Maud Cousin
La science de l’occulte de Steiner 4

L’homme se sent devenir autonome. Il commence à percevoir son « Moi » et les courants caloriques par lesquels circule la vie constituent la première forme de la circulation sanguine. Quant aux courants aériens dont il est à présent en partie maître et qui servent de véhicules aux Esprits supérieurs, ils deviennent le fondement du futur système nerveux. La chaleur et l’air font communiquer l’homme avec le monde extérieur de la Terre. Par contre il ne perçoit rien de la pénétration en lui de l’élément solide, il n’en a qu’une obscure conscience par les images des Grands Êtres qui y président. L’élément solide s’adjoignit alors à l’eau et son assimilation apparut encore à l’homme comme gouvernée par les Hautes Entités.

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Le titre est de 3e Millénaire

(Revue Panharmonie. No 185. Janvier 1981)

Compte rendu de la rencontre du 2.10.1980

Quoique nous avions déjà étudié les débuts de la période terrestre qui est la nôtre actuellement, il nous a semblé bon de la reprendre à ses débuts, car tout cela n’est pas simple ! D’en reparler éclairera peut-être certains faits difficiles à comprendre et à imaginer. Nous rappelons à nos lecteurs que nous suivons les textes de l’ouvrage de Rudolf Steiner : « La Science de l’Occulte», paru en livre de poche aux éditions Triades.

Aux éléments chaleur sur Saturne, gaz sur le Soleil et liquides sur la Lune, la Terre va nous donner l’élément solide.

Entre chaque ère planétaire a lieu une pause cosmique, pendant laquelle les Êtres spirituels qui concourent à l’évolution de l’homme acquièrent des aptitudes supérieures aux précédentes, leur permettant d’aider l’homme à développer une conscience plus subtile que la conscience imaginative qui était la sienne pendant la période lunaire. Mais avant d’être de plain-pied — si l’on peut dire — dans l’ère terrestre, de même que l’embryon dans le sein de sa mère passe par toute l’évolution biologique précédant l’état humain, l’homme passe par toutes les phases antérieures, c’est-à-dire par celle de Saturne avec la chaleur, celle du Soleil avec le gaz ou l’air et celle de la Lune avec l’élément liquide.

Chaque ère planétaire est composée de sept cycles, les trois premiers sont préparatoires, le quatrième est celui de la manifestation et les trois derniers ceux d’un retour progressif à une nouvelle nuit cosmique. Ces périodes, qu’elles soient intercalées entre les différents cycles ou qu’elles soient plus importantes entre deux ères planétaires, ne sont pas des périodes d’inaction. Loin de là ! Les Êtres supérieurs se spiritualisent encore davantage et l’être humain devient apte à recevoir leurs influx à un degré supérieur.

Que se passe-t-il à la fin de la récapitulation des ères précédentes ? Toutes les forces et entités ont effectué une sorte d’ascension dans les mondes supérieurs. Ces mondes ne peuvent être perçus, sinon le plus bas nommé le « Monde des Esprits », celui dans lequel séjourne l’homme entre la mort et une nouvelle naissance. Et pour pouvoir agir sur lui, les Êtres supérieurs redescendent progressivement pour permettre à leurs influx les plus denses d’être perceptibles dans les régions astrales. Car l’être humain, à ce stade revêt encore une forme astrale ; c’est-à-dire que ses corps physique et éthérique sont enveloppés de matière astrale. En effet, ce qui caractérise son corps physique, n’est pas sa forme matérielle, mais le fait que sous une enveloppe astrale, il évolue selon des lois physiques. Il en est de même pour le corps éthérique.

Question : Que signifie qu’il obéit à des lois physiques ?

Réponse : L’énergie répond à des lois physiques. L’éthérique qui est la croissance, donc aussi celle des plantes, semble être à la limite de l’énergétique et du physique. La vie obéit à des lois, une plante est physique. L’astral est invisible, ce sont des énergies, des vibrations, d’ailleurs tout est vibration à des degrés différents.

