Maud Cousin
La science de l’occulte de Steiner 2

D’après Steiner, les évolutions s’étendent sur des millénaires. Il semblerait qu’il y ait des cycles comprenant plusieurs septénaires avec chaque fois des concrétisations et des spiritualisations. C’est un peu comme le jour et la nuit, une partie active et une partie de sommeil. Il y a enrichissement pendant la période de sommeil qui se manifeste par une évolution plus grande à chaque concentration. Tout est cycle. Je ne sais s’il y a un commencement et une fin, c’est tellement long dans le temps. A notre petite échelle, c’est bien difficile à imaginer.

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Le titre est de 3e Millénaire

(Revue Panharmonie. No 181. Mars 1980)

Compte rendu de la rencontre du 6.12.1979

Nous en étions restés, dit le Docteur Cousin, à l’évolution à partir de la mort physique vers le monde spirituel et la libération. Le corps physique a commencé par se séparer du corps éthérique, ce qui a provoqué la mort. Puis le corps éthérique à son tour s’est éliminé, le corps astral continuant son évolution en se purifiant de toutes ses passions pour finalement ne laisser subsister que le Moi, tel un germe qui, sous l’action de l’ambiance spirituelle dans laquelle il va évoluer, se développera et s’enrichira, jusqu’à reformer autour de lui les différents corps qui lui permettront de se réincarner dans un corps physique.

Parlant de ce « monde des Esprits » dans lequel évolue à présent le Moi, Steiner dit qu’il y a une certaine analogie avec le monde des sens, puisque « tous les êtres de l’entourage spirituel du Moi, trouvent leur expression dans un monde rayonnant de couleurs ».

Ce qui est curieux, continue le Docteur, c’est que ces couleurs sont inversées, parce qu’on les perçoit soit de l’intérieur, soit de l’extérieur. Elles sont complémentaires. Cela correspond au fait que vous ne voyez que la couleur réfléchie. Elle est donc l’opposé de la couleur réelle. Si vous voyez une couleur verte, c’est que le vert n’a pas été pris par l’objet et qu’elle vous est renvoyée. Un objet blanc est un objet qui renvoie toutes les couleurs, tandis qu’un objet noir garde tous les rayonnements. Donc même dans notre monde physique, les couleurs que nous voyons ne sont pas réellement celles des objets perçus. Car si vous changez la qualité de la lumière, la couleur change. Je crois que dans cet autre monde on arrive à avoir la réalité par l’intérieur.

Une participante dit que lorsqu’elle va s’endormir, elle voit généralement dans l’obscurité des couleurs violettes.

Mme Langevin : C’est précisément un phénomène qui se produit aussi pendant la méditation. C’est un stade d’après certains mystiques. On peut avoir toutes sortes de couleurs et souvent, du moins chez moi, le violet domine.

Une autre participante : Je crois que c’est la couleur du chakra qui domine.

Le Docteur Cousin nous parle des expériences faites par le Docteur Lefébure sur les réactions à des spots, c’est-à-dire des impulsions lumineuses et mêmes auditives. Il en tire des conclusions sur l’équilibre du système nerveux qu’il rétablit au moyen de cette technique.

« C’est intéressant, mais naturellement provoqué, tandis que les impressions colorées dont parle Steiner, ont une toute autre origine que celles du monde des sens. Les couleurs que l’on voit dans le monde spirituel peuvent être comparées à des sons qui seraient perçus comme une force qui se propage dans l’univers à travers le Moi et qui sont également des manifestations d’autres entités qui se répandent à travers lui. Cela fait penser à la « musique des sphères ».

« Une manifestation plus haute, continue Steiner, a lieu dans le monde des Esprits lorsque le son devient parole spirituelle, car, à ce moment ce n’est plus simplement la vie en mouvement d’un autre être qui passe à travers ce Moi, mais cet être communique à ce Moi sa propre nature intérieure. Telle est réellement la communication du Moi avec d’autres être spirituels. »

Steiner distingue cinq régions dans le monde des Esprits :

1°. — La Terre ferme « dans laquelle devient visible ce que fut une forme perceptible à des organes physiques. On y découvre par exemple, la force qui donne sa forme à un cristal. Mais comme pour la couleur, c’est l’opposé qui se révèle, une masse rocheuse dans le monde physique, devient une sorte de creux, tandis qu’on voit tout autour la force qui lui donne sa forme. »

2°. — L’élément liquide ou Mer. « … Pour le regard spirituel la vie est une réalité mouvante qui se répand à travers le monde des Esprits comme l’eau de la mer et les fleuves sur la terre, ou encore comme le sang à travers le corps humain. Ce flot de vie a une certaine régularité. Il est également perçu comme une résonance spirituelle.

3°. — L’atmosphère. « De même que l’air sur la terre, dans le monde des Esprits tout est imprégné de sensations, tel qu’un océan de sensations en mouvement. Ainsi une bataille sur le plan physique avec tout ce qu’elle comporte de sentiments, de passions, de souffrances, devient un phénomène se passant dans l’élément aérien du monde des Esprits comparable à un orage dont la perception ressemble à l’audition de paroles dans le domaine des sens ».

4° — La pensée. C’est ce qui permet à l’homme de devenir créateur, d’agir en transformant, en enrichissant le milieu où il vit. « Les idées conçues par les hommes dans le monde physique ne sont que les révélations d’un monde de pensées qui sont des entités vivantes et autonomes dans le monde des Esprits et qui se transmettent par l’intermédiaire du corps. »

Nos inspirations viennent de là, dit le Dr Cousin, ce qui expliquerait que certaines inventions prennent naissance en même temps dans différentes parties du monde. Nous verrons plus tard que notre Moi actuel est encore très fruste et qu’il est appelé à développer le Moi spirituel, l’Esprit de Vie et l’Homme-Esprit. Et plus le Moi sera évolué, plus intensément il vivra dans le monde spirituel.

Mme Freudenberg : Comment peut-on développer ce Moi ?

Dr Cousin : Il y a à ce sujet des conseils dans la dernière partie du livre qui d’après Steiner, peuvent aider à percevoir toutes ces choses. Lui il les a perçues et il cherche à les rendre intelligibles. Il propose une conception du monde. Pour ma part je pense que c’est vraisemblable. Ce que nous ne pouvons pas comprendre dans notre vie actuelle, nous le comprendront mieux dans notre prochaine vie. Nos perceptions s’enrichissent précisément au cours de nos passages dans ces mondes où on garde l’expérience de ses vies précédentes dont l’acquis persiste dans la suivante. C’est pourquoi on ne peut pas juger les gens, ils ont fait des expériences différentes, ils ont franchi des obstacles, ils sont tous à des stades différents. Savoir qu’on a d’autres existences procure l’idée de justice dans le monde et explique les inégalités. Quand on meurt il se fait tout un processus, nous l’avons vu la dernière fois. On parle de purification, de feu purificateur qui fait qu’à son tour on éprouve ce qu’on a infligé de mal à l’autre et lorsqu’on a expérimenté, revécu tous ces actes imparfaits, ils se détachent de vous. Tandis que d’autres qui sont encore à réparer, restent conscients avant la réincarnation suivante et on les accepte pour les affronter à ce moment. Nous n’avons pas encore développé la super-conscience de notre Moi, d’autres êtres, plus évolués, sont là pour nous y aider.

