le docteur Maud Cousin
L'acupuncture

On dit aussi qu’à l’origine que quelqu’un qui boitait et qui avait un lumbago, avait reçu une flèche dans la région de la base du talon, derrière la malléole et, brusquement, le lumbago s’était calmé. Or c’est là un point qui correspond à la vessie et qui détend. Il a une action de décontraction. Il est donc possible que ces expériences aient donné l’idée qu’en piquant des zones douloureuses ou certains points, on pouvait avoir des actions à distance. Et alors, par le biais de l’expérience, on a déterminé des points qui devenaient sensibles, qui étaient l’objet de troubles plus ou moins profonds et qui donnaient des résultats à distance. Les Chinois ont fait toute une topographie montrant que la base de l’acupuncture correspondait à la circulation de l’énergie sous forme de « vaisseaux ». Ainsi un organe comme le foie a toute une topographie qui remonte du gros orteil jusqu’en haut et qu’il y en a d’autres qui descendent. Tout le problème c’est d’arriver à établir cette topographie…

(Revue Panharmonie. No 206. Avril 1986)

La manière la plus courante de faire de l’acupuncture, c’est de piquer des points définis. L’acupuncture est une unité d’un principe beaucoup plus général. Les Chinois l’avaient déterminé par l’expérience, mais il semble qu’au début on pensait que lorsqu’on souffre cela était dû à un mauvais esprit et qu’il fallait le piquer pour le chasser ! En piquant l’endroit où il y avait une douleur, donc un mauvais esprit, on a constaté que la douleur disparaissait.

On dit aussi qu’à l’origine que quelqu’un qui boitait et qui avait un lumbago, avait reçu une flèche dans la région de la base du talon, derrière la malléole et, brusquement, le lumbago s’était calmé. Or c’est là un point qui correspond à la vessie et qui détend. Il a une action de décontraction. Il est donc possible que ces expériences aient donné l’idée qu’en piquant des zones douloureuses ou certains points, on pouvait avoir des actions à distance. Et alors, par le biais de l’expérience, on a déterminé des points qui devenaient sensibles, qui étaient l’objet de troubles plus ou moins profonds et qui donnaient des résultats à distance.

Les Chinois ont fait toute une topographie montrant que la base de l’acupuncture correspondait à la circulation de l’énergie sous forme de « vaisseaux ». Ainsi un organe comme le foie a toute une topographie qui remonte du gros orteil jusqu’en haut et qu’il y en a d’autres qui descendent. Tout le problème c’est d’arriver à établir cette topographie. Ce n’est pas simple à comprendre !

Généralement on commence soit au niveau du cœur, soit au niveau des poumons. Ce sont deux organes capitaux, car la vie commence avec la respiration, mais aussi avec la circulation. Le méridien du cœur part du petit-doigt et remonte jusque dans la région du cœur, non seulement du côté gauche, mais aussi du droit. Nous savons que lorsque les gens font de l’angine de poitrine, la douleur irradie parfois jusqu’au petit-doigt.

Dans l’ensemble les méridiens sont symétriques, même si les organes ne le sont pas toujours. Vous avez donc une énergie qui va de la région du cœur à l’extrémité, à l’intérieur du petit-doigt. A partir de là un autre méridien qui est celui de l’intestin grêle va partir de cette même extrémité. Pour ranimer quelqu’un il faut masser le point terminal qui est le point terminus du cœur, à l’angle de l’ongle. Dans le temps, les croque-morts mordaient le petit-doigt du malade, ce qui ranimait le cœur et on vérifiait aussi de cette façon si une personne était réellement morte. L’énergie va remonter vers l’intestin grêle, car il y a toute une circulation de cette énergie. Quand vous avez des ennuis de digestion vous pouvez masser le point équivalent à celui du cœur, mais de l’autre côté du petit-doigt, à l’extérieur et le long du bras à l’intérieur jusqu’à la région sous l’oreille. Et là il y a un croisement important du foie et de l’intestin. Quand on souffre on peut masser cette région et cela dégage la gorge.

Nous avons ensuite le méridien de la vessie. C’est un méridien très particulier. C’est un très grand méridien le long duquel il y a beaucoup de points. Il commence vers l’œil et remonte sur le côté, va en arrière, descend. Certains disent qu’il se dédouble, d’autres qu’il revient. Toujours est-il qu’il y a deux séries de points parallèles dans le dos, ce qui a pour conséquence que tous les massages du dos se font sur des points très importants. Car le méridien de la vessie est un méridien qui stimule l’élimination de tous les organes, de désintoxication des organes. Quand les organes sont intoxiqués le méridien est troublé, cela bloque ces régions là et tout est perturbé.

Il y a des points dits « assentiments » ou « Mo » de toute une série d’organes. Cela commence par les poumons tout en haut, puis ensuite gagne l’enveloppe du cœur, circulation, vaisseaux, la sexualité, puis la vessie, le cœur, la vésicule à la pointe de l’omoplate. Quand les gens ont des ennuis vésicaux et des coliques néphrétiques, ils ont des douleurs dans la région lombaire.

Ensuite nous avons l’estomac et les Trois Réchauffeurs. Les Chinois voient là une fonction qui ne correspond pas à un organe, mais à l’énergie en général. Il y a trois foyers : l’énergie de base qui est l’hérédité, qui va avec la sexualité, parce que c’est par l’intermédiaire des ovaires et des testicules que l’on transmet l’hérédité et un capital donné d’énergie à la naissance, qui va être à entretenir avec les deux autres foyers.

