moins les choses sur la rondelle.

C’est intéressant. Si on prend par exemple une plante et qu’après l’avoir bien exprimée il reste quelque chose à l’intérieur et qu’on rajoute, après l’avoir brûlé, les cendres de la cellulose dans lesquels il y a des mélanges et d’autres éléments encore, les produits qui étaient auparavant inertes, se remettent à bouger. Ils sont donc à nouveau chargés d’énergie.

Déjà à la base ils tâchaient d’avoir des produits riches en énergie et puis ils essayaient de les recharger en énergie. Parce que lorsque vous avez tué une plante, vous lui avez ôté une partie de son énergie. Ce sont toujours des plantes que l’on emploie. Alors, pour recharger le produit ils le mettaient au soleil le matin et le soir, mais pas au soleil de midi qui est beaucoup trop yin, celui du matin et du soir doit être à la fois yin et yang et ils le mettaient alternativement au chaud et au froid. Cela redonnait de la vitalité à la substance et ils constataient que la diffusion des produits était plus grande.

Selon le degré de la dilution il y a des produits qui diffusent plus ou moins. Donc on peut tester l’action des médicaments au départ avec des forces imprégnées dans la substance et on peut voir, selon les dilutions, si cela persiste ou si cela augmente. Car il y a des produits qui sont plus actifs à certaines dilutions que d’autres.

On a aussi fait des études sur des graines afin de les faire croître. Certaines dilutions sont favorables à la croissance, d’autres ne le sont pas, car il semble que ce soit une question d’ondes. Chez les hommes il y a certaines personnes qui réagissent bien aux basses dilutions, d’autres aux dilutions moyennes, d’autres aux hautes dilutions. Cela dépend du tempérament, mais aussi de la substance. On a pour cela des guides généraux. J’ai assisté à des séminaires où on expliquait des dilutions. Les uns disaient : « Quand c’est aigu on peut employer les hautes dilutions » — les autres disaient : « Ce n’est pas la peine, puisque les basses suffisent. » En fait la nature est capable d’utiliser l’énergie qu’on lui donne le mieux possible et beaucoup de possibilités existent.

On peut admettre que cette médecine énergétique a des moyens d’expression, les petits appareils qu’on emploie maintenant en acupuncture pour trouver les points. Weihe, médecin allemand, homéopathe, avait remarqué que lorsque les gens avaient besoin d’une certaine substance en homéopathie, ils avaient souvent un point sensible, soit spontanément, soit à la palpation. Et cela lui servait de point d’appui pour les médicaments quand ceux-ci étaient sensibles spontanément, ou de vérification quand il pensait que la personne avait besoin de cette substance. Les points de Weihe sont intéressants, parce que ils correspondent aux méridiens d’acupuncture et l’action des substances est la même que l’action des points d’acupuncture. J’ai moi-même vérifié que quand, avec la radiesthésie on trouvait le point et qu’on donnait le médicament, quand on piquait le point et que l’aiguille ne tenait plus, le besoin du médicament ne se faisait plus sentir. Autrement dit, quand il y avait deux points qui correspondaient au médicament, on pouvait se servir du médicament, mais on pouvait aussi piquer et même parfois on piquait le point et on ajoutait la substance homéopathique en plus.

Il y avait en Angleterre une Anglaise qui faisait quelque chose de très spécial, elle élevait des abeilles qu’elle faisait butiner sur des fleurs précises et quand des gens avaient certains troubles et besoins d’une certaine plante et qu’elle savait à quel point d’acupuncture cela correspondait, elle provoquait sur ce point la piqûre de l’abeille, celle-ci étant imprégnée des substances correspondantes. Il paraît que cela donnait de très bons résultats. Pour étudier tout cela, il faut beaucoup de temps, enfin c’est une idée intéressante !

Actuellement l’homéopathie offre beaucoup de possibilités tout-à-fait traditionnelles : l’organothérapie (les organes), l’isopathie dans laquelle on utilise le sang, les urines de la personne malade, et puis cette thérapeutique avec les ordinateurs, les plantes et les correspondances biologiques des semblables. Cela permet de faire beaucoup de choses, car on peut ajouter de nouvelles plantes, les expérimenter, voir ce qui se passe et trouver de nouvelles correspondances. On arrive à réaliser des choses de plus en plus scientifiques, car avec l’ordinateur on augmente les possibilités en gardant une couverture scientifique.