La terre apparaît maintenant sous la forme d’un globe composé d’âmes et d’esprits dans lequel les forces physiques et vitales se manifestent astralement. L’astre contient en germe tout ce qui se transformera plus tard pour donner naissance aux créatures de la Terre. Le globe est lumineux, mais sa lumière ne pourrait être perçue par nos yeux physiques si ceux-ci existaient déjà. Sa clarté astrale n’est visible qu’aux yeux du clairvoyant.

Nous sommes encore dans une phase rappelant l’évolution saturnienne, car la chaleur équivaut à la lumière. Mais tandis que sur Saturne les différenciations étaient encore très peu marquées, cette récapitulation est vécue maintenant à un degré supérieur.

Puis se produit dans la Terre une espèce de condensation qui fait apparaître un foyer igné en son centre. Ce foyer est parcouru en tous sens par des entités spirituelles qui contribuent à l’évolution terrestre, provoquant une sorte d’échange entre elles et la Terre. Celle-ci se présente non comme une substance, mais plutôt comme un organisme tout imprégné d’âme et d’esprit. Les futurs hommes ne participent pas à cette plongée dans le globe de feu, ils se tiennent presque entièrement dans l’atmosphère non densifiée, psycho-spirituelle, où ils sont « couvés » par les entités spirituelles. Un seul point de leur forme astrale, entrant en contact avec la Terre de feu, se densifiant, permet au feu de la vie terrestre de s’allumer en eux, faisant vibrer autour d’eux la chaleur vitale. Cette chaleur provoque une transformation qui permet au corps astral d’intégrer ce qui sera plus tard « l’âme de sensibilité ».

L’homme est donc constitué à ce moment d’un corps astral dans lequel vont et viennent les entités spirituelles, d’un corps éthérique, d’un corps physique fait d’un tissu de flammes et de l’âme de sensibilité par laquelle il se sent uni à la Terre. Sa conscience, encore imaginative, reflète les êtres qui le « couvent », mais au centre de cette conscience commence à luire le sentiment de sa personnalité qui lui permet, contemplant du haut des mondes spirituels un apanage terrestre, de se dire : « Ceci est à toi ! ».

L’évolution terrestre se poursuivant, celle-ci se condense de plus en plus. La portion ignée diminue et fait place à un élément matériel que l’on peut désigner par « gaz » ou « air ». Dans l’homme également s’incorpore une substance gazeuse. La chaleur allumait la vie en lui, à présent l’air qui vient vibrer autour de lui, s’exprime par des sonorités spirituelles. Son corps éthérique résonne comme une harpe. Son corps astral prend une fonction distincte, c’est le germe de l’âme d’entendement.

Tout au long de l’évolution, que ce soit celle des astres ou celle de l’homme, les Êtres supérieurs ne cessent d’agir. Les premiers de ces Êtres à évoluer dans la masse de feu et d’air constituant la Terre, sont les Esprits de la Personnalité ou Archées. Ils ont une action importante sur l’homme. L’âme de sensibilité les reconnaît. Dans la matière gazeuse se manifestent les Esprits du Feu ou Archanges. Leur influence aussi est perceptible à l’homme dans l’air qui souffle autour de lui, il les reconnaît par son âme d’entendement, mais il ne peut encore avoir la vision d’objets physiques, il vit dans des mondes calorifiques et dans des vibrations sonores à travers lesquelles il sent la présence des Esprits de la Personnalité sous un voile de chaleur et de sons.

Après une nouvelle condensation la substance liquide s’intègre à la masse de la Terre qui, maintenant est constituée par trois éléments : feu, air, liquide.

