Maud Cousin
La science de l’occulte de Steiner 7

Les Éléments constituants de l’Être Humain : Le Moi, au moyen de facultés supérieures dont le développement n’a commencé que sur terre, travaille à faire du corps astral le Moi Spirituel ; du corps éthérique l’Esprit de Vie et du corps physique l’Homme-Esprit. Une autre transformation, à un niveau inférieur, précède ce travail, celle qui forme l’Âme de Sensibilité, produisant certaines modifications dans le corps astral, celle de l’Âme d’Entendement, agissant sur le corps éthérique et celle de l’Âme de Conscience agissant sur le corps physique.

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(Revue Panharmonie. No 190. Avril 1982)

Étant donné que le présent et l’avenir contiennent tout le passé, il est nécessaire pour la compréhension de l’évolution humaine et cosmique de savoir ce que celle-ci a été autrefois. C’est ainsi que dans tout ce que l’homme voit actuellement sur la Terre, se trouve condensé en quelque sorte, tout ce qui concernait la phase lunaire, solaire et saturnienne. Ce sont les êtres et les choses qui faisaient partie de l’ancienne Lune qui constituent la Terre actuelle. Ceci ne peut être décelé que par des êtres ayant un certain niveau de conscience supra-sensorielle. Notre Terre serait liée à un monde suprasensible, contenant les éléments qui ne se sont pas condensés pendant l’existence lunaire, mais qui, a présent, se manifestent différemment de l’état précédent.

La conscience supra-sensorielle perçoit actuellement deux images de la Terre. L’une correspond l’aspect qu’elle avait pendant la période lunaire, l’autre contient la forme encore embryonnaire de ce qu’elle deviendra dans l’avenir. Dans cette forme à venir se déversent incessamment les effets de ce qui se passe actuellement sur Terre pour donner naissance à ce nouveau globe que sera devenu la Terre actuelle. Son nom sera « Jupiter ».

Lorsque certains événements se seront passés sur la Terre physique, les êtres et les choses qui existent dans la partie suprasensible du monde terrestre et qui proviennent encore de la Lune, pourront prendre forme. Il y aura donc dans la phase jupitérienne quelque chose qui est déjà déterminé par l’évolution lunaire et quelque chose de nouveau lorsque les événements terrestres le permettront.

Les images perçues dans le champ de conscience supra-sensoriel ne sont pas perceptibles aux sens. Elles ne sont pas davantage des formations gazeuses. Les impressions lumineuses et caloriques que l’on reçoit sont purement spirituelles. Et pourtant ces êtres ont une sorte de « corps » qui dans leur nature physique se manifeste comme un ensemble de souvenirs condensés. On peut distinguer dans leur nature ce qu’ils vivent actuellement, ce qu’ils ont vécu jadis et dont ils se souviennent. Pour un degré de vision supra-sensorielle supérieur, des formes plus développées de ce qui existait déjà sur l’ancien Soleil, deviennent perceptibles. Leur niveau d’existence est si élevé, qu’ils échappent à une conscience parvenue seulement à percevoir les formes lunaires.

Le monde aussi se divise en deux parties : l’une mène à la connaissance de l’ancien Soleil; l’autre représente une forme future de la Terre, lorsque l’évolution terrestre et jupitérienne se seront incorporées à elle. A cela la science spirituelle donne le nom de « Vénus ».

Nous sommes actuellement à la moitié de notre évolution terrestre, au maximum de densité. Nous allons remonter à présent vers des états plus spirituels, moins sensoriels.

A un stade plus lointain de l’évolution, se révèle à une conscience supra-sensorielle encore supérieure, un stade nommé « Vulcain » qui a les mêmes rapports avec l’ancien Saturne que Vénus avec l’ancien Soleil, et Jupiter avec l’ancienne Lune. On peut donc distinguer sept étapes : Saturne, Soleil, Lune, Terre, Jupiter, Vénus, Vulcain.

Quand on parle de ces choses il faut rejeter catégoriquement l’idée que la réflexion philosophique, fondée uniquement sur la réalité sensible, puisse découvrir quoi que ce soit à ce sujet. Ce n’est qu’une conscience supra-sensorielle qui soit capable de les observer et les faire comprendre à ceux qui n’ont pas cette faculté.