Les poumons, la combustion et la digestion : le combustible. En effet, nous vivons grâce à cette énergie produite par la combustion de nos aliments Donc ces Trois Foyers : l’énergie de base et les deux autres correspondent à une fonction très importante, puisqu’elle récupère l’énergie en général et qui va avec un autre méridien un peu spécial. Les Trois Foyers : Ils sont « le père » de l’énergie et du yang. L’idéogramme chinois est traduit par « cuiseurs ». Ceci signifie que les Trois Foyers sont en relation avec tout ce qui concerne la chaleur, son utilisation et sa métabolisation. Ils gèrent le froid et le chaud dans l’organisme et sont chargés de résorber les excès de froid, comme les excès de chaleur.

Le signe du Capricorne, c’est « le feu sous la glace ». Sa planète directrice, Saturne, est une boule de feu ceinte d’un anneau de glace. On retrouve donc dans le symbolisme du 10e signe du zodiaque, la fonction d’homéostasie thermique, de métabolisation du chaud et du froid qui est l’apanage du dixième méridien, celui des Trois Foyers.

Certains points du méridien illustrent par leur dénomination ce rapprochement avec le signe du Capricorne :

x   2 TF = « Porte des humeurs »

x 11 TF = « Abîme du froid limpide »

x 12 TF = « Rivière à la porte »

x 20 TF = « Petite corne »

x 22 TF = « Harmonie de l’os ».

Le Maître du Cœur : ou vaisseau conception. Ce n’est pas le cœur, mais les vaisseaux qui le commandent, le mouvement de la circulation de base comme la sève dans la plante qui permet la vie. Ce cœur lui, permet la pulsion et l’accélération et cela va avec les sentiments, avec l’énergie et la volonté de la personne. Le cœur a un rôle dans notre vie sentimentale et affective, mais dans notre vie de base, dans la vie des organes et de la circulation, c’est moins important. En tout cas le Maître du Cœur, ce sont les vaisseaux, mais aussi la vie génitale, l’énergie hérédité qui est le pôle opposé du cœur. Ce méridien, Maître du Cœur, est le pendant du Triple Réchauffeur, c’est-à-dire que toute la circulation, toute l’énergie, est sur deux pôles, le Yin et le Yang. Car toute la médecine chinoise est basée sur cette idée qu’il y a un équilibre dans la dualité : l’énergie et la matière.

Le Maître du Cœur est le 9e méridien dans l’ordre de la circulation d’énergie. Il n’est pas plus un véritable organe-trésor que les Trois Foyers ne sont un véritable organe-atelier. Tous deux ont le nom mais pas la forme.

Dans les livres d’acupuncture traditionnelle, il est dit que le Maître du Cœur peut être considéré comme la mer du sang. Ceci peut être rapproché du symbolisme du 9e signe du zodiaque, du Sagittaire, dont le maître Jupiter, gouverne le sang en astrologie médicale.

Ailleurs il est dit que le Maître du Cœur est « messager et ambassadeur du cœur centre, il en est le rayonnement, il est par là même source de joie et ambassade du sang à travers le corps. On notera ici encore l’analogie avec le signe de Sagittaire dont le rayonnement, la bienveillance et la bonhomie sont des vertus traditionnelles. On dit du Sagittaire qu’il a la vocation du voyage et le goût du lointain = existe-t-il une meilleure définition du mot « ambassadeur » ? En outre le 9e signe désigne les voies (les artères) du cheminement vers le ciel, souvent symbolisé par le signe suivant du Capricorne. La fonction Capricorne est donc de rayonner les messages (les flèches) du cœur comme la fonction du Maître du Cœur est de distribuer le sang à tout l’organisme.

Dans ces circulations il s’agit avant tout de l’énergie. Mais il y a quand même des différences dans ces méridiens : les uns sont plutôt énergétiques et les autres sont plutôt sanguins et matériels. Les Chinois considèrent que les organes pleins : le foie, les reins, la rate, le pancréas, sont des organes matériels. Ils seront toujours couplés avec un organe creux qui est un organe Yin et l’énergie passe du Yang dans le Yin et réciproquement, il y a tout un cycle.

Vous connaissez le symbole du Tao ? C’est un cercle avec deux virgules dans lesquelles il y a un petit point de couleur opposée (noir et blanc). Donc il y a un perpétuel passage de l’énergie qui va du Yang vers le Yin et du Yin vers le Yang.

Les organes : La vésicule biliaire (Yang) va avec le foie (Yin). La rate-pancréas (ils sont réunis) est Yin et va avec l’estomac (Yang).

Ce sont des organes importants pour la digestion. Car c’est au niveau de l’estomac que se trouvent tous les facteurs importants des Trois Réchauffeurs, la partie supérieure gardant l’énergie la moins matérielle. La partie moyenne est un peu plus matérielle et la partie inférieure élimine plutôt les déchets. Le premier triage se fait au niveau de l’estomac. Le pancréas a un rôle important, il aide à la digestion de tous les aliments grâce à ses diastases qui jouent sur les protéines, les sucres, les graisses et l’insuline par l’assimilation générale des sucres. La rate complète la digestion en transformant apparemment les protéines ou les substances d’origine animales ou végétales en des substances d’origine humaine.

