le Dr Jacques Oudot
Le concept de pluridisciplinarité ou les frontières vivantes

La notion même de spécialisation est moderne et récente ; pendant des siècles on a donné en exemple gratifiant celui qui « avait des clartés de tout », ou celui dont on pouvait dire qu’il savait tout faire ; et jusqu’à René Descartes il était encore possible à un seul homme de posséder l’ensemble de la connaissance mondiale de son temps ; l’homme curieux trouvait son plaisir dans la familiarité d’un savoir étendu et varié, et même d’un minimum de compétence technique en tous les champs de la pragmatique ; ce n’est que depuis deux siècles que l’idée se développe parmi nous d’une nécessaire spécialisation comme garantie de valeur personnelle et sociale…

(Revue 3e Millénaire. Ancienne série No 4. Septembre-Octobre 1982)

La décadence du savoir, l’hyper-spécialisation ont fait naître le concept de pluridisciplinarité. Ce concept nous aidera à lutter contre le cloisonnement des connaissances et rendra à l’homme de science et aux médecins, une vue globale des problèmes, vue indispensable à l’harmonie humaine. La théorie des « biolimites » du Dr Jacques Oudot montre plus des « lieux-liens » des événements et non des limites figées. Ce sont des frontières vivantes et interactives, non des cloisons sclérosantes et desséchantes et mortelles.

La Pluridisciplinarité est à la mode ; « être bête et discipliné »…, « la discipline fait la force des armées »…, « à chacun son métier et les vaches seront bien gardées »…, sont pourtant bien des vieux dictons qui sembleraient traduire un certain bon sens. Or les gens en ont assez d’être considérés comme des sots parce qu’ils sont trop techniciens ou trop spécialisés alors que c’est pour eux le seul moyen de gagner leur vie et d’occuper une position honorable dans la société ! On crie haro sur la monodisciplinarité comme sur la bêtise contemporaine, dans les salons et sur les premières pages de nos quotidiens. Il est donc opportun, à propos de l’interdisciplinarité d’analyser le contenu et les connotations de ce concept.

La notion même de spécialisation est moderne et récente ; pendant des siècles on a donné en exemple gratifiant celui qui « avait des clartés de tout », ou celui dont on pouvait dire qu’il savait tout faire ; et jusqu’à René Descartes il était encore possible à un seul homme de posséder l’ensemble de la connaissance mondiale de son temps ; l’homme curieux trouvait son plaisir dans la familiarité d’un savoir étendu et varié, et même d’un minimum de compétence technique en tous les champs de la pragmatique ; ce n’est que depuis deux siècles que l’idée se développe parmi nous d’une nécessaire spécialisation comme garantie de valeur personnelle et sociale.

« Connaître le tout de rien ; c’est ne rien connaître du Tout », disait le philosophe ; cette remarque a longtemps guidé la soif de connaissance universelle ; elle est devenue paradoxalement la justification du contraire, puisqu’on pense aujourd’hui volontiers qu’il est impossible de connaître le tout de tout ; on pourrait accéder au tout d’une ou deux choses, mais c’est tout ! Et il est sous-entendu dans cette démarche nouvelle que chacun de nos voisins disposera lui-même de connaissances précises sur d’autres parties de l’ensemble, et que l’association ou l’organisation des savoirs succédera heureusement à la répartition du Savoir.

Nous avons tous conscience du fait que notre domaine culturel s’est hypercomplexifié et que son arborescence était inévitable ; « Nous avons, dit Henri Laborit, assisté en effet à la construction d’une tour de Babel dans laquelle grouillait une population de plus en plus nombreuse de spécialistes qui n’arrivaient plus à échanger une seule information car leurs langages étaient tous différents » (1) ; ce même auteur explique, en s’appuyant sur une expérience personnelle réelle, à quel point la notion de polytechnicien est une notion impossible et absurde, alors que la notion de polyglottisme technique est l’une des solutions qui peuvent aider à lutter contre le cloisonnement des connaissances ; l’interdisciplinarité peut naître dans la mesure où l’on apprend non pas la technique des autres (laquelle demanderait chaque fois toute un vie), mais le langage des autres : « Ce sont les concepts et les langages du plus grand nombre possible de disciplines, et non les techniques, qu’il est nécessaire d’acquérir pour ce qu’il est convenu d’appeler l’interdisciplinarité ; nous avons de plus en plus besoin de polyconceptualistes monotechniciens » (1).