Pour l’investigateur spirituel, il y a une nette différence entre ce qu’il voit du passé et ce qu’il voit de l’avenir. En effet, dans ce dernier cas il ne peut être aussi objectif qu’en ce qui concerne le passé. Il y a donc danger de divulguer cette connaissance au-delà de certaines limites.

Depuis le grand bouleversement qui a mis fin à l’ère atlantéenne, l’humanité s’est développée au cours des périodes suivantes : celle de l’ancienne Inde, celle de la Perse primitive, l’époque Égypto-Chaldéenne et l’époque Gréco-Latine. L’humanité vit actuellement dans la cinquième époque post-atlantéenne. C’est le présent. Il a commencé vers les XIe, XIIe, XIIIe siècle de notre ère, après s’y être préparé dès le IVe siècle, mais son caractère ne s’est nettement précisé qu’à partir du XVe siècle.

L’époque Gréco-Latine a commencé vers le VIIIe siècle avant J.C. A la fin du premier tiers de cette époque s’est produite la venue du Christ. Toutes les dispositions de l’âme, toutes les facultés humaines se sont modifiées lors du passage de l’époque Égypto-Chaldéenne à l’époque Gréco-Latine. A l’époque de la première, la conception rationnelle de l’univers n’existait pas encore. L’homme recevait par une connaissance directe ce qu’il acquiert actuellement par son intelligence. Ce n’était alors en particulier que des images sensibles qui se présentaient, mais des profondeurs de l’âme s’élevait une certaine perception de faits et d’états suprasensibles.

Mais à l’époque Gréco-Latine cette faculté vint à manquer à de plus en plus d’hommes. Par contre ils purent réfléchir à ce qu’ils voyaient. Petit à petit disparut la perception directe, quoique nébuleuse, du monde spirituel, faisant place à l’idée produite par l’intelligence et les sentiments. Cette situation dura plus ou moins pendant toute la quatrième époque post-atlantéenne. Cependant il restait des survivants de l’ancienne époque qui s’étaient conservé la possibilité d’avoir conscience du monde suprasensible. Mais leur mode de connaissance ne convenait plus à la nouvelle époque.

Néanmoins il y eut aussi des hommes qui développèrent très consciemment les forces d’intelligence et de sensibilité récemment acquises des forces supérieures, leur permettant de pénétrer à nouveau dans le monde psycho-spirituel et y recevoir une certaine connaissance des domaines supérieurs de l’existence. Les autres n’en savaient que ce que la tradition leur enseignait oralement ou par écrit. C’est ainsi que ceux-ci, après la venue du Christ, ne pouvaient savoir ce qu’était réellement cet événement.

Mais toujours il y eut des initiés qui possédaient encore des facultés de perception suprasensibles. Ce sont eux, même aux époques postérieures, qui assuraient la transition entre l’ancienne initiation et la nouvelle.

Ce qui caractérise la quatrième époque, c’est le renforcement de l’intelligence et de la sensibilité au détriment du contact direct avec le monde spirituel. Les âmes possédant ces facultés accrues s’incarnèrent dans la cinquième époque et, pour compenser ce dont elles étaient privées, les grandes et puissantes révélations venant de l’antique sagesse et concernant en particulier l’avènement du Christ, leur conféraient une certaine connaissance des mondes spirituels. La puissance exceptionnelle de la tradition amena les gens à avoir foi en un monde supérieur qu’ils étaient incapables de voir par eux-mêmes. Cependant, sauf pendant une brève période au XIIIe siècle, il y eut toujours des hommes qui, par l’imagination, l’inspiration et l’intuition, ont pu s’élever jusqu’aux mondes supérieurs. Ces hommes étaient les successeurs des anciens initiés, des maîtres et des adeptes de la sagesse des mystères. La connaissance de ces nouveaux initiés embrassait tout ce qui était l’objet de l’ancienne initiation, au centre de laquelle brillait la connaissance du mystère du Christ ce qui, à l’époque, du fait de l’accroissement des facultés d’intelligence et de sensibilité, ne fut qu’une science « occulte ».

