Jean E. Charon
L'univers, mon univers

Nos physiciens modernes ne vont guère faire beaucoup mieux que l’ancienne pensée traditionnelle chinoise pour, à leur tour, justifier sans incohérence de l’existence d’un Univers empli d’énergie. Cette exigence de cohérence va se traduire par la manière dont ils vont cataloguer les faits observables, en établissant notamment deux types de matière : la matière ordinaire, qu’on rencontre le plus abondamment dans l’Univers, qui sera dite d’énergie positive ; et aussi la matière plus rare, d’énergie négative, qu’on désignera comme l’antimatière…

(Revue 3e Millénaire. Ancienne série No 4. Septembre-Octobre 1982)

Il n’a pas été créé à un instant particulier,

il se crée à chaque instant,

il n’est que l’image que l’Esprit

se forme des phénomènes prenant place

quand l’Esprit côtoie l’Esprit

quand mon « Moi » rencontre l’« autre »

mais il n’est pas que cela…

15 milliards d’années : telle est la meilleure estimation que donne aujourd’hui la Physique de la durée qui nous sépare de la naissance de notre Univers. Notre Univers actuel, tout ce que nous apercevons autour de nous, le ciel, les étoiles, les planètes, la Vie, tout ceci aurait une origine commune dans le temps, et cette origine se situerait à environ 15 milliards d’années dans le passé.

Notre surprise est ici partagée : doit-on s’étonner de cet « âge » immense de l’Univers, sans commune mesure avec les durées avec lesquelles nous sommes habitués ; ou, au contraire, doit-on plutôt se demander comment il est possible que l’Univers ait jamais eu un commencement : car, s’il faut assigner un instant, même très lointain dans le passé, à la naissance de l’Univers, alors comment ne pas inévitablement se demander « ce qu’il y avait avant » ?

Les données de la Science

Attribuer une date de naissance à l’Univers n’a pas été, comme on pourrait d’abord l’imaginer, le fait de l’Homme contemporain seulement. Mais cependant, au cours de l’histoire de l’humanité, cette date a varié dans de larges proportions. Il y a eu ceux qui pensaient que l’Univers avait existé de toute éternité, mais naissait et mourait périodiquement, selon une succession de cycles. C’était là l’idée de Platon, et Cicéron à sa suite, au premier siècle avant notre ère, avait même fourni une évaluation précise de la durée de chaque cycle, qu’il nommait la Grande Année : 12954 ans. Mais les textes des Ecritures faisaient généralement autorité, et pendant les 1500 premières années de notre ère l’avis était plutôt que le monde était de création divine et était né il y a environ 6000 ans, c’est-à-dire à peu près 4000 ans avant notre ère. Les années juives se comptent d’ailleurs encore aujourd’hui, généralement, depuis ce « commencement » du monde, il y a 6000 ans. Cependant, depuis Copernic, la tendance « scientifique » a été de dater la naissance du monde à une époque beaucoup plus lointaine, et qui a d’ailleurs toujours été en s’allongeant. Vers la fin du XIXe siècle on parlait plutôt d’un million d’années. Puis, brusquement, au cours des 30 premières années de notre siècle, les dimensions d’espace et de temps de notre monde ont comme éclaté : on s’est en effet aperçu que certaines étoiles étaient si distantes que leur lumière mettait des centaines de millions d’années à nous parvenir. Il fallait bien supposer que le monde existait déjà au moment où cette lumière fut émise, et les physiciens furent ainsi contraints de se ranger à l’idée que le monde était plus près du milliard que du million d’années.