Il parait que 17 % de la population française se fait soigner à l’homéopathie, c’est une statistique établie depuis quelques mois (cela a beaucoup augmenté depuis). C’est quand même déjà beau ! Presque tous les pharmaciens ont des produits homéopathiques, il y a de plus en plus de médecins qui la pratiquent et on commence tout de même à l’enseigner. J’avais été contactée pour faire de l’enseignement, mais cela ne s’est pas fait parce qu’il fallait donner cet enseignement à Nancy. Dans la région parisienne, à la Faculté de Bobigny, les Professeurs désirent enseigner toutes les médecines dites naturelles, mais qui font tout de même partie de la médecine traditionnelle. Quand on déclare qu’une médecine est parallèle, c’est parce qu’elle n’a pas encore été enseignée officiellement. Il y a des tas d’endroits où l’on enseigne l’homéopathie. De même l’acupuncture commence à l’être, tout en n’étant pas tout à fait dans le programme. Elle s’enseigne dans les facultés, ce qui déjà est un premier point. Progressivement cela va s’étendre et permettre de rénover le problème de la Sécurité Sociale en France, car les traitements homéopathiques sont moins chers. En Amérique on paye moins cher les Assurances Maladies lorsqu’on se soigne à l’homéopathie, parce que les statistiques avaient démontré que ces personnes étaient moins souvent malades et vivaient plus longtemps. C’est tout de même un bon point.

Ce qui est intéressant c’est que l’usage de l’homéopathie provoque un encrassement moindre. La vieillesse est un encrassement de l’organisme et notre médecine officielle agit à revers. Si elle a augmenté la longévité moyenne, la longévité absolue n’a pas été augmentée. Au moment de la Révolution Française, dans chaque arrondissement de Paris il y avait plus de cent centenaires et à présent il n’est pas certain qu’il y en ait cent dans tout Paris. La sélection naturelle était beaucoup plus dure, mais ceux qui passaient le cap… Les gens faisaient plus d’exercice, il y en a qui mangeaient beaucoup, mais pas tous les jours et après ils faisaient du cheval, que sais-je… Ils mangeaient du pain complet, peu de viande, peu de sucre, on ne faisait pas d’excès. Actuellement il y aurait beaucoup à faire pour améliorer l’alimentation.

Une expérience très intéressante consiste à prendre un lot de rats que vous laissez manger tout ce qu’ils veulent. Puis vous prenez un deuxième lot auquel vous donnez les deux tiers de ce qu’ont mangé les rats du premier lot. Le deuxième vit plus longtemps d’un tiers de temps. Autrement dit, ils auront mangé la même quantité sur l’ensemble de leur existence. Bien entendu les rats ne sont pas tout à fait pareils aux gens, mais il y a quand même un rapport analogue entre l’absorption et la dépense. Si vous faites un travail physique, si vous vivez à la campagne, vous avez de l’appétit et cela se passe bien. A la ville cela se passe toujours moins bien, on ne marche plus, on emploie les transports en commun, on roule en voiture. Dans le temps, vivre à Paris, c’était presque vivre à la campagne, il n’y avait pas d’usines, pas d’industries, on circulait à pied, quand on se promenait on respirait un bon air. Et c’est cela qui manque le plus dans le monde actuel.

En homéopathie on stimule les défenses pour éliminer l’intoxication. On favorise le drainage, c’est-à-dire qu’on tâche d’activer les organes d’élimination, le foie, le rein, la prostate, avec des médicaments de drainage. On s’était déjà aperçu du temps de Hahnemann que les affections aiguës sont une chose, mais que les affections chroniques sont beaucoup plus difficiles à traiter. Il reste toujours quelque chose à faire quand la phase aiguë est passée. Hahnemann avait écrit un traité sur les maladies chroniques dont il avait décrit le terrain. Il avait trouvé que certaines personnes se ressemblaient et il avait décrit trois types de terrains : le sycose, la luès et la psore.

La sycose : C’est surtout quelque chose qui correspond à l’intoxication du terrain dans le sens des tissus de soutien, le tissu réticulo-endothélial. C’est le terrain des maladies chroniques. Parmi les médicaments typiques de la sycose vous avez le tuya — c’est un arbre — c’est typique du terrain sycotique. Souvent cela se traduit par des excroissances.

La Luès ou terrain luétique ou syphilitique — en fait les trois-quarts du temps c’était lié à la syphilis — se traduisait par des ulcérations des troubles des tissus. Le médicament typique de la luès, c’est le mercure. Autrefois quand les gens avaient la syphilis on leur donnait souvent des traitements mercuriels, le mercure a d’ailleurs une action anti-infectieuse générale. Cela se traduit souvent par des troubles osseux. Les hérédités syphilitiques provoquent des déformations osseuses, effondrement des os du nez, surdité, irrégularités de texture des os. Les médicaments agissent sur les éléments du squelette correspondant au fluor. Les fluoriques sont souvent des gens qui ont une hérédité syphilitique. Nous avons tous été victimes de tout cela plus ou moins, qui va avec une grande laxité ligamentaire et une certaine irrégularité des dents. (C’est vrai que le fluor est bon pour l’émail des dents).