Le Docteur Cousin résume : Nous ne sommes pas encore dans l’évolution terrestre, nous passons encore par toutes les phases précédentes, mais à un niveau plus élevé. Ainsi dans la chaleur du monde saturnien nous acquérons la sensibilité, la personnalité s’éveille, la condensation supérieure à celle de Saturne, densifie davantage le corps astral qui commence à recevoir l’âme de sensibilité. Puis la densification s’accentuant, fait apparaître le gaz ou l’air qui commence à vibrer et à donner les premiers germes de l’âme d’entendement. Nous-mêmes, nous densifiant toujours plus, nous recevons l’élément liquide qui est celui de la phase lunaire.

Ce degré de densité de la Terre jusqu’à l’état liquide, a pour résultat d’empêcher les Esprits supérieurs d’y résider, il leur faut un entourage plus subtil. Et c’est pourquoi le Soleil, qui ne faisait qu’un avec la Terre, se détache de celle-ci, les Esprits supérieurs tirant d’elle les substances nécessaires à la création de leur nouveau lieu de résidence solaire. Au contraire, l’homme, pour acquérir la solidité, ayant besoin d’un terrain propice, la matière terrestre se condense davantage encore.

Dans l’homme à présent s’opère également un changement puisqu’au feu qui pénètre en lui, à l’air qui tourbillonne autour de lui, s’ajoute le liquide qui s’intègre à lui. Le corps éthérique lui apparaît comme un corps subtil fait de lumière et aux ondes caloriques qui montent de la Terre et ondulent en lui, aux souffles d’air provoquant en lui des sonorités harmonieuses, s’ajoutent le flux et le reflux de l’eau, lui donnant la sensation d’une lumière qui brille et qui s’éteint alternativement. Aux ébauches d’âmes de sensibilité et d’entendement se joint l’âme de conscience et les Anges ou Fils de la Vie, véritables créateurs de la lumière, se manifestent par leurs effluves dans cet élément liquide.

Avec la lumière, dit le Docteur Cousin, se créent les organes de la vision, le flux liquide va devenir la circulation sanguine et lymphatique. Ce qui était extérieur à l’homme, telle la chaleur, va devenir intérieur. Il commence à prendre conscience de lui-même et à voir ce qui se passe.

Les Esprits supérieurs, envoyant leur rayonnement de leur résidence solaire, vont transformer l’existence terrestre. Deux états de conscience vont alterner dans l’homme puisque, d’une part, il est lié à la Terre par son corps physique et que, d’autre part, son âme est nourrie par les Esprits solaires. Ceux-ci vont enlever son âme à certains moments hors de son enveloppe corporelle, de sorte qu’il est tantôt un être purement animique, évoluant dans le sein des Puissances solaires, tantôt un être lié à son corps et gouverné par les influences terrestres. Lorsqu’il est dans son corps physique, la chaleur monte en lui, des souffles aériens le font résonner comme une harpe et les ondes liquides circulent dans son corps. Lorsqu’il est hors de son corps, son âme perçoit les images des hautes entités qui le prennent sous leur garde.

Les âmes, échappant à leur enveloppe corporelle, la Terre et les résidus physiques de l’homme tombent dans un sommeil et, sous l’action réciproque des êtres terrestres et des entités solaires, la Terre se met en mouvement par rapport au Soleil, ce qui donne les alternances de jour lorsque sa face est tournée vers l’astre lumineux, et de nuit lorsqu’elle en est détournée. Pendant la nuit l’homme mène une existence purement psychique.

Aussi bien le Docteur Cousin que les personnes présentes font la réflexion qu’il serait logique que, le Soleil étant en quelque sorte spiritualisé, l’être humain devrait être de jour sous son influence. Or, c’est exactement le contraire. Cependant il est évident qu’un travail psychique profond s’opère pendant la nuit. On arrive finalement à penser que les influences solaires se produisant de jour, l’homme les assimile pendant le calme de la nuit, le jour étant fait pour une vie plus intensément active. Et, confirme le Docteur, notre usure physique a besoin d’une recharge psychique et physique, car le corps astral use le corps éthérique pendant nos activités diurnes. La recharge est apportée de jour par les aliments, mais ceux-ci ne sont assimilés que la nuit, c’est la nuit que se fait le maximum de travail digestif. Donc c’est le jour, pendant que le Soleil nous regarde, que nous vivons une vie active, terrestre, et c’est durant la nuit que nous vivons une vie astrale pendant laquelle les Êtres solaires sont en rapport avec nous.

