Clara Truchot
Introduction aux méthodes somatiques orientales

Le Tao, c’est l’Unique, le Grand Tout, ce qu’il y avait avant qu’il n’y eut quelque chose et dont sont nées les vibrations principales qui sont, d’après les Orientaux, à l’origine de la naissance du monde. De ce Rien, disent-ils, se sont formées deux vibrations, l’une positive, l’autre négative, qui ont engendré la vie. Rien ne peut exister sans ces deux vibrations. Elles sont appelées les énergies opposées, mais complémentaires, elles sont à la base de l’univers manifesté ou non. Les Chinois les appellent Yang et Yin, Yang étant positif et Yin négatif. C’est Shiva-Shakti chez les Hindous, énergies opposées, mais qui jamais ne s’annulent.

Le titre est de 3e Millénaire

(Revue Panharmonie. No 180. Janvier 1980)

Compte rendu de la rencontre du 17.10.1979

Le Yoga, nous dit Clara Truchot, est une recherche des équilibres dans le corps à travers les postures par un meilleur épanouissement physique, psychique et spirituel. Par l’acupuncture, l’énergie qui est la même et qui est également véhiculée, agit par les aiguilles. Après avoir pendant plusieurs années étudié l’acupuncture, je me suis intéressée au SHIATSU et au DO-IN qui en sont une émanation. Les deux sont des techniques de « revitalisation », terme que je préfère à celui de « massage », puisque ces techniques emploient des pressions, en particulier des pressions du pouce, des percussions, quelques frictions. Ce sont des techniques de « digitopressions ». Le Do-In est pratiqué sur soi-même et le Shiatsu s’applique sur les autres.

On dit souvent qu’il n’est pas nécessaire de connaître la philosophie hindoue pour pratiquer le yoga ; qu’il n’est pas nécessaire de connaître les lois de l’énergie pour faire une posture ; qu’il n’est pas nécessaire de savoir pourquoi un méridien passe là pour appuyer un doigt… peut-être… Mais à ce moment-là je considère qu’on fait un travail vide. On manipule des énergies sans savoir pourquoi.

Ayant fait des études paramédicales, je connais le corps au niveau musculaire, articulations, circulation, etc. Mais ici on s’adresse à un milieu beaucoup plus subtil que celui de l’énergie et je pense que cela vous intéressera de savoir, par la clef que vous allez trouver, pourquoi vous avez une action sur le corps.

De plus en plus, de nos jours, on se tourne vers des techniques qui recherchent les ressources du corps, parce que nous sommes tous hypertrophiés du cerveau et en dessous… il n’y a rien. Cette recherche par le corps est merveilleuse pour lutter contre cette hypertrophie, cette hypercérébralisation et surtout contre les stress provoqués par la vie quotidienne, et qui sont causes des plus grands malaises de notre époque : la fatigue nerveuse avec toutes les séquelles qu’elle peut entraîner, tels que la dépression, le déséquilibre, etc.

Ces recherches sont souvent des mises à jour de techniques qui sont millénaires, qui n’ont pas été ou qui ont été utilisées en Occident il y a bien longtemps, puis occultées, on ne sait pourquoi.

On dit qu’il y a toujours le remède à côté du mal. Un de ces remèdes est le yoga, un autre est le shiatsu, mais aussi les Arts martiaux et d’autres techniques appelées sophrologie, bioénergie, etc. Ce sont toutes des recherches à travers une autre dimension du corps. Celles qui nous concernent ici sont celles du Shiatsu et du Do-In.

C’est à partir du mot « Do-In » que je vais un peu développer ce sujet et vous donner la signification du mot « Do ». C’est la « Voie », le chemin. Do est une déformation du mot japonais « Dao » qui en Chine s’appelle le « Tao », la loi qui régit tout l’univers. Toutes ces techniques viennent de Chine et, à l’origine, de l’Inde.

Yoga est un mot européen d’où il est passé en Inde, de l’Inde les techniques de massages sont passées en Chine et de Chine, l’acupuncture est passée au Japon qui a fait un amalgame entre l’acupuncture chinoise et son propre massage qui s’appelle « ama » et à travers lequel elle a élaboré une technique qui s’appelle le Shiatsu ou le Do-In.

Le Tao est aussi bien la base de l’acupuncture que de la nourriture chinoise et de la macrobiotique japonaise.

Dans beaucoup de mots japonais on trouve l’expression « do » ; judo, qui signifie « voie de non-résistance ». Tous les arts martiaux sont des voies spirituelles. Ici on en fait des sports de compétition. Le Aïkido est la voie qui unit l’énergie à l’esprit. Le Kiyado, celle du tir à l’arc. Do-In signifie geste, le moudra du sanskrit, qui conduit à la Voie, et Shiatsu, la Voie par la pression du doigt. Quant au Dojo, c’est l’école du Do, c’est-à-dire l’école où on forme, on structure un homme par les lois du Tao.

Le Tao, c’est l’Unique, le Grand Tout, ce qu’il y avait avant qu’il n’y eut quelque chose et dont sont nées les vibrations principales qui sont, d’après les Orientaux, à l’origine de la naissance du monde. De ce Rien, disent-ils, se sont formées deux vibrations, l’une positive, l’autre négative, qui ont engendré la vie. Rien ne peut exister sans ces deux vibrations. Elles sont appelées les énergies opposées, mais complémentaires, elles sont à la base de l’univers manifesté ou non. Les Chinois les appellent Yang et Yin, Yang étant positif et Yin négatif. C’est Shiva-Shakti chez les Hindous, énergies opposées, mais qui jamais ne s’annulent.

Clara Truchot nous dessine leur diagramme : un cercle représentant l’infini, le Principe premier. Cela se nomme TAi Chi en chinois que l’on dit être une gymnastique, mais qui est bien plus, c’est-à-dire une discipline spirituelle basée elle aussi sur les lois de l’énergie d’une façon qui est peut être encore beaucoup plus subtile que le yoga. Les deux vibrations sont figurées à l’intérieur du cercle par deux grosses virgules qui l’occupent en entier, un peu en forme de haricot ou de germe, qui s’emboîtent, qui, théoriquement, sont parfaitement identiques et qui s’articulent. Mais comme rien n’est jamais tout à fait positif ou négatif, elles contiennent chacune en elles le germe de l’autre.

Le Yang qui en est la partie claire contient le Yin, tandis que le Yin qui est sombre contient le Yang. Chacun de nous et chaque chose est Yin ou Yang à un certain pourcentage. C’est ce qui fait notre caractère.

Et notre animatrice nous donne des exemples Yin et des exemples Yang, par exemple Shiva étant Yang a besoin de sa Shakti qui est femme, donc Yin, pour le mettre en mouvement.

Question : Est-ce que la femme met l’énergie en mouvement ou est-ce qu’elle lui donne une forme ?

Réponse : Elle met Shiva en mouvement et à partir de là, il y a des formes. L’énergie elle-même qui est la Shakti a une forme. Le yoga tantrique vise à équilibrer nos énergies. Lorsque le Yang qui est l’homme et aussi le Ciel, s’unit au Yin qui est la femme et la Terre, ils unissent à un niveau spirituel les énergies du ciel et de la terre. Il ne faut jamais séparer le Yin et le Yang, car il est impossible de parler de l’un sans l’autre. Ainsi le Soleil est Yang, cependant il est entouré par l’humidité terrestre qui est Yin. La Lune est Yin et pourtant elle reçoit une certaine lumière Yang du soleil.