Le progrès des facultés intellectuelles propre à la cinquième époque se continue toujours, tandis que la foi de jadis et les notions traditionnelles perdent de plus en plus leur pouvoir sur les âmes humaines. Mais, en même temps, la « science occulte » pénètre imperceptiblement dans les conceptions des hommes de notre temps. Et malgré l’opposition « ce qui doit arriver, arrivera »

Le Graal est le symbole de cette science occulte, représentant la nouvelle initiation centrée sur le mystère du Christ. Et c’est dans la mesure où l’humanité assimilera ce qui vient ainsi du Graal, que l’impulsion donnée par la venue du Christ, se développera toujours davantage. De plus en plus l’évolution extérieure du Christianisme s’accompagnera d’une évolution intérieure. L’intelligence s’imprégnera toujours davantage de la connaissance du mystère du Christ et la science occulte du Graal se répandra ouvertement et pénétrera telle une force intérieure, toutes les manifestations de la vie humaine. Et quand commencera la sixième époque, l’humanité pourra retrouver sur un plan supérieur, la clairvoyance qu’elle a possédée d’une façon nébuleuse à une époque antérieure. Dans l’avenir elle aura non seulement ces inspirations, mais elle les comprendra et les ressentira comme faisant partie de sa propre nature. Sa raison lui confirmera l’exactitude de ses perceptions, une loi morale s’imposera à elle et lui fera dire: « Mon sentiment ne se justifie que si je mets ma conduite en accord avec cette connaissance ». Cet état d’esprit se répandra toujours davantage à la sixième époque.

A la cinquième époque se répète d’une certaine façon la civilisation égypto-chaldéenne, pendant laquelle les facultés de perceptions du monde suprasensible commençaient à se perdre, les forces intellectuelles se développant. Dans l’antiquité les impressions venues des mondes supérieurs semblaient des forces venant d’un monde extérieur l’homme, dans lequel il n’avait pu pénétrer. Tandis que dans les temps modernes, ces impressions sont ressenties comme venant d’un monde dans lequel l’homme a accès et vit de plus en plus. L’impulsion christique, bien comprise, a pour effet que l’âme a le sentiment de faire partie d’un monde spirituel qu’elle connaît et d’après lequel elle peut régler sa conduite. L’âme de la troisième époque renaît ainsi dans la cinquième pour s’y pénétrer de toutes les acquisitions de la quatrième. On découvre dans l’avenir une répercussion analogue de la deuxième période sur la sixième et de la première, celle de l’Inde antique, sur la septième. Tout ce qu’enseignèrent les grands instructeurs d’alors, reparaîtra comme des réalités vivantes au cours de la septième civilisation.

Lorsque la septième époque aura pris fin, la Terre passera par un bouleversement analogue celui produit entre l’ère atlantéenne et la post-atlantéenne. Puis elle évoluera à nouveau pendant sept époques successives. Les âmes qui s’incarneront alors connaîtront, mais à un niveau plus élevé, la même réalisation que les Atlantes avec un monde supérieur. Seules les âmes ayant subi l’influence de l’époque gréco-latine et des cinquième, sixième et septième et qui auront su assimiler les connaissances supra-sensorielles par leur intelligence et leur sensibilité, pourront s’adapter aux nouvelles conditions terrestres. Les autres âmes seront « obligées » de rester en arrière. Et ce n’est que bien plus tard que se présenteront de nouvelles conditions leur permettant de rattraper le temps perdu.

Ainsi se poursuit l’évolution de période en période. La clairvoyance découvre dans l’avenir non seulement les changements de la Terre, mais aussi des changements nécessitant l’intervention d’autres corps célestes. Il viendra un temps où les forces et les entités qui durent se détacher de la Terre à l’époque lémurienne, pourront à nouveau s’y intégrer, en particulier, ce sera le cas pour la Lune, parce qu’un nombre suffisant d’êtres humains auront le pouvoir de rendre les forces lunaires fécondes pour l’évolution ultérieure. Mais si à cette époque certains hommes seront parvenus à un développement supérieur, d’autres se dirigeront vers le mal. Ceux-ci auront accumulé dans leur Karma tant d’erreurs, de laideur et de vice, qu’ils formeront une véritable communauté de méchants et de dévoyés, hostiles aux autres.

Cependant l’humanité évoluée aura la possibilité de transformer l’humanité mauvaise qui aura elle aussi sa part dans le cours futur de l’évolution. C’est ainsi que la Terre pourra s’unir d’abord à la Lune et ensuite au Soleil et aux autres planètes. Puis, après être passé par un état intermédiaire qui se présente comme un séjour dans un monde supérieur, elle passera à l’état de « Jupiter ». La le règne minéral n’existera plus, il sera transformé en forces végétales. Le règne végétal, lui aussi transformé par rapport à celui de la Terre, sera le plus bas des règnes jupitériens. De même le règne animal sera transformé, et le règne humain se présentera comme composé de la mauvaise humanité apparue sur Terre. Enfin, les descendants de la bonne communauté humaine formeraient, sur un niveau plus élevé, un nouveau règne humain ayant pour tâche en grande partie, d’améliorer les âmes déchues et les amener au règne humain proprement dit.

