Maud Forget
OM = AUM, le son primordial

AUM est formé de trois lettres qui selon les lois de la phonétique sanscrite se fondent en une seule : O prolongée par un point d’orgue noté M. OM se prononce en une seule émission de voix. Ces trois lettres sont secrètement associées à tout ce que les conceptions hindoues comptent de trinités dans les domaines les plus divers. Il est dit dans la Mandukyopanishad, Sloka 27 : « OM est en vérité le commencement, le milieu et la fin de toute chose. »

(Revue 3e  Millénaire – ancienne série. No9. Juillet-Août 1983)

Ces trois lettres, associées à toutes les trinités indoues, sont le commencement, le milieu et la fin de toute chose.

Le son primordial est en chacun de nous. Par lui, nous mettons en vibrations nos ressorts les plus secrets, ceux qui sont le moyen d’élever notre niveau de conscience. Depuis des années, Maud Forget, directrice du Cercle du Vedanta à Boulogne, étudie les techniques de respiration et le pouvoir des sons sur notre être profond. Comment et pourquoi prononcer le « AUM » et d’où vient cette tradition C’est ce qu’elle explique ici.

VEDANTA

 « Rien ne peut être plus remarquable, plus suggestif, que la mesure dans laquelle la science moderne vient confirmer, dans le domaine de la matière, les conceptions, les formules mêmes auxquelles était parvenu, par une méthode très différente, le Védanta. Le Védanta originel, non pas celui des écoles de philosophie métaphysique, mais celui des Upanishads [1]. »

 AUROBINDO

Le monde scientifique s’intéresse depuis une quarantaine d’année au message que nous a laissé le Védanta. Un Oppenheimer avait appris le sanscrit et c’est un sutra de la Dhyanabindu Upanishad qui lui revint spontanément en mémoire lorsqu’il assista à l’explosion de la première bombe atomique.

« Pareil à dix millions de soleils, OM resplendit perpétuellement au cœur de tous les hommes. »

Les anciens Rishis connaissaient l’atome qu’ils appelaient ANU. Ils disaient que le feu qui était caché dans la pierre avait une force incalculable, que le son inaudible était le plus puissant, que tout était vibration en perpétuel devenir. Ils avaient émis sur l’Énergie, le temps et l’espace des certitudes qu’aurait acceptées un Einstein.

L’œuf d’or flottait sur les eaux cosmiques immobiles. Une vibration subtile annonçait le début d’un nouveau cycle. Le son OM s’amplifiait à l’infini.

OM : Brahman [2], la conscience informelle se manifestait. « C’est de OM qu’émane l’univers sensible, celui-ci existe dans OM et se dissout dans OM. » Sivananda.

*

*          *

OM est un mantra [3], le mantra sacré, on le trouve dans les Védas [4], les manuscrits les plus anciens du monde, ils sont la matérialisation tardive d’un enseignement oral qui se poursuivait depuis des millénaires parmi ceux qu’il a été convenu d’appeler les Aryens. Cette rédaction en sanscrit pourrait coïncider avec leur arrivée en Iran et dans les régions himalayennes, — 1500 à 2500 avant notre ère. La datation donne lieu à controverses. Il existe en Inde une croyance selon laquelle une langue primitive appelée Devavani serait à l’origine de toutes les langues, mais elle se serait perdue. OM serait l’un des rares phonèmes qui aurait échappé à l’oubli.

ÔM=AUM

AUM est formé de trois lettres qui selon les lois de la phonétique sanscrite se fondent en une seule : O prolongée par un point d’orgue noté M. OM se prononce en une seule émission de voix.

Ces trois lettres sont secrètement associées à tout ce que les conceptions hindoues comptent de trinités dans les domaines les plus divers.

Il est dit dans la Mandukyopanishad, Sloka 27 :

« OM est en vérité le commencement, le milieu et la fin de toute chose. »

La science du Mantra

Selon la science du Mantra, il y a trois types d’ondes qui sont appelées ondes sonores. Chaque son a sa propre forme et sa propre fréquence. Selon cette science, il y a quatre types de fréquences ; l’une est appelée l’onde de rythme ; l’autre, l’onde résonnante ; la troisième, l’onde oscillante et la quatrième, l’onde transcendantale.

La quatrième étant transcendantale est hors de la portée de l’ouïe et de la parole.

A représente l’onde statique

U l’onde de résonnance

M l’onde oscillante

Ces trois ondes sonores sont reliées entre elles, elles peuvent se manifester à des fréquences diverses ; rassemblées, leur vibration a une très longue portée.