Cette loi du Tao, nommé Dharma en Inde, est absolument universelle. Rien ne peut être absolu, mais tout est justifiable de relations et de l’équilibre de ces deux principes. Dès qu’il y a un trouble yin-yang, il y a trouble psychique, il y a maladie. Cette alternance du Yin-Yang est évidente, jour-nuit, vent-marée, etc. Et l’homme qui est le reflet de l’univers et qui est constitué par les mêmes éléments devrait vivre au rythme de ce yin-yang, de ce rythme de l’univers.

L’homme participe du ciel et de la terre. Il appartient à la terre par sa base, à l’air par sa partie médiane et au ciel par sa partie la plus élevée. Il est le lien entre le ciel et la terre.

Le Tao par rapport à l’homme, c’est la loi d’harmonie. Lorsque vous aurez compris cela et que vous serez arrivés à le faire vivre en vous, vous verrez la transformation qui va se faire en vous. Pratiquer le yoga sans cette connaissance, c’est faire les postures automatiquement sans rien de plus. M’apercevant qu’il était nécessaire de spécifier ces choses aux gens qui débutent dans le yoga, j’ai finalement accepté d’écrire un livre sur le yoga, afin qu’ils sachent ce qu’ils font en prenant une posture, car celles-ci atteignent les chakras qui sont des foyers d’énergie qui réagissent sur tout le corps.

Les Chinois ont poussé très loin cette notion du Tao, jusque même dans la composition de leurs repas. La cuisine n’était pas faite pour être bonne, mais pour équilibrer les aliments yin-yang et pour que la nourriture corresponde à la forme d’énergie prédominante dans la période pendant laquelle on la servait.

Même la pièce de monnaie chinoise est faite à l’image du Tao. Dans la pièce de monnaie ronde, le ciel, il y a un carré, la terre. Entre les deux le métal, c’est l’homme qui les relie. Au-delà de la terre, c’est le Tao.

Clara Truchot nous explique également les analogies entre notre anatomie et l’univers, les différents étages de notre corps, ses différentes parties. C’est ainsi que les yeux, d’après les Chinois, sont à un étage supérieur, car ils ne peuvent absolument pas saisir les objets matériels, ils ne peuvent saisir que le côté subtil des choses. La bouche se situe à l’étage inférieur, car elle absorbe la matière nutritive qui provient de la terre.

Pour conclure ce passage sur le Tao, poursuit Clara Truchot, je vais vous donner sa définition : Le Tao, c’est la loi du juste équilibre entre l’homme et ses fonctions, la loi du juste équilibre de l’univers et la loi du juste équilibre entre l’homme et l’univers.

Le Do-In et le Shiatsu sont un des moyens d’appréhender ces lois.

Maintenant que cette base est établie, je voudrais vous parler un peu de l’acupuncture qui est un des premiers moyens pour répondre aux lois de l’univers. L’acupuncture ne s’adresse pas aux muscles, ni aux articulations. Quand on pique une aiguille, on pique sur un trajet d’énergies yang et yin. Le but en est d’équilibrer chez l’être humain ces deux énergies. Acu signifie aiguille et ponctura piqûre. D’où vient ce mot ?

Un jour, le roi Louis XIV demanda à des missionnaires jésuites d’aller voir ce qui se passait en Chine et en Inde. En Chine, ils découvrirent ce traitement qui, avec de petites aiguilles, maintenait les gens en bonne santé. Ce sont les Jésuites qui l’ont appelé acupuncture.

Quant au yoga, il fut introduit en Occident également au XVIIe siècle par les Jésuites. Cela a été occulté ensuite. Pourquoi ? Probablement parce que cela prenait trop d’importance au point de vue religieux. Il fallut attendre que ce soit un Français, Soulié de Morant, qui était diplomate en Chine et qui, voyant pendant une épidémie les Chinois guérir plus rapidement et mieux que les Occidentaux, étudia cette science avec des médecins français qui étaient en Chine. Il en fut émerveillé et la ramena en Europe dans la première moitié du XXe siècle. Le livre qu’il publia est encore valable de nos jours, il en constitue la base.

Actuellement, des échanges se font entre médecins orientaux et occidentaux. La médecine orientale est yin et la médecine occidentale est yang. Graf Durckheim dit dans un de ses livres que nous avons à prendre des Orientaux et les Orientaux à prendre un peu de nous pour que l’équilibre du monde s’établisse.

L’acupuncture étant un vaste sujet, Clara Truchot préfère la réserver pour la prochaine fois. Elle demande qu’on lui pose des questions.

Sur l’alimentation : J’ai remarqué qu’au bout d’un certain temps, les gens qui pratiquent sérieusement le yoga commencent à se poser des questions à ce sujet et commencent à modifier leur nourriture. Il se produit une prise de conscience.

On parle de différents régimes alimentaires.

Question : Quoique les principes restent les mêmes, est-ce que le fait d’être oriental ou occidental, le fait de certaines hérédités ou manières de vivre, ne font-ils pas qu’on ne mange pas de la même manière ?

Réponse : Absolument ! Les Maîtres vous disent : « Vous avez été mis là pour une raison, ce n’est pas fortuit. Ce sont les lois du karma qui ont fait que vous avez été mis dans une famille à tel moment. Il faut donc vivre selon les rythmes de votre pays. Or nous ne vivons pas selon le rythme de notre pays parce que nous avons une nourriture déséquilibrée. Mais il ne faut pas non plus tomber d’un esclavage dans un autre. Le fait de se sentir frustré est une sorte d’énergie perverse.

Sur le Do-In et le Shiatsu : Le Do-In se pratique par terre, vous le pratiquez sur vous-même. Dans le Shiatsu on touche quelqu’un d’autre. Au Japon, il y a un diplôme de Shiatsu, c’est une science officielle. Mais tout le monde peut en faire un peu pour se dépanner en famille. Le grand Maître avec lequel j’ai travaillé par l’intermédiaire d’un disciple dit toujours : « Le Shiatsu réconcilie les couples et les familles ». C’est dans ce but que je vais vous l’enseigner. Un autre Maître a dit : « Transmettre son savoir afin que tous les hommes puissent aider à construire une société meilleure ».

(Revue Panharmonie. No 181. Mars 1980)

Compte rendu de la rencontre du 21.11.1979

Nous avons vu que le Do-In est basé sur les lois de l’acupuncture et que l’acupuncture est basée sur les lois du Tao, c’est-à-dire les lois positives et négatives qui gouvernent l’Univers, qui s’harmonisent entre elles et qui se complètent en s’équilibrant, ne pouvant vivre l’une sans l’autre.

Une légende dit que dans la nuit des temps les gens n’avaient pas la vie facile et se heurtaient à tous les cataclysmes que leur envoyait la nature. Les manifestations des éléments, les orages, le vent ou au contraire le soleil dépassaient complètement leur entendement et ne pouvaient être que l’œuvre de bons ou mauvais génies. Il en était de même pour tout ce qui touchait au corps physique. Les mauvais génies résidaient dans les parties douloureuses. Les sorciers usaient d’onguents, de plantes, et essayaient ainsi de guérir les gens. Or, un jour dans un groupe de chasseurs, un chasseur reçut une flèche dans le pied. Le sorcier-médecin intervint, enleva la flèche et fit un gros pansement avec des herbes pour que le mauvais génie ne puisse entrer dans le pied et lui faire encore plus mal. A la stupéfaction générale, le chasseur se releva et se mit à danser parce que, disait-il, « Bien sûr, j’ai un peu mal à l’endroit où pénétra la flèche, mais je souffrais d’une douleur épouvantable qui partait des reins et qui descendait jusqu’aux pieds je me demandais même comment je pourrais marcher et aller à la chasse. Et maintenant, cette douleur a disparu ! ». Devant ce résultat le sorcier-médecin se mit à chercher dans les villages environnants d’autres personnes souffrant de ces mêmes douleurs. Il trouva une vieille femme impotente, ne pouvant plus quitter son lit. Le sorcier lui enfonça une flèche dans le pied et la vieille femme put marcher à nouveau. A partir de là d’autres recherches furent entreprises et, chose curieuse, on trouva treize points où se mettaient les mauvais génies, et ces treize points sont toujours encore employés. On les appelle : « les points antiques » et le point touché par la flèche qui se trouve dans le creux du tendon d’Achille, est appelé maintenant : « le point de toutes les douleurs du corps ».