Sur Vénus, le règne végétal disparaîtra et le règne animal, transformé lui aussi, sera le plus bas. Au-dessus s’étageraient trois règnes humains de différents niveaux de perfection. La Terre restera unie au Soleil, tandis que, pendant la période jupitérienne, il s’en séparera à un certain moment, mais la réunion à nouveau des deux astres aboutira ensuite peu à peu à Vénus. De Vénus se détachera un astre accueillant tous les êtres hostiles à l’évolution, sorte de Lune irrécupérable qui passera pas une évolution toute différente et indescriptible de ce que l’homme peut connaître sur Terre. Quant à l’humanité évoluée, elle participera dans un état de pure spiritualité à l’évolution de « Vulcain » dont la description dépasse le cadre de cet ouvrage.

Ainsi l’idéal le plus haut de l’évolution humaine, découle de la « connaissance du Graal » qu’elle ne peut atteindre que par un travail sur elle-même et par l’harmonie réalisée pendant les cinquième et sixième époques de l’évolution actuelle, entre ses facultés intellectuelles et affectives d’une part, et sa connaissance des mondes supérieurs de l’autre. La vie intérieure créée de la sorte dans son âme, deviendra plus tard son monde extérieur. L’homme commence par pressentir et par connaître les êtres spirituels qui se voilent derrière ses impressions. Il pourra aussi reconnaître qu’en cultivant son intelligence, ses sentiments et son caractère, il pose les jalons d’un monde spirituel en voie de formation.

Il serait faux de penser que la connaissance et la détermination anticipées du futur soient incompatibles avec la liberté humaine. Celle-ci dépendra non du cadre dans lequel il vivra, mais de la mesure où sa nature intérieure le lui permettra et de ce que son âme aura fait d’elle-même.

L’état terrestre actuel renferme les fruits des évolutions saturnienne, solaire et lunaire qui ont engendré la sagesse. L’ancienne Lune dont la Terre est la création, a fait avec tous les éléments qu’elle renfermait un « Cosmos de Sagesse ». La Terre est le début d’une évolution qui doit amener l’homme à sentir qu’il fait partie, comme un être indépendant, d’un monde spirituel. Ce sera le résultat de l’action formatrice des Esprits de la Forme sur le Moi, de même que sur l’ancien Saturne, les Esprits de la Volonté avaient formé son corps physique, que les Esprits de la Sagesse avaient formé son corps éthérique sur l’ancien Soleil et les Esprits du Mouvement son corps astral sur l’ancienne Lune. La collaboration des Esprits du Vouloir, de la Sagesse et du Mouvement a fait apparaître la Sagesse sur Terre et l’harmonisation des êtres et incidents terrestres avec les autres êtres de l’univers, des futurs jupitériens, vénusiens et vulcaniens. L’homme tient son Moi des Esprits de la Forme, grâce à une force qui s’intègre à la Sagesse et cette force, c’est celle de l’Amour. Le Cosmos de la Sagesse se transforme en Cosmos de l’Amour.

Le grand être solaire, décrit comme étant le Christ, a déposé au plus profond de la nature humaine le germe de l’amour qui devra imprégner toute l’évolution. Tel en est le secret. Tout acte d’amour est un acte de création pour l’avenir qui permettra la spiritualisation finale car, de par sa nature même, la connaissance spirituelle se transforme en amour.

Il ne faudrait pas penser à la suite de ce qui précède, que certains êtres humains de par leur évolution, feront partie de la « mauvaise humanité ». « Mauvais » n’est pas péjoratif, mais désigne le domaine exclusif des sens dans lequel n’a pas pénétré l’Esprit. Il y aura deux règnes humains suivant deux voies distinctes. Les comprendre selon nos conceptions matérialistes serait néfaste pour la connaissance de ce qui dépasse le domaine des sens.