D’après Steiner, les évolutions s’étendent sur des millénaires. Il semblerait qu’il y ait des cycles comprenant plusieurs septénaires avec chaque fois des concrétisations et des spiritualisations. C’est un peu comme le jour et la nuit, une partie active et une partie de sommeil. Il y a enrichissement pendant la période de sommeil qui se manifeste par une évolution plus grande à chaque concentration. Tout est cycle. Je ne sais s’il y a un commencement et une fin, c’est tellement long dans le temps. A notre petite échelle, c’est bien difficile à imaginer.

Il faut faire comprendre aux gens que toute chose a une cause et des conséquences, que le monde est très organisé. Ainsi la pesanteur est une loi, si vous vous jetez par la fenêtre, vous tomberez immanquablement ! Ces cycles évolutifs sont nécessaires parce qu’ils représentent un perfectionnement progressif. Notre corps physique est une merveille. Il n’a pas pu se faire en un jour, il s’est transformé petit à petit. Il est encore en train de se perfectionner. Le Moi l’imprègne de plus en plus. Il faut le temps et les expériences. Rien ne se fait contre le temps. Les époques dramatiques sont des époques très importantes pour la formation. De toute façon notre vie est une perpétuelle création et destruction. Pour vivre nous sommes obligés d’absorber des énergies, de prendre des aliments que nous empruntons à d’autres. Il y a encore bien du mal à éliminer, il y aura encore bien des luttes, jusqu’au jour où les gens emploierons la douceur. On arrivera à l’âge d’or. Mais pour le moment nous sommes en plein kaliyuga qui est une période de purification. Dans ce genre de choses le temps n’a pas d’importance, l’évolution étant plus ou moins tracée, tout en laissant une certaine liberté, une certaine initiative, mais dans certaines limites.

Une participante : Un de mes amis astrologue dit que notre libre arbitre consiste à accepter notre destin, de faire corps avec lui. A ce moment il est beaucoup moins pénible, sans cela on se révolte.

Dr Cousin : Revenons à Steiner :

5°. — Ce qui existe peut se comparer à la lumière physique. « C’est de la sagesse se manifestant dans sa forme originelle. Les êtres qui répandent leur sagesse autour d’eux comme le soleil sa lumière dans le monde physique, appartiennent à cette région. »

« Il y a encore des régions plus élevées dans le monde des Esprits. Leur description figurera dans la suite de cet ouvrage. »

« C’est dans cet univers que le Moi est plongé après la mort avec tout ce qu’il apporte de son existence terrestre. … Le Moi peut alors croître et s’épanouir ». Et Steiner continue à expliquer que dans ce que perçoit un organe il y a aussi la force qui le constitue, ainsi sans lumière il n’y aurait pas d’œil. De même le corps humain est édifié par des forces cachées dans ce que les organes perçoivent. « Le corps physique est constitué par des forces du monde physique, le corps éthérique par celles du monde de la vie, et le corps astral tire sa constitution du monde astral. C’est ainsi que le Moi dans le monde spirituel voit venir à lui des forces qui restent cachées à la perception physique, c’est-à-dire des entités spirituelles qui entourent toujours l’homme et qui ont contribué à former son corps physique. Dans la seconde région il vit parmi les forces qui ont formé son corps éthérique et dans la troisième il se trouve avec les puissances dont est issu son corps astral. Enfin des régions plus élevées du monde spirituel affluent vers lui ce qui le constitue pendant son existence entre la naissance et la mort. »

Dr Cousin : Beaucoup de personnes demandent quelle est la part d’hérédité. Ce que j’ai cru comprendre, c’est que lorsque le Moi reprend d’abord un corps nouveau astral, puis un nouveau corps éthérique et enfin un corps physique, l’hérédité physique ne touche que les trois premiers corps, tandis que le Moi est gros de ce qu’il a acquis dans les différents mondes.

On parle de jeunes enfants qui ont des réminiscences et qui voient certaines choses que les adultes ne perçoivent pas. Cela donne lieu de la part du Dr Cousin à un exposé sur le développement du fœtus jusqu’au bébé qui naît. Le Docteur pense que le Moi s’incarne progressivement et que vers l’âge de sept ans il est davantage sinon tout-à-fait incarné. La puberté aussi joue un rôle. La vie est une continuelle transmission.

Une participante : Comment peut-on expliquer la continuité lorsqu’il n’y a pas d’enfants ?

Dr Cousin : Si vous avez des enfants vous n’avez transmis que le corps physique et la possibilité du développement d’un être. C’est comme l’oiseau qui construit son nid pour le petit être à naître. Vous l’avez nourri, entretenu. Sous cette forme là nous transmettons une partie de ce que nous avons reçu. L’être nouveau va capter certaines choses, en rejeter d’autres, il a son métabolisme. Le sang de la mère ne pénètre pas en lui et si le sang est vraiment le support du Moi, de la personnalité, cet être apporte son propre développement.

Puis on parle de jumeaux vrais ou faux. On fait beaucoup de recherches à ce sujet actuellement. Il est aussi question de végétarisme.

Le Docteur le préconise : Tout cela dépend de la hiérarchie des valeurs que nous attribuons aux choses. Je pense aussi que tout ce qui peut améliorer l’élément physique est à considérer. Au sujet des œufs : Quand vous mangez un œuf qui n’est pas fécondé et qui donc n’est pas viable, vous n’êtes pas en train de supprimer un poussin de l’existence et vous ne tuez pas non plus la poule. Même en étant d’origine animale, le fait de manger du lait, des œufs, du miel, se justifie. Tandis que la chair des animaux, cela se discute, même s’ils sont morts de leur belle mort. Car de quoi sont-ils morts ? Lorsque vous voulez développer en vous la partie spirituelle, il faut absorber des choses moins lourdes et moins chargées d’énergies violentes. A ce point de vue la nourriture végétale est bien supérieure.