Depuis lors on a amélioré la méthode, on emploie de petites aiguilles, d’autres points ont été découverts pour la plupart par des voyants et des Rishis. Et un jour on s’est aperçu que ces points réunis formaient des trajets que les Chinois ont appelés fils, trames et Soulié de Morand des « méridiens », par rapport aux lignes de force de la terre. En réalité ce sont plutôt des trames qui sous-tendent les tissus. Dans l’esprit des orientaux le corps n’est autre que le revêtement d’une trame d’énergies, d’une cotte de mailles et si, dans cette cotte de mailles il y a un accroc, le corps est malade.

On discute sur l’appellation des différents corps : Dans la conception indienne et chinoise, le corps pranique est le corps de l’énergie qui est très déterminé puisqu’il a des trajets dans lesquels circule le prana et si le prana ne circule pas très bien, le corps physique s’en ressent. Lorsque le corps pranique disparaît complètement, le corps physique meurt. Les Chinois parlent aussi du corps de l’énergie.

Qu’est-ce que cette énergie vitale qui court le long des lignes de force appelées « méridiens » dans l’acupuncture et « nadis » dans le Yoga ? Qu’est-ce que le Chi des Chinois, le Pneuma des Grecs, le Ka des Égyptiens, le Prana des Indiens et le Rvah des Hébreux ? La Tao dit : « C’est l’esprit cosmique qui anime toute chose, qui donne à l’homme son énergie, à la nature sa vie, à l’eau son mouvement, aux plantes leur croissance ». C’est donc une énergie cosmique. Nous y rajouterons l’énergie tellurique qui nous vient de la terre. Notre propre énergie vitale est composée d’énergie cosmique, d’énergie tellurique, d’énergies qui nous viennent des aliments, d’énergie qui nous vient de l’eau, il y aurait aussi des énergies qui nous viennent des ancêtres. Il y aurait mêmes des énergies appelées « perverses ». Tout cela est très subtil, tout se mêle, s’enchevêtre. On ne pourrait pas vivre sans ce Chi, sans cette énergie. Comment la décrire ? Elle fait partie des rayons du soleil sans être les rayons du soleil ; elle fait partie de l’air sans entrer dans la composition de l’air ; elle fait partie de l’eau, mais elle n’est pas dans l’eau ; elle fait partie des plantes sans entrer dans leur composition chimique. La seule chose que l’on pourrait dire, c’est qu’elle est comme les ondes qui passent, que l’on peut capter dans la radio, la télévision, qu’on obtient dans l’électricité, ondes positives et négatives. Ce sont des ondes subtiles qu’on peut capter par la respiration et par d’autres moyens scientifiques, mais qu’on ne peut pas décrire, ni peser, ni disséquer, ni voir. Les Indiens et les Chinois savent l’utiliser depuis bien longtemps. Les Grecs l’appelaient « pneuma ».

C’est par l’air que nous pouvons la diriger et le Tao raconte qu’un Sage était capable à travers sa respiration d’envoyer tellement d’énergie, qu’il pouvait faire baisser les eaux de sept mètres, allumer un feu, l’alimenter pour faire cuire des aliments sur un toit de chaume sans que brûle le chaume, enlever à l’eau brûlante toute possibilité de brûler quiconque, et même empêcher les chiens d’aboyer ! Certains Sages vivent presque sans s’alimenter en captant le prana de l’air.

Clara Truchot met en garde contre les exercices de pranayama qui préconisent la rétention du souffle, car ils peuvent être très dangereux dans un milieu où l’air est aussi pollué qu’à Paris.

Elle cite deux exemples ayant trait au prana : Quand vous avez dans la journée un coup de barre, vous prenez un petit morceau de gâteau, de pain, de fromage, et dès que vous l’avez mis dans la bouche, cela va mieux, parce que dès que vous mettez un aliment dans la bouche, son prana se dégage et est capté par la langue qui est un réservoir d’énergie. C’est pourquoi les orientaux ne purifient pas seulement les dents, mais aussi la langue. En autre, s’ils recommandent de bien mâcher, c’est davantage pour capter l’énergie jusqu’à la dernière goutte, que pour bien digérer. Car tant que vous sentez encore le goût des aliments, il y reste des énergies.

On peut, dit-elle encore, donner à manger à un cadavre, lui insuffler de l’air, lui donner de l’eau, etc., et pourtant il ne revient pas à la vie. C’est parce que le prana s’en est échappé.

Il y a deux points situés entre le périnée et l’anus. Il est à la rencontre de deux méridiens importants : le méridien « conception » qui passe devant le corps, qui est chargé de notre énergie ancestrale et la déverse dans l’énergie générale, et le méridien « gouverneur » qui passe derrière, le long du dos, qui est médian et qui sert de régulateur à tous les autres méridiens qu’il double. Ces deux points peuvent justifier qu’une personne est véritablement morte, car il y a des cas trompeurs de collapse, dont l’être revient au bout d’un certain temps.

Pour pratiquer le Do-In et ensuite le Shiatsu, il est nécessaire de connaître un minimum d’acupuncture pour ne pas travailler dans le vide, pour savoir pourquoi vous agissez. Ce sont les circuits dits superficiels qui nous intéressent. Ils sont composés de douze méridiens bilatéraux. Ils encerclent littéralement le corps et forment comme un collier à trois rangs et descendent d’un côté jusqu’aux pieds. Il y a des méridiens ascendants et des méridiens descendants. (Nous regardons des planches qui sont reproduites dans le livre de Clara Truchot). Tous ces méridiens correspondent entre eux. Ils s’articulent soit au thorax, soit à la tête, et ils changent de polarité. Les méridiens yin sont sur le devant du corps, les méridiens yang à l’arrière. Seul le méridien de l’estomac qui est yang est sur le devant du corps.

Les Chinois, en faisant des recherches sur les condamnés à mort qui avaient consenti à être les objets de ces expériences, ont découvert sur le vif, la physiologie du corps. Et ils ont trouvé qu’il y avait des « organes-trésors » qui stockaient, purifiaient et distribuaient, et que ce que nous appelons les viscères servaient à l’absorption, à la transformation et à l’élimination. Ils les ont nommées des « organes-ateliers ». Les organes-trésors sont toujours en rapport avec les organes-ateliers et, partant de là ils ont donné des noms aux méridiens : méridien du foie, de la vessie, de la vésicule biliaire, méridien du poumon, etc., chacun portant le nom d’une fonction ou d’un organe. Les organes-trésors sont creux, ils sont yin. Les voici : méridiens du poumon, du cœur, du foie, des reins, de la rate-pancréas et maître du cœur. Les organes-ateliers sont yang, ils travaillent et ne servent pas seulement de réservoirs. Ce sont les méridiens du gros intestin, de l’intestin grêle, de la vésicule biliaire, de la vessie, de l’estomac et du triple réchauffeur. Celui-ci et le maître du cœur ne sont pas des organes, mais des fonctions très particulières : le méridien maître du cœur préside à la circulation du sang, mais il est aussi le méridien du psychisme du cœur. Il concerne donc aussi l’affectivité et la foi. Le méridien triple réchauffeur concerne ce qu’on nomme aussi les triples foyers, le foyer respiratoire, le foyer digestif, le foyer génito-urinaire, donc tout ce qui nous anime, respiration, digestion, reproduction. Certains acupuncteurs ne soignent qu’à travers ce méridien.