En 1933, l’astronome américain Edwin P. Hubble fit au sujet de l’âge de l’Univers une découverte de grande importance : l’observation des étoiles et des galaxies lui permettait en effet d’affirmer que tous ces corps cosmiques s’éloignaient de nous, quelle que soit la direction selon laquelle on regardait, et s’éloignaient d’autre part d’autant plus vite qu’ils étaient plus éloignés. C’est un peu ce qu’on constaterait pour des points dessinés sur la peau d’un ballon en caoutchouc quand on gonfle le ballon : les points dessinés sur la peau du ballon s’éloignent tous les uns des autres, et deux points donnés quelconques s’éloignent d’autant plus vite l’un de l’autre qu’ils sont plus distants. Il en est de même de l’espace de notre Univers, on dit qu’il est « en expansion » : il « se gonfle » sans cesse, entraînant avec lui les objets qu’il contient, comme les étoiles et les groupes d’étoiles. Dès lors, si on suppose que ce gonflement se poursuit depuis le début du monde, on peut calculer le moment où ce gonflement a commencé, c’est-à-dire l’instant où le « ballon » était complètement dégonflé. Hubble trouvait ainsi que l’Univers ne pouvait pas avoir moins de 5 à 6 milliards d’années. Depuis Hubble ce chiffre a été en se précisant de plus en plus, et il est encourageant de constater que l’examen de tous les processus physiques connus conduit aujourd’hui à des chiffres concordants pour dater le début de notre Univers : cet événement aurait eu lieu il y a 15 milliards d’années. Les procédés de datation basés sur la radioactivité naturelle des roches, ou ceux basés sur l’âge des océans de notre Terre, ou l’âge estimé des étoiles et des galaxies, tout ceci converge vers la conclusion que, il y a 15 milliards d’années environ, il s’est passé « quelque chose », et qu’à cet instant, l’évolution a commencé, pour produire finalement ce vaste Univers que nous apercevons aujourd’hui autour de nous.

Un Univers fait d’énergies de deux signes

Un des principes fondamentaux qui forme la base de toute la Science contemporaine est que la matière, ou l’énergie (depuis Einstein ces deux concepts sont équivalents), ne peut pas sortir du Néant, pas plus qu’elle ne peut disparaître dans le Néant. En somme, c’est le « rien ne se crée, rien ne se perd » formulé dès le XVIIIe siècle par le chimiste français Lavoisier [1]. On dit encore qu’il y a conservation de l’énergie. Or, l’espace qui nous entoure, avec ses milliards d’étoiles, nous apparaît naturellement comme contenant une immense quantité de matière, et plus généralement une immense quantité d’énergie. Cette énergie, puisqu’elle ne peut ni apparaître « ex nihilo », ni disparaître quand le temps s’écoule, était donc déjà présente à cet instant que les cosmologistes nomment la naissance de l’Univers. Quel est donc ce « prestidigitateur» qui, à l’instant originel, aurait réussi à sortir de sa poche toute cette matière qui fait encore aujourd’hui notre Univers ? A-t-il emprunté cette matière ailleurs ? Mais, dans ce cas, la matière de notre Univers existait déjà « ailleurs » (dans la poche du créateur !) avant ces 15 milliards d’années où les physiciens nous disent que tout a commencé. Et, s’il faut au contraire admettre que le créateur a fait émerger cette matière du Néant, par une simple passe de baguette magique, alors qu’en est-il de ce fameux principe de conservation de l’énergie dont les physiciens semblent faire tant de cas ? Faut-il dire que ce principe, qui sous-tend toute la Science actuelle, a été violé dès la première seconde d’existence du monde phénoménal étudié par les physiciens, ce monde dont ils déduisent les lois de la Nature… y compris le principe de conservation de l’énergie lui-même ?