Nous revenons à Steiner qui nous dit que si, pendant le sommeil on ne fait que réparer les usures de la journées, après la mort lorsque le corps éthérique et le corps astral ont disparu, tout ce qui vient vers le Moi ne le répare pas seulement, mais le reconstitue. « Et après un certain temps un nouveau corps astral, capable d’habiter un corps éthérique se forme autour du Moi, ainsi qu’un corps physique. » L’être ainsi formé « peut alors passer de nouveau par une naissance et entrer dans une existence terrestre à laquelle s’est intégré le fruit de sa vie précédente. Jusqu’à l’avènement de ce nouveau corps astral, l’être est conscient de sa reconstitution, tant que son esprit n’est pas orienté vers la perception d’un monde extérieur. Mais dès que le corps astral est formé, l’être se tourne vers le dehors et se détourne aussi de toute révélation intérieure. C’est pourquoi intervient un stade intermédiaire au cours duquel il tombe dans l’inconscient et il ne pourra renaître dans le monde physique que lorsque seront formés les organes nécessaires à la perception sensorielle. Seul un Moi qui aurait tiré de lui-même les forces créatrices cachées dans les corps physique et éthérique : L’Esprit de vie et l’Homme-Esprit, pourrait consciemment participer à cette double incorporation. Il a donc besoin d’entités plus avancées que lui pour y présider. Ce sont ces entités qui orientent donc le corps astral vers un nouveau couple de parents, afin qu’il soit pourvu d’un corps éthérique et d’un corps physique lui convenant. »

Selon les expériences que l’être aura à faire dans sa nouvelle incarnation il naîtra dans un milieu avec lequel il sera en harmonie ou, au contraire dans une famille dans laquelle il aura à lutter pour son propre accomplissement. Lors de son retour à la vie physique, il voit à nouveau, comme au moment de sa mort, se dresser devant lui une sorte de tableau rétrospectif de ses erreurs passées qu’il aura à affronter pour pouvoir poursuivre son développement et qui vont l’inciter à les réparer. Ainsi sa vie précédente agit sur la suivante en la déterminant. C’est la loi du destin, du karma.

Tandis que l’homme édifie son nouvel ensemble corporel entre sa mort et sa naissance, le monde physique évolue de son côté et quand l’homme revient à une nouvelle existence sur la terre, celle-ci est toute différente de ce qu’elle était lors de son passage précédent.

« Cette transformation est l’œuvre de forces cachées, agissant à partir du monde où se trouvait l’homme après sa mort et lui-même a pour tâche de collaborer à ce changement, aidé par des entités supérieures tant qu’il « n’aura pas fait naître en lui l’Esprit de Vie et l’Homme-Esprit, c’est-à-dire tant qu’il n’aura pas clairement conscience du rapport qui unit l’esprit à sa manifestation physique. Les défunts restent ainsi en contact avec la terre, même entre leur mort et leur nouvelle naissance. » « De même que la vie de l’être humain dans le monde spirituel agit sur les conditions du monde physique, son activité dans le monde physique a des répercussions dans le monde spirituel. Ce qui a été tissé dans le monde physique par des êtres spirituels, subsiste dans le monde des Esprits. Là se retrouvent des amis qui se sont étroitement liés dans la vie. Ils sont même beaucoup plus liés que durant leur vie terrestre. Ils communiquent dans une même vie intérieure. »

« L’homme revient sans cesse sur terre lorsque le fruit qu’il a récolté d’une existence terrestre est arrivé à maturité dans le monde des Esprits. Mais cette répétition n’est pas sans commencement, ni fin. Car à un moment donné l’homme a passé par des formes d’existence toutes différentes que celles qu’il vit actuellement, et dans l’avenir il en connaîtra d’autres. »

(Revue Panharmonie. No 182. Mai 1980)

Compte rendu de la rencontre du 17.1.1980

Le Moi, dit le Docteur Cousin, est le siège de la personnalité qui doit développer la partie supérieure de l’organisme, constituée par l’âme et l’esprit, c’est-à-dire d’une âme de sensibilité en rapport avec le corps astral qu’on appelle aussi corps psychique, d’une âme d’entendement ou âme de raison qui va s’unir au Moi et de l’âme de conscience tournée vers l’intérieur et reliée à l’Esprit, Réalité cachée de toute manifestation.

Le Moi spirituel ou Manas est le premier des corps spirituels. Il représente en quelque sorte, le corps astral conquis par le Moi. Le deuxième corps spirituel est l’Esprit de Vie ou Buddhi, c’est-à-dire la pénétration du Moi dans le corps éthérique et le troisième corps spirituel est l’Homme-Esprit ou Atman. Il représente l’union du Moi au substratum spirituel de la substance physique, c’est-à-dire aux forces invisibles qui président à la croissance et à la mort du corps.

C’est donc cet Esprit, le plus élevé, qui agit sur le corps physique. L’Esprit de Vie agit sur le corps éthérique, tandis que le Moi spirituel agit sur le corps astral. En conséquence, le minéral que nous pourrions considérer comme la partie la moins spirituelle de l’être, la plus matérielle, est commandé par la partie la plus évoluée. Il faut une énergie particulièrement élevée pour pouvoir commander au matériel.

Le corps physique, le premier à se former est aussi le plus développé. Le corps éthérique l’est un peu moins, l’astral n’est pas encore à un niveau élevé et le Moi, l’entité personnelle qui doit développer les âmes sa sensibilité, d’entendement et de conscience, n’en est qu’à son premier stade, actuellement. Il devra finalement imprégner tous les autres corps. Il est la partie la moins matérielle de l’homme, puisque son substratum c’est la chaleur et le sang. C’est le Moi qui donne de la fièvre et lorsque les êtres n’en ont pas, ils ne réagissent pas suffisamment à la maladie et cela peut donner des cancers.

Nous avons vu que dans le sommeil le corps astral et le Moi se détachent des corps physique et éthérique et puisent des forces nouvelles dans le plan dans lequel ils se trouvent. Lorsque l’astral est encore un peu en rapport avec les autres corps, le rêve se produit. Il est un état intermédiaire avec encore des sensations. Il élabore pendant le rêve des images symboliques. Puis,  dans la mort, le corps physique est abandonné par le corps éthérique et n’est plus qu’un cadavre. Le corps éthérique se sépare aussi du corps astral et du Moi, mais quitte celui-ci après être passé par différents niveaux de purification. Après cela le Moi poursuit son évolution dans l’autre monde jusqu’à ce qu’il soit en mesure de reformer un corps astral qui se réincarnera dans un nouveau corps éthérique et dans un corps physique.

Mme Freudenberg : Comment peut-on affirmer tout cela ?

Le Docteur pense que nous sommes passés par toutes ces expériences dont nous ne nous souvenons plus. N’avez-vous pas eu l’impression, dit-elle, d’apprendre facilement certaines choses qui vous semblent évidentes ?

Mme Langevin : Swami Hridaynanda dit se souvenir de certains incidents de vies antérieures qu’elle a pu vérifier, qui se sont avérées exactes. En Inde ce sont là des choses fréquentes.