Le point central de la résonnance s’appelle Nada (son). Le point est au centre de l’œuf universel, qui selon la tradition védique contient les énergies psychiques. Aux deux pôles de cet œuf, se tiennent deux forces latentes, la force négative : le temps, la force positive : l’espace.

La vibration de OM met en mouvement ces deux forces qui se projettent vers le noyau central, lorsqu’elles se rencontrent, il y a explosion, cette explosion résonne dans toute la Création. OM représente la totalité de la force créative.

Il est dit dans les Upanishad :

« L’état non manifesté est absolu

L’univers manifesté est aussi absolu. »

Dans les Védas, OM est l’ultime et le premier Mantra. Il ne représente ni un Dieu, ni une Déesse, il n’a ni forme, ni nom. Il représente les ondes de hautes fréquences qui n’ont jamais de repos.

« Le soleil circule dans l’espace, chantant le Mantra OM ».

Mundakopanishad

Si l’on prononce le monosyllabe sacré dans un tonoscope en présence de grains de pollen répartis sur une plaque métallique, sous l’effet des vibrations, ceux-ci se mettent en mouvement et forment un cercle autour d’un point central [5].

Ce cercle et ce point rappellent l’image de l’atome d’hydrogène, mais aussi le symbole représentant le soleil chez les astrologues.

En 1931, Kark Jansky, savant américain, recherchait l’origine de parasites qui gênaient les communications. Ces parasites étaient des vibrations dont la longueur d’onde était familière et Jansky découvrit qu’ils provenaient de l’espace. Cette découverte marquait la naissance de la radioastronomie qui est devenue une technique aussi importante que l’observation astronomique au travers des fenêtres de lumière visible ou infrarouge… Les ondes qui mesurent entre 1 centimètre et 15 centimètres et qui passent par la fenêtre radio fournissent une grande variété d’informations inconnues de l’astronomie optique [6].

Au début du siècle, un auteur hindou Gal Gangadhar Tilak [7] a fait une très soigneuse exégèse des Védas. Il avançait l’hypothèse que les ancêtres des Rishis Védiques avaient une origine arctique ; thèse que je soutiens volontiers après une étude des populations esquimaudes, résidant sur les côtes est du Groenland. Leurs légendes font allusion à des hommes de grande taille dont ils craignaient la puissance. L’esquimau est de souche mongole, il ne dépasse pas 1,50 m ; j’ai trouvé dans leur langue un certain nombre de termes sanscrits. Cette étude de Tilak nous apprend que ces populations faisaient état d’un long séjour et d’une longue nuit de six mois, d’aurores boréales, de clairs de lune continus pendant quinze jours, de longues aubes et de longs crépuscules ; en outre, ils voyaient le soleil se lever au sud. Le culte solaire des populations vivant à cette latitude est à l’origine des rituels au cours desquels les mantra étaient chantés. Pour elles, le soleil était la manifestation matérielle de Brahman et une méditation très ancienne avait pour objet le disque solaire, lumineux, source de vie.

L’homme conscient

Le mantra OM recouvre sa triple expérience

L’état de veille correspond à la lettre A

L’état de rêve à la lettre U

L’état de sommeil profond à la lettre M

Ces trois états correspondent respectivement aux trois qualités de la nature (Gunas [8]) : (Rajas) Activité, (Sattva) Harmonie, (Tamas) Inertie.

En pratiquant le Japa, c’est-à-dire la répétition rythmée du mantra, le Jiva (l’être vivant) peut connaître un quatrième état Turiya. Dans la Mandûkya Upanishad il est dit :

« On considère comme quatrième état ce qui n’a ni connaissance intérieure, ni connaissance extérieure, ni connaissance de l’un, ni de l’autre, ni connaissance globale, ni connaissance et non connaissance à la fois ; qui est invisible, insaisissable, impensable, innommable, qui n’a pour essence que l’expérience de son propre Soi, qui annule la diversité, qui est apaisé, bienveillant, sans dualité, c’est le Soi qui est l’objet de la connaissance. »

Le son silencieux qui succède l’émission de M correspond au quatrième état.

« Celui qui a connu le verbe OM, le verbe silencieux, le verbe qui est paix éternelle, puisqu’il est négation de toute dualité, celui-là est à l’exclusion de tout autre un (véritable) sage » [9].

Chakra

Notes

Bija

Pétales

Harmoniques

1° MULADHARA

DO

LAM

4

VA. SA. SHA. SA

2° SVADDISTHANA

RE

VAM

6

BA.BHA.HA.RA.YA.LA.