La société occidentale a d’abord été fière de cette multitude de compétences techniques ; elle s’en est enorgueillie en récompensant tel ou tel ouvrier qui s’avérait être le seul capable de réparer telle ou telle panne dans une machine !… Mais plusieurs sonnettes d’alarme ont retenti :

1. On s’est aperçu de la complexité croissante de l’environnement externe de l’homme et de la société ; les notions de pollution croissante et les besoins de prévisibilité dans les écosystèmes se sont montrés d’une telle difficulté d’approche qu’il aurait fallu instaurer des sortes d’usines à savoir, encore plus complexes que l’objet d’étude !

2. La complexification intra-humaine est apparue peu à peu du fait même du développement des savoirs ; plus s’enrichissent les méthodes d’observation biologique et plus notre organisme nous semble être un univers encore plus vaste que le cosmos ; de même, les organisations sociales (bureaucraties, entreprises) développent leur complexité de manière exponentielle par rapport au nombre de leurs constituants, de là viennent les difficultés de gestion et les paralysies progressives des organisations croissantes.

3. Avec l’avènement des connaissances hyper-spécialisées, on pouvait craindre la réapparition d’un certain obscurantisme contre lequel pourtant la science avait toujours lutté ; ce néo-obscurantisme paradoxal concernerait chacun de nous, d’où l’urgence d’une réaction.

Les premières réponses sont arrivées non pas avec le concept d’interdisciplinarité mais par l’hybridation de certaines spécialités ! Jean Piaget a très bien décrit (2) ce phénomène « d’hybridation féconde » ; il a fait remarquer à quel point la notion de frontière pouvait être déterminante dans l’utilisation que l’on faisait d’un champ de connaissance ; la multiplication des spécialités repose souvent sur le postulat (peu admissible) selon lequel « les frontières de chaque discipline scientifique sont fixées une fois pour toutes, et qu’elles se conserveront nécessairement à l’avenir » ; Piaget insiste sur la notion que « toute tendance novatrice vise en fait à reculer les frontières dans les dimensions longitudinales et à les mettre en question dans les dimensions transversales ». Le véritable objet de la recherche interdisciplinaire est donc une refonte ou une réorganisation des domaines du savoir, par des échanges consistant en recombinaisons constructives ; l’hybridation féconde apparaît comme la conjonction de disciplines voisines s’assignant des buts nouveaux qui rejailliront sur les sciences mères en les enrichissant ; c’est le cas de la biochimie ou de la physico-chimie, ou de la biophysique ; c’est aussi le cas tendancieux de la sociobiologie ! Il ne s’agit donc pas ici de l’hybride infécond (comme le mulet) selon la définition génétique ancienne ; nous pouvons dire que nous vivons en ce moment l’époque des sciences hybrides : psycholinguistique, psychosociologie, ethnopsychiatrie, etc… Mais il s’agit là seulement d’une des possibilités, mettant en relation des techniciens ou des théoriciens de disciplines voisines ; on ouvre quelques portes dans le mur qui les sépare…