Pendant la phase nocturne de la Terre, les formations organiques aqueuses et aériennes du corps dépérissent et se dissolvent dans la masse du globe. Seule subsiste comme un embryon chétif la masse du corps qui s’est formée dès le début de l’évolution terrestre par la coopération du feu et de l’âme humaine qui ne se sont densifiés que par la suite. Lorsque recommence la saison diurne, la Terre reçoit les effluves du Soleil et les âmes des humains affluent dans le monde terrestre. Elles entrent en contact avec les embryons qui se revêtent d’une forme extérieure correspondant à la physionomie psychique de l’être humain.

Il n’y a aucun rapport entre ce jour et cette nuit et les jours et nuits actuels.

Une sorte de subtile fécondation se fait entre l’âme et le germe du corps, et l’âme, ainsi incarné, attire à nouveau dans le corps les masses aériennes et liquides de l’organisme humain. Mais ce processus n’est pas encore perçu comme étant extérieur, seule se produit la sensation d’une fécondation dont l’âme est le siège. L’âme s’éveille à la vie physique par son contact avec le germe que lui présente la Terre, C’est l’aube du futur sentiment du « Moi ». L’absorption de l’air reste encore un phénomène psycho-spirituel, c’est-à-dire qu’il s’exprime sous forme d’images. Il apparaît comme un ensemble de vibrations sonores qui donnent leur forme aux germes en cours d’organisation. Rien de semblable ne peut s’observer dans l’état de conscience actuel. Ce sont des formations de substances subtiles qui ressemblent à des plantes ou à des fleurs qui seraient mobiles intérieurement et ondoyantes. Prendre de pareilles formes comble l’être de bonheur pendant sa vie terrestre.

L’absorption de l’élément liquide éveille dans l’âme la sensation d’un influx de forces, d’une croissance interne. Lorsque l’action directe du Soleil décline, l’âme perd la force de gouverner ces phénomènes organiques qui s’éliminent peu à peu. Seules persistent les portions du corps dans lesquelles doit mûrir le germe. Quant à l’homme, il se dépouille de son corps pour retourner à son existence spirituelle.

Il ne faudrait pas croire que pendant la période nocturne la Terre soit uniquement composée de corps en décomposition et de germes humains attendant l’éveil futur. Les substances terrestres qui ne sont pas employées à la constitution des corps humains, sont utilisées par d’autres êtres que nous étudierons plus tard.

Une controverse s’établit ensuite pour terminer cette réunion intéressante et animée, pour savoir si les âmes animent à nouveau les mêmes formes lorsque revient la période solaire, ce qui donnerait une certaine continuité à l’être humain. Il était difficile de trouver la solution à ce problème de même que de se rendre compte exactement de la nature du « germe » qui persiste lorsque le corps physique dépérit à l’aube de la période solaire. N’est-il qu’un potentiel physique ? Nos lecteurs pourront peut-être nous éclairer sur ce point !

(Revue Panharmonie. No 186. Avril 1981)

Compte rendu de la rencontre du 4.12.1980

Après être passé à un degré supérieur par tous les stades antérieurs de développement de l’être humain et de l’univers, et le processus de condensation s’accentuant de plus en plus, un élément nouveau apparaît dans la Terre : l’élément solide. Cet élément, l’homme aussi l’intègre, mais en même temps les entités qui façonnaient son corps de feu, d’air et d’eau, perdent de leur puissance d’action. Car l’âme ne peut agir sur un corps trop solide. Celui-ci peut à présent, grâce aux nouvelles forces acquises, se revivifier lui-même.