Le corps éthérique de l’homme : Il faut distinguer entre la perception suprasensible des éléments supérieurs de l’homme et celle obtenue par les moyens physiques. Ainsi l’expérience intérieure d’une sensation de chaleur et la sensation émanant d’un objet, sont deux choses différentes. La perception ordinaire dirait d’une expérience de nature psychique qui ne soit pas causée par un objet matériel, qu’elle n’est qu’une illusion. Or la science spirituelle connaît des perceptions intérieures, indépendantes de causes physiques et particulièrement produites par son corps. Cette perception intérieure n’est pas illusoire et tout comme une sensation ordinaire de chaleur ou de couleur est due à un objet physique, sensible, elle est causée par une entité appartenant à un monde extérieur suprasensible. Il faut distinguer par exemple, entre une couleur attachée à l’objet extérieur, et une couleur ressentie intérieurement par l’âme. Ces perceptions intérieures ressemblent à ce qu’on ressent comme joie ou douleur.

Dans le cas d’un objet perçu physiquement, la sensation venant de l’extérieur précède toujours l’expérience intérieure. Dans la vision supra-sensorielle il faut que ce soit l’inverse. En être pleinement conscient évite les confusions entre perception spirituelle véritable et celle d’une vision imaginaire, telle l’illusion ou l’hallucination. Le degré de netteté de l’image perçue intérieurement dépend du développement de l’observateur spirituel. La perception qu’un clairvoyant reçoit du corps éthérique humain ne peut se produire que lorsque celui-là a la possibilité en présence d’un être humain, de faire totalement abstraction de son corps physique. Il peut alors percevoir le contenu de l’espace occupé par le corps physique. Bien entendu une forte volonté est nécessaire pour faire abstraction non seulement d’une pensée, mais aussi d’un objet présent au regard et pour éteindre aussi sa sensibilité physique. Cela est pourtant possible. Le clairvoyant a alors une impression générale du corps éthérique, dont il distingue la couleur, puis les différents organes et les courants vitaux. Il peut ensuite en distinguer les états de conscience qui correspondent aux sensations de chaleur, de sons, etc. Car ce corps n’est pas seulement un corps lumineux.

On peut, d’après la même méthode, décrire le corps astral et les autres aspects de l’entité humaine.

Le monde astral : Tant qu’on observe uniquement le monde physique, la Terre se présente comme un astre isolé. Mais cet isolement cesse dès que la connaissance supra-sensorielle s’étend à d’autres mondes et comprend d’autres corps célestes, pourtant séparés de notre globe. Il ne s’agit évidemment pas de l’observation de faits se produisant physiquement, mais uniquement de l’observation de ce qui est suprasensible.

Lorsque le corps astral de l’homme est pris par le sommeil, il ne fait pas seulement partie de la Terre, mais s’étend dans d’autres régions de l’univers. Ce monde agit d’ailleurs dans le corps humain, même à l’état de veille.

L’existence de l’homme après sa mort : Tant que le corps astral après la mort reste encore uni au corps éthérique, persiste le souvenir de toute la vie qui vient de s’écouler. Néanmoins ce souvenir s’estompe peu à peu. La durée de cette phase varie selon les individus et dépend de la force avec laquelle le corps astral est attaché au corps éthérique, et au pouvoir qu’il a sur lui. On pourrait prendre pour exemple le temps qu’une personne qui devrait normalement dormir selon son état de fatigue, peut se maintenir volontairement éveillée. Ainsi le souvenir de la vie passée persiste après la mort pendant une période aussi longue que celle pendant laquelle la personne en question a pu se maintenir éveillée.

Lorsque le corps éthérique est dissous il en subsiste pourtant une sorte d’extrait qui accompagne tout le développement futur de l’être. Cet extrait contient le fruit de l’existence écoulée. Il est aussi le porteur de tout ce qui, pendant l’évolution spirituelle de l’âme, entre la mort et une nouvelle naissance, se développe en tant que germe de la future incarnation.

Le Moi ne revient dans le monde physique que lorsque celui-ci est assez transformé pour que ce Moi puisse y faire de nouvelles expériences. Cette transformation est en relation avec les grands changements dans le cosmos, en particulier avec ceux concernant la position de la Terre par rapport au Soleil, engendrant de nouvelles conditions.