Ce problème d’allure paradoxale ne date naturellement pas d’hier. Et, à toutes les époques, les penseurs se sont efforcés d’offrir une réponse au « mystère » de la création, et une réponse qui soit cohérente avec leur savoir du moment. L’idée de base sur laquelle va s’appuyer toute la réflexion c’est que les choses se présentent toujours en termes de contraires, de telle sorte que l’addition globale de ces contraires restituerait le Néant. Et que, inversement du Néant pourraient sortir des contraires, et cela sans violer aucune loi de conservation. C’est déjà ce que suggérait Thalès de Millet, en Grèce, 6 siècles avant notre ère : les phénomènes se couplent en contraires, le chaud et le froid, le sec et l’humide, le dur et le mou…

A une époque voisine, dans le sud de la Sicile, Empédocle enseigne une doctrine où le rôle central est attribué aux deux sentiments contraires que sont l’Amour et la Haine : au début du monde l’Amour et la Haine sont en quantités égales ; mais bientôt la Haine prend le dessus pour un moment, jusqu’à ce que, à la fin des temps, l’Amour finisse quand même par l’emporter. Mais c’est sans doute dans la pensée chinoise, telle qu’elle a été formulée par Lao-Tseu dans le Tao-to king, qu’on trouve la doctrine traditionnelle la plus précise faisant intervenir des contraires, avec l’introduction des concepts de Yin et de Yang : les deux principes qui sont à l’origine de l’Univers, de tout ce qui le constitue et de son évolution, sont d’une part un principe de nature positive, le Yang, et d’autre part un principe de nature négative, le Yin. En somme, avec le Yin et le Yang ce sont les mathématiques qui commencent à participer à l’explication de la nature des choses et leur évolution : de rien (c’est-à-dire de zéro) il en peut émerger que des attributs de signes algébriques opposés, de telle façon que l’addition de ces attributs « signés » restitue le zéro (le rien).

Ainsi, à partir du Néant sont nés tous les phénomènes de notre Univers, mais ceux-ci se partagent en Yin et en Yang, en négatif et en positif, de telle sorte qu’il n’y a pas de violation « logique » de notre besoin impérieux de conservation, au niveau de la conscience que nous avons de tout ce qui existe.

Nos physiciens modernes ne vont guère faire beaucoup mieux que l’ancienne pensée traditionnelle chinoise pour, à leur tour, justifier sans incohérence de l’existence d’un Univers empli d’énergie. Cette exigence de cohérence va se traduire par la manière dont ils vont cataloguer les faits observables, en établissant notamment deux types de matière : la matière ordinaire, qu’on rencontre le plus abondamment dans l’Univers, qui sera dite d’énergie positive ; et aussi la matière plus rare, d’énergie négative, qu’on désignera comme l’antimatière. Mais, si l’antimatière est moins abondante que la matière, le bilan d’énergie totale pour l’Univers entier ne devrait-il pas être positif, et non pas nul comme l’exigerait un Univers né du Néant, c’est-à-dire à partir d’une énergie algébriquement nulle ? Les physiciens n’ont pas tardé à proposer une solution pour surmonter cette difficulté, en affirmant que puisque l’espace de l’Univers dans son ensemble est courbé et refermé sur lui-même à la façon de la surface d’un ballon, on devait pouvoir associer à cette courbure d’ensemble de l’espace une certaine énergie [2], et celle-ci devait « logiquement » être négative, afin de venir compenser l’excédent d’énergie positive de la matière. En bref, l’énergie totale enfermée dans l’Univers est globalement nulle car elle est essentiellement la somme de l’énergie positive de la matière ordinaire et de l’énergie négative d’un espace vide et courbé [3].

Ainsi, nul « créateur » ne semble être « scientifiquement » requis pour générer l’énergie contenue dans notre immense Univers, puisque cette énergie est, au total, exactement nulle à tout instant, à l’instant présent comme au moment de la « naissance » de toutes choses.