En effet, lorsque après avoir séjourné auprès des Êtres solaires l’âme revient prendre possession du germe resté sur terre, elle ne peut plus, à elle seule, réveiller la vie en lui. D’autre part, en se réincarnant, elle ne perçoit plus seulement les ondes sonores et lumineuses à travers lesquelles se révèlent à elle les Êtres qui lui sont supérieurs, mais en s’agglomérant à l’élément solide, elle prend conscience des Esprits du Soleil qui fécondaient la Terre, même lorsque l’homme lui-même s’en était échappé. Auparavant, l’homme quand il était hors de son corps, avait conscience de sa solidarité avec les Êtres psycho-spirituels, son Moi reposant en leur sein. A présent, pendant son incarnation, ce « Moi » se présente à lui comme faisant partie des objets peuplant son ambiance physique. Il acquiert quelque chose de plus personnel.

La Terre maintenant est peuplée d’êtres autonomes à la ressemblance des êtres humains psycho-spirituels dont l’organisme était fait d’une matière plus subtile que celle qui constitue actuellement le corps humain. Les particules terrestres qui se mêlaient à eux étaient de substance moins dense, elles étaient un peu semblables à ce qui, émanant d’un objet, est perçu par nos sens olfactifs.

D’autre part, selon les régions du globe sur lesquelles il est dispersé, le corps humain subit des influences différentes qui donneront lieu plus tard à la répartition des races.

Puis l’homme s’affranchissant de plus en plus, le lien étroit qui l’unissait au monde des âmes et de l’esprit, se dénoue dans une certaine mesure et, dans son corps, la vie se poursuit même quand l’âme est absente. Or le corps, privé d’âme s’ossifie petit à petit et si l’évolution avait continué de cette sorte, après quelque temps, les âmes humaines revenant sur une terre remplie de déchets d’incarnations, n’auraient plus pu y trouver aucun organisme auquel elles auraient pu s’unir.

Arrivée à ce stade, se produit sur la Terre un événement qui donne à toute l’évolution une nouvelle orientation, c’est-à-dire que tous les éléments qui pouvaient amener dans la masse terrestre un durcissement irréparable, se détachent de la planète pour former ce qui est actuellement notre Lune, d’où ils agissent désormais, avec une intensité atténuée.

D’autre part, l’action des hautes Entités qui gouvernent les formes et qui jusqu’alors avaient leur centre à l’intérieur de la planète, exercent leur action de l’extérieur de celle-ci, provoquant dans le corps humain une différenciation, début de la division des deux sexes, masculin et féminin. Et par la coopération en eux-mêmes de ces deux forces qui sont le germe et l’énergie vivifiante, naît une nouvelle forme humaine, c’est-à-dire deux groupes avec prédominance en l’un de la force germinatrice de l’âme et de l’esprit et dans l’autre, celle de l’énergie vivifiante. Ces forces agissant dans un même corps, leur action réciproque devient moins violente.

Le rejeton humain s’affine et descend sur la Terre dans un état moins dense, n’absorbant que peu à peu les éléments solides.

Cela ne durera qu’un temps. Les forces durcissantes reprennent le dessus, l’âme ne peut que faiblement participer à l’organisation du corps qui se décompose quand celle-ci le quitte.

« C’est le phénomène de la vie et de la mort, dit le Docteur Cousin, mais à ce stade il y a une continuité, l’être restant conscient. En ce qui concerne la signification de l’énergie vivifiante, je pense que c’est notre corps éthérique et que la partie psycho-spirituelle correspond à l’astral et au Moi ».

A ce stade l’être humain est apte à incorporer les différents éléments et, en premier lieu, le corps astral qui contient encore les corps éthériques et physiques, est embrasé par le feu terrestre. Il se divise alors en deux parties : L’« âme de sensibilité », partie subtile du corps astral, et une partie plus grossière, plus éthérique capable d’entrer en contact avec l’élément Terre.