Il y a en outre un circuit profond, constitué par des méridiens qu’on appelle « les merveilleux vaisseaux ». Si un méridien est surchargé, ils le dégagent. Si, au contraire, il y a carence d’énergie, ils y suppléent. Normalement cela se fait automatiquement, mais quand cela va mal il faut les aider. Il y en plus de cela des tas de connections qui réunissent entre eux les méridiens yin et yang, il y a des circuits midi-minuit, des trajets époux-épouse ou mère-fille, etc. Il y a beaucoup d’activité et, pour atteindre cette profondeur, on ne peut que toucher les méridiens superficiels.

En piquant un point l’acupuncteur devrait non seulement tenir compte de la vivacité du regard, de la couleur du teint, de votre attitude, du temps, des éléments prédominants, de la saison, de vos quatorze pouls, mais aussi de tous les trajets intérieurs, en sachant qu’il y a sur les méridiens des points-sources, des points-clefs, des points-héros, des points de tonification, de dispersion qui, chacun doit agir quelque part dans toutes ces trames, dans toutes ces « stations de métro » que sont les points d’acupuncture.

Les méridiens s’enchaînent et l’énergie circule de l’un à l’autre passant comme un fil dans un triple rang de collier, mais avec des lois très précises. L’énergie se distribue toujours de la même façon en alimentant successivement les méridiens, les viscères et les organes selon ce qu’on appelle l’horloge chinoise. Cela veut dire que l’énergie passe dans chaque méridien pendant deux heures, ce qui représente vingt-quatre heures pour les douze. Elle passe par le méridien du poumon entre 3 et 5 heures du matin, c’est en général l’heure de méditation des moines, l’heure du pranayama en Inde qui se situe vers 4 heures du matin. Si l’énergie se bloque à ce niveau, cela provoque de l’asthme et de la toux.

Mais commençons l’horloge à 0 heure, chaque heure représentant le maximum d’énergie au point déterminé. Donc, 0 heure, vésicule biliaire, 2 heures le foie, 4 heures le poumon, 6 heures les gros intestins (l’heure de défécation se situe entre 6 et 7 heures), 8 heures l’estomac, d’où la nécessité de faire un bon et copieux petit-déjeuner, le méridien étant alors en grande activité, 10 heures rate et pancréas, à ce moment on commence un peu à digérer, midi méridien du cœur. Si on a des problèmes de ce côté, mieux vaut éviter tout effort autour de midi. 14 heures intestin grêle, 16 heures vessie, 18 heures reins, 20 heures maître du cœur, 22 heures triple réchauffeur.

Les méridiens agissent les uns sur les autres. Ainsi par exemple, quand votre vésicule biliaire est bouchée, l’énergie étant bloquée, elle provoque presque toujours une crise de foie. Un foie fatigué peut entraîner une bronchite, un rhume. Une crise de foie peut provoquer des troubles respiratoires, des troubles respiratoires un trouble intestinal, et ainsi de suite. On se pose souvent des questions au sujet des troubles divers, ils sont dus simplement à cette circulation d’énergie.

Clara Truchot nous donne les trajets des méridiens :

Partant du poumon, l’énergie émerge du thorax, suit le méridien le long du bras et arrive à l’ongle du pouce. De là par un trajet intérieur l’énergie passe dans l’index par le méridien du gros intestin, remonte le long du dessus du bras (yang) et arrive à l’angle du nez, à la pointe du nez, puis au-dessous de l’œil. Le méridien de l’estomac descend tout le long du corps pour aller se terminer au deuxième orteil à l’angle de l’ongle. Du deuxième orteil l’énergie passe dans le gros orteil du côté du deuxième. C’est le méridien rate-pancréas, pour remonter le long du corps jusqu’au thorax. Ces trajets forment une première boucle.

Émergeant encore du thorax à un autre endroit, l’énergie alimente le méridien du cœur et arrive jusqu’à l’auriculaire à un point de l’ongle que les Chinois appellent « le point du croque-mort », parce que ceux-ci mordaient le doigt à cet endroit pour s’assurer que la personne était vraiment morte. Le petit doigt a l’avantage d’avoir deux méridiens à lui tout seul, celui de l’intestin grêle qui part de l’autre côté de l’ongle pour arriver jusqu’à l’oreille. Partant de l’oreille l’énergie ressort à l’angle externe de l’œil pour alimenter un méridien très important, celui de la vessie qui remonte le long de la tête, la contourne, descend le long de la colonne vertébrale et à l’arrière de la jambe pour se terminer au petit orteil. On l’appelle le méridien de la sciatique. Ce sont toutes les douleurs non seulement de la vessie, mais aussi du dos, de la jambe, de la nuque, de la tête, même des yeux. Partant du cinquième orteil l’énergie arrive sous la plante des pieds, le méridien des reins. Il est le seul qui ne soit pas sur un orteil, mais sous le pied où il prend sa source dans un petit creux que les Chinois appelaient « la source bouillonnante, la fontaine jaillissante ». C’est par là qu’entre en nous l’énergie de la terre. Ce méridien remonte le long de la jambe jusqu’aux thorax et cela ferme la deuxième boucle. Et encore un peu plus loin au thorax, l’énergie émerge pour alimenter le maître du cœur qui longe le bras en-dedans pour aller se terminer à l’ongle du majeur. De là l’énergie passe dans le quatrième doigt, c’est le méridien du triple réchauffeur qui remonte le long du bras, contourne et recontourne la tête et se termine à la queue du sourcil. Puis l’énergie apparaît à l’œil du côté externe pour descendre jusqu’au quatrième orteil, c’est le méridien de la vésicule biliaire. Gagnant à nouveau le gros orteil, côté vide, dans le méridien du foie, il remonte jusqu’au thorax. Le troisième rang du collier à trois rangs est ainsi bouclé lui aussi.

Tous ces méridiens, quoiqu’autonomes, ne vivent l’un que par rapport à l’autre. Rien n’est absolument fixe, rien n’est absolument défini. Nous sommes faits de pièces détachées. Tous ces méridiens ont aussi des prolongements internes, le foie par exemple a une branche interne qui remonte jusqu’à l’œil, ce qui explique l’œil jaune au moment d’une crise de foie. N’oubliez pas non plus que les méridiens changent de polarité aux extrémités. Il y a sur le corps environ 750 à 800 points, appelés « tsives », dont une centaine hors-méridiens. On est encore en train d’en trouver.

Certaines régions du corps sont le miroir de tout le corps en miniature, telles les oreilles qui ont la forme d’un fœtus et qui ont sur toute leur surface des points d’acupuncture distribués selon le corps du fœtus.

Ils sont très nombreux et font partie de ce qu’on appelle maintenant « l’auriculothérapie ». Les Égyptiens et les Scythes ne l’ignoraient pas. Les anneaux des corsaires de même que les boucles d’oreilles touchent un point qui stimule la vue. Le visage de même que le dessus de la tête sont également des zones de réflexion de tous le corps. Même chose pour les épaules et pour l’ensemble du corps, particulièrement au niveau des pieds, qui sont la zone de réflexion la plus importante du corps.