La psore : était liée pour Hahnemann aux affections cutanées qui ont été « rentrées » par des pommades : la gale, l’eczéma, le psoriasis, toutes sortes de choses qui ont tendance à éruption. La guérison des maladies qui correspond à une désintoxication, consiste à faire passer les irruptions intérieures à l’extérieur, par exemple par les reins, par l’intestin, mais aussi par la peau qui est un organe d’élimination. Mais les gens ne sont jamais satisfaits de voir quelque chose sortir par la peau ! On s’empresse de faire « rentrer » tout cela et on croit qu’on est guéri. C’est une erreur. Quand cela sort, ce n’est plus dans l’organisme qui se désintoxique et tout ce qui « sort » c’est plutôt favorable. Ce qu’il faut, c’est améliorer l’intérieur pour qu’il n’y ait plus rien à faire sortir. Mais comme on est toujours tenté de mettre des pommades on empêche la sortie des choses rentrées, cela donne toutes sortes de troubles : rhumatismes ou autres affections arthritiques.

En fait c’est assez difficile de classer les gens. Actuellement c’est Vannier qui a fait des classifications très intéressantes : fluoriques, phosphoriques et carboniques. Ce sont des classifications constitutionnelles ; c’est-à-dire que les gens ont quelque chose de dur dans l’organisme, c’est le squelette et cela permet de classer un peu les gens par leur taille, leur largeur, etc.

Les carboniques : sont un peu en largeur, ils sont solides, un peu raides, ils n’ont pas tellement de souplesse dans les articulations. Ils ont généralement des dents bien plantées, ils savent où ils vont, et ils y vont tout droit. Ils ne sont pas tellement fantaisistes, ce sont des piliers. Ils ont comme maximum d’action le Calcarea carbonicum, c’est-à-dire que le calcium et le carbonate de chaud dominent dans leur constitution et c’est leur médicament de base.

Les phosphoriques : sont un peu à l’opposé, allongés, minces, avec des dents souvent allongées, un peu fragiles, car ils manquent de phosphore ou de calcium. Les os aussi sont fragiles. Ce sont plutôt des artistes, les gens dynamiques, les colporteurs qui vendent quelque chose. Ils sont tout feu, tout flamme : le phosphore brûle chez ces gens là, le phosphore est leur élément dominant. Ce sont avant tout des respiratoires, alors que les carboniques sont avant tout des digestifs. Ils ont donc besoin de beaucoup d’air, d’oxygène.

Les fluoriques : ce sont ceux dont le fluor domine, ils ont certaines analogies avec les syphilitiques. Le plus souvent les hérédités syphilitiques sont chez des fluoriques. Ils sont tantôt grands, tantôt minces, un peu déformés, ils ont un squelette en mauvais état, des dents irrégulières. Ils ont souvent des irrégularités, ce sont des génies ou des crétins ou encore les deux à la fois, car ils ont une stimulation nerveuse assez extraordinaire ce qui donne un crâne assez important, un visage triangulaire avec les avantages et les inconvénients d’un système nerveux très sensible. Le fluor améliore le terrain. Ce sont surtout des nerveux. Le Calcarea Flurica est bon pour eux.

Voilà les tempéraments de base, mais il y a aussi les types mixtes : les lymphatiques qui vont généralement avec les carboniques, les phosphoriques et les respiratoires vont généralement ensemble, les tempéraments se mélangent et évoluent.

Il y a un test pour reconnaître les carboniques et les phosphoriques c’est l’allongement du bras. Si vous mettez le bras à l’horizontal, s’il reste à l’horizontale vous êtes phosphorique, s’il reste un peu plié, vous êtes carbonique. Si vous l’écartez trop vous êtes fluorique. Cela aide à voir le genre de tendance que l’on a.

C’est intéressant de savoir ce qu’on est, car dans notre monde actuel le phosphorique est un peu dépressif, quand cela ne marche pas il est tout à fait à plat. Le carbonique beaucoup moins. Les phosphoriques sont souvent des artistes, ils sont souvent déséquilibrés, pas très stables. Quand on sait tout cela on peut y remédier avec des médicaments. Ce sont des terrains qui se soignent très bien par l’homéopathie, parce que l’homéopathie, c’est voir la personne dans son ensemble, c’est tâcher de la  comprendre, de voir son tempérament de base, sa constitution. Tout cela peut évoluer selon l’état des organes : le foie déficient rend un peu jaune, le cœur un peu rouge, si les reins sont en cause, vous êtes un peu blancs.

BIBLIOGRAPHIE :

Max TÉTAU : (Médecin et pharmacie – l’homéopathie) ouvrage clair.

Alain HORVILLEUR : Matières médicales (action des médicaments).

Max TÉTAU : Matières médicales (moins complet que le précédent.

Laon POMMIER : Dictionnaire Homéopathique.

Dr THIBAULT : Invitation pratique à l’Homéopathie (épuisé).