Tandis que le corps éthérique redevenu indépendant (on se souvient qu’il était « astralisé »), dans le corps astral se développe « l’âme d’entendement » et « l’âme de conscience ». Le corps éthérique se condense de plus en plus et après avoir été corps de feu et de chaleur, le stade d’évolution est atteint où des particules de l’élément terre-solide, s’incorporent à l’homme. Mais il ne peut encore à lui seul faire pénétrer en lui l’air, c’est-à-dire le souffle.

Docteur Cousin : Le corps astral devient plus subtil et le corps éthérique plus dense.

Auparavant le corps vital qui recevait les vibrations sonores gouvernait aussi les courants aériens. A présent il reçoit la vie du dehors et celle-ci devient indépendante de sa partie psychique. La conséquence en est que la vie persiste dans le germe de sa forme. Les Esprits de la Forme restent unis à ce germe et la vie qu’ils ont émanée, ils la font passer sur les descendants de l’homme quand l’âme humaine a quitté le corps. C’est le phénomène de l’hérédité qui donne la continuité. L’âme est attirée vers le corps dans lequel la vie a été transmise par ses ascendants et qui se perpétue d’être en être, le « Moi », coule comme un fleuve à travers les générations.

Docteur Cousin : Donc l’âme s’incarne dans la même lignée de corps. Mais cette renaissance passe-t-elle par l’embryon ? Il semble qu’il n’y ait pas procréation. Pensons par analogie au sommeil pendant lequel le corps astral et le Moi quittent le corps physique et le corps éthérique. Au réveil l’être retrouve ce même corps resté vivant.

L’homme se sent devenir autonome. Il commence à percevoir son « Moi » et les courants caloriques par lesquels circule la vie constituent la première forme de la circulation sanguine. Quant aux courants aériens dont il est à présent en partie maître et qui servent de véhicules aux Esprits supérieurs, ils deviennent le fondement du futur système nerveux. La chaleur et l’air font communiquer l’homme avec le monde extérieur de la Terre. Par contre il ne perçoit rien de la pénétration en lui de l’élément solide, il n’en a qu’une obscure conscience par les images des Grands Êtres qui y président. L’élément solide s’adjoignit alors à l’eau et son assimilation apparut encore à l’homme comme gouvernée par les Hautes Entités.

L’homme sent qu’il dépend des Esprits de la Forme qui se manifestent dans les énergies terrestres et qui agissent aussi sur sa nutrition. Le fait de conscience le plus intime lui vient des représentations que provoquent en lui le feu et la chaleur. Il est à même de distinguer le feu et la chaleur de la partie ambiante qui est en réalité le milieu où se manifestent les Esprits de la Personnalité.

« Le Moi, c’est la chaleur, dit le Docteur Cousin, nous ne sommes plus conscients des Esprits supérieurs qui président aussi bien sur le plan psychique à nos intuitions, inspirations, découvertes, inventions, que sur le plan physique où ils guident notre nutrition, l’amélioration de notre vie, de notre culture, etc. Toutes ces Puissances, qu’on les appelle Dieu ou par d’autres noms, sont des Puissances créatrices qui nous influencent, chacune dans un domaine déterminé. On verra plus tard que ceux qui n’auront pas suivi la même évolution et qui sont restés à un stade inférieur, seront à la base des règnes minéral, végétal et animal ».

Mme L. : Ils ont opposé une certaine résistance.

F. C. : Cette résistance elle-même est sous l’égide des Puissances.

Docteur Cousin : « C’est ce qu’on appelle les forces bénéfiques ou maléfiques, diaboliques, qui divisent. C’est tout le problème du bien et du mal, du choix, de notre libre-arbitre. Si chacun de nous est différent, c’est parce que la proportion des éléments vivifiants et psycho-spirituels n’est pas la même pour tous. Il y a des gens qui évoluent vite, d’autres moins vite, il y en a qui sont influencés différemment selon les régions où ils se trouvent. Ils forment ainsi les races différentes ».

