Jean Guitton et Michelle Reboul
Pèlerinage & Apparitions

Il est remarquable que dans « L’Ancien Testament » ce sont surtout, semble-t-il, des phénomènes auditifs, des « voix » : Dieu parle, et souvent dans le sommeil. Ce sont aussi des apparitions de messagers divins (angélophanies). Dans « Le Nouveau Testament », l’accent est concentré sur un phénomène unique en son genre : les apparitions du Christ après sa mort (christophanies). Il semble que dans les temps contemporains (et c’est peut-être signe que la fin approche) les apparitions de la Vierge (mariophanies) se présentent à notre attention, comme un message qu’il faut tenter de déchiffrer, comme un « signe des temps » que nous vivons ou plutôt que nous allons vivre : car nul ne peut rien que nous approchions d’une crise sans pareille.

(Revue Question De. No 33. Novembre-Décembre 1979)

Pourquoi fait-on un pèlerinage ? Quelles sont les raisons profondes — spirituelles et psychologiques — qui poussent à ce voyage ? Nul mieux que M. Jean Guitton ne pouvait répondre à ces questions, lui qui a particulièrement étudié les apparitions mariales. Que faut-il comprendre des « messages » de la Vierge ? On se heurte ici au problème du langage mystique. Il faut, quoiqu’on en pense, ne pas isoler chaque lieu de pèlerinage mais les connaître tous pour s’apercevoir d’une continuité dans ces « messages ». C’est pour cela que Michelle Reboul nous présente les lieux de pèlerinage les plus connus et les plus fréquentés.

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Apparition n’est pas superstition par Jean Guitton de l’Académie française

« J’aime être ailleurs », me disait Paul Morand. Et aussitôt qu’il était arrivé en quelque lieu de cette petite planète, il se précipitait à l’agence Cook pour combiner un autre voyage. Il suffit de regarder une autoroute le samedi pour se convaincre que l’homme est un animal nomade.

Et l’homme religieux est nomade par excellence. Un des premiers livres de la Bible s’appelle l’Exode. Ce mot évoque pour moi des spectacles désolants de la guerre en 1940 : les populations fuyant je ne sais où. Mais ces migrations ont été constantes. Les Hébreux se souvenaient toujours de l’Exode hors d’Egypte, quand il leur avait fallu partir en hâté dans l’habit du voyageur… On peut dire que la fête de Pâques, qui rappelait aux juifs la sortie d’Égypte, est la fête de la fuite, de l’exode, de l’ailleurs. Image du temps qui passe, comme passe la Pâque, du temps que nul ne peut arrêter. Il faut partir, il faut passer. La mystique de l’Exode, c’est-à-dire du voyage sacré, du pèlerinage, avait animé de sa flamme les grandes religions monothéistes : les juifs qui montaient vers Jérusalem, comme Jésus le fit dès l’adolescence ; les musulmans tournés vers La Mecque ; les catholiques qui ont « fait l’Europe » par la Croisade, qui se déplacent vers Rome, le centre de l’apostolat, le tombeau des deux apôtres. A chaque époque, ils ont réinventé, si je puis dire, le pèlerinage sacré, sur la route de saint Jacques de Compostelle, et de nos jours, sur la voie sacrée invisible qui mène par le rail, la route, les airs, vers Lourdes et vers Fatima (Un petit guide sur les pèlerinages : Mille pèlerinages de Notre-Dame, par Couturier de Chefdubois. (Ed. Spes.). « L’Exode », ô grand mystère, qui est le symbole du mystère de la vie humaine en marche vers le mystère de la mort et de la rencontre éternelle.