Dans le Do-In on se sert aussi beaucoup des zones sensibles. Ainsi les jambes molles et le manque d’appétit dépendent du méridien de l’estomac, les crampes à l’extrémité des jambes proviennent d’un excédent de ce méridien. L’envie de sucreries indique une déficience du méridien rate-pancréas, l’anxiété, le manque de décision relèvent du méridien du cœur qui flanche. Les douleurs de la nuque, du dos et des épaules viennent du méridien de l’intestin grêle, les pieds froids de celui des reins, les yeux fatigués, les jambes maladroites, le mauvais caractère, l’irritabilité viennent du méridien du foie qui flanche, lorsqu’il est excédent il provoque des larmes faciles, la frénésie du travail. Il y a donc des symptômes comme ceux-ci pour chaque méridien.

Compte rendu de la rencontre du 19.12.1979

Dans certains ouvrages le corps pranique, le corps éthérique représentent la même chose. L’aura en fait partie. Selon la tradition hindoue nous avons cinq corps appelés koshas.

Nous allons aujourd’hui spécifier un peu le Do-In. Sous son aspect un peu simpliste il est tout de même à la base d’une grande discipline spirituelle, le Sendo qui signifie « l’homme de la montagne », c’est-à-dire, l’homme évolué qui vit sur un plan de conscience très subtil et qui a donc percé ce qui existe au-delà des apparences. A l’opposé il y a ce qu’on appelle Zoku, « l’homme de la vallée » qui lui vit dans un univers clos et limité. Le but du Sendo est de passer de cet univers limité à des univers plus élevés.

Le Do-In est la base de cette voie, c’est-à-dire qu’il consiste en des exercices très simples, afin de « faire » un corps sain en équilibrant les énergies dans le corps. Il est important d’avoir une nutrition juste, principale source d’énergie et de savoir quelles sont celles qu’on introduit dans le corps, car elles sont la base de notre énergie physique, mentale, psychique et spirituelle. On ajoute à cela une respiration juste, ensuite la concentration sur les centres, foyers d’énergies du corps, pour arriver à la compréhension des êtres et des choses, au-delà des apparences et à un état de méditation. Lorsque vous avez atteint ceci, vous êtes devenu Sendo.

Comment pratique-t-on le Do-In ? Par des frictions, par des pressions du pouce, de la main, de la paume. Vous retrouverez bien souvent des gestes qui vous sont familiers. On les a codifiés. C’est efficace et simple. Seuls la fièvre ou des éruptions cutanées sont des contre-indications. Lorsque vous aurez pris l’habitude de cette technique et que vous sentirez tout-à-coup une douleur, vous saurez qu’elle correspond à un point d’acupuncture sur un trajet de méridien ou hors méridien. Les bienfaits de Do-In sont immédiats, mais à la longue vous pourrez avoir une amélioration beaucoup plus importante sur des douleurs, des tensions musculaires, sur l’équilibre du système nerveux.

Nous allons maintenant aborder le côté pratique. Je vous rappelle que les Chinois considèrent que le ventre et les jambes sont en rapport avec la terre, la partie moyenne du buste avec l’air et la partie haute, la tête et les bras avec le ciel. Ce sont en quelque sorte des champs vibratoires.

Pour commencer on stimule le plus haut du champ vibratoire en élevant les mains au-dessus de la tête et en les frottant très vigoureusement l’une contre l’autre, jusqu’à ce que vous sentiez qu’elles chauffent. En éloignant les mains ensuite l’une de l’autre, vous pourrez sentir jusqu’à quelle distance cette vibration persiste. Les magnétiseurs guérissent à l’aide de ce fluide. Tout le monde le possède.

Comme dans beaucoup de discipline le Do-In débute par une salutation à la force cosmique qu’on appelle : salutation au soleil, soleil en tant que distributeur de vie et de force cosmique. Pour ce faire on prend la position du Seida, qui est la position habituelle des Japonais, à genoux, assis sur leurs pieds, les talons ouverts et un orteil superposé. Les genoux sont un peu écartés et les mains forment un triangle, pointe en haut. En expirant on s’incline et on pose la tête dans le triangle des mains. On répète trois fois cette salutation. En même temps que la force cosmique, on salue les gens qui travaillent avec vous, de même que votre dieu personnel. Par ce geste symbolique vous placez une force yang en contact avec la terre qui est yin.

Je vous avais parlé la dernière fois des zones-réflexes du corps, zones privilégiées où les organes se réfléchissent et qui se trouvent partout, en priorité aux oreilles sur la surface desquelles il y a, je crois 200 points d’acupuncture qui correspondent à des éléments précis du corps. Cela fait à présent partie de l’auriculothérapie, nous ne nous en occuperons pas. Les pieds sont une autre zone privilégiée car, non seulement les organes s’y reflètent, mais lui-même a la forme d’un corps, la colonne vertébrale se trouvant sur le côté extérieur.

Nous allons aujourd’hui nous occuper de la tête et du visage qui sont également des zones de réflexion du corps. C’est très amusant de découvrir le corps avec une autre vision et de se dire : « Mes intestins sont là, mais ils sont aussi là, et puis là aussi ! ».

Lorsque vous allez faire le Do-In du visage, vous allez atteindre des méridiens, des zones sensibles et en plus les trois parties de visages correspondent le bas à la terre, le milieu au-dessus de la bouche à l’air et le haut au ciel. On retrouve toujours et partout ces trois divisions, l’étage respiratoire et l’étage digestif et génito-urinaire. Les yeux sont dans le ciel, ils ne peuvent pas toucher les choses, ils ne peuvent que les appréhender. La bouche par contre touche les choses et le nez touche et ne touche pas. C’est pourquoi cette partie du visage appartient à la fois au ciel et à la terre. Vous avez sur le front trois plis principaux qui se marquent davantage avec l’âge. Le pli du bas correspond à la terre, celui du milieu à l’air et celui du haut au ciel.

En massant le front vous allez atteindre le méridien de la vessie et le méridien conception, de même que le méridien de l’estomac, sans compter le méridien de la vésicule biliaire qui se termine au bout externe de l’œil, et le méridien triple réchauffeur qui est en relation avec les foyers respiratoire, digestif et génito-urinaire. En plus vous avez des zones de correspondances, à gauche l’estomac, à droite le foie et au milieu le pancréas. En principe on masse de haut en bas sans s’occuper des méridiens.

Nous commençons les massages sur le front, aux sourcils et cils, sous les arcades sourcilliaires en cherchant à sentir les trois encoches. Tous les points d’acupuncture sont situés dans les encoches ou des dépressions. Nous arrivons ensuite au globe oculaire. Il y a beaucoup de mouvements pour les yeux, Clara Truchot nous en indique quelques-uns. Nous en trouverons d’autres encore dans son livre. Après les yeux nous arrivons au nez, la racine du nez étant en rapport avec l’entrée du méridien de la vessie et avec l’hypophyse qui agit sur la fatigue et sur les maux de tête. Pour les maux de tête on peut aussi masser les tempes. Les diverses pressions du nez étant terminées nous nous occupons des sillons qui vont du nez à la bouche, puis des pommettes situées dans la zone respiratoire, donc en rapport avec les poumons et les joues en rapport avec les intestins.

La langue est un muscle qui travaille beaucoup. Par elle on stimule les méridiens « par le dedans ». De même que pour les gencives, nous arrivons à un point important de la bouche, au-dessus de la lèvre en rapport avec le méridien gouverneur. C’est un point de réanimation, il stimule le cœur. « Et même quand vous écoutez une conférence qui vous endort, dit Clara Truchot, très discrètement, vous le massez ! ».

A l’intérieur de la bouche l’énergie se trouve toujours bloquée. Sur les maxillaires se trouvent également trois encoches que l’on tire vers soi pour stimuler les glandes salivaires, calmer l’irritation des gencives et même l’oreille interne, tout étant relié.

Nous passons au menton en relation avec les reins, les voies urinaires, la sexualité et nous finissons par les différents massages du cou.