Le Dr Cousin : Steiner dit qu’on peut développer les facultés de perception. Il prétend avoir « vu » tout cela: A moi, cela semble logique. Je comprends néanmoins que certaines personnes n’y croient pas. D’autres au contraire prétendent avoir des réminiscences très précises. Il semblerait que, lorsque les différents corps se détachent, il reste un germe qui contient tout ce qu’on a acquis dans des vies antérieures, que l’on développe dans le monde d’après la mort et que l’on met en pratique dans les incarnations suivantes.

Nous allons voir que cette évolution ne se fait pas seulement pendant un certain nombre de vies, mais que l’on passe par des cycles et des mondes différents. Saturne était un monde de chaleur dans laquelle se sont opérées des distinctions qui donnèrent lieu à la première formation du corps physique. Cette chaleur n’avait rien de matériel. C’est difficile à comprendre.

Question : Pour quelle raison parle-t-on de Saturne. Cela a-t-il quelque chose à voir avec notre conception actuelle de la planète ?

Dr Cousin : Les planètes sont des énergies dans lesquelles il y a des forces qui se développent en fonction de leur niveau d’évolution. Des êtres, ayant d’autres caractéristiques que nous, se forment également sur ces planètes, car dans toute cette mutation il y a des entités plus avancées que d’autres. Celles qui restent en retard se développent finalement sur d’autres éléments. Mais reprenons notre lecture à partir de l’évolution cosmique de l’être humain :

« Si l’on veut suivre à rebours l’évolution terrestre on arrive à un état purement spirituel de la planète et si l’on remonte encore plus loin dans le passé, on découvre, que cet état lui-même a été précédé par une sorte d’incarnation physique. De condensations en condensations s’est formée la Terre qui est déjà passée par trois phases planétaires, séparées par des états intermédiaires de spiritualisation ».

Dr Cousin : C’est-à-dire qu’à une phase de matérialisation succède une phase de spiritualisation comparable sur le plan humain au jour et à la nuit, à la vie et à la mort. Steiner dit que « pour qui reconnaît ces existences d’états cosmiques, il est évident que la Terre contient toutes les évolutions du passé qui persistent en elle, de même qu’un homme de cinquante ans révèle l’existence de l’enfant qu’il était. Ce n’est que sur la Terre qu’apparaît l’homme à son stade actuel. Toute une préparation y a présidé… Sur l’incarnation qui a précédé notre Terre, l’homme possédait un corps physique, un corps astral et un corps éthérique. Lorsque ceux-ci sont arrivés à une certaine maturité, est apparue une nouvelle phase spirituelle dont la condensation a donné naissance à la Terre sur laquelle l’être humain peut enfin accueillir un Moi. »

Donc d’une incarnation à l’autre on repart dans l’existence suivante avec un acquis de plus et il en est de même pour les différents mondes planétaires sur lesquels l’être humain s’élève à chaque fois d’un degré.

Cette première incarnation planétaire a le nom de Saturne, la seconde celui de Soleil, la troisième celui de Lune et la quatrième, la nôtre, c’est la Terre. De même que dans toutes les traditions, Steiner parle de hiérarchies célestes agissant sur l’évolution de l’homme. Il est difficile de décrire exactement ce qui s’est passé sur les mondes planétaires, car les condensations étaient tout à fait différentes de celles d’aujourd’hui. La notion de chaleur sur Saturne n’est pas celle que nous en avons actuellement. Le corps physique était déjà présent sur Saturne sous forme d’un corps de chaleur qui est son premier stade de développement. Ni le corps éthérique, ni le corps astral, ni le Moi ne s’y intégraient. Le but de son évolution sur Saturne était d’arriver à une maturité lui permettant d’acquérir un corps éthérique dans sa prochaine incarnation sur le Soleil. De même dans la phase planétaire suivante, celle de la Lune, l’homme s’élevant à un nouveau degré de perfectionnement, sera doté d’un corps astral. Enfin sur la Terre un Moi s’intégrera à sa nature humaine. Ce Moi n’est actuellement qu’à son premier stade d’évolution.

Si le corps astral est de nos jours à un niveau d’évolution plus élevé que le corps physique et que, dans l’avenir il aura beaucoup plus d’importance que celui-ci, le corps physique, dans son genre, est parvenu à un niveau très supérieur. Il suffit de se rendre compte de la perfection de son fonctionnement ; tandis que le corps astral se trouve encore en but à des désirs insensés, à des passions incompatibles avec le bût supérieur de l’homme. On pourrait alléguer que le corps physique est sujet à des maladies, mais celles-ci proviennent en grande partie, des aberrations du corps astral qui contaminent le corps éthérique et, par ce détour, détruisent la parfaite harmonie du corps physique. Steiner affirme que les préjudices causés par le corps astral au corps physique ne se manifestent que dans les vies suivantes. C’est pourquoi les lois dont il s’agit ici, n’ont de sens que si l’on admet que les existences humaines se répètent.

Sur Saturne rien n’existait de ce qui constitue les règnes minéral, végétal et animal. Seul existait l’être humain sous forme physique calorique. Cependant outre les minéraux, les végétaux, les animaux et les êtres humains, d’autres êtres font partie actuellement de notre Terre, bien qu’ils ne se manifestent pas dans un corps physique. Des entités de ce genre étaient également présentes sur Saturne. Ce sont leurs activités qui aident à l’évolution de l’homme. La chaleur dont nous ne pourrions avoir qu’une impression sensible, n’apparut qu’au milieu de l’évolution saturnienne. Cette chaleur ne nous semblerait pas uniforme. Des  régions chaudes alternaient avec des régions froides, rayonnant selon certaines lignes pas toujours droites. Il est difficile pour nous d’imaginer une chaleur sans support solide, gazeux ou liquide. Sa perception est psychique. L’état de chaleur des corps solides, liquides ou gazeux, n’est que la forme ou l’aspect de la chaleur et non sa nature intime. Les corps n’étaient alors que des enveloppes physiques composées de vibrations caloriques. Ils constituaient les premiers rudiments des corps physiques-minéraux actuels.

Parmi les autres êtres qui, sur Saturne, se révèlent à la conscience supra-sensorielle, certains n’avaient comme organisme le plus bas, non un corps physique; mais un corps vital ou éthérique Cependant ils possédaient un véhicule de plus que l’être humain encore plus haut que l’Homme-Esprit ou Atman, lequel, pour nous, est la plus haute expression de l’homme. Entre eux et l’Homme-Esprit s’étageaient tous les organismes décrits déjà, corps astral Moi, Moi spirituel, Esprit de Vie.

Le Docteur Cousin et François Catala pensent qu’il s’agit de la matière primordiale au-dessus de laquelle il y a déjà toute une organisation plus subtile encore que la chaleur et qui sont les forces qui président à la formation de l’être.