Tous les pèlerinages ont un but sacré

Je touche ici à la raison profonde du pèlerinage, qui est la sanctification du temps dans un mystère qui est de passer toujours. On pourrait dire que le pèlerinage traduit et transpose dans l’espace le mystère du temps. Tous les pèlerinages ont un but sacré : on va de la terre vulgaire, banale, quotidienne, fastidieuse, laborieuse, parfois dévastée, parfois souillée, parfois encombrée et populeuse, vers un fragment de terre qui est considéré comme sacré, comme possédant une efficacité surnaturelle, comme témoin d’un miracle ou d’une vision sainte,   — et d’où l’on pourra rapporter un peu de terre, un peu d’eau, une image, un souvenir, — mais un souvenir plus profond que les autres souvenirs, une image plus efficace et plus irradiante. Nous connaissons tous des bien portants et des malades qui vivent d’un symbole rapporté de Lourdes qui va illuminer à jamais leur existence immobile. En un sens, le pèlerinage est un moyen de transporter un morceau de ciel sur la terre. C’est un mémorial, mais c’est une anticipation.

Le danger de la superstition

Je vais m’élever plus haut et considérer le problème fondamental de la religion populaire. Y aurait-il deux sortes de religion : celle du peuple (des « simples ») d’une part, et d’autre part, celle des personnes savantes, éclairées ? De nos jours, après le concile de Vatican II, ce problème redevient très actuel.

Bergson, on le sait, distinguait à la fin de sa vie, deux sources dans la religion comme dans la morale. Il y a la religion, dite statique, qui est un produit de la société, une adaptation à la vie, un remède contre l’angoisse de la mort. Puis il y a la religion qu’il nomme dynamique, qui procède de Dieu et non de l’homme, et qui est celle des prophètes, des apôtres, des mystiques, dont le chef est Jésus-Christ. Peut-être Bergson mettait-il, selon sa méthode dichotomique, trop de séparation entre le statique et le dynamique.

Ma conception est assez différente. J’incline à penser que l’homme n’est pas défini par la seule « raison ». Il n’est pas seulement animal raisonnable, mais encore animal religieux, adorateur : il est en relation mystérieuse avec le Mystère. Mais cet instinct essentiel est sujet à d’étranges et funestes déviations : il adore les idoles, le veau d’or. Il tombe dans la « superstition » qui est l’art de soumettre le Mystère à soi, au lieu de se soumettre à lui. Où commence et finit la superstition ? Je dirai d’abord qu’on appelle « superstition » la forme de religion ou de culte qu’on ne partage pas. D’une manière plus générale, toutes les fois que nous détachons la lettre de l’esprit qui l’anime, cette lettre isolée et sans âme nous paraît être aliénante, « superstitieuse ». Est « superstitieux » tout geste préalablement détaché de son milieu mental, de l’attitude d’esprit et de cœur qui le porte et qui l’éclaire, tout acte qui détache le moyen de la fin ; qui, à la limite, transforme le moyen en fin ; tout ce qui, en somme, n’est pas dépassé.

Si je fais un pèlerinage pour me rendre au tombeau d’un saint, dans l’idée d’être plus proche d’un être que je conçois comme un intercesseur auprès de Dieu, mon acte n’est pas entaché de superstition. Ce pieux voyage n’est qu’un moyen grave qui me rapproche d’un ami de Dieu, ou d’un lieu visité par un ami de Dieu.

Mais ce moyen peut être aisément pris pour une fin. Le voyage, l’itinéraire, l’expédition deviendront les seules fins de mon action, le but religieux n’étant plus alors qu’un moyen. Inversion dangereuse que les Croisés n’ont pas évitée.

Serait superstitieux celui qui verrait dans la prière, dans le pèlerinage, un procédé pour faire fortune, comme les anciens païens mettaient les dieux à leur service par des formules, des amulettes, des sacrifices. Inversion de la religion, la divinité étant alors conçue comme liée par le rite magique, mise en condition par une technique.

Le fond de la religion est au contraire de se donner à la divinité, sans intérêt — contre tout intérêt — à l’exemple d’Abraham, le père de la foi.