Le symbole du Tao est un très beau symbole. Quand on le regarde bien on a une impression de vie, de mouvement, on sent que l’on passe de l’un à l’autre et que l’un n’est jamais sans l’autre. Il n’y a pas d’absolue matière, ni d’absolue énergie, car la matière contient de l’énergie et l’énergie se condense dans la matière. Sans passage de l’un à l’autre la vie ne pourrait être.

Certains disent qu’il ne faut pas mélanger l’allopathie et l’homéopathie. Je dirais que si : nous avons besoin d’éléments matériels (calcium, phosphore) et en même temps nous avons besoin d’assimiler. Il faut de l’énergie. Quand le corps est mort il y a encore de la matière, mais il manque l’énergie, l’élément Yang qui est absolument nécessaire.

La vessie est un élément Yang, c’est un organe creux qui va avec les reins, organe Yin. Nous pensons souvent que l’organe plein (la matière) est plus important ; que le rein est important, mais la vessie qui est un réservoir est moins importante. S’ils sont bouchés par des calculs, c’est ennuyeux, il faut les soigner. Mais pour les Chinois la vessie est plus importante que les reins, car c’est la vessie qui commande le fonctionnement des reins, de même que c’est la vésicule biliaire qui commande le fonctionnement du foie. Nous, nous pensons que la vésicule peut être enlevée, tandis que l’on n’enlève pas le foie. Elle nous semble donc moins importante.

La vésicule comporte la vésicule, mais aussi toutes les voies biliaires et quand elles sont bouchées, le foie ne peut plus fonctionner, c’est alors la jaunisse. Et le jour où les voies urinaires sont bouchées, les reins ne peuvent plus fonctionner. Donc, d’une certaine manière, ces organes creux, yang, sont très importants, car c’est eux qui distribuent l’énergie qui va aux autres organes.

Le méridien des reins se trouve devant, il est Yin. Les méridiens Yang sont à l’extérieur. Quand on prend la position accroupie du fœtus, tout ce qui est Yin est à l’intérieur et ce qui est Yang est à l’extérieur. Ainsi les méridiens Yin sont devant le tronc, les Yang derrière. La vésicule biliaire qui est sur le côté est Yang.

Le grand méridien du dos, c’est celui de la vessie. Il commande tous les organes utiles à la désintoxication. Il y a une double ligne dans ce méridien qui descend et souvent le trajet des douleurs de la sciatique suivent le trajet du méridien de la vessie : du milieu du genou au 5e orteil. Ce point est un des meilleurs pour faire partir les parasites, il est situé à l’angle de l’ongle côté externe. Ce n’est pas facile de faire partir les parasites. Il semble qu’ils fatiguent les reins et la vessie. Mais lorsque la vessie est plus tonique le fonctionnement des reins se fait mieux, la désintoxication se fera mieux et du coup, le terrain ne doit plus plaire aux parasites.

Il y a un méridien qui est croisé. En général on agit sur les points correspondant au côté qui est atteint. Mais le méridien du colon arrive sous le nez, puis va de l’autre côté du nez, ce qui fait que lorsque vous êtes enrhumé, un des bons traitements pour faire passer le rhume, consiste à mobiliser le colon et on conseille de masser le point qui est juste dans le creux, à la jonction du pouce et de l’index, et cela dégage l’autre côté. C’est le point tonique et le point source. Si on est enrhumé des deux côtés il faut bien entendu masser les deux points.

Le méridien du rein vient après la vessie. Les deux organes couplés se terminent au même doigt ou dans deux zones très proches l’une de l’autre, car l’énergie passe de l’un à l’autre. Dans ce cas particulier on considère que le premier point n’est pas au doigt de pied (5e orteil), mais sous le pied, au milieu. Ce qui fait que des gens se soignent ou s’enrhument facilement quand ils ont froid aux pieds.

Les reins ont un rôle important dans les angines. Autrefois on disait qu’il fallait surveiller les urines, voir s’il y avait de l’albumine quand on avait des angines. Et c’est vrai ! Réciproquement, quand la gorge ne va pas très bien, cela donne des toxines et cela fatigue les reins. C’est souvent parce que les reins sont fatigués qu’on attrape une angine. On ne sait pas très bien qui a commencé. En tout cas les pieds sont importants. C’est là que commence le méridien du rein. Il remonte dans un creux au-dessous de la cheville (les points d’acupuncture sont souvent dans des creux). Il y a un point particulièrement intéressant. Certains disent que c’est parce qu’il n’y a rien que de l’énergie dans les creux, mais d’autres disent que c’est parce qu’il y a de l’énergie qui y passe et qui empêche que les choses se déposent à cet endroit, les graisses par exemple.

C’est un fait que les points sont dans des creux et s’ils ne sont pas en bon état, ils sont sensibles, surtout chez les femmes, car c’est un point très important pour la circulation. C’est le confluent des trois Yin, c’est-à-dire des reins, de la rate-pancréas et du foie, donc de tout le sang. Car ce sont des organes Yin chargés de sang et qui, par voie rétrograde congestionnent la circulation. Tous les gens qui ont les jambes lourdes et qui ont tendance à gonfler, ont ce point sensible et, en le piquant ou en le massant on a une action très positive sur la circulation. Il stimule toute la circulation, décongestionne. C’est assez pratique, car c’est un point pour trois fonctions, valable pour les deux jambes.