Le Soleil, à partir du point vernal, décrit un tour complet en 26 000 années environ. Ce point passe ainsi d’une région céleste à une autre. Une fois écoulée la douzième partie de ce temps, soit 2 100 ans, les conditions terrestres ont changé à ce point que l’âme peut y faire de nouvelles expériences. Mais celles-ci sont différentes selon que l’âme s’incarne dans un corps masculin ou féminin, deux incarnations de sexe différent ont lieu généralement pendant cette période. Mais ceci dépend aussi de ce que sont les forces que l’être humain emporte avec lui au-delà de la mort. Les choses peuvent varier de multiples façons, car la durée du temps que l’être humain passe entre la mort et une nouvelle naissance, dépend aussi des états évolutifs par lesquels il passe pendant cette période. Le Moi, après un certain temps éprouve un ardent désir de changement, de réincarnation concordant avec la possibilité de trouver un corps convenable, qui détermine son entrée dans la nouvelle vie terrestre. Celle-ci qui dépend donc de ces deux éléments, a lieu parce qu’une incarnation se présente comme assez favorable, même si la « soif d’incarnation » n’a pas encore atteint une grande intensité, soit parce que cette « soif » a dépassé le niveau normal faute de possibilités antérieures. Tout ce qui, dans la vie d’un être humain, tient à la condition de sa nature corporelle est en rapport avec ces conditions.

Les Étapes de la Vie Humaine : Pour comprendre la vie humaine terrestre, on ne peut tenir compte que du corps physique, mais il faut aussi tenir compte des transformations qui ont lieu dans les organismes supérieurs de la nature humaine.

Voici comment l’occultisme les classe : la naissance physique représente la séparation entre l’homme et le corps de sa mère. Ce que l’embryon avait de commun avec l’organisme maternel, devient indépendant. Des phénomènes analogues se produisent pendant le cours ultérieur de l’existence. En effet, jusqu’au changement de dentition, c’est-a-dire jusqu’à la sixième ou septième année, le corps éthérique de l’enfant est enveloppé dans une coque éthérique qui disparaît à la fin de cette période. C’est alors la naissance de son corps astral. Il est de même entouré d’une coque astrale qui l’enveloppe. Elle disparaît à son tour entre la douzième et seizième année, à l’époque de la puberté. Et plus tard, c’est le Moi lui-même qui naît. L’être humain s’adapte alors aux conditions du monde et de son existence dont l’activité sera à la mesure de l’animation des âmes de sensibilité et de conscience, par son Moi.

Ensuite vient une époque où le corps éthérique se replie en quelque sorte sur lui-même par un processus contraire à son épanouissement. Quant au corps astral, il commence à faire mûrir les germes qu’il contient lors de sa naissance, puis il s’enrichit des expériences du Moi et, à partir d’un certain moment, il se nourrit spirituellement de la substance du corps éthérique, il  « ronge » celui-ci. Puis vient le moment où le corps éthérique ronge le corps physique. C’est alors l’âge de la vieillesse, caractérisée par la décrépitude physique.

On trouve des analogies dans la médecine. On sait très bien que chez les enfants les cicatrisations se font plus vite et comme cela dépend du corps éthérique, il faut supposer que celui-ci perd de sa force. Les réparations sont de plus en plus difficiles. On dit aussi que l’astral, les sentiments, les émotions, les pensées, détruisent l’organisme. Les penseurs qui se concentrent beaucoup, s’usent et démolissent leur physique.

Ainsi la vie humaine se décompose en trois périodes. La première est celle pendant laquelle s’épanouissent le corps physique et le corps éthérique.

Pendant la deuxième période se développent le corps astral et le Moi et, pendant la troisième, les corps éthérique et physique vont en dépérissant.

Le corps astral participe à tous les phénomènes qui se déroulent entre la naissance et la mort, mais en naissant spirituellement de douze à seize ans et en se sustentant vers la fin de l’existence en rongeant les forces éthériques et physiques, il évolue plus lentement, étant lié à ces corps. Lorsque ceux-ci ont disparu après la mort, la période de purification représente environ un tiers de l’existence terrestre.

(Revue Panharmonie. No 191. Juillet 1982)

Les Régions supérieures du Monde de l’Esprit : Lorsque les connaissances supra-sensorielles s’élèvent jusqu’à l’intuition et accèdent à des régions du monde spirituel, les entités qui participent à l’évolution cosmique et humaine, qui évoluent elles aussi, lui deviennent accessibles. Notre monde actuel s’étend en quelque sorte jusqu’au monde de l’Intuition. L’homme subit des influences de mondes encore supérieurs, toutefois elles ne lui parviennent pas directement, mais par l’intermédiaire des êtres du monde spirituel. Si on observe ces êtres, on découvre ce qui a rapport à l’existence de l’homme. Mais de par leur nature, les forces qu’elles emploient pour gouverner l’évolution humaine, sont d’un domaine qui dépasse l’Intuition. Dans ces mondes supérieurs, ce qui sur terre semble être d’un niveau spirituel, c’est-à-dire les déterminations de la raison pure, ne représente que la forme la plus basse de l’existence, c’est-à-dire l’équivalent de ce qui, chez nous, constitue le règne animal. Au-dessus de l’Intuition s’étend le domaine où, fondé sur des principes spirituels, le plan de l’univers est conçu.