Dr Cousin : Nous sommes dans un monde où il y a des solides et nous devons arriver à dominer la matière. C’est ce qu’on fait actuellement en la décomposant. L’être doit aussi arriver à dominer son corps et celui du monde, c’est-à-dire la Terre, sur laquelle il y a les conditions permettant à l’homme d’évoluer. Parmi les tas de possibilités que nous avons maintenant, nous devons choisir celles qui sont les plus bénéfiques pour l’humanité. Déjà on agit sur les plantes, ce sont des efforts pour arriver à modifier l’être humain par la génétique. C’est d’ailleurs très dangereux. Il faut beaucoup de temps pour évoluer. Une vie ne suffit pas. Steiner dit aussi que lorsqu’on est dans le monde spirituel on agit sur le monde matériel pour en changer les conditions et pour que, lorsqu’on se réincarne après avoir évolué dans le monde spirituel, la Terre ait atteint le même niveau.

On parle de réincarnation, faut-il, dans la nouvelle existence, refaire bien ce que l’on a mal fait dans la précédente ? Et s’il l’on n’a pas fait beaucoup de mal y a-t-il tout de même réincarnation ?

Dr Cousin : Je pense qu’on passe alors à un stade supérieur. Il y a d’autres mondes avec d’autres possibilités. On entre dans la hiérarchie et je pense qu’on arrivera à devenir créateur. D’après Steiner, toutes ces hiérarchies aident les hommes à évoluer et à prendre conscience des qualités qui nous permettront à notre tour d’aider les autres.

Nous commençons le chapitre : La Vie du Ciel se mire dans Saturne :

L’atmosphère qui entourait Saturne était d’essence spirituelle. Elle était l’émanation de ces êtres supérieurs qui imprégnaient de leur essence les « corps de chaleur » qui ne possédaient pas de vie propre, mais qui étaient comme des miroirs reflétant la vie céleste. Et même si sur Saturne on ne pouvait trouver rien de vivant, l’astre vivifiait l’espace céleste environnant en lui renvoyant comme un écho le rayonnement de vie qu’il recevait.

L’intervention des Esprits rendaient les formes humaines plus consistantes et plus durables. Elles leurs donnaient la conscience la plus rudimentaire, celle des minéraux actuellement. Ils harmonisaient l’essence interne avec l’ambiance physique; Ces hautes entités étaient :

Les Esprits de la Sagesse (les Principautés) dont l’activité se termine vers le milieu de l’évolution saturnienne. Au début de l’ère saturnienne il y avait une substantialité d’ordre inférieure, incapable de ne rien refléter et n’ayant pas encore de propriétés caloriques. On peut la qualifier par la qualité humaine de « volonté », c’est-à-dire d’un état purement psychique.

Mme Langevin : Dans l’Hindouisme vous avez trois phases : la première est celle du Dieu sans attribut. Puis il y a le Dieu qui veut créer, donc le vouloir. Et, troisième stade, le Dieu qui crée, Ishvara. Ce qui est important c’est que Ishvara ne crée pas directement l’univers, mais il agit sur la Matière Primordiale qui va engendrer les trois Gunas, correspondent aux trois énergies primordiales : Tamas, Rajas, Sattva, l’inertie, le mouvement et l’harmonie. Steiner parle plus loin des Esprits de la Sagesse qui n’ont pas d’attributs !

Ce vouloir humain, dit Steiner, est un état purement spirituel jailli d’êtres sublimes de hauteur à peine concevable et qui dès l’aube des âges saturniens étaient capables d’extraire « le vouloir » de leur essence propre pour féconder l’univers.

Les Esprits de la Sagesse élaborent le « vouloir » ainsi émané et le rendent capable de refléter la vie céleste. Les Esprits de Vouloir (Trônes) émanent ce vouloir dans l’univers naissant de Saturne.

Puis, sous l’action de la volonté et de la vie, les Esprits du Mouvement (Dominations) entrent en activité. Leur aspect le plus bas est le corps astral. Ils imprègnent la vie reflétée des forces qui ont leur siège dans le corps astral. Saturne est alors comme un corps bouillonnant de sentiments et de sensations. Il est comme une âme qui manifesterait des sympathies et des antipathies. Ces manifestations ne lui sont pas propres, ce sont les reflets des forces psychiques communiquées aux formes par les Esprits du Mouvement.

Après un certain temps entrent en action les Esprits de la Forme (Vertus). Leur véhicule le plus bas est également le corps astral. Ils rendent individuelle la sensibilité rayonnante, jusqu’alors diffuse. Le globe apparaît maintenant comme un assemblage d’êtres doués de propriétés psychiques. Steiner le compare à une mûre faite d’un assemblage de petits grains. Ces êtres séparés ne possèdent en propre ni âme, ni la vie, mais chacun reflète la vie et l’âme des entités célestes.

Après les Esprits de la Forme apparaissent les Esprits de la Personnalité (Archées) et avec eux, apparaît la chaleur. L’astral a atteint un niveau tel, qu’il possède les mêmes attributs que le « Moi » de l’homme présent. Le « Moi » abaisse son regard sur Saturne et communique sa nature aux êtres vivants qui s’y trouvent. Saturne rayonne alors des effluves nouvelles, semblables aux effets actuels de la personnalité humaine, mais cette personnalité n’est que de façade, elle n’est que son écorce extérieure. Il n’y a pas de vie intérieure sur Saturne qui s’est élevé à l’état subtil de chaleur. Mais dans les vibrations caloriques de l’astre, les Esprits de la Personnalité retrouvent leur propre vie intérieure. Ils sont les « hommes » dans l’âge saturnien, dont le plus bas véhicule est l’astral imprégné par le « Moi ». Ils sont hommes, mais dans des conditions tout autres que les conditions terrestres.

Saturne, dit le Dr Cousin, n’est qu’énergie, dont la chaleur est la partie la moins subtile. Le « Moi » donne aux Esprits la possibilité de sentir et la conscience de savoir qu’ils sont quelqu’un.

Si jusqu’à présent, dit encore Steiner, tout n’était sur Saturne que reflet de vie extérieure et de sensibilité, une sorte de vie intérieure commence à poindre. Les « corps de chaleur » se mettent à briller, à rayonner. De nouvelles entités peuvent alors exercer leurs activités. Ce sont les Esprits du Feu (Archanges). Ceux-ci ne pourraient transmettre à leur corps astral aucune impulsion, ni éveiller en lui ni sensations, ni sentiments, s’ils ne se servaient des « corps de chaleur » évolués sur Saturne. Ils ne peuvent dire : « J’existe », mais « mon ambiance me confère l’existence ». Leurs perceptions consistent dans les phénomènes lumineux qui leur donnent un mode de conscience particulier, la conscience imaginative, analogue à la conscience de l’homme dans le rêve. Mais on constate un lien réel entre les images perçues dans la conscience des Archanges et les phénomènes lumineux visibles sur le globe saturnien. De cet échange, naissent les premiers germes des organes humains des sens, sous la forme de rudiments éthériques vaguement lumineux, genre de fantômes d’hommes chez lesquels on verrait les archétypes lumineux de leurs organes sensoriels.