Car dans l’ensemble, les méridiens sont symétriques : il y a aussi deux méridiens pour le foie qui est en grande partie à droite (un lobe est à gauche). La rate et le pancréas sont nettement à gauche et il y a un méridien rate-pancréas du côté droit. Soulié de Morand considérait que le droit concernait davantage le pancréas et le gauche davantage la rate, ce qui n’est pas étonnant, car le pancréas est plus au milieu et la rate plus à gauche. Dans l’ensemble il y a une prédominance d’action. Parce que même pour le pouls c’est en principe le même organe. Mais Soulié de Morand disait qu’il y a un pouls en surface, un en profondeur et un pouls intermédiaire pour l’organe entre les deux. Mais ce sont des questions de détail un peu délicates. En principe, on fait les points symétriquement. Cependant je me rappelle qu’au Japon où je suis entrée dans un cabinet d’acupuncture (j’étais à un congrès d’acupuncture), et j’ai vu que les spécialistes, avant de commencer leur traitement, étudiaient les petits doigts de pied. Ils approchaient une source de chaleur, ils voyaient au bout de combien de fois la personne sentait cette source de chaleur et ils regardaient quel était le côté où la réaction était la plus rapide. Le côté où l’action était la plus rapide était le côté en activité car, semble-t-il, il y a une alternance. Non seulement il y a une circulation d’énergie qui passe d’un méridien dans l’autre, mais cela change à toutes les heures du jour. Il y a un circuit, des horaires pour ce circuit, à un moment il y a prédominance à droite et à un autre moment à gauche. Si on veut obtenir le maximum de résultat il y a intérêt à soigner le côté qui est en activité. Alors, au lieu de piquer les deux côtés, on cherche le côté en activité et on ne pique que de ce côté là. Il y a aussi des cas où on ne pique que d’un seul côté, soit parce qu’il y a des causes locales et qu’on veut piquer localement, soit quelque fois, au contraire, vous avez une zone très malade et on n’ose pas y toucher. On ne veut pas perturber. Alors on soigne l’autre côté, car comme il y a des connexions nerveuses entre les deux côtés, en soignant d’un côté on agit aussi sur l’autre. On sait que lorsque l’on a un œil qui ne va pas bien, souvent par « sympathie », l’autre se prend. Il y a donc des réactions d’un côté sur l’autre. En principe, s’il n’y a pas de raisons majeures on soigne les deux côtés.

Tout le long de la remontée des reins il y a des points. Delafu, dans son livre, indique des noms pour les points d’acupuncture, mais aussi des médicaments. Car ces points correspondent à des points qui ont été décelés par leur rapport avec des médicaments homéopathiques. Le dénommé Weihe qui était un médecin allemand du siècle dernier, avait remarqué que lorsque les gens avaient des déficits qui nécessitaient telle ou telle substance pour les guérir, c’était la conséquence équivalente de celle de l’intoxication qui occasionnait les points douloureux. Une personne, par exemple, avait besoin de spigélia, elle avait un point douloureux juste sous le sternum et l’apophyse xiphoïde. Or le spigélia est un bon médicament du cœur et contre les palpitations, cela se trouve donc dans la région du cœur. Ce qui est intéressant, c’est que tous ces points qui ont été déterminés par des médicaments, se trouvent sur les méridiens d’acupuncture et qu’ils ont les mêmes actions que les points d’acupuncture. Et moi qui fait des recherches en radiesthésie, j’ai remarqué que lorsque je trouve un médicament d’après mes recherches et que je pique le point correspondant, je vois le besoin de ce médicament diminuer progressivement et au moment où l’aiguille ne tient plus, le médicament n’est plus nécessaire. Autrement dit, lorsque l’action de l’acupuncture a été complète, et correspond bien au médicament utilisé, celui-ci devient inutile. Évidemment s’il s’agissait de la cause du mal cela pouvait être suffisant, mais si ce n’était qu’une conséquence, cela pouvait se reproduire. Mais c’est intéressant de voir les correspondances, parce que par des voies tout à fait différentes, on arrive à trouver des correspondances tout à fait intéressantes.

Après les reins vous avez de nouveau un méridien qui va avec l’enveloppe du cœur, sexualité, qui est proche du méridien du cœur qui est tout à fait en bas et qui est lui, au milieu de la main. C’est le méridien des vaisseaux qui est un point d’équilibre qu’on utilise souvent dans les hypertensions. Au poignet on peut donc agir sur un point du cœur, un point des vaisseaux et un point des poumons. C’est un traitement assez classique pour tâcher de détendre l’hypertension. Je me rappelle très bien que Soulié de Morand — je l’ai connu deux ans avant sa mort — avait de la tension. On devait l’opérer. On lui demanda ce que l’on pouvait faire ? « Rien », dit-il, il s’est massé ce point-là et une heure après il n’avait pratiquement plus de tension. Lui pour poser son diagnostic, commençait par étudier les pouls.

(à suivre)

(Revue Panharmonie. No 207. Juillet 1986)

(Suite)

Les pouls : C’est une chose intéressante et particulière à l’acupuncture. C’est une manière de diagnostiquer. Car, avant de traiter par acupuncture, les Chinois se sont aperçus que les pouls donnaient des indications sur les méridiens. Il y a plusieurs pouls sur le trajet de l’artère radiale. Il y a trois zones : l’une au niveau de l’apophyse, une au-dessus, l’autre en-dessous : le pied, la barrière et le pouce.

Au niveau de la partie basse se trouvent deux pouls, au milieu il y en a également deux, de même qu’en-haut. Cela en fait six, c’est-à-dire es trois paires de méridiens, et il y en a autant à l’autre poignet.