Mais le problème de l’interdisciplinarité n’est pas aussi simple ; les congrès démontrent les différences sans les diminuer ou les coordonner ; les symposiums mettent en évidence l’aspect « patchwork » et kaléidoscopique de nos connaissances ; et même lorsqu’on oriente vers un problème thérapeutique précis l’ensemble des connaissances concernées, on aboutit parfois à des paradoxes assez considérables comme le dénonçait récemment Alain Morgon dans les termes suivants : « dans l’exemple d’un enfant sourd dont le diagnostic est bien défini et dont le trouble de communication est patent, et que personne ne conteste, cet enfant voit se pencher sur lui, exception faite de son cercle familial : un acousticien, un administratif, une assistante sociale, une association de parents d’enfants sourds, un audiophonologiste, un comédien, un économiste, un électronicien, un homme politique, une jardinière d’enfants, un linguiste, un mathématicien, un musicien, un neurologue, un orthophoniste, un oto-rhino-laryngologiste, un pédagogue, un pédopsychiatre, un phonéticien, un professeur de sourds, une psychotechnicienne, une psychologue, un sociologue, un statisticien. Cette liste est donnée par ordre alphabétique pour ne blesser aucune susceptibilité. Ce groupe est hétérogène, fait d’isolants : les thérapeutes, les chercheurs qui se classent en sous-groupes, les autres… Chacun agit en entomologiste consciencieux, épinglant un fragment de l’enfant sourd » (1).

Qu’est-ce donc que cette inévitable et infranchissable cloison qui se dresse entre les différents domaines de la connaissance ? Existe-t-il vraiment des barrières imperméables à ce point-là ? Ne serait-ce pas plutôt une immense mystification qui nous donne à croire à la réalité d’un faux problème ! En Mai 1968, une jeunesse européenne exaspérée mais non désespérée se dressait contre ses parents et ses gouvernements en criant et en scandant : « renversons les barrières ! » ; et pour s’exprimer encore mieux elle écrivait hâtivement sur les murs, et construisait des barricades ! Qu’est-ce donc qu’une frontière interdisciplinaire ?

La pluridisciplinarité (ou multidisciplinarité), comportant toutes les spécialités, y compris les disciplines hybrides, est l’une des possibilités actuelles d’approcher de la vraie question ; c’est la réalisation de précieux séminaires et rencontres ; c’est l’outil que s’est donné le Patch Club en étudiant à la fois la pathologie de la communication humaine et l’accumulation des savoirs par la pluridisciplinarité. L’interdisciplinarité, au contraire, (encore appelée transdisciplinarité) est plus ambitieuse, comme le dit Delattre (3) ; elle cherche vraiment à élaborer un formalisme général qui permette de passer d’une discipline à l’autre ; elle cherche un langage commun au-delà du polyglottisme. A notre avis, le fait que ces mots soient à la mode est un indice de l’importance d’un diagnostic, celui de la maladie du savoir.

La connaissance traditionnelle, comme le fait très bien remarquer Gusdorf « avait su maintenir un apparentement entre les divers ordres de recherche qui s’inspirent tous des mêmes présupposés » (4) ; et jusqu’à la grande époque grecque, toute connaissance était encyclopédique, enkuklios paideia ; elle devait procéder d’une démarche circulaire englobant l’orbis doctrinae, de l’ordre du cosmos à l’ordre de la personne ; il y avait alors dans la connaissance une marque sacrée qui n’était pas accessible à tous. C’est avec la démarche pédagogique et l’universalisation du savoir, et sa démocratisation progressive, depuis le Haut Moyen Age, avec la naissance des universités qu’est née, sans doute, l’apparente division du savoir ; la doctrine fut progressivement éclatée en ses diverses facettes, privilégiant les moyens et les fins de la connaissance ; selon Gusdorf, « l’invention de l’université représente un épisode capital dans l’histoire du savoir occidental » ; jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en occident, la science était entendue comme interdisciplinaire ; et la grande mutation du morcellement de la connaissance date de la Renaissance et du temps des grandes découvertes dans tous les domaines : révolution astronomique, découvertes géographiques, crise de conscience de la place de l’homme dans le cosmos, crise de confiance aussi envers la tradition pour une démarche inquiète à la recherche non plus du savoir mais de l’inconnu ; la nouvelle encyclopédie, celle du siècle des lumières n’est plus action unificatrice mais catalogue de la diversité !