En même temps que les Esprits du Feu, les Esprits de l’Amour (Séraphins) pénètrent dans l’Univers. Ils sont si avancés dans leur évolution qu’ils peuvent se servir de ces rudiments d’organes sensoriels pour contempler les manifestations de la vie saturnienne. Mais ils renoncent à tous les avantages, à toutes les satisfactions qu’ils pourraient tirer de la perception des êtres saturniens et transfèrent leurs images dans la conscience des Esprits du Feu, afin que ceux-ci puissent en profiter.

Saturne commence à réagir. Une ère nouvelle s’ouvre dans son existence. Dans la masse saturnienne on perçoit comme des remous, des courants faits de sensations de goût, saveurs fortes amères ou douces qui, dans l’espace cosmique environnant, se répandent comme des sonorités musicales.

Ces phénomènes, continue Steiner, permettent à une nouvelle hiérarchie d’entités d’entrer en jeu. Ce sont les Fils du demi-jour et du Crépuscule ou Fils de la Vie (Anges).

F. Catala : Fils du demi-jour, c’est la lumière blanche qui va donner naissance au prisme de couleurs, d’où la musique et le goût.

D’après Steiner, leur corps éthérique s’adonne à un échange de substance entre eux et les vagues de saveur. Ils déversent la vie dans le corps de Saturne, produisant un processus de nutrition et de sécrétion. Ils ne sont pas directement la cause de ce processus, mais ce qu’ils font entraîne indirectement son apparition.

Cette vie interne donne alors à d’autres êtres la possibilité d’intervenir. Ce sont les Esprits des Harmonies (Chérubins) qui communiquent aux Fils de la Vie une sorte de conscience obscure, du même genre que celle de l’homme qui dort sans rêve, c’est-à-dire qu’elle est si faible, qu’ils n’en ont pas conscience. Elle existe pourtant, elle est celle des végétaux actuellement et, par l’intermédiaire des Esprits, des Harmonies, elle règle les processus vitaux et les harmonies.

Toute cette vie réagit sur les « fantômes d’hommes », mais leur vie n’est qu’apparente. C’est en réalité celle des Fils de la Vie qui en quelque sorte se servent d’eux pour manifester leur propre existence.

Ces fantômes d’hommes, doués de vie apparente, changent continuellement de forme pendant la période saturnienne. Puis ces formes se fixent et deviennent momentanément durables. Ceci est dû à l’intervention des Esprits de la Volonté (Trônes). A la suite de quoi le fantôme humain se présente dans un état de conscience le plus élémentaire qui est celui des minéraux actuellement. S’harmonise la nature intérieure avec le monde extérieur. C’est le travail des Esprits des Harmonies.

L’homme est alors comme une image de la masse saturnienne elle-même, ce que Saturne est en grand, l’homme l’est en petit. Et c’est ainsi qu’il crée le premier germe de ce qui, aujourd’hui encore, est l’état de germe de l’homme actuel, c’est-à-dire l’Homme-Esprit ou Atma. Il semblerait que les Esprits du Vouloir agissent à travers toutes ces phases. A partir du milieu de l’âge saturnien, les stades d’évolution ont des effets comparables aux diverses sensations de nos organes des sens actuels, chaleur, lumière, saveur, sonorités, sensations olfactives.

L’état qui a précédé la phase calorique de Saturne ne peut être connu de l’homme actuel que dans sa vie intérieure. Aucun sens physique ne peut la percevoir. Néanmoins on peut indiquer trois manifestations :

— la chaleur purement psychique, imperceptible extérieurement,

— la lumière purement spirituelle qui est obscurité en dehors,

— une essence spirituelle absolument, parfaite qui n’a besoin d’aucune existence extérieure pour prendre conscience d’elle-même.

Une chaleur purement intérieure accompagne l’apparition des Esprits du Mouvement. La lumière purement spirituelle va de pair avec l’apparition des Esprits de la Sagesse. Une pure spiritualité est liée à la première émanation des Esprits de la Volonté. Avec l’apparition de chaleur nôtre évolution quitte le domaine de la vie intérieure, de la pure spiritualité, pour passer à une existence qui se  manifeste extérieurement.

F. Catala : La forme et la substance commencent à s’organiser autour de l’essence.

Les trois premières phases de Saturne sont permanentes et simultanées, elles dérivent l’une de l’autre.

Période Saturnienne : L’homme a atteint un certain niveau de conscience semi-obscure, inférieure. L’évolution commence sous l’effet des Esprits du Vouloir et s’intensifie dans les derniers stades.

Tous les Esprits sont simultanément actifs, mais avec, pour chacun, des périodes de plus grande intensité.

Les divers Esprits élaborent les forces émanées par les Esprits du Vouloir. C’est en somme une mise en marche. Ces Esprits progressent eux-mêmes en récupérant leurs propres effluves renvoyées par le miroir saturnien.

La période ascendante dure jusqu’à la période calorique. Puis commence la période décroissante, pendant laquelle petit à petit, les Esprits quittent Saturne qui alors dépérit. Ensuite intervient un repos cosmique. Les rudiments d’hommes se désorganisent et retournent à un état comparable à une graine végétale dormant dans la terre en attendant le temps de germer. Lorsque ce temps est arrivé, il coïncide avec le moment où les Esprits spirituels, dans une autre existence pendant laquelle ils ont séjourné dans d’autres mondes, ont assimilé les facultés par lesquelles ils assurent le progrès du genre humain.

Les Esprits de la Sagesse ont développé leur corps éthérique ce qui leur permet de déverser cette vie pour enrichir d’autres êtres au lieu de jouir du reflet de leur vie.

Les Esprits du Mouvement ont atteint l’état antérieur des Esprits de la Sagesse. Ils possèdent en propre un corps vital.

De même les autres hiérarchies ont avancé dans leur évolution et peuvent exercer sur l’homme une nouvelle activité.

Mais pour cela il faut d’abord que l’embryon d’homme qui s’était dissocié à la fin de la période saturnienne, repasse, en les abrégeant, les diverses phases de son évolution saturnienne en utilisant les forces assimilées sur Saturne, jusqu’à ce qu’ils aient à nouveau atteint cette personnalité automatiquement réglée qui marquait l’aboutissement de son évolution saturnienne.