Poignet droit : le poumon et le colon au pouce, la rate et le pancréas avec l’estomac au milieu, et au pied le Triple Réchauffeur et les vaisseaux.

A gauche : le foie et la vésicule au milieu, le cœur et l’intestin grêle au pouce et les reins et la vessie au pied.

D’une manière générale il y a en surface le Yang et en profondeur le Yin, c’est-à-dire que le colon est en surface et en profondeur les poumons ; en surface l’estomac et en profondeur rate-pancréas. Normalement on tâte les pouls avec les doigts et non avec le pouce, on le fait avec douceur, sans appuyer et on observe la surface et la profondeur.

En surface on apprécie le Yang et en profondeur le Yin. Tout l’art consiste à trouver si les pouls sont à égalité, ils peuvent être faibles ou forts. Mais ce qui est important, ce n’est pas l’intensité générale, mais l’équilibre des pouls. Ils ne doivent être ni trop Yang ni trop Yin. S’ils sont trop Yin, c’est-à-dire s’ils sont trop mous ou s’ils sont trop Yang, trop d’énergie, on tâchera dans le méridien correspondant de faire un point de stimulation ou de sédation.

Dans les méridiens chaque point a son action : point d’entrée de l’énergie, point de pulsion de l’énergie, point de stimulation, point de freinage et un point dit « source » qui augmente l’énergie dans le sens qu’il faut. Ce sont les principaux points qui sont généralement à la périphérie, à partir des coudes pour les mains, à partir des genoux pour les membres inférieurs. Les autres points sont moins importants.

Les points toniques sont piqués avec de l’or ou avec un métal jaune. Si on veut faire quelque chose de plus qu’avec une aiguille d’acier, on peut apporter de l’énergie sous une autre forme. On peut masser les points de manière assez dense et limitée, tandis que lorsqu’on veut détendre, c’est le contraire. Ainsi si c’est un point calmant que l’on veut piquer, on met plutôt des aiguilles d’argent ou d’acier, quoique maintenant, on n’emploie en Chine que de l’acier. Il y a aussi des techniques de punction. On peut piquer en inspiration ou expiration, retirer l’aiguille brusquement ou lentement… Il y a des tas de petites astuces qui peuvent faire qu’un point soit piqué plutôt en tonification ou en dispersion. Si on met l’aiguille dans le sens du méridien ou dans le sens inverse du méridien, on renforce l’énergie ou on la contrecarre, on peut faire varier les profondeurs, etc.

En Chine on pique les artistes en surface et les paysans en profondeur. Autrement dit, les gens sensibles en surface et les gens plus solides plus en profondeur. L’énergie ne circule pas tout à fait au même niveau. Pour les gens très sensibles il ne faut pas mettre trop d’aiguilles, ni trop longtemps, c’est assez délicat. Dès qu’on met une aiguille on modifie le circuit de l’énergie, il s’agit alors de le modifier au bon endroit. Il y a des points à action particulière, locale ou plus générale. Il faudrait voir le petit livre de Soulié de Morand, pour chaque point il indique l’action selon la tradition. Soulié de Morand n’était pas médecin, mais diplomate, il connaissait bien le chinois, car il est resté quarante ans en Chine. Il s’est intéressé à la médecine chinoise parce que lors d’une épidémie les européens se sont aperçus que les chinois guérissaient plus vite que les autres. Alors ils ont fait des recherches et Soulié de Morand, participait à ces recherches. C’est ainsi qu’il a connu l’acupuncture. Quand il ne comprenait pas bien quelques chose, il tâchait d’assister à une consultation faite par un médecin chinois.

En Chine tous les points ont des noms chinois qui sont des idéogrammes donnant une idée de l’action. Dans le méridien du cœur il y a un point qui est « la joie de vivre ». Il y a « la mer de sérénité », la « tranquillité », la « béatitude ». Il y a des points de détente dont les noms disent par exemple : « La réunion des trois Yins » et qui se trouve à la jambe. Pour nous c’est plus difficile, ou on apprend les noms chinois, ou on les traduit et ça ne veut rien dire, alors on les indique par les numéros qu’il ne faudrait pas modifier. Or de temps en temps il y a des changements et on ne s’y retrouve plus ! Les noms, cela veut dire quelques chose, mais il ne faut pas les lire de travers ! Les Chinois et les Japonais ont les mêmes symboles, mais ils les lisent différemment… c’est compliqué !

On peut aussi chauffer les aiguilles, y mettre des courants, ou encore employer des moxas

Pour les points qui doivent être tonifiés. En Chine le climat n’est pas le même au nord ou au sud. Dans les pays froids et humides on est amené à mettre beaucoup plus de chaleur, car les troubles sont souvent liés au froid et à l’humidité. Alors là on soigne avec les moxas et la chaleur. En Chine le plus souvent les moxas sont faits avec de l’armoise, on pose le moxa, cône d’armoise que l’on allume et dès que la personne dit que cela chauffe, on l’enlève de peur de la brûler. Soulié de Morand conseillait de tremper une cuiller dans de l’eau bouillante et de tapoter le point en question, ou alors de prendre un blaireau, de le tremper dans l’eau bouillante, de l’égoutter et de tapoter ensuite le point, car si on ne l’enlève pas on brûle le patient. Mais, fait de cette manière, cela stimule. De même on peut faire tourner les aiguilles.

Question : Est-il possible de guérir des maladies des yeux avec l’acupuncture, le glaucome par exemple ?