Nous ne pouvons évidemment donner plus de précisions sur cette technique dans un compte rendu de ce genre. Aussi mettons-nous nos lecteurs en garde : il serait certainement dangereux de chercher à appliquer le Do-In, sans être dirigé au commencement par une personne compétente ou encore avant d’avoir l’aide et les conseils du livre de Clara Truchot.

(Revue Panharmonie. No 182. Mai 1980)

Compte rendu de la rencontre du 24.1.1980

Quelques personnes étant venues pour la première fois, Clara Truchot procède à une récapitulation sommaire, c’est-à-dire la salutation au Soleil, la magnétisation des mains précédant aux différents massages : le front pour atteindre les méridiens de la vessie, de la vésicule biliaire et le méridien gouverneur. Ensuite les sourcils, le dessous des sourcils en prenant soin de repérer et d’appuyer sur les encoches. Nous nous occupons alors du globe oculaire, de la base de l’orbite avec ses encoches où passent les ondes d’énergies qui constituent les méridiens, la racine du nez en relation avec l’hypophyse. On descend ensuite le long des cartilages jusqu’à la base, ce qui débouche les sinus, on contourne les narines, on longe le nez dans tous les sens, en ne pas oubliant le « point d’ébriété » et aussi du cœur. Remonter ensuite dans les sillons le long des joues, du maxillaire, et on arrive à la bouche, point de réanimation, en haut des gencives, en bas et le menton.

On passe aux encoches du maxillaire inférieur et l’on arrive au cou dont on tire la peau, au sternum que l’on stimule. Nous voici aux oreilles que l’on pince, que l’on tire. Le pavillon en spirale est semblable à un coquillage, il favorise le son. Il y a beaucoup à faire avec les oreilles, on y trouve deux cents points d’acupuncture qui stimulent toutes les fonctions du corps, l’oreille étant l’image du fœtus avec l’emplacement exact de ses organes et fonctions. Puis on s’occupe des tempes. Le dessus de la tête est également un miroir du corps au niveau des organes et viscères. La colonne vertébrale se projette sur la colonne cervicale. Stimuler la tête, c’est une stimulation générale. Prendre ses cheveux par touffes et faire bouger le cuir chevelu, atténue les maux de tête.

Clara Truchot nous parle aussi de la respiration. Correctement faite, elle permet à l’énergie de passer à travers l’air.

Cette récapitulation terminée notre animatrice nous dessine sur le tableau noir le bas du crâne en festons, comme un ourlet et dont le feston du milieu part de la colonne vertébrale. Les creux que l’on sent en les suivant du pouce, et qui s’appellent « les creux d’Arnold », constituent le départ des « nerfs d’Arnold » qui remontent dans la tête. Lorsqu’on a mal à la tête ces nerfs se gonflent. On peut très bien les palper, les masser, tourner dans les creux d’Arnold et remonter en les lissant, le long de ces nerfs. Les Chinois appellent ces creux « les fenêtres du Ciel » et « la porte des vents » parce que, disent-ils, c’est par là qu’entre l’énergie perverse, l’humidité et le froid et ils conseillent tous les matins non seulement de bien fouiller dans les creux, mais de prendre aussi une serviette roulée et de frotter, comme lorsqu’on sort de la douche ou du bain. Le cache-col a donc sa raison d’être !

La nuque aussi est importante. Les vertèbres cervicales sont anatomiquement, physiologiquement et spirituellement peut-être les plus importantes. Anatomiquement, parce que la tête ne tient que par cette petite colonne, alors que tout le reste du corps est soutenu, à l’exception des quatre vertèbres lombaires que rien ne soutient et qui sont fragiles. La nuque n’est pas seulement à masser, mais ce faisant on a une action très importante sur deux nerfs. L’un s’appelle le nerf phrénique, il émerge entre la troisième et la quatrième cervicale. Ce nerf commande le diaphragme, ce qui explique que quand on respire mal avec une nuque tendue et un nerf phrénique spasmodique, on a des contractions de la nuque.

Au niveau des sixième, septième cervicales se trouve le nerf brachial qui commande toute l’épaule et les bras. Massez donc ces vertèbres en descendant à partir des fenêtres, ou en attrapant la nuque à pleines mains.

Les épaules sont en relation avec de nombreux méridiens, ceux du foie, de l’intestin, des reins, de l’estomac. En plus pour former l’épaule, en partant de la base de la colonne vertébrale, il y a un muscle, appelé « le trapèze ». C’est un muscle « superficiel qui recouvre tous les muscles profonds. Les muscles dorsaux lui font comme une ceinture, on est donc bien soutenu. Déjà en appuyant au niveau des « fenêtres du Ciel » vous avez sur ce muscle une action qui se prolonge jusqu’aux dorsales. Vous allez, par des manœuvres particulières, agir sur ce muscle. Transformez votre main en râteau et tirez le trapèze comme si vous vouliez l’amener devant la clavicule. Le trapèze est le muscle du froid, de la peur, de l’anxiété. En le dégageant on remédie un peu à tout cela. On peut aussi le pétrir. Clara Truchot nous indique un mouvement que nous ne pouvons pas décrire ici et qui, en yoga, s’appelle « la flamme ».

Le muscle qui fait l’arrondi de l’épaule s’appelle le « deltoïde ». C’est aussi un muscle superficiel qui recouvre les muscles profonds. Il se termine en pointe et à sa pointe, souvent douloureuse, passe le méridien du triple réchauffeur.

La zone entre les omoplates se nomme « la zone ingrate », c’est la zone du psychisme. On la masse de haut en bas en repliant la main dans le dos. On stimule ainsi aussi les méridiens de la vessie, de l’intestin grêle qui passent sous l’omoplate. En ce qui concerne les bras il y a deux manières de procéder. Elles ont le même résultat, mais l’une va plus  vite que l’autre. Dans le bras passent trois méridiens, l’un à l’extérieur, l’un au milieu et l’un à l’intérieur. On frappe le bras par de petits coups secs sur six à huit points jusqu’au poignet en descendant seulement, au milieu et sur les côtés. A la saignée du coude passent les trois méridiens yin du bras, celui du poumon en relation avec les éternuements, vers le pouce ; le maître du cœur, point des pleurs, au milieu, et le cœur vers le petit doigt, point de l’euphorie qui fait perdre le trac. Pour le masser, mettre le coude à angle droit. Au-dessus du coude se trouve le point du sommeil.

D’autres points, dit autonomes, peuvent être pratiqués seuls. Ainsi sur la fossette qui est juste sur le bulbe de la tête il y a le point de « la boule dans la gorge » et le point des messieurs qui ne supportent pas la cravate !

Nous arrivons au poignet. Les exercices à faire sont difficiles à expliquer par écrit.

Arrêtons-nous sur les mains et sur les doigts. La main reflète tout l’organisme, le caractère, etc. Vous pouvez tourner tout autour de votre main en faisant des pressions, vous atteignez ainsi les méridiens du poumon, du triple réchauffeur, du foie, de la vésicule biliaire, du rein, de l’intestin grêle, du pancréas, de la vessie, du cœur, tout y est représenté.

Le point qui est au creux de la main en plein milieu vers le haut, est appelé par les Chinois « le palais du travail », parce que, lorsqu’aucun outil le touche, il y pousse un poil ! On le stimule en cas de fatigue. A l’angle des deux métacarpiens pouce-index, à la base du pouce, se trouve « le point des ivrognes » qui donne un souffle d’air lorsqu’on en manque. En homologue, de l’autre côté, près de l’index, se trouve une encoche sensible qui s’appelle « le roku », « le fond de la vallée ». Ce point est en relation étroite avec les intestins. Il est efficace pour les troubles intestinaux, les maux de tête, les maux de dents. C’est un point un peu universel.

