Le dévoilement des sens supérieurs

L’essence du dévoilement se trouve dans l’enlèvement des voiles. Le voyant perçoit des choses qu’il ne voyait pas auparavant. Par « voiles » on entend les obstacles qui retiennent l’être en deçà de la parfaite vision de la Beauté Divine ; ils sont faits des mondes divers appartenant tous à la constitution de l’homme. L’homme possède un œil en corrélation avec chacun de ces mondes par lequel il observe ce monde durant le dévoilement. Ces mondes s’inscrivent tous sous une division en deux : lumière et obscurité, ciel et terre, invisible et visible, spirituel et physique – chaque paire exprimant le même sens en termes différents.

(Revue La pensée Soufie. No 4. 1982)

(Extrait de « Lettres d’un Maître Soufi » de Shaikh Sharfuddin Maneri )

L’essence du dévoilement se trouve dans l’enlèvement des voiles. Le voyant perçoit des choses qu’il ne voyait pas auparavant. Par « voiles » on entend les obstacles qui retiennent l’être en deçà de la parfaite vision de la Beauté Divine ; ils sont faits des mondes divers – 18000 suivant les uns, 80600 suivant les autres – appartenant tous à la constitution de l’homme.

L’homme possède un œil en corrélation avec chacun de ces mondes par lequel il observe ce monde durant le dévoilement. Ces mondes s’inscrivent tous sous une division en deux : lumière et obscurité, ciel et terre, invisible et visible, spirituel et physique – chaque paire exprimant le même sens en termes différents.

Lorsqu’un pèlerin sincère, poussé par son aspiration, se détourne de la nature inférieure pour suivre la Loi et commence à fouler le sentier sous la protection d’un Maitre, il ouvre l’œil correspondant à chacun des voiles qu’il soulève pour observer les conditions du monde, qui s’offre à sa vue.

D’abord il ouvre l’œil de l’intellect et comprend les mystères intel­lectuels jusqu’au point où le voile est soulevé. C’est ce qu’on nomme le dévoilement intellectuel, et on ne devrait pas en dépendre. La plupart des philosophes en sont à ce stade et le prennent pour le but final.

Lorsqu’il s’élève au-dessus de ce stade, le pèlerin sincère on vient au dévoilement du cœur et perçoit différentes lumières. C’est ce qu’on nomme le dévoilement par la perception.

Ensuite il dévoile les secrets : c’est le dévoilement par l’inspiration; et les mystères de la création et de l’existence lui sont révélés.

Puis vient le dévoilement de l’âme : c’est le dévoilement spirituel ; et il peut voir alors de Ciel et l’enfer et communiquer avec les anges.

Lorsque l’âme est complètement lavée des impuretés terrestres, qu’elle est parfaitement pure, elle dévoile l’Infini, et son privilège est de contempler le cycle de l’éternité, de comprendre instantanément aussi bien le passé que l’avenir, étant délivrée des limitations de l’espace et du temps, voyant en avant et en arrière, lisant les cœurs, connaissant les évènements et voyageant sur l’eau, le feu et l’air. On ne doit pas dépendre de tels miracles.

Vient ensuite le dévoilement du plus intime, donnant au pèlerin la capacité d’entrer dans le plan des Divins Attributs. Le plus intime est le pont qui relie les Divins Attributs et le plan de l’âme permettant à celle-ci d’avoir l’expérience de la Vision de Dieu et de refléter le caractère Divin. Crest ce qu’on nomme le dévoilement des Divins Attributs. Durant ce stade le disciple développe la connaissance ésotérique, la révélation de Dieu, Sa vision, Sa bénédiction, l’absorption véritable, l’existence réelle, ou Unité, selon qu’il a dévoilé les Attributs Divins de l’intelligence, de l’audition, de la vue, de la construction, de la désintégration, de la stabilité, ou de l’Unité. On peut penser également à d’autres qualités.