Réponse : Il y a sûrement des possibilités, je ne les connais pas bien. D’abord il y a plusieurs sortes de glaucomes, il y a une malformation dans l’écoulement du liquide. Je ne garantis pas que l’on puisse faire quelque chose, car c’est un trouble de la circulation du liquide. Si c’est la sécrétion, c’est autre chose.

Les yeux sont influencés par plusieurs méridiens, il y a surtout celui du foie, parce que le foie a pour symbole la chair et les yeux. Le méridien du foie n’est pas directement au niveau des yeux, c’est la vésicule biliaire dont le point de départ se trouve au coin interne de l’œil et qui donc commande le foie. Si vous décongestionnez la vésicule biliaire, vous décongestionnez toute cette région-là. Vous avez la vessie dont le méridien commence au coin interne de l’œil et qui influe aussi beaucoup les yeux. Au milieu passe le méridien de l’estomac, sous l’œil au milieu de l’orbite. L’estomac est soudé à rate-pancréas, il a donc une influence importante sur les yeux. Vous voyez que ces trois méridiens se complètent. Il y a confluence de deux méridiens Yang et Yin, c’est un point de passage très important dans toute cette région-là, et il y a le « troisième œil », c’est la place d’un point très important aussi.

Certains acupuncteurs font des points le long de l’œil à l’intérieur. Je n’oserais pas faire cela ! Mais comme je ne connais pas suffisamment bien le maniement, je ne me suis jamais lancée à faire des traitements pour les glaucomes. J’ai pourtant piqué les points de décongestion, mais je n’ai jamais pu vraiment vérifier si cela a bien décongestionné, car il faudrait être ophtalmo pour cela. Il ne m’est donc pas possible d’être très affirmative sur la réussite des traitements. Souvent l’acupuncture décongestionne les conjonctivites. Souvent aussi les migraines disparaissent quand on pique un certain nombre de points.

C’est dans la mesure où c’est une médecine fonctionnelle qu’un trouble de la fonction a des chances d’être amélioré par l’acupuncture. C’est une médecine symptomatique, les symptômes, c’est ce qui nous permet de dire quand il y a douleur, qu’il y a un trouble dans le fonctionnement et avant d’avoir des lésions il faut les prévenir et les soigner. Quand il y a des troubles lésionnels, l’acupuncture n’est pas suffisante. N’empêche que dans certains cas, même s’il y a des lésions, comme avec des troubles circulatoires, on peut décongestionner et calmer les douleurs, ce qui n’est pas négligeable. Je ne dis pas que l’on soigne la cause, elle persiste, mais on peut améliorer les conséquences.

Il y a des tableaux qui donnent l’ensemble des méridiens et non pas un par un. Sur la face antérieure, au milieu il y a ce méridien Yin, conception, qui équilibre les organes Yin et derrière, au milieu, le méridien Yang qui équilibre l’énergie Yang. Sur le côté, autour de l’oreille, de la tête, passe le méridien de la vésicule biliaire, il va avec les migraines.

Quand le foie est déficient on a facilement des maux de tête, des troubles des yeux. Il circule sur le côté et certaines douleurs que l’on baptise « sciatiques » suivent le trajet de la vésicule biliaire. C’est le méridien le plus chargé d’énergie, quand on veut calmer des douleurs on soigne en particulier ce méridien là. Quand je veux aider les gens à ne plus fumer je fais des points sur le nez, renforcés avec les premiers points de la vésicule biliaire qui est à l’oreille. Cela stimule l’énergie de la vésicule, donc du foie qui lui est couplé. Le foie joue un rôle très important dans la désintoxication et dans les douleurs rhumatismales qui ont souvent un point de départ digestif par mauvaise assimilation ou surcharge qui ne s’élimine pas bien, tout ce qui améliore cette fonction a des chances de faire partir les douleurs.

Au niveau de la jambe, à la face intérieure, se réunissent les trois méridiens Yin, au-dessus de la malléole. C’est point actif sur la circulation du sang. Quand on peut soigner les points de réunion, l’énergie peut passer d’un endroit à l’autre. Il y a un point que j’utilise beaucoup qui est la réunion de cinq organes : poumons, cœur, fois, rate, estomac, situé sur la ligne médiane ou horizontale des mamelons. C’est un point qui se bloque très souvent quand les gens ont des chocs, des émotions, des contrariétés. Très souvent ce point est douloureux et empêche les gens de respirer bien. Ils sont bloqués et quand on le pique, cela se dégage. Un point situé sous la clavicule et qui est important aussi, mais qui n’est pas un point de réunion, correspond à l’estomac et au plexus solaire. Ce sont les deux grands plexus nerveux qui sont influencés par les chocs, les émotions. Donc c’est important. Le méridien de la vésicule fait beaucoup de détours. Il y a des quantités de méridiens qui occupent la surface du corps.