Compte rendu de la rencontre du 6.3.1980

Chaque phase planétaire, saturnienne, solaire, lunaire, terrestre est composée de sept cycles, trois ascendants trois, pendant lesquels l’évolution est à son maximum et trois descendants. Ce sont les différents Esprits de la Sagesse, du Mouvement, de la Forme, etc., qui élaborent durant la période saturnienne ce qui a été émané par les Esprits de la Volonté. Ces Esprits eux-mêmes bénéficient de cette activité dans leur propre évolution. Nous allons maintenant aborder la phase solaire, la seconde des grandes périodes de l’évolution, au cours de laquelle l’être humain s’élève à un état de conscience supérieur que celui qu’il avait acquis sur Saturne. Mais ce nouvel état de conscience est encore très proche de celui de l’homme actuel lorsqu’il dort sans rêves. Du point de vue supra-sensoriel il n’y a jamais de véritable inconscience ; mais seulement différents degrés de conscience.

F. Catala : Notre soleil actuel n’est-il pas le résultat du système solaire de l’époque ?

Dr Cousin : Il est peut-être en effet le résultat de son évolution. Tout se modifie, tout évolue, avec des périodes de repos et de retour. Il y a probablement un certain symbolisme qui joue en cela.

D’après Steiner : Après qu’il y ait eu sur le Soleil une certaine répétition des phases vécues par l’être humain sur Saturne, celui-ci pourra incorporer un corps éthérique, car ce qui a été Saturne sort d’un sommeil cosmique sous la forme d’un nouveau Cosmos sur lequel sont modifiées les conditions de l’évolution. Les Êtres spirituels ont avancé vers d’autres états et le germe humain va transformer ses diverses acquisitions saturniennes en les adaptant aux conditions régnant sur le Soleil.

Ce sont les Esprits de la Sagesse qui commencent à faire pénétrer un corps éthérique dans le corps physique. Ce corps éthérique de l’être humain n’en est alors qu’à sa première étape et nécessite, pour se développer, l’intervention d’autres Esprits.

Lorsque commence l’infiltration du corps éthérique, la masse solaire, jusqu’alors obscure, se met à luire (C’est sans doute pour cela que Steiner parle de Soleil, dit le Dr Cousin) et, dans le germe humain paraissent les premiers signes d’une activité intérieure : c’est l’aube de la vie. Ce qui n’était qu’apparence devient vie véritable.

L’infiltration du corps éthérique dure un certain temps, suivi d’une  nuit cosmique au cours de laquelle s’éteint la lumière acquise. Puis le corps humain, dans lequel le corps physique et le corps éthérique formaient un tout, se divise en deux. On a donc affaire à un être double un corps physique travaillé par un corps éthérique et un corps purement éthérique sur lequel les Esprits de la Sagesse poursuivent leur action pendant un certain temps. Ce sont alors les Esprits du Mouvement qui imprègnent de leur astralité le corps éthérique humain qui devient ainsi capable de provoquer certains mouvements dans le corps physique humain, mouvements comparables à la circulation de la sève dans la plante actuelle. C’est donc un corps astral extérieur qui agit sur le germe humain.

A ce stade, l’être humain physique est en quelque sorte enfermé dans une coque de chaleur dans laquelle s’infiltrent des formations gazeuses, dotées par les forces du corps éthérique de mouvements réguliers. Ces formations sont visibles à la conscience supra-sensorielle par la lumière qui en émane, ce sont aussi en quelque sorte des formations lumineuses.

Une nouvelle phase se produit au bout d’un certain temps, après laquelle les Esprits de la Forme se joignent aux Esprits du Mouvement, conférant aux formations gazeuses qui jusqu’à présent se modifiaient sans cesse, des formes durables, qu’ils font entrer et sortir alternativement du corps éthérique.

Après une nouvelle pause, les Esprits de la Forme reprennent leurs activités, mais dans de nouvelles conditions. Le Soleil est à ce moment au milieu de son évolution, et les Esprits de la Personnalité s’élèvent à un degré supérieur à celui « d’humanité » qu’ils avaient atteint sur Saturne. Ils acquièrent une conscience que l’homme actuel ne possède pas encore et qu’il ne possédera que lorsque la Terre aura atteint son but et que l’ère planétaire suivante sera à ses débuts. L’homme pourra alors percevoir sous formes d’images, les états d’âmes, la vie intérieure des êtres qui l’entourent. Il sera doué d’une conscience imaginative, tout en restant pleinement conscient de lui-même. Cette vision n’aura rien de vague mais sera l’expression d’une réalité comme le sont les couleurs et les sonorités sur le plan physique. Grâce à cette connaissance, les Esprits de la Personnalité sont capables d’agir sur le nouveau corps éthérique humain, comme ils le faisaient sur le corps physique pendant la période saturnienne. Les formations gazeuses reflètent dans la lumière les images de leur conscience clairvoyante et dans ces images semblent se manifester la force que les hommes appellent « amour ». Car à la lumière rayonnante du Soleil s’est mêlée l’activité des Esprits sublimes, les Esprits de l’Amour ou Séraphins, en collaboration avec les Esprits de la Personnalité. C’est ainsi que le corps éthérique avance d’un degré sur la voie de son développement et acquiert la faculté d’élaborer les formations gazeuses de telle façon, qu’elles manifestent les premiers rudiments d’une reproduction de l’être humain. Des sécrétions sont expulsées par les formations gazeuses qui prennent des formes semblables à celles qui les ont engendrées.

C’est la première ébauche de la reproduction.

Il est important de savoir qu’au cours d’une même époque les êtres n’atteignent pas tous le même développement. C’est ainsi que sur Saturne, certains Esprits de la Personnalité ne se sont pas élevés jusqu’au degré « d’humanité », de même les corps physiques ne sont pas tous arrivés à la même maturité, et ne sont pas capables de recevoir sur le Soleil un corps éthérique autonome. Il leur faut, pendant l’évolution solaire, regagner le temps perdu sur Saturne. Lorsque les Esprits de la Personnalité infusent à l’être physique un corps vital, des remous et des troubles se produisent dans la masse solaire, dus à des corps de chaleur appartenant encore à Saturne et incapables de se condenser jusqu’à l’état gazeux. Ce sont des hommes restés en arrière. Ils ne peuvent recevoir un corps vital normalement constitué. Ces restes de substance calorique se scindent en deux groupes. Les uns sont immédiatement absorbés par le corps humain dans lequel ils forment une sorte de nature inférieure, qui va permettre aux Esprits du Feu ou Archanges, par l’influx et le reflux de leurs forces dans la partie saturnienne de l’homme, de s’élever jusqu’au degré « d’humanité ».

Une participante s’étonne que la même évolution ne se produise pas pour tous.

Mme Langevin : Comme le disait Jacques de Marquette, sur un même chêne il y a des glands qui mûrissent et d’autres qui n’arrivent pas à maturité. Peut-être aussi est-ce dû à des évolutions pré-saturniennes qu’on ne connaît pas.