Et l’on observe alors une multiplication effrénée de comportements de recherche de plus en plus restreints ; on se met à creuser le sillon de sa connaissance comme on creuserait un puits. Les chercheurs empruntent le statut des ouvriers : ils se spécialisent ; on assiste à une taylorisation de la connaissance ; et on voit actuellement dans certaines structures très officielles, des équipes de « recherche à la chaîne » ! « Le progrès des connaissances, dit Gusdorf, bien loin de correspondre à un véritable développement organique, évoque la prolifération anarchique de cellules cancéreuses dont chacune se multiplie pour son propre compte sans respecter aucune régulation d’ensemble avec le risque de mort intellectuelle que cela implique. » Non seulement les Universités ont perdu leur universalité, mais elles l’interdisent ; l’effort de connaissance générale est subversif ! Prisons centrales de la culture, soumises à un régime cellulaire où chacune se retranche à l’abri de cloisons étanches ; fragments d’université, facultés, départements, instituts, ateliers, unités de recherche ; « Les rivalités et les jalousies, les haines confraternelles achèvent de transformer chaque institution universitaire en une tour de Babel. » Et la médecine ne manque pas d’exemples qui divisent l’être humain en une myriade d’observables élémentaires, appelant au secours l’avènement d’une nouvelle spécialité, celle de la synthèse : autant dire la médecine générale !

Le concept de pluridisciplinarité est donc né il y a deux siècles avec le début de la décadence du savoir ; et sa réalité témoigne des difficultés qu’il soulève, l’obstacle des habitudes est le premier ; toute institution se comporte un peu comme un organisme qui résiste au changement, et ne supporte pas que l’on remette en cause les bases mêmes de son existence. Le régime des pouvoirs s’est installé dans notre société en fonction de la parcellisation de l’information, de l’engrangement des matériaux, ou de la symbolique financière ou encore des connaissances (secrets, élaboration de plans avec division du savoir) ; les systèmes de pouvoir n’ont pas intérêt à laisser grandir ou renaître la pluridisciplinarité ; cela explique sans doute le détournement sémantique indécent de nos efforts par les instances politiques ou autres qui gèrent notre société ; on met de la pluridisciplinarité partout comme on met de la communication partout ; la banalisation est une riposte au questionnement. L’obstacle linguistique participe d’une complicité historique non négligeable à la pluridisciplinarité ; le fait que les langues soient variées dans le monde n’a pas provoqué de vocation sociale à la traduction ; au contraire, de nouvelles langues s’inventent, à l’intérieur des premières, pour augmenter encore l’isolationnisme des connaissances, et créer des groupes autonomisés par une langue commune et cachée, créant une véritable initiation du rétrécissement ; elles vont contre l’initiation de la tradition qui est celle de l’appartenance au monde. l’obstacle épistémologique enfin est souvent invoqué ; on représente volontiers l’histoire de la connaissance comme celle d’un arbre qui se diviserait progressivement en branches et en brindilles de plus en plus ténues ; chaque chercheur serait comme un insecte posé sur une des brindilles et ne pourrait participer au développement de la connaissance qu’en faisant « bien son travail » à l’endroit où il se trouve ; et ce modèle arbitraire d’arborescence inévitable de la connaissance porterait à croire que non seulement l’arbre cache la forêt mais que la brindille cache l’arbre ; c’est ainsi qu’un faisceau d’argumentations tend à prolonger le problème au fur et à mesure qu’on essaie de le poser !