3° MANIPURA

MI

RAM

10

DA.DHA.NA.TA.THA.

 DA.DHA.NA.PA.PHA

4° ANAHATA

FA

YAM

12

KA.KA.GA.GHA.MGA.

CHA.CHHA.JA.JHA.NYA

TA.THA.

5° VISHUDDHA

SOL

HAM

16

A. Ã.I.Î.U.U.RI.RÎ.

LRI.L.RÏ.E.AÏ.O.AU.

AM.AH.

6° AJNA

LA

OM

2

OM

7° BINDU

SI

OM

 

OM

8° SAHASRARA

DO

OM

1000

OM

Science et conscience

Les débuts de l’électro-encéphalographie remontent à 1950. Des chercheurs tant en Amérique qu’en France (Jouvet, Colette, Dreyfus, Brissac) et leurs équipes ont étudié les états de conscience auxquels les anciens Rishis attachaient tant d’importance puisque le monosyllabe le plus sacré en contenait le secret. Aux divers niveaux de conscience, divers rythmes des pulsations du cerveau apparaissent sur les électro-encéphalogrammes.

A : en état de veille, les ondes oscillent 30 fois par seconde (on a donné à chacun de ces états le nom d’une lettre grecque),

A = Thêta

U : état de rêve, appelé période paradoxale par Michel Jouvet (REM par les anglo-saxons : Rapid Eye Movement).

Le fœtus est en ondes Alpha pendant toute la gestation, les yogins disent qu’il est relié au corps subtil de la mère, lequel correspond à la lettre U.

U = Alpha

M = Delta. Selon la profondeur du sommeil, les oscillations vont de 3 à 1/2 par seconde. La somnolence rythmée : Thêta, correspondrait à environ 6 oscillations par seconde.

Le quatrième état : Turiya, serait à rattacher au niveau de l’éveil passif, Alpha. C’est celui où les intuitions se révèlent, celui que tente de prolonger le yogin en méditation, celui que cherchent à utiliser les promoteurs de la suggestopédie, que Lozanov, un médecin bulgare, a découvert pendant un séjour auprès de yogins indiens ; celui que le docteur Caycedo a étudié dans les mêmes conditions et qui nous revient par le monde médical sous le nom de sophrologie. Cet état Alpha facilite l’apprentissage parce que les sujets sont en relaxation, ce n’est pas une hypnose, mais le niveau de conscience qui la précède.

Le docteur Hubert Larcher, au cours d’une conférence qu’il avait faite à l’association de Thanatologie avait démontré l’existence de 72 niveaux de conscience. Une conférence internationale réunie à Londres en 1953 décida d’élever la valeur officielle du LA 3 et de la fixer à 440 Hz. On ne sait trop quel raisonnement fit penser qu’il fallait élever la fréquence officielle (435 Hz) du LA, alors que c’est le contraire qui eût été logique. Le résultat de la décision de Londres est que trois ans plus tard, le LA 3 moyen d’orchestre était passé à 444 Hz. Actuellement les musiciens souhaitent monter le LA 3 à 450 Hz. L’harmonie musicale est en pleine révolution, la Lyre égyptienne et la Harpe celte sont accordées sur un LA 3 comportant 432 fréquences.

Ces divisions de la gamme ne sont pas nées du hasard. Bien avant Pythagore, les hommes qui avaient intuitivement des connaissances qui se sont perdues avaient calculé la gamme en fonction de la position des 7 planètes qui circulent dans l’espace, ne parlait-on pas de la musique des sphères, peut-on espérer qu’une musique « désaccordée » qui ne tient plus pour sacrées les lois du cosmos puisse être une thérapie comme le pensaient Grecs et Egyptiens.

Pythagore fut le premier à faire l’étude de l’interprétation physique des intervalles musicaux. Il tendit une corde et la divisa en trois parties égales, il la rendit parfaitement fixe en des points de division de manière à former deux segments indépendants dont la longueur était le double l’une de l’autre. Il fit vibrer ces deux segments simultanément, et il trouva que la note émise par le plus court est l’octave de la note émise par le plus long. Il constata que les intervalles harmonieux en musique, ceux que nous appelons accords consonants, correspondent à certaines divisions de la corde, et il découvrit que plus le rapport numérique des deux parties est simple plus l’accord des deux sons est parfait. Cela devait avoir une importance capitale pour l’exécution scientifique des instruments de musique à corde.