Les doigts sont très importants car, à l’angle de l’ongle, ils sont les points d’entrée et de sortie des méridiens. Le pouce est en relation avec les méridiens du poumon et du foie, car ceux-ci sont liés, se suivant sur l’horloge chinoise. Lorsqu’on a mal au foie on s’enrhume facilement parce que l’énergie ne passe pas bien de l’un à l’autre. Lorsque vous avez un mal de gorge naissant, appuyez avec un ongle sur l’angle externe et interne du pouce opposé, tout en déglutissant. Cela enlève les picotements. On dit aussi que c’est un point de l’asthme, mais ceci…

L’index est en relation avec le gros intestin, la bouche, l’assimilation et les dents dont le point à l’angle de l’ongle est très efficace.

Le majeur est en relation avec le maître du cœur, donc avec la circulation et la sexualité. C’est le premier doigt qui devient blanc lorsqu’on a froid. Il peut aussi servir en cas d’accélération du cœur.

L’annulaire est en relation avec le triple réchauffeur qu’on appelle aussi triple foyer : foyer respirateur, foyer digestif, foyer génito-urinaire.

Le petit auriculaire est très riche parce qu’il a deux méridiens à lui tout seul. Du côté du quatrième doigt le méridien du cœur et du côté du vide le méridien de l’intestin grêle. Ces deux méridiens se suivent aussi sur l’horloge chinoise et ce n’est pas pour rien que, lorsque vous avez une émotion, vous ayez mal au ventre. Au niveau de l’énergie cœur et intestin grêle sont liés. Le point au bout du méridien du cœur est aussi nommé « le point du croque-mort » parce que lorsqu’autrefois on voulait s’assurer que quelqu’un était vraiment mort, on lui mordait le doigt à cet endroit. C’est aussi un point de réanimation.

Faites des tas de petites gâteries aux doigts, pincez la peau entre eux, repliez-les dans leurs propres articulations, puis tous en avant et en arrière. Plus vous assouplissez vos doigts, plus vous assouplissez votre corps.

Compte rendu de la rencontre du 21.2.1980

Comme toujours la réunion débute par une courte révision. Clara Truchot nous parle d’un certain point qui est l’entrée du méridien du poumon, qui commande donc la respiration. Pressez avec le pouce, dit-elle, le long de la clavicule, faites des pressions entre les côtes.

Il y a un point très sensible entre la deuxième et la troisième côte, c’est le point du trac, du psychisme. Plusieurs points se trouvent là, celui qui a envie de pleurer, celui qui a envie de tuer, etc.

Dans le Do-In on fait couramment une manœuvre qui consiste à inspirer, à ouvrir la cage thoracique et à frapper en remontant, puis à expirer en redescendant en frictionnant. Cela fait mal au sternum et c’est là qu’il faut insister, car dans le creux en son plein milieu, se trouve le point du souffle. Quand on a froid, cela réchauffe. Quand on a chaud, il faut se boucher la narine droite et respirer uniquement par la gauche. C’est aussi efficace en cas de coup de soleil. La narine droite est la narine de l’énergie positive, le Pingalâ, et la narine gauche est celle de l’énergie négatrice, Idâ. La première est en relation avec le soleil, l’autre avec la lune. C’est pourquoi hatha qui signifie union, est l’union entre soleil et lune. Ce qu’on recherche, c’est à équilibrer les deux énergies du corps.

La taille : Il s’y trouve ce qu’on appelle « les merveilleux vaisseaux ». Ce sont des canaux qui relient les méridiens entre eux et qui sont chargés de suppléer au trop plein d’énergie des méridiens en leur en prenant un peu, de même qu’à leurs carences en prenant de l’énergie chez d’autres méridiens pour leur en donner. L’un de ces vaisseaux s’appelle, « le merveilleux vaisseau-ceinture ». Il tourne tout autour du corps et coupe tous les méridiens qui passent sur le corps, tous ceux des jambes. On stimule ce vaisseau en étant à genoux, en soulevant le thorax, en respirant à fond et en passant en bougeant ses doigts de long en large sous les côtes. Puis on frappe avec les mains à demi fermées, en se donnant des claques partout, sur les hanches et sur les côtes où passent les méridiens de la vésicule biliaire et de la vessie. On fait de même sur l’abdomen qui est aussi un miroir du corps. Le petit creux de la hanche agit sur la toux et le hoquet.

Lorsqu’on a fini tout cela, toujours à genoux, on met les poings sur les pieds et on se tape le derrière par terre. Si on ne supporte pas cette position on peut croiser les jambes en arrière, parce que cela a une action sur le méridien vaisseau-gouverneur et que cela stimule toute l’énergie du dos et du corps, tout en luttant contre la fatigue.

Pour les jambes la technique est très sommaire. Toujours à genoux on frappe selon un certain rythme avec le poing sur le côté de la jambe, sur le dessous et le dessus. On s’attarde un peu aux genoux en les contournant avec le pouce, car là aussi se trouvent des points importants des méridiens du foie, des reins, de la rate-pancréas, de l’estomac, de la vésicule biliaire. Puis avec la paume de la main on agit sur la rotule, cela élimine l’eau dans le genou. On peut aussi tirer dessus, la pincer. Après, avec les pouces, on va chercher au milieu du pli du genou, un point sensible. C’est un point du méridien de la vessie et de la sciatique. Il faut bien appuyer avec le pouce et ensuite descendre point par point tout au long du mollet, tous les deux centimètres, comme sur la couture d’un pantalon. Sur ce parcours se trouve encore un autre point sensible, celui des crampes du pied. En même temps on peut appuyer des deux côtés le long du tibia, zone également sensible. On arrive à la cheville et là, des deux côtés du tendon on masse en profondeur avec les pouces et les doigts. A l’intérieur cela correspond aux reins, à l’extérieur à la vessie, où l’on trouve le point appelé « de toutes les douleurs » qui est aussi un point universel.

Les pieds sont une des parties les plus extraordinaires du corps. Ce sont nos racines qui nous mettent en rapport avec l’énergie de la terre. On les broie, on les malaxe, on les maltraite et ils se vengent. Car on ne peut plus respirer quand on a les pieds trop serrés. Le pied est vraiment le miroir du corps, il en a d’ailleurs la forme, avec sous le pied l’emplacement de tous les organes tels qu’ils sont dans le corps.

On peut masser le dessus du pied. A l’angle du premier et du deuxième orteil il y a un point à la base du métacarpien, qui est très important et qui est sensible de temps en temps. Journellement on lui fait une petite pression. On peut aussi pincer le tendon d’Achille, cela peut faire très mal.

Voyons les doigts de pied, le gros orteil : du côté du deuxième orteil on trouve le méridien du foie et, du côté du vide, le méridien de la rate-pancréas. Le second orteil est en relation avec le méridien de l’estomac qui prend son départ au sourcil, descend tout le long du corps, de la jambe et se termine au deuxième orteil. Il est nommé le « payement cruel », parce qu’il fait très mal lorsqu’on a trop mangé !

Le troisième orteil n’a qu’une petite branche du méridien estomac, nous verrons pourquoi. Le quatrième orteil est en relation avec le méridien de la vésicule biliaire qui part de l’œil, contourne la tête et descend jusque là. Quant au petit doigt, il est en relation avec le méridien de la vessie qui part du coin de l’œil, remonte sur toute la tête, la contourne, descend de chaque côté de la colonne vertébrale, le long de la fesse, de la jambe et vient jusqu’au petit doigt. C’est bien le méridien de la sciatique.