Un Univers du Verbe

Mais à la réflexion, et sauf si on est scientifique et scientifique seulement; on ne peut s’estimer parfaitement satisfait de cette « échappatoire » de l’énergie des deux signes pour justifier de la création de notre Univers. Car, même si l’énergie est « dialectiquement » départagée en positive et négative, qui donc a opéré ce premier partage à l’origine des temps, qui donc a fait naître le positif et le négatif à partir d’un Néant originel « qui ne demandait rien à personne » ? Quel est ce mystérieux architecte qui, à l’origine des temps, a pris l’initiative de séparer le Néant en un espace vide d’énergie négative et une matière d’énergie positive emplissant cet espace ? Certes, on comprend maintenant que ce créateur n’a pas eu besoin d’énergie pour engendrer notre Univers, puisque cette énergie est globalement nulle, et que par sa simple Parole, même scientifiquement parlant, il lui suffisait de « nommer » les choses en énergies de signés contraires pour leur donner existence. Mais, malgré tout, il fallait bien la prononcer cette Parole initiale pour mettre les phénomènes que nous connaissons sur le chemin de l’évolution ; et il va donc me falloir, « logiquement », inclure la Parole initiale dans l’image que je me forme de mon Univers.

Puisqu’ils ne peuvent plus exclure la Parole initiale des « modèles » qu’ils proposent aujourd’hui de notre Univers les physiciens, aidés quelque peu par les philosophes, vont faire un pas de plus dans l’approfondissement de la nature du Réel : il n’y a pas, vont-ils déclarer au cours de ces toutes dernières années, à mettre l’accent sur une Parole « exceptionnelle » qui aurait donné son cours à l’Univers, car tout l’Univers n’est que Parole : l’Univers n’« est » pas, il est simplement ce que l’Esprit pense de lui, à travers les présupposés qu’il choisit librement d’adopter et les mécanismes propres au fonctionnement de l’Esprit. L’Univers est, dans son essence ultime, représentation faite par l’Esprit, représentation faite par notre Esprit. Les physiciens d’aujourd’hui sont prêts à affirmer : l’Univers, c’est mon univers, l’Univers c’est moi. L’Univers n’a pas été créé à un instant particulier, il se crée à chaque instant, il n’est que l’image que l’Esprit se forme des phénomènes prenant place quand l’Esprit côtoie l’Esprit, quand mon Moi rencontre l’« autre » [4].

L’Univers serait donc Parole, c’est-à-dire Verbe, quand on pousse son analyse jusqu’aux dernières ressources de la connaissance contemporaine. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les physiciens ne considèrent pas cette approche « spiritualisée » des phénomènes comme un simple point de vue « philosophique » : ils adoptent une telle approche du Réel parce qu’elle les conduit à une meilleure connaissance des choses, notamment dans les inaccessibles domaines du plus grand (le Cosmos dans son ensemble) ou du plus petit (les particules élémentaires). Ne dites donc jamais à un physicien qu’il fourbit aujourd’hui ses outils de recherche avec des arguments philosophiques, vous risqueriez de l’indisposer : car, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, le physicien moderne a choisi de faire de la philosophie sans le savoir.

Un Univers du Verbe contradictoire

Mais sommes-nous enfin totalement satisfaits après avoir conclu, comme nous venons de le faire, que l’Univers est Verbe, qu’il est à chaque instant ce que le Verbe dit de lui, y compris quand ce Verbe s’exprime au sujet de la naissance et l’évolution de ce qu’il nomme le Tout ? Ce qui nous « chiffonne » encore c’est, bien sûr, que par le fait même d’affirmer que l’Univers n’est à chaque instant qu’une représentation de l’Esprit, on ne voit alors pas pourquoi on pourrait se satisfaire de la représentation qui nous est proposée aujourd’hui, selon laquelle cet Univers serait Verbe : après tout, demain l’Esprit, compte tenu du supplément de connaissances qu’il aura acquis, nous dira sans doute que l’Univers est tout autre chose que la musique que nous joue le Verbe. Nous sentons bien que la représentation que l’Esprit se donne de l’Univers actuel est le fruit d’un Verbe « rationnel » ici et maintenant, aboutissement d’un choix de présupposés pour organiser de manière cohérente les interactions présentes de l’Esprit avec lui-même.