La musique pouvait devenir affaire d’État, Timothée de Milet, à la fois poète et musicien célèbre, qui vivait du temps d’Euripide, fut chassé la ville par les Lacédémoniens, parce qu’il avait ajouté des cordes à sa lyre.

Les nombres cosmiques et rythmés

Considérons maintenant les nombres sacrés : 54-72-108-432-504 et 666.

La somme des chiffres de chacun d’eux est NEUF (3 x 3) ou un multiple de neuf.

Tous ces nombres sont des multiples de 18 (soit 3.2.3., harmonieusement)

54 — moitié du 108 védique et tibétain………………………. (18) x 3

72 — nombre sacré pythagoricien ……………………………. (18) x 4

108 — nombre sacré védique et tibétain……………………… (18) x 3 x 2

234 — nombre symétrique axial de 432…. 234/432………….. (18) x 13

432 — nombre sacré druidique (le LA3 bardique)……………. (18) x 24

504 —nombre sacré d’Asie méridionale 432 + 72…………….. (18) x 28

666 —nombre sacré. La Bête Cornue de l’Apocalypse de saint Jean l’Evangéliste, sous l’empereur romain Domitien

(51-96)

432+234………………………………………………………… (18) x 37

Noter en plus que 54 est le produit du YIN (6) par le YANG (9). D’autre part, le nombre de la Bête apocalyptique (666) est la somme de (432) druidique et de son symétrique axial (234) : 666 = 234 + 432. Remarquer ainsi que

— 432 = 54 x 8

— 108 = 54 x 2

Tous ces nombres sont donc intimement liés entre eux.

Les rythmes du corps humain vibrent selon les rythmes cosmiques. Notre cœur bat environ 72 fois par minute, nous respirons en moyenne 25920 fois par 24 heures. Tandis que le Soleil met 25920 ans pour parcourir l’écliptique et 72 ans pour franchir un degré du zodiaque.

La fréquence vibratoire de la Lune est 216 (72 x 3).

Ajna Chakra : le son germe

Bien avant que le caducée ne soit mis dans la main d’Hermès, il était la représentation symbolique de la morphologie du corps subtil, on voit dans certains dessins et certaines sculptures une pomme de pin surmontant la tige centrale. Pour l’initié, elle représente la glande pinéale. Les deux serpents (énergies positive et négative) qui s’enlacent autour de cette tige se nouent une dernière fois entre les deux hémisphères cérébraux.

Histologiquement indiscernable, Ajna Chakra est le centre de conscience le plus important puisqu’il communique avec le cerveau. Ajna signifie : commandement, c’est par ce centre que l’on reçoit du maître intérieur les suggestions qui commandent à la vie physique, psychique et spirituelle. La médecine psychosomatique admet que ces trois niveaux de conscience jouent un rôle capital sur notre santé et notre équilibre. Tout le système endocrinien est sous les ordres d’Ajna puisque épiphyse (glande pinéale) et hypophyse (glande pituitaire) en subissent l’influence. Il y a un peu plus de cinquante ans, les glandes endocrines étaient ignorées, alors que nos lointains ancêtres en connaissaient l’existence. Ajna préside à la formation des sons et des images, à celle des rêves dont on sait maintenant qu’ils sont indispensables à la vie.

La schizophrénie n’est autre qu’un désordre dans Ajna Chakra et la glande pinéale que ce centre supervise. On sait qu’en période de crise, les hallucinations dont sont victimes les schizophrènes se produisent toutes les 90 minutes, ce sont les rythmes auxquels nos rêves apparaissent pendant le sommeil, rythmes qui persistent pendant l’état de veille. Les phénomènes hallucinatoires que relatent les navigateurs solitaires sont dus à ce centre de conscience.

Les manifestations parapsychologiques, qui font actuellement l’objet d’études scientifiques tant à l’Est qu’à l’Ouest, dépendent d’Ajna Chakra. Clairaudience, clairvoyance, télépathie et Ajna appelé Setu (le pont) est le chemin que prennent les inspirations, qu’elles soient artistiques, scientifiques ou mystiques.

OM le Bija Mantra d’Ajna est le son dont les vibrations sont à l’origine des sons qui sous les formes les plus variées donnent naissance aux mots dont se compose le langage, il est le substrat de tous les sons. Le, chant répété de OM, soit à voix haute, soit intérieurement (exercice appelé Japa) favorise la mise en ondes alpha du cerveau. Lorsque la mort approche, il est recommandé aux yogins d’utiliser ce Japa pour faciliter l’abandon du corps.