Mais dans la mesure où nous avons vraiment compris que cette maladie de la connaissance est la source de la plus grande part des malheurs de notre civilisation, il nous appartient de lutter contre cette pluridisciplinarité babélienne ; l’un des aspects les plus spectaculaires se rencontre avec les effets pervers des développements techniques dans la notion de « Haut Risque », conséquence du cloisonnement progressif et de l’enfermement des tenanciers du savoir. Comment trouver une réponse thérapeutique ? Par quels chemins devons-nous passer ? Quel type d’effort devons-nous provoquer ? Comment restaurer une pensée globale qui tienne compte de l’harmonie humaine dans l’univers ?

Certains outils intellectuels existent d’ores et déjà, mais ils sont insuffisants par eux-mêmes ; la notion de systèmes, ou théorie des systèmes nous fournit des approches descriptives possibles des ensembles complexes ; mais il s’agit encore de modèles simplistes qui évacuent les particularités de l’homme ; le vœu d’Henri Laborit de faire apprendre la langue des autres apporte aussi un espoir ; mais ce type de démarche se heurte vite au jugement d’espionnage dans cette perversion généralisée du langage enfermé ; la théorie hologrammorphique (1) est un modèle qui pourrait être utilisé en attendant mieux pour une approche interdisciplinaire possible : tout « élément » d’un hologramme comporte en lui-même l’ensemble de l’hologramme, comme dans les systèmes vivants où tout élément constituant un organisme comporte en lui-même des mémoires spécifiques de l’ensemble de l’organisme.

C’est ainsi que toutes les pistes qui pourraient aider techniquement dans l’effort d’interdisciplinarité sont des pistes qui font intervenir la notion de globalité pour compenser celle de réductionnisme ; le global et le local doivent être pour le moins équivalents, ou alterner, dans toute pensée scientifique ; l’encyclopaedia originelle avait cette qualité ; l’encyclopédie moderne ne l’a plus. Il s’agit donc d’une vigilance particulière qui consisterait à approcher l’ensemble du corpus des connaissances par un double regard, à la fois globaliste et réductionniste ; par cet aller et retour incessant on peut éviter le travers hiérarchique et faire apparaître des aspects nouveaux de l’univers ; comme dit Gusdorf, « il s’agit vraiment de réformer les structures mentales, et d’apporter par une nouvelle pédagogie une nouvelle intelligibilité fondée sur l’affirmation de l’unité fonctionnelle de l’être humain en tant que point de regroupement de toutes les intentions de la recherche dans les divers domaines du savoir. »

La théorie biolimitaire, qui propose de considérer la vie comme soutenue par des frontières vives et non comme englobée dans des cloisons est peut-être l’un des outillages de l’avenir de l’interdisciplinarité ; cette théorie (5) intègre les notions de temps global historique et de temps local ; elle comporte des univers aux invariants (opérateur biolimitaire) ; elle tient compte des spécificités propres à chaque situation ou à chaque « niveau d’organisation ». Les biolimites ne sont pas les limites de la vie, mais les lieux-liens de l’événement vivant, qu’il soit biologique ou symbolique, qu’il soit naturel ou culturel. Ce modèle apporte déjà au groupe d’étude des maladies de la communication humaine des résultats encourageants ; souhaitons qu’elle ne devienne pas à son tour l’objet des outrages de la société pluridisciplinaire, mais bien au contraire le support d’un réseau pour l’entraide interdisciplinaire.

BIBLIOGRAPHIE

(1) Morgon Main, Oudot Jacques, Revillard Jean-Pierre : Dix Visions sur la Communication Humaine, PUL, 1981.

(2) Piaget Jean : Problèmes généraux de la recherche interdisciplinaire in « Epistémologie des sciences de l’Homme », Idées Gallimard n° 260 (pp. 251-377).

(3) Delattre P. Recherches interdisciplinaires, Enc. Univ. 17 (pp. 387-394).

(4) Gusdorf G. : Connaissance Interdisciplinaire, Enc. Univ. 2 (pp. 1086-1090).

(5) Oudot Jacques : Les Biolimites, PUL, 2e édition 1982.