le Dr. W. Labriola
L'Enfant et la Nature

Partout il y a alternance d’activité et de repos. Aux jours succèdent les nuits, aux printemps et aux étés succèdent les automnes et les hivers. Après nos agitations et nos vacarmes, par contre il est rare que nous vivions des moments de détente ou de silence. Pour cette raison, j’ai toujours conseillé aux parents d’inculquer à leurs enfants l’amour du silence et de la détente succédant à une phase d’activité, de vacarme ou de tension. Cinq minutes par jour suffisent, mais elles sont comme quelques gouttes d’éternité dans l’océan déchaîné du temps.

(Revue Être Libre. No 227. Avril-Juin 1966)

Les rythmes de l’existence humaine ont été bouleversés par l’ampleur des progrès techniques et industriels Tous les jours nous apprenons qu’une conquête nouvelle a été faite, soit sur l’espace, soit sur le temps. Il est fort probable qu’un divorce progressif s’établisse entre le rythme des activités humaines, tel qu’il est aujourd’hui, tel qu’il sera demain et ce qu’il devrait être naturellement. Il semble que les rythmes de la nature sont plus paisibles, plus lents et harmonieux, et l’homme devra finalement admettre que de nombreuses maladies nerveuses ou psychiques proviennent de ce décalage.

Partout il y a alternance d’activité et de repos. Aux jours succèdent les nuits, aux printemps et aux étés succèdent les automnes et les hivers. Après nos agitations et nos vacarmes, par contre il est rare que nous vivions des moments de détente ou de silence.

Pour cette raison, j’ai toujours conseillé aux parents d’inculquer à leurs enfants l’amour du silence et de la détente succédant à une phase d’activité, de vacarme ou de tension. Cinq minutes par jour suffisent, mais elles sont comme quelques gouttes d’éternité dans l’océan déchaîné du temps.

Il est souhaitable de mettre l’enfant le plus souvent possible en contact avec la nature. Peut-être cette nécessité n’était-elle pas aussi impérieuse, il y a un siècle. Au cours des vacances, laissons lui élever quelques animaux, faisons-lui observer l’écureuil voltigeant de branche en branche. Ecoutons avec lui le chant des oiseaux, le bruissement du vent dans les arbres, le son de la cloche lointaine.

Nous pouvons, si nous le voulons, faire participer l’enfant à la renaissance prodigieuse de la nature lors de chaque printemps. L’homme ne sort pas seulement de lui-même lors des contacts sociaux impliqués dans la vie quotidienne. Il peut se dépasser lui-même lors d’une communion avec la nature.

Les enfants des villes n’ont plus aucun contact avec la nature. Les métamorphoses de chaque saison leur échappent.

Ils sont privés d’une des sources les plus précieuses pouvant enrichir leur sensibilité.

A l’heure du confort extrême, où l’auto, la télévision et tous les miracles de la technique encouragent la paresse de tous, il est temps de réagir.

Apprenons à nos enfants les joies du camping, les, longues excursions en forêts et devant la beauté d’un soleil couchant, tâchons d’observer avec eux une minute de silence.

De ces contacts peuvent se dégager des enseignements dont les empreintes sont indélébiles. Ils permettent à nos enfants de puiser en eux-mêmes, à l’âge adulte, les forces insoupçonnées que la nature destine à tous ceux qui observent ses lois.

(Traduit de l’anglais.)