La répétition mentale de OM provoque un état introverti beaucoup plus puissant que la répétition verbale. Quant à la répétition verbale, qui peut se réaliser en groupe comme la pratiquent les Lamas tibétains, elle doit se faire selon les aptitudes de chacun. Pour que l’efficacité soit maximum, surtout en matière de thérapie, la gamme pythagoricienne doit être respectée : LA 1 (108 fréquences), LA 2 (216 fréquences), LA 3 (432 fréquences).

La glande pinéale

L’épiphyse, plus connue sous le nom de glande pinéale, est un petit corps ovale ayant la forme d’une pomme de pin, elle se trouve sur le devant du cervelet (elle existe aussi chez les mammifères).

Chez l’homme adulte elle est grosse comme un grain de blé, 6 à 8 mm de longueur, 4 à 5 mm de largeur, 2 à 3 mm d’épaisseur, son poids varie de 0,15 à 0,20 gramme.

Du point de vue histologique, l’organe pinéal, de même que l’organe parapinéal, n’a pas une structure typique de rétine, mais contient néanmoins des cellules neurosensorielles sensibles aux stimuli optiques. On y a découvert des éléments non spécifiques :

— capillaires sanguins, fibres nerveuses, cellules diverses, et des éléments spécifiques ;

— les pinéalocytes, sources de la mélatonine. (La mélatonine est un dérivé de la sérotonine modifiée par un enzyme). Il n’existe pas de mélatonine dans d’autres organes que l’épiphyse. Le taux de mélatonine augmente rapidement dès le début de la phase d’obscurcissement du cycle nycthéméral puis elle diminue régulièrement pendant la phase d’obscurité et pendant la phase d’éclairement. Son rôle ne se limite pas à la pigmentation de la peau ; elle entrerait en compétition avec la sérotonine dont le taux dans l’épiphyse est très supérieur à celui déterminé dans d’autres régions de l’encéphale. Selon les individus, les variations sont grandes.

La sérotonine induit les contractions musculaires, la mélatonine inhibe ces contractions. La première provoque une broncho-constriction, la seconde inhibe cette constriction et peut mieux entraîner une broncho-dilatation. En outre, elle diminue ou inhibe les contractions abdominales et joue un rôle essentiel dans le déroulement des états de veille ou de sommeil.

Après la puberté, l’épiphyse a tendance à se calcifier, mais le degré de calcification n’est pas proportionnel à l’âge du sujet.

Le plexus nerveux pinéal est l’un des plus riches et des plus fournis de toutes les glandes.

La sérotonine agit sur les fonctions mentales et détermine l’humeur, l’intérêt, les motivations et l’esprit d’entreprise.

La sérotonine est l’hormone de la rationalité qui tend à faire passer au second plan la réceptivité, l’aptitude à la télépathie, la clairvoyance et tant d’autres talents qui furent non détruits, mais refoulés.

Le propre des effets de la mélatonine est d’annihiler ces possibilités. La doctoresse Thérèse Brosse m’écrivait à ce sujet qu’elle avait examiné un certain yogi Rao-Raja-Yogi, de passage en Europe, au cours d’exercices psycho-spirituels avec états de conscience de plus en plus élevés. Les enregistrements furent ceux des ondes périodiques décrites dans son livre sur les techniques instrumentales publié par l’École française d’Extrême-Orient. L’activité sereine et altruiste se manifeste par des sinusoïdes régulières d’autant plus lentes que cette affectivité intéresse un domaine de plus en plus universel. Le yogi a réalisé successivement : amour universel (gayatri), amour divin, et amour humain. La concentration sur l’amour universel a donné des sinusoïdes incroyablement étalées sur plusieurs mètres de papier. La concentration sur l’amour divin de même que la récitation de la gayatri ont donné de belles sinusoïdes régulières, mais un peu plus lentes. La gayatri donne l’impression d’une parfaite stabilisation spirituelle dans l’affectivité. Dans l’amour humain, de belle qualité, mais plus localisées, les sinusoïdes étaient plus courtes… et elle terminait sa lettre en disant : « Pour répondre à vos questions, il n’y a pas de doute que l’homme de la préhistoire avait une connaissance directe des choses, cela du fait que la stratégie évolutive qui allait nous emmurer dans un mental inexorable ne l’avait pas encore touché. »

L’épiphyse serait, selon la médecine occidentale, à l’origine de phénomènes hallucinatoires sensoriels, plus souvent visuels qu’auditifs. Elle peut être à l’origine de ce que le docteur Franck Hochwart appelle une précocité intellectuelle car l’un de ces petits malades s’entretenait avec lui de la question de l’Au-Delà, de l’immortalité de l’âme. Le fait n’est pas exceptionnel, et des enfants, que les parents n’écoutent pas, peuvent être capable de donner un enseignement philosophique de grande qualité, s’ils ont le bonheur d’être auprès de parents qui recueillent leurs propos, ceux-ci seront enrichis de connaissances exceptionnelles.