Les Éléments constituants de l’Être Humain : Le Moi, au moyen de facultés supérieures dont le développement n’a commencé que sur terre, travaille à faire du corps astral le Moi Spirituel ; du corps éthérique l’Esprit de Vie et du corps physique l’Homme-Esprit. Une autre transformation, à un niveau inférieur, précède ce travail, celle qui forme l’Âme de Sensibilité, produisant certaines modifications dans le corps astral, celle de l’Âme d’Entendement, agissant sur le corps éthérique et celle de l’Âme de Conscience agissant sur le corps physique. (Nous en avons parlé plus en détail plus haut.)

On peut donc dire que l’Âme de Sensibilité, l’Âme d’Entendement et l’Âme de Conscience, ont respectivement pour supports le corps astral, le corps éthérique et le corps physique, transformés. Mais on peut aussi dire que ces trois éléments de l’âme font partie du corps astral, étant des entités astrales dans un corps physique approprié pour en faire leurs domaines.

L’État de Rêve : Il a été décrit dans le chapitre III du livre de Rudolf Steiner : « La Science Occulte ». Il faut considérer l’état de rêve comme un vestige de l’ancienne conscience imaginative du temps de l’ancienne Lune et d’une grande partie de la période terrestre, chaque état inférieur se prolongeant dans les suivants. D’autre part il diffère aussi de l’ancienne conscience imaginative, car depuis que le Moi est formé, l’individualité joue un rôle dans les phénomènes astrals qui remplissent le rêve. Ainsi le rêve est une conscience modifiée par l’action du Moi. Mais cette action étant inconsciente, aucune expérience du rêve ne doit être considérée comme étant une connaissance du monde suprasensible. Il en est de même pour tout ce que l’on appelle vision, pressentiment, double-vue. Ces phénomènes sont dus à l’élimination du Moi qui permet à des vestiges d’antiques modes de conscience de réapparaître dans l’homme.

De l’Acquisition de Connaissances suprasensibles : Deux méthodes y président : la connaissance immédiate et le sentiment. Ce dernier est également présent dans la connaissance immédiate. Elle conduit à un très grand approfondissement de la vie affective. La méthode du sentiment s’adresse directement au sentiment qu’elle prend, par une intense concentration sur un sentiment défini, par exemple l’humanité, comme point de départ pour la connaissance suprasensible. Elle la transforme ainsi en une vue imaginative des choses, qui, en se répétant en différents domaines, remplit l’Âme du sentiment concerné et élève peu à peu à la connaissance suprasensible. Cette route est malaisée à parcourir dans les conditions présentes de l’existence. Elle nécessite la solitude et la retraite.

L’Observation de certains êtres et phénomènes dans le monde spirituel:

La connaissance suprasensible acquise par la méditation ou par d’autres moyens décrits dans ce livre, permet-elle d’observer non seulement l’homme entre sa mort et une nouvelle naissance ou d’autres phénomènes spirituels, en général, ou donne-t-elle la possibilité d’observer certains défunts ? Celui qui a acquis la faculté de voir dans les mondes spirituels peut aussi entrer en rapport avec les âmes qui y vivent. Mais cela ne peut se faire que si on a, au préalable, passé par une discipline méthodique. Car il est difficile de faire la distinction entre l’illusion et la réalité et l’on peut aussi s’exposer à de nombreuses erreurs. Cette faculté ne peut se développer qu’après un travail ardu, sérieux et de longue durée. En outre, ces investigations doivent se faire de manière désintéressée, être parfaitement objectives et ne pas viser à la satisfaction d’un désir égoïste.

A propos de la Mémoire : Il est difficile de faire la distinction de cette faculté chez l’homme, chez l’animal et chez les plantes. Lorsqu’un animal accomplit une action pour la troisième et quatrième fois, il agit comme s’il était capable de se souvenir, donc d’apprendre. De même peut-on dire que si le poussin en sortant de l’œuf, fait les mouvements nécessaires pour picorer des graines, il les tient de milliers d’êtres dont il descend, dont il possède le souvenir.