Dès lors, il est aisé de voir comment l’usage d’un pèlerinage peut devenir une superstition. Il n’y a qu’à cesser de l’assumer en hauteur, cesser de le rattacher à Dieu, pour n’y voir qu’un effet occulte et automatique.

Il faut donc redresser, réformer, élever, corriger, reprendre et dépasser la superstition, pour retrouver la pureté originelle. Pour prendre l’exemple qui fait l’objet de cette étude, le pèlerinage, il faut sanctifier les migrations, les exodes, les déplacements, vers le site sacré. A quoi s’appliquent dans « l’Ancien Testament » ces hommes de Dieu que sont les prophètes. De cette sortie tumultueuse d’un peuple captif en Égypte, ils ont fait, dans ce livre sublime appelé « l’Exode », un récit mystique, théologique, liturgique, qui devient le symbole de l’histoire du Salut et du Mystère du Temps.

Hallucination et vision mystique : une différence de sens

De nos jours, c’est vers les sanctuaires où il y a eu des mariophanies, des apparitions de la Sainte Vierge, que se dirigent les pèlerinages. Une apparition est une vision mystique, ce que la médecine nomme hallucination : la perception d’un objet qui n’est pas présent pour tous, et qui ne se propose qu’à un seul sujet. Il y a des perceptions de ce genre pour l’oreille : ce sont les voix. Il y en a d’autres pour les yeux : ce sont les visions. Il peut exister aussi des sensations de parfum. Du point de vue de la science, il n’y a pas de différence entre une hallucination et une vision mystique. Mais, du point de vue de l’expérience de la foi, la différence est immense : la vision a un sens spirituel, elle s’insère dans une tradition religieuse, elle accroît les énergies du sujet, elle l’exalte, elle le hausse au-dessus de lui-même ; elle a des effets bénéfiques, elle peut sauver une nation (Jeanne d’Arc), transformer une société entière. Bergson l’a montré dans « Les Deux Sources de la morale et de la religion ».

Il est remarquable que dans « L’Ancien Testament » ce sont surtout, semble-t-il, des phénomènes auditifs, des « voix » : Dieu parle, et souvent dans le sommeil. Ce sont aussi des apparitions de messagers divins (angélophanies). Dans « Le Nouveau Testament », l’accent est concentré sur un phénomène unique en son genre : les apparitions du Christ après sa mort (christophanies). Il semble que dans les temps contemporains (et c’est peut-être signe que la fin approche) les apparitions de la Vierge (mariophanies) se présentent à notre attention, comme un message qu’il faut tenter de déchiffrer, comme un « signe des temps » que nous vivons ou plutôt que nous allons vivre : car nul ne peut rien que nous approchions d’une crise sans pareille.

La religion juive et chrétienne est, dans son essence, une révélation de l’Amour, je veux dire que le Créateur a pour sa créature, qu’Il a créée par amour. Le mystère ultime que nous appelons d’un nom commun, trop commun (Dieu) se définit par l’Amour. Or, nous ne nous représentons pas assez la profondeur, la simplicité, l’infinie tendresse contenues dans l’Amour, lorsque nous disons : Père. Dans nos civilisations masculines et mâles, le Père représente surtout la puissance et l’autorité. Aussi le peuple chrétien a-t-il été attiré dès l’origine par la physionomie de la Mère de Jésus — toute silencieuse, toute compatissante, toute puissance par son impuissance même, comme la femme du prince qui ne peut rien par elle-même mais qui peut tout par sa supplication.

Cela explique la racine de ce culte, qui, comme tout culte, peut être dégradé, qui doit être incessamment dépassé et sublimé.