Les mains et les pieds sont des extrémités où se terminent les principaux méridiens. C’est pourquoi les gens qui prennent des bains de pieds, des bains de mains, ont de bons résultats. En effet, si on baigne les pieds et les mains, toutes les fonctions sont influencées et lorsqu’on y ajoute des plantes qui ont des actions plus ou moins spécifiques, c’est très efficace. C’est classique, depuis longtemps Salmanof ordonnait des bains de bras pour décongestionner la tête, parce que les méridiens montent et quand on les décongestionne on en retire beaucoup de bien. Salmanof prescrivait beaucoup de bains chauds, non seulement localisés, mais généraux car, disait-il, on pense souvent aux gros vaisseaux, mais on oublie tous les capillaires et la vie circule par l’intermédiaire de tous ces capillaires, ces petits vaisseaux qui amènent l’oxygène et les éléments nutritifs aux cellules. Les vaisseaux vont dans les espaces intercellulaires et c’est dans ces espaces, que les cellules se nourrissent et si on n’a pas une bonne circulation dans les petits vaisseaux, les cellules ne sont pas nourries et on peut s’intoxiquer. Avec les bains chauds dans lesquels il mettait de la térébenthine, du camphre (pour ceux qui avaient une tension basse) et dont il augmentait progressivement la température de 37° 40°, Salmanof n’écoutait pas les gens, mais ne faisait confiance qu’à ses examens, très spéciaux, très intéressants. Il ne voulait pas le stéthoscope ordinaire qui, pour lui, modifiait les sons, il lui en fallait un sans métal qui tenait très mal dans les oreilles et, en auscultant la région para-vertébrale, il trouvait de petits signes, restes de coqueluche, des ganglions qui gênaient le passage de l’air. Il faisait faire des enveloppements chauds avec un grand linge éponge, plié en trois, imprégné d’eau bouillante en petite quantité que l’on gardait pendant vingt minutes à une demi-heure pour activer la circulation pulmonaire et la respiration.

Les enveloppements, c’est très bien. Ils ont l’avantage de ne pas abîmer la peau par rapport à d’autres choses, révulsifs, cataplasmes. N’empêche que les cataplasmes font aussi dilater les vaisseaux, c’est leur but, mais souvent les gens les supportent moins bien que tout simplement de la chaleur. Salmanof donnait aussi beaucoup de térébenthine.

Parmi les différentes thérapeutiques il y en a une que je trouve assez curieuse, c’est la glycérine. Pour faire fonctionner les reins, Salmanof donnait toujours de la glycérine anglaise. Moi, je n’ai jamais osé le faire ! Enfin cela fait fonctionner les reins et comme les reins et le foie ont une action très importante, ce sont les deux pôles qui jouent le plus sur les yeux.

Par contre ses traitements externes étaient bien. J’ai vu des personnes qui avaient des cancers des seins qui s’amélioraient avec des bains chauds généraux Les sangsues, il en faisait mettre très souvent aux oreilles. C’est très bon pour les personnes qui ont des bourdonnements d’oreille. On a beaucoup de peine à se procurer des sangsues, on les fait venir de Roumanie. Cela ne se fait pratiquement plus. Il faut mettre un peu d’eau sucrée ou du miel pour les faire mordre à l’endroit voulu. Cela enlève du sang et injecte un produit fluidique. C’est bien utile aussi pour les gens qui ont trop de tension.

Le Docteur nous montre un tableau : Vous voyez ici la topographie de tous les points d’acupuncture avec les médicaments correspondants. C’est intéressant, car il y a des gens qui ont proposé pour augmenter l’action de l’acupuncture non seulement de chauffer, mais aussi d’ajouter en même temps, sur ce point, le médicament homéopathique correspondant. Cela peut renforcer l’action. Il y a même une manière plus spécifique, faite en Angleterre, qui consiste à élever des abeilles sur les plantes correspondantes et piquer avec l’abeille le point en relation avec cette plante. C’est compliqué !

L’acupuncture est donc une méthode générale qui utilise cette circulation d’énergie qui a été démontrée et qui a tout un circuit horaire de deux heures au maximum dans un méridien, suivi de deux heures de minimum, et ces ondes sont dans l’ordre de la circulation. Ainsi à deux heures du matin, c’est le foie qui est au maximum. Donc, logiquement lorsque le foie ne va pas très bien, c’est à cette heure-là qu’il faudrait le soigner. Et, en effet, c’est à cette heure-là que les gens font des crises d’asthme, des troubles digestifs. De même les gens meurent plus du cœur au milieu de la journée, car c’est au moment où le cœur est à son minimum. Il y a donc des moments optimaux pour faire certains points d’acupuncture. Quand on veut « freiner », l’idéal est de le faire pendant la période maximale, car alors il y a plus de descente possible. Quand on veut tonifier, il faudrait le faire au moment d’un minimum de l’énergie. Mais c’est compliqué, car il y a des cycles de la journée, mais aussi de l’année. Le foie a le maximum d’action au printemps, donc il faudrait le traiter au printemps si on veut mettre en cause tous les facteurs qui agissent. Cela devient vraiment très… chinois !

Si on veut bien connaître les pouls, ils ont quarante caractéristiques. Les gens qui savent bien les prendre, peuvent faire des diagnostiques vraiment extraordinaires, par exemple- s’il y a à déceler des parasites à tel endroit, plutôt à droite ou à gauche, car les côtés de l’artère entrent aussi en cause. On peut chercher les pouls à la main, comme faisaient les Chinois dans le temps. Maintenant on a des appareils.

Les points n’ont pas une topographie nerveuse ou vasculaire. C’est vraisemblablement (c’est une hypothèse) lié aux frictions des liquides qui circulent dans l’organisme Ces frictions dégagent des tensions qui se manifestent aux endroits de moindre résistance, souvent en face des vaisseaux. Mais ce n’est pas directement lié à un vaisseau ou à un nerf. Tout le trajet peut être senti, suivi, mais au niveau du point d’acupuncture il y a un maximum d’énergie et si on a un voltmètre un peu sensible, l’aiguille se déplace. Ou si on a des yeux électromagnétiques cela s’allume et même cela « chante » avec certains systèmes. On peut avoir les deux à la fois. On a maintenant toute une série d’appareils qui permettent une détection des points. On peut aussi soigner en faisant passer un courant.