Chez l’homme cela se présente autrement. Il a, à certains moments, la perception réelle d’expériences antérieures et non pas seulement une répercussion du passé sur le présent. Certaines activités animales qui semblent manifester un très haut degré d’intelligence, ne doivent pas être confondues avec ce que nous appelons « la mémoire ».

Lorsque l’être humain apprend quelque chose et qu’il acquiert aussi une certaine faculté de jugement, c’est qu’un changement est intervenu dans son corps astral. Par contre, s’il ne s’agit pas seulement d’apprendre, mais de changer de sentiment sur ce qu’on a acquis, c’est le corps éthérique qui est concerné. Tout ce qui est bien assimilé et dont on peut se souvenir à tout moment, provient d’un changement dans le corps éthérique, de la réaction sur lui du travail effectué sur le corps astral.

La Fatigue et le Sommeil : Le fait de pouvoir s’endormir sans être fatigué par exemple à l’audition d’un discours, démontre que la fatigue n’est pas la cause du sommeil. Les états de veille et le sommeil correspondent à des rapports différents de l’âme avec le corps, rapports qui, dans le cours normal de la vie, se produisent selon un rythme comparable à celui de l’oscillation d’un pendule. Le fait d’être saturé d’impressions venant du monde extérieur, éveille dans l’âme le désir de passer dans un autre état où elle s’absorbe dans son propre corps. Deux états d’âme se succèdent ainsi : celui où l’âme s’ouvre aux impressions extérieures, et celui où elle s’abandonne à sa propre corporéité. Pendant la première, le désir du second s’éveille inconsciemment. L’expression de ce désir, c’est la fatigue. On pourrait dire qu’on se sent fatigué parce qu’on voudrait dormir et non pas qu’on veut dormir parce qu’on se sent fatigué. De même, lorsque certaines impressions du monde la laissent indifférente, l’âme a la possibilité d’éveiller en elle le désir de s’absorber dans son propre corps, c’est-à-dire, de s’endormir sans que l’état de son organisme en soit la cause.

Hérédité ou Dons individuels : S’ils ne dépendaient que des lois de l’hérédité on pourrait affirmer que les dons propres à l’individu devraient se révéler non à la fin, mais au début d’une lignée. Pour prouver que quelque chose est un héritage du passé, il faudrait démontrer que chez les descendants se retrouve ce qui existait auparavant. Or cela n’est pas possible si la chose ne se présente qu’à la fin de la lignée.

Les Planètes, leurs états passés et à venir : Nous avons vu comment l’homme et son univers passent par des états que nous avons appelés : Saturne, Soleil, Lune, Terre, Jupiter, Mars, Vénus et Vulcain, et quelles étaient leurs relations avec l’évolution humaine. Ces astres évoluent aussi et actuellement ils sont au niveau où leurs éléments physiques se montrent à la perception extérieure sous les aspects que les astronomes appellent Saturne, Jupiter, Mars, etc. Au point de vue occulte, le Saturne astronomique est en quelque sorte une réincarnation de l’ancien Saturne, né du fait qu’avant la séparation du Soleil et de la Terre, certaines entités se sont trouvées dans l’impossibilité de participer à cette séparation. Elles avaient trop de qualités saturniennes pour pouvoir demeurer sur un terrain approprié à l’évolution des qualités solaires. Le Jupiter présent a été créé pour les êtres qui ne pouvaient participer que sur cet astre à l’évolution générale. De même Mars donna asile à des entités qui, après ce qu’elles avaient retiré de l’évolution lunaire, ne pouvaient pas progresser sur la Terre. Mars est donc une réincarnation de l’ancienne Lune à un niveau supérieur. Mercure est la résidence d’entités terrestres et Vénus est, par avance, une représentation de l’état vénusien à venir.

Il est évident que ce parallélisme entre les états des planètes, vues par la vision supra-sensorielle et les astres portant le même nom n’est pas accessible à la vision ordinaire. Mais il est possible de se faire une image spatiale et temporelle des systèmes solaires au moyen des mathématiques, il est non moins possible de donner à cette image un contenu physique. La science sera elle-même poussée dans l’avenir à passer dans ses conceptions du plan sensible à celui de l’âme.

Fin

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