Il semble que, pour aller un peu plus loin, il va nous falloir encore élargir les bases de notre entendement, c’est-à-dire le champ de conscience à l’intérieur duquel notre pensée est capable de se mouvoir. Si le problème de l’existence de notre Univers nous accule à tant de difficultés, si nous paraissons n’ouvrir une porte que pour trouver derrière une autre porte close, c’est parce que nous plaçons (avec la Science actuelle d’ailleurs) cet Univers dans l’espace et le temps. Nous posons rationnellement à l’Univers des questions rationnelles, et le Verbe qui nous sert à répondre à ces questions est, comme nous l’avons noté déjà, un Verbe rationnel, qui partant de présupposés et par voie déductive tente de formuler des réponses rationnelles à nos interrogations fondamentales. Mais les premiers supposés auxquels nous avons été contraints, ce sont ceux de l’existence même de l’espace et du temps. Pour aller plus avant, il faudrait ouvrir à notre champ de conscience un domaine de pensée excluant précisément l’espace et le temps. Affirmer l’espace et le temps c’est placer les choses dans un Verbe existentiel ; mais ne doit-on pas dire, avec Stéphane Lupasco [5], que les choses sont à la fois Verbe existentiel et aussi Verbe potentiel, c’est-à-dire sont simultanément ce qu’on affirme à leur sujet par voie rationnelle (et ceci leur donne « existence ») et aussi ce qu’une affirmation contradictoire serait capable, à travers un symbolisme adéquat, de dire d’elles [6]. En d’autres termes, l’Univers ne se situe pas seulement dans l’espace et le temps, il est aussi pensable à travers une approche intuitive, s’adressant plus à notre Inconscient qu’à notre Conscient, dans un champ de pensée d’où l’espace et le temps seraient exclus. Exprimé d’une autre manière, pour les questions les plus difficiles posées à notre entendement (et l’existence de l’Univers est certainement l’une d’elles), il faudrait rechercher des réponses se situant dans deux plans de conscience d’apparence contradictoires (en fait complémentaires), qui sont le plan de conscience de la pensée rationnelle (ou logique) et celui de la pensée intuitive (ou mystique) : la première raisonne en déduisant à partir de présupposés bien formulés, la seconde à partir de notre sentiment de ce que sont les choses à l’exclusion des présupposés précédents [7]. En somme, il faudrait se ranger à l’avis de Pascal : « Deux excès : exclure la raison, n’admettre que la raison. »

Pour approcher une connaissance véritable de notre Univers il nous faudra sans doute d’abord réfléchir sur ces « koans » issus de la réflexion contemporaine : Je suis l’Un et le Tout, le temporel et l’intemporel, le Vide et l’Infini.


[1] Un peu avant qu’il ne « perde » la tête… sur la guillotine.

[2] D’après Einstein, à toute courbure de l’espace-temps correspond une énergie, positive ou négative.

[3] Tel est notamment le « modèle cosmologique » issu de la Relativité complexe, qui prolonge la Relativité générale d’Einstein.

[4] Voir aussi, au sujet du Réel et du Verbe, notre article dans la revue 3e Millénaire N° 2, Mai 1982.

[5] Voir l’article de Stéphane Lupasco dans 3e Millénaire No 2, Mai 1982.

[6] Nous avions développé ce point de vue dans un ouvrage intitulé « L’Etre et le Verbe ».

[7] Il est intéressant de noter que, selon certains ethnologues et préhistoriens, et d’après l’étude minutieuse des dessins rupestres découverts sur les murs des cavernes, l’homme préhistorique (il y a 20 à 50 mille ans) disposait de ces deux plans de conscience (rationnel et intuitif). On peut consulter à ce sujet l’excellent ouvrage de Jean Lerède (Les troupeaux de l’aurore, Editions de Mortagne, Canada). Au tournant du 3e Millénaire, avec la redécouverte que l’on voit poindre du monde intérieur, l’Homme moderne s’achemine peut-être à nouveau vers cette conscience « à deux plans », tournée à la fois vers l’appréhension rationnelle de son monde extérieur et l’adéquation intuitive de ses perceptions avec la pensée inconsciente profonde de son monde intérieur.