Cosmos et musique

Jadis, l’observation du ciel avait suggéré l’existence d’un lien entre l’Homme et le Cosmos. Le Samaveda contient les chants et les mélodies : ils devaient être exécutés avec une précision parfaite selon l’enseignement des Rishi qui en avaient eu la révélation. Bien avant Pythagore on prétendait que le mouvement régulier des corps célestes à travers l’espace rendait une harmonie ineffable qui était appelée : Harmonie Des Sphères.

Robert Schumann, à la fin de sa vie, s’adonna à l’occultisme pour tenter de retrouver le chemin de l’inspiration, voie dangereuse s’il en est. En février 1854, Schumann est repris par des troubles déjà habituels, difficulté de la parole, hallucinations auditives, il entend sans cesse la note LA. « La musique s’est tue du moins extérieurement », écrit-il à Joachim. Soudain, le 10 février, elle sourd en lui-même, cette note intolérable s’anime d’une vie indépendante, terrible, elle se fait musique, musique sans trêve, lancinante.

« Robert souffre atrocement », dit Clara dans son journal, tous les bruits se transforment pour lui en musique et il dit que c’est une musique si magnifique, avec des instruments qui résonnent si splendidement, qu’on n’en a jamais entendu de pareils sur la terre. »

OM se dévoile être la musique originelle des sphères, plus subtile que la conception grandiose de Shakespeare et plus douce que la musique céleste acoustiquement perçue par le génie poétique Milton, et que seule l’oreille intérieure des inspirés et des yogis accomplis est capable d’entendre.

BIBLIOGRAPHIE

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J. Rambosson Ed. Firmin Didot 1978 – Les Harmonies du Son et l’Histoire de la Musique.

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Planètes – (Le monde des sciences) – 1967-1972.

Docteur Thérèse Brosse – La « Conscience-Energie », structure de l’Homme et de l’Univers – Ed. Présence.

Hans Selye – Le Stress de la Vie, Ed. Gallimard 1975.

Conférencier de l’Ecole Normale de Yoga :

Docteur ès-Sciences – Raymond Lautie.

Docteur Paul Chauchard – Directeur d’Etude à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes

Docteur en Philosophie (Inde-Allemagne-Frmnce) Subbash Chandra.

Maud Forget – Diplômée de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.

Yoga, route de la Joie – Epi.

Yoga, un art de vivre heureux, bande dessinée – Fleurus.

Naître dans la Joie, Manuel de Yoga pour la Future Mère, Ed. Courrier du Livre.

La Métaphysique du Yoga – In Encyclopédie de l’ésotérisme et de la Parapsychologie – Ed. Martinsart.


[1] Védanta = Upanishad rédigées vers le VIIIe siècle av. J.-C.

1) Védanta : partie ultime des Véda qui s’appellent également Upanishad.

2) Védanta : l’une des six philosophies qui ont vu jour vers le VIIIe siècle apr. J.-C.

[2] Brahman = neutre. L’Absolu impersonnel, ne pas confondre avec Brahma : le créateur (nominatif masculin).

Brahmane = un brahmane fait partie de la 1re  caste, il a un rôle théocratique.

 

[3] Mantra = monosyllabe ou phrase qui ont été entendues par les Rishi (sages d’origine mythique).

[4] Véda = de la racine Vid : connaître. Il y a quatre Véda, Rigveda-Samaveda-Atharva-Ayur.

[5] Bija (Mantra) = littéralement graine-germe. Syllabe symbolique qui forme la partie essentielle d’un mantra.

[6] Citation : Les Planètes, éd Life, p. 39.

[7] Gal Gangadhar Tilak : voir Bibliographie.

[8] Guna = qualités constitutives de la Nature Primordiale. La création se produit à partir de la nature mise en mouvement. Il y a trois Guna. Du système Samkya, cette théorie a gagné le brahmanisme entier.

[9] Shakti = Racine Shak : pouvoir, désigne les énergies divines.