Dr Cousin : Déjà les germes humains avec les spermatozoïdes et les ovules dont les origines sont les mêmes, gardent une partie des uns et une partie des autres qui varient pour chaque être en formation. Sur le Soleil se produit une sorte de reproduction, une scissiparité comme pour les amibes. Certains sont capables de se prendre en charge, d’autres pas.

Mme Freudenberg : Est-ce que cela a à voir quelque chose avec la prochaine incarnation ?

Dr Cousin : Je pense que oui. Les corps de chaleur s’individualisent et se concentrent petit à petit en gaz qui les pénètre. Le germe ensuite se met au repos pour réévoluer au stade ultérieur. Je pense que nous allons de plus en plus vers la maîtrise, il y a une continuité. Les Esprits de la Volonté, les Esprits de la Sagesse, agissaient d’abord par l’extérieur sur les germes humains avant de pouvoir leur intégrer leurs forces. Maintenant nous sommes entrain d’acquérir un « Moi » et nous commençons à avoir la responsabilité de nous-mêmes. C’est ce qu’on appelle « l’état d’humanité ». Il y avait probablement des germes plus réceptifs que d’autres à l’influence des Esprits.

Le second groupe des déchets saturniens se constitue en règne spécial et poursuit une existence indépendante à côté des êtres humains normaux du monde solaire. Ce règne humain inférieur ne peut faire autre chose sur le Soleil que de « façonner » avec son corps de chaleur un corps physique parfaitement indépendant. Aucun corps éthérique autonome ne se trouve sur ce règne, que pourraient utilement façonner les Esprits de la Personnalité normalement évolués.

Entre ces Esprits de la Personnalité demeurés en arrière sur Saturne et le règne humain retardataire, s’établit une attraction. Les Esprits de la Personnalité auront pour tâche sur le Soleil d’élaborer ces déchets, de même que sur Saturne les Esprits normaux ont élaboré les humains normaux. Mais comme les conditions solaires ne permettent pas aux Archées d’y accomplir leur œuvre, ils vont dissocier de la masse solaire des éléments dont ils forment un astre séparé qui se détache du Soleil. Et c’est de cet astre qu’ils poursuivront leur action en faveur du deuxième règne solaire.

On voit désormais graviter autour du Soleil un deuxième astre, un nouveau Saturne qui est comme une réincarnation du premier. Ce second règne solaire est composé d’êtres qui n’ont aucune personnalité par eux-mêmes, mais qui réfléchissent la personnalité des Esprits de la Personnalité qui évoluent sur ce nouveau Saturne.

Quant à l’entité humaine normale divisée en deux parties, en un corps physique et un corps éthérique, les Esprits de la Personnalité en collaboration avec les Esprits de l’amour y déploieront leur activité.

Ce qui reste de nature saturnienne dans le corps physique sera le champ d’action des Esprits du Feu qui y font surgir les premiers rudiments de nos organes des sens et du système lymphatique. Sur Saturne ces Esprits élaboraient déjà les germes de ces organes. De même les Esprit de la Personnalité émigrés sur le second Saturne s’appliquent à créer une relation entre ce règne et les sens rudimentaires des hommes normalement évolués. Des courants d’essence calorique fusent par ce règne, pénétrant dans les organes humains et confèrent à l’entité humaine une sorte de perception du règne inférieur qui évolue à ses côtés. Cette perception encore confuse, consiste avant tout en impressions variées de chaleur.

Tous ces phénomènes qui marquent le milieu de l’évolution du Soleil, prennent un certain temps, auquel succède un intervalle de repos, après lequel les activités précédentes se poursuivent jusqu’au moment où les Fils de la Vie (les Anges) et les Esprits des Harmonies (Chérubins) peuvent de nouveau collaborer utilement à l’évolution. Le résultat consiste en des sensations ressemblant à celle du goût à l’intérieur de l’entité humaine qui s’expriment au-dehors par des vibrations sonores.

Ce sont ces activités que les Esprits exerçaient aussi sur Saturne, mais sur le Soleil elles sont causes d’une vie plus intérieure, plus personnelle. Les Fils de la Vie atteignent à l’état d’obscure conscience qui, sur Saturne, était celle des Esprits du Feu. Ils sont aidés en cela par les Esprits des Harmonies. Ce sont ces Esprits sublimes qui contemplent en esprit ce qui se passe dans l’évolution solaire. Mais ils renoncent au fruit de cette contemplation et à en jouir, afin de les verser dans la conscience de rêve des Fils de la Vie qui, à leur tour, élaborent ces visions dans le corps éthérique de l’Homme, afin que celui-ci s’élève à de nouvelles possibilités.

Un nouveau sommeil cosmique survient alors, après lequel l’être humain est assez avancé pour pouvoir faire usage de ses propres forces que les Trônes lui avaient infusés dans la dernière phase saturnienne. L’homme acquiert maintenant une vie intérieure qui, pour le clairvoyant, se manifeste par des vibrations, éveillant des sensations olfactives. A l’extérieur l’être humain se révèle comme une personnalité pas encore dirigée par un « Moi » intérieur, mais semblable à une plante qui agirait de façon personnelle. Et, de même qu’à la fin de la période saturnienne apparaît chez l’homme ce qui même à l’époque actuelle n’est encore qu’à l’état de germe, à savoir l’Homme-Esprit ou Atma, de même à la fin de la période solaire apparaît le premier germe de l’Esprit de Vie ou Boudhi.

Après une nouvelle pause, les Esprits de la Sagesse interviennent à nouveau et confèrent à l’homme la capacité d’éprouver ses premiers sentiments de sympathie et d’antipathie à l’égard de son entourage. Ces états de conscience ne sont encore que les précurseurs de la sensation. L’activité interne perçue sous forme d’odeurs s’exprime en dehors par une sorte de langage primitif sous forme de sons traduisant extérieurement la perception d’une odeur ou d’un goût. Ce son varie selon la qualité de l’état de conscience de l’être, sympathie ou antipathie. L’homme est alors arrivé au but de l’évolution solaire, il a acquis la conscience de l’homme endormi.

Le moment est venu où les Puissances spirituelles émigrent vers d’autres sphères pour y élaborer les fruits recueillis par leur travail sur l’être humain. Le monde entre dans une grande période de repos pendant laquelle tout ce qui a été élaboré sur le Soleil est plongé dans un état semblable à celui du végétal, quand ses forces de croissance dorment dans une graine. Et de même que dans une nouvelle plante les forces s’épanouissent de nouveau à la lumière du jour, tout ce qui était vie sur ce Soleil émerge à nouveau du sein de l’univers. Une nouvelle existence planétaire commence alors.

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