Les orteils sont donc importants et c’est pourquoi il est bon de marcher pieds nus et de faire travailler ses pieds autant que l’on peut. On écarte les orteils, on leur fait subir des tas de petits traitements dont ils n’ont pas l’habitude.

Après cela on s’occupe de la plante des pieds que l’on fore soit avec le pouce, soit avec l’index replié, point par point en découvrant ce qui fait  mal et à quoi cela correspond. En redressant le pied on trouve un petit creux à l’entrée du méridien du rein. C’est la raison pour laquelle il n’y a rien sur le troisième orteil, c’est lui qui capte l’énergie de la terre. Ce point porte le nom de « fontaine jaillissante ».

Agrippez ensuite le talon de façon à stimuler le gros intestin qui passe là et après, très courageusement, lorsque le pied est au sol, on le frappe et on tape le talon, parce que c’est, paraît-il, dans le calcanéum que se reconstitue la cellule osseuse. C’est aussi le point qui lutte contre les hémorroïdes.

Sur le pied, outre tous les méridiens qui y passent, se trouve physiquement, car tout le reste est subtil, ce qu’on appelle « la semelle de Léjard » qui est une semelle veineuse où se produisent les principaux échanges de sang artériel et sang veineux. Normalement cette fonction ne se fait bien que lorsqu’on marche pieds-nus et que le sang est chassé vers les jambes. Plus le sang remonte, plus les muscles agissent, car les veines ne fonctionnent que par les muscles qui, se contractant, exercent une pression sur elles qui fait remonter le sang. A l’intérieur des veines il y a ce qu’on appelle des valvules, le sang remontant par paliers, se trouve retenu par celles-ci. Si cette fonction se fait mal, par exemple à cause de chaussures qui compriment le pied, le sang, chargé de toxines, stagne dans les veines et provoque des varicosités, des varices, des ulcères, etc.

Lorsqu’on a terminé le Do-In, on prend le temps de rester assis un certain temps, de faire en pensée le tour de son corps, de l’apprécier, parce qu’on se sent bien et qu’il est bon d’en prendre conscience. On est en accord avec ses propres énergies. On s’est harmonisé et, à travers le souffle, on s’harmonise avec le souffle de l’Univers et on s’unit à lui. C’est le moment où l’on se sent bien en soi, disent les Japonais, les Orientaux, favorable aux bonnes résolutions pour la journée, aux résolutions optimistes.

Et le Do-In se termine comme il a commencé, par la salutation aux forces cosmiques, à son dieu personnel, aux personnes avec lesquelles on est en relation.

(Revue Panharmonie. No 183. Septembre 1980)

Compte rendu de la rencontre du 17.4.1980

Tandis que le Do-In est une technique de revitalisation qui s’adresse à soi, le Shiatsu est une technique plus délicate parce qu’elle s’adresse aux autres, et qu’il s’agit de « toucher » l’autre. C’est pourquoi, dit Clara Truchot, j’insiste toujours beaucoup sur le Do-In qui est déjà une première approche.

Il y a plusieurs règles à observer dans le Shiatsu et, en premier lieu, en ce qui concerne son propre travail, qui se fait avec les pouces. Shiatsu veut dire pression des pouces. Mais il est aussi une voie spirituelle.

En effet, lorsqu’on travaille avec les pouces, après inspiration, on expire le souffle et on se concentre pour envoyer l’énergie à travers lui et le doigt. On est un canal qui capte l’énergie et la fait passer. Ce n’est pas une énergie que vous fabriquez vous-même mais vous la captez et vous la transformez en canal et c’est pourquoi vous pouvez la transmettre aux autres. A l’aide du souffle, on la capte plus ou moins bien pour pouvoir la diriger.

Ce qui est un peu difficile pour « donner » le Shiatsu, quand on n’en a pas l’habitude, c’est la position. Clara Truchot nous en fait la démonstration (à genoux sur le genou droit, la jambe gauche pliée en avant). Lorsque vous travaillez vous inclinez votre corps qui exerce ainsi une pression sur le pouce et lui fait prendre contact avec la personne traitée. Le geste, la plupart du temps est conduit par le mouvement du corps, le pouce restant en quelque sorte passif. Il y a d’autres positions encore, nous les verrons en temps utile.

La personne traitée a aussi des positions particulières. Vous devez arriver, pour que votre travail soit efficace, à synchroniser votre souffle avec le sien.

Les contre-indications sont les mêmes que pour le Do-In : ne rien faire en cas de fièvre, de maladie contagieuse, de fractures, de luxations, de maladies de peau, etc.

Le Shiatsu bien donné, procure un sentiment agréable pour celui qui le reçoit. Souvent il s’endort, c’est une sorte de détente. Le travail manuel s’accompagnant d’une détente intellectuelle, le fait d’utiliser ses mains, de leur envoyer de l’énergie, rafraîchit le mental. Sauf si elle est fatiguée, la personne qui donne recueille aussi un bénéfice, à moins que l’autre ne la « pompe » et lui prenne toute son énergie. Alors, tandis que le patient s’en va tout guilleret, le donneur reste épuisé. Dans ce cas on se recharge par les respirations.

Le Shiatsu n’est pas un métier, mais le moyen de dépanner les gens. Un Shiatsu complet dure environ une heure et demie, mais vous pouvez l’exercer partiellement, par exemple pour le dos ou la nuque. Le cou est la partie la plus délicate. Dans la technique que j’ai apprise, on commence par lui et on termine par les pieds.

Une jeune femme se prête à être le cobaye, sur laquelle Clara Truchot fera sa démonstration, avant que les participants ne se forment par couple, l’un soignant l’autre pour ensuite intervertir les rôles. Voici en grandes lignes ce que démontre et commente Clara Truchot :

On n’est pas obligé de se déshabiller, mais il est recommandé d’avoir des vêtements qui ne soient pas gênants. Pas de chaussures, pas d’habits en matière synthétique, le nylon arrêtant les vibrations et s’interposant comme une plaque de verre.

On commence par faire se coucher la personne soignée sur le côté gauche. Même s’il fait chaud il est bon de la couvrir, parce qu’on se refroidit rien que par le fait d’être couché et immobile. Lui mettre sous la tête un coussin ni trop gros, ni trop plat pour que la tête ne soit pas contractée.

En principe, on fait trois passages par trajets en étant bien décontracté. On peut fermer les yeux.

Ne vous occupez pas au début de synchroniser vos souffles, cela se fera tout seul par la suite. Normalement on se tient derrière le patient.

Un premier trajet part du devant de l’apophyse mastoïde, descend le long du muscle jusqu’à peu près au milieu de la clavicule.

Un deuxième trajet part de derrière l’apophyse mastoïde, descend à l’arrière et devant le muscle, selon la morphologie.

Un troisième trajet part derrière l’apophyse mastoïde et longe l’arrête du crâne.

Un quatrième trajet part de la base du crâne et descend le long de la colonne vertébrale. Pour se trajet mettre la main gauche sur le front du patient.

Et enfin, on appuie sur un point par lequel s’entrecroisent beaucoup de méridiens et qui, en quelque sorte fait triage, il s’appelle, La Fontaine de l’Épaule.

Le patient doit ressentir votre travail comme étant à la limite de plaisir et de la douleur. Si cela lui fait un peu mal, allégez la pression, si cela lui fait vraiment mal, cessez tout travail.

29 mai 1980 : Les participants se mettent en position de massage. On récapitule ce qui a été fait la dernière fois.

On procède au massage du dos en commençant au niveau des omoplates et en descendant avec deux doigts le long de la colonne vertébrale. Avec deux mains l’une sur l’autre, appuyer sur la taille en remontant ensuite vers les omoplates. Cette fois-ci le patient est couché sur le ventre, les bras le long du corps.