La Vierge Marie (Voir mon livre La vierge Marie, Livre de poche) représente historiquement, concrètement et, si j’ose dire, charnellement, celle que Goethe nommait à la fin de sa vie dans son dernier ouvrage : « L’Eternel féminin ». On se souvient des vers qui terminent le second Faust :

L’Éternel féminin

Nous tire vers les cieux

Les plus grands poètes l’ont dit ; Dante à la fin de « La Divine Comédie » :

Vierge Mère, fille de ton Fils,

humble et sublime plus que toute créature,

terme fixe d’un éternel conseil…

Et vous vous souvenez des vers de Verlaine :

Elle est l’ange et la dame, elle est la grande sœur,

Pleine d’amour sévère et de forte douceur.

Les apparitions qui se sont succédé, depuis celle de 1830 à Paris, rue du Bac (Voir mon livre : Rue du Bac ou la superstition dépassée), ne doivent pas être considérées séparément. Elles se complètent, elles sont en harmonie. Ensemble, elles forment une sorte de constellation d’étoiles, dans la nuit des temps contemporains : La Salette s’éclaire par Lourdes, qui reçoit une lumière de Pontmain et de Pellevoisin ou de Banneux. Fatima ajoute une dimension hiroshimesque. Ce qui revient à dire qu’on ne peut étudier une apparition donnée en la détachant de sa postérité, de sa constellation. Le « signe des temps » ne se borne pas à l’événement pris en lui-même. Le signe est l’ensemble, la totalité, le « concert » des événements mystiques apparentés, qui s’échelonnent dans la durée historique, qui se reproduiront, et dont on ne pourra comprendre le sens qu’à la fin.

Le problème de la vérité historique des apparitions

Il faut noter d’autre part que le XIXe siècle où eurent lieu tant d’apparitions est aussi le siècle où la critique historique s’est développée et a pris conscience de ses méthodes. Cette critique des origines chrétiennes a été le plus souvent négative : le XIXe siècle fut le siècle où une intelligence bien formée aux méthodes modernes, était dans la quasi-impossibilité d’admettre d’une manière raisonnable les miracles de l’Évangile. Qu’il nous suffise, ici, de citer deux noms : en Allemagne, David Strauss, et, en France, l’écrivain qui a popularisé les idées de ce critique allemand : Ernest Renan. Cette coïncidence d’un renouveau des visions mariales et de la constitution de la critique historique est singulière, car ce sont deux courants qui s’opposent diamétralement l’un à l’autre. Si les apparitions sont vraies, le postulat rationaliste de la critique historique doit être remis en question. Inversement, si la critique a raison, les apparitions sont à reléguer parmi les faits pathologiques et les hallucinations. Saint Paul donnait une règle de discernement très juste : « N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les phénomènes prophétiques mais faites le tri et ne retenez que ce qui est bon ». Jamais saint Paul n’aurait mis une apparition ou un phénomène mystique sur le même plan que la Révélation, la Tradition de l’Eglise sur Jésus-Christ. Il ne plaçait pas sur le même plan l’apparition du Christ dont il avait été favorisé et qui avait été la cause de sa conversion soudaine sur le chemin de Damas, avec les apparitions officielles de Jésus après Sa Résurrection devant le collège des Onze et devant saint Pierre.

L’Église catholique a donc toujours discerné la révélation officielle et ce qu’on peut appeler les révélations particulières. Quelle est son attitude devant ces révélations particulières, et en particulier ces apparitions mariales ? Elle ne se prononce pas sur leur réalité historique. Elle examine si leurs messages sont conformes à la foi. Alors elle permet le culte ou la diffusion en se bornant à dire : « La piété peut croire que », « pie creditur ». Par exemple, Jean-Paul II est allé récemment à Lorette (A 250 Km de Rome. Cent mille personnes l’accompagnent ce samedi 8 septembre 1979), en Italie, où l’on vénère la maison de la Vierge, mais il n’a pas, pour cela, sanctionné la « pieuse légende ». C’est que l’Eglise en tant que telle n’a pas compétence pour discerner la vérité historique ou la vérité archéologique, et que le culte ne s’adresse pas à un lieu mais à un mystère qui est symbolisé dans ce lieu.