Ce qu’il y a de plus obscure pour l’homme à ce stade, c’est son origine individuelle. Il sait qu’il subit l’influence des Esprits de la Forme qui se manifestent dans les forces de la Terre et qui le guident dans ses rapports avec le monde extérieur. Il a conscience de ses activités psycho-spirituelles qui s’exercent à l’arrière-plan de son monde physique. Lorsque le feu donne lieu dans l’ambiance humaine à des phénomènes puissants, l’âme pense : « Voici les Esprits fulgurants dans l’atmosphère terrestre, ces Êtres dont une étincelle s’est détachée pour embraser mon être intérieur ! ».

Dans la période de sa croissance sur la Terre, lorsqu’il a quitté son état incorporel pour s’engager dans une incarnation, l’homme perçoit les phénomènes lumineux comme venant de l’extérieur. Au contraire, lorsque le germe commence à se façonner, ces images s’estompent. Il en reste un genre de souvenir et il ressent intérieurement les manifestations lumineuses qui le lient aux Êtres spirituels et qui, grâce à ce qu’il reçoit d’eux, le rendent apte à agir sur l’atmosphère ambiante qui commence à briller. Certains phénomènes terrestres sont alors dus à l’influence des hommes.

La perception des images lumineuses extérieures ne durent que jusqu’au milieu de son existence terrestre, tandis que l’audition des sons persiste. Ce n’est qu’à la fin de sa vie terrestre qu’il cessera d’y être réceptif. Ce n’est que vers la fin de sa vie qu’il réalise une union intime avec les Fils de la Vie (les Anges). En imitant leur action il arrive à produire des remous puissants dans la masse liquide terrestre, créant un flux et un reflux. Les eaux se répandent sur tout le globe.

Dans le premier quart de son existence terrestre il avait acquis la sensation du goût qui lui semble maintenant être le souvenir de son séjour dans les mondes supérieurs. Néanmoins se poursuit à ce moment également la solidification des corps grâce à l’apport de substances extérieures. Bien que sa croissance se prolongeât au cours du second quart de son existence terrestre, sa forme était déjà achevée. A ce moment il ne pouvait percevoir d’autres êtres vivants que par leur chaleur et leurs manifestations lumineuses et sonores. Car il n’était pas encore capable de se représenter l’élément solide.

La forme extérieure du corps humain est à l’image de sa vie intérieure. Les parties qui contiennent en puissance la forme de la future tête sont les plus achevées. Les autres organes ne sont encore que des appendices rudimentaires.

Néanmoins les humains présentaient des aspects différents selon les régions où ils habitaient. Leurs appendices étaient plus ou moins développés. Ceux qui étaient le plus avancés, ayant été tout au commencement en contact avec l’élément calorique, avant la condensation de la Terre, étaient les plus capables de développer la forme de la tête. Ils sentaient nettement la présence des Esprits de la Forme à travers la chaleur et se souvenaient d’avoir fait partie de ces Esprits pendant leur existence corporelle.

Ceux qui n’avaient pu entrer en contact avec l’élément feu qui lorsque l’air s’était intégré à la Terre, dépendaient davantage des conditions extérieures. Ils n’avaient qu’un vague souvenir de leur appartenance aux Esprits de la Forme.

Une troisième catégorie étant encore plus attachée au monde terrestre, n’ayant été touchée par l’élément feu qu’après que la Terre, séparée du Soleil, eut assimilé l’élément liquide. Ils éprouvaient leur appartenance au monde spirituel que lorsque l’influence des Archanges, Esprits du Feu, et surtout des Anges, Fils de la Vie se faisait sentir dans leurs représentations. Par contre, dès le début de leur vie sur terre, ils étaient pleins d’ardeur pour agir comme le leur permettaient les conditions de cette existence terrestre. Leurs organes accessoires, leurs appendices, étaient particulièrement développés.

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