Actuellement on a tendance à remplacer les aiguilles par des faisceaux laser. Ce sont des rayons condensés de manière à être tous focalisés au même point, au même cycle, ce qui leur donne une grande puissance de pénétration et d’énergie. C’est assez agréable, car on peut faire un traitement, sans piqûre. Enfin il y a les massages, les moxas. Quand on connaît les trajets d’acupuncture et qu’on sait l’action des points, on peut arriver à réaliser de plus en plus de choses.

Est-ce nocif ? Comme pour toutes les choses, il ne faut pas en faire de traitement là où ce n’est pas nécessaire. L’organisme a des possibilités de défense, si on le stimule quand il en a besoin, il va se remettre rapidement. L’idéal c’est d’agir en toute connaissance de cause, car si on a des moyens actifs, on peut aussi avoir des réactions qui ne soient pas positives, car il n’y a que les choses inactives qui soient vraiment inoffensives.

Le Do-in et le Shiatsu sont des systèmes de massages où on utilise les points d’acupuncture. Là systématiquement on passe sur tous les points qu’on essaye de réactiver.

L’acupuncture est donc le fruit d’une expérience. On a cherché à voir si on ne trouvait pas des éléments de conduction, comme les nerfs, et on a constaté qu’on avait trouvé quelque chose. En Corée il y a des gens qui ont fait des expériences sur des lapins. Ils avaient excité certains points un certain nombre de fois, puis ils avaient étudié anatomiquement les réactions dans les tissus. Ils avaient si bien excité les points qu’ils avaient sclérosé (par excès de réaction) tout le trajet et ils ont cru qu’ils avaient découvert le trajet. Mais on n’a jamais retrouvé cela ensuite. Mais j’ai vu avec Soulié de Morand, en piquant un point, se dessiner tout le trajet d’acupuncture. Parfois les gens le sentent, quand on débloque un point on peut sentir passer toute l’énergie. Cet après-midi quelqu’un m’a dit : « Je sens que ma jambe se réchauffe ». Autrement dit, on débloque quelque chose et l’énergie se met à circuler. Quelque fois cela devient visible, rarement, cela devient tout blanc ou tout rouge. On voit alors le trajet. Cela peut se matérialiser d’une certaine manière, soit par les appareils qui l’enregistrent, soit d’une manière visible et si on insiste trop on peut léser les tissus et les blesser à force de faire passer ainsi un courant qui n’est pas normal.

A côté, des méridiens principaux, six de chaque côté, c’est-à-dire douze, il y a les méridiens merveilleux, secondaires. C’est assez compliqué, mais il y a des correspondances, des ramifications et il y a le Yinkeo et le Yankéo qui agissent sur le mouvement. Il y a aussi le méridien-ceinture. Quand il y a des troubles dans ce méridien, cela bloque l’énergie entre le haut et le bas, cela va bien en haut, mais en bas cela ne circule pas (ou l’inverse). Il y a un blocage sur ce méridien. Il y a des points d’ouverture ou de fermeture de ces méridiens. Certains systématiquement, pour certaines affections, piquent les points des vaisseaux merveilleux, car ce sont des vaisseaux qui récupèrent l’énergie qui est en excès. Quand il y a des excès dans certains méridiens, certaines zones, comme des petits lacs, gardent l’excès d’eau ou gardent l’excès d’énergie et on peut les remettre en circulation.

Donc à côté des choses principales, il y a des ramifications. C’est très complexe, il y a beaucoup de possibilités.

La peau est un organe des sens et c’est à lui que s’adresse l’acupuncture. Mais les autres organes des sens sont aussi utilisés en acupuncture. Les oreilles et le nez, les yeux par l’iridologie, la langue. Certains s’occupent de la topographie de la langue (le goût), la coloration. Les Chinois s’en servent, si elle est blanche, brune, chaude, froide… J’emploie généralement pour désintoxiquer du tabac un point qui est le huitième point facial qui est un point de la vésicule biliaire. Il y a toute une topographie sur le nez qui correspond à tout l’organisme.

De même l’oreille a donné l’auriculothérapie. Le thorax se situe en bas de la conque, l’abdomen en-dessus, les membres à la périphérie, la colonne entre les deux. On peut les piquer, les stimuler avec des courants on les masse, mais c’est tellement petit que ce n’est pas commode. Le plus souvent on passe des courants. Nogier qui est le promoteur de cette médecine appelée l’auriculomédecine, emploie tout, la lumière, la chaleur. C’est extraordinaire ce qu’il peut y avoir de correspondances et ce que Nogier arrive à réaliser ! Il fait non seulement de l’acupuncture, mais aussi de la chiropractie en terminant sur l’oreille. L’avantage avec l’oreille, c’est qu’au lieu d’avoir dix points pour le genou, il n’y en a qu’un. Il y a un point qui correspond à la région rectale, un point qui correspond aux yeux et on peut agir ainsi. Il y a pour les oreilles ces petits appareils qui chantent ou qui s’allument, c’est pratique car on peut de cette manière savoir si un point est sensible ou non et il faut des appareils ayant une pression constante.

Les pieds aussi ont toute une topographie. On ne pique pas les pieds, on fait des massages comme dans le do-in.