C’est pourquoi un catholique qui a l’esprit critique a, pour étudier une dévotion mariale, une liberté extraordinaire. Il peut, s’il a de justes motifs, la mettre en doute à condition de ne pas heurter le sentiment commun des fidèles. J’ai toujours pensé qu’en cette matière le catholique éclairé est beaucoup plus libre qu’un rationaliste de l’école de Strauss ou de Renan, puisque Renan, lorsqu’il étudie le récit d’un miracle dans l’Evangile, sait d’avance et avant tout examen, que ce miracle n’est pas possible et que l’Evangile sur ce point est faux, — alors que le catholique éclairé dont je parle, lorsqu’il veut étudier une apparition du point de vue critique, a l’esprit parfaitement libre, ce qui est la condition d’un examen scientifique. Ce qui me surprend beaucoup dans ces matières, c’est la négation préalable des esprits qui se disent ‘scientifiques.

La vision mystique exige un langage particulier

Il faut souligner aussi la difficulté considérable qu’a le voyant pour traduire une expérience ineffable dans le langage ordinaire des hommes. En 1871, lorsque Maximin, le voyant de La Salette, critiquait la relation qu’il avait donnée de la vision, le 20 septembre 1846 il disait très justement : « Comment des enfants ignorants, appelés à s’expliquer sur des choses extraordinaires, auraient-ils rencontré une justesse d’expression que des esprits d’élite ne rencontrent pas toujours pour peindre des objets vulgaires ? Qu’on ne s’étonne donc pas si nous avons appelé bonnet, couronne, fichu, chaîne, robe, tablier, bas et soulier ce qui en avait à peine la forme. Dans ce beau costume il n’y avait rien de terrestre ; les régions seules, de nuances différentes, s’entrecroisant, produisaient un magnifique ensemble que nous avons amoindri et matérialisé… C’était une lumière, mais une lumière bien différente de toutes les autres ; son éclat plus resplendissant que le soleil n’éblouissait pas nos yeux et nous la regardions sans fatigue. C’était une parole mais une parole bien différente de toutes les autres. » Il faut encore remarquer combien le visionnaire peut se tromper lorsqu’il exprime une indication portant sur la durée et plus particulièrement sur la date d’un moment à venir. Dans une vision mystique, il n’y a ni passé ni avenir ; le mystique se trouve devant une synchronie, un tableau immobile et vibrant, supérieur à la diachronie que nous appelons l’Histoire et qui est le déroulement de points indivisibles. Si tout est annoncé et figure, mémorial et espérance, souvenir et anticipation, si toute parcelle de temps reproduit l’origine des temps et annonce la fin du temps, alors tout est complémentarité, convergence, structure.

C’est le même discours de Dieu à l’homme, le même environnement évangélique : « Faites pénitence », qui se reprend, se précise et se continue à travers des images sibyllines et surprenantes. Ainsi la rue du Bac, La Salette, Lourdes, Pontmain et Fatima se regardent et se répondent… Taisons-nous.

Jean Guitton,

de l’Académie française.

9 lieux de pèlerinages et d’apparitions par Michelle Reboul

Grignon de Montfort, cet apôtre marial de la fin du XVIIe siècle, écrit dans son « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (œuvres complètes, éd. Seuil) » (paragraphe 50) : « Dieu veut révéler et découvrir Marie, le chef-d’œuvre de ses mains, dans ces derniers temps… Comme elle est l’aurore qui précède et découvre le Soleil de Justice, qui est Jésus-Christ, elle doit être connue et aperçue, afin que Jésus-Christ le soit. Étant la voie par laquelle Jésus-Christ est venu à nous la première fois, elle le sera encore lorsqu’il viendra la seconde, quoique non pas de la même manière ». Si Marie vient si souvent sur terre depuis 1830, ne serait-ce pas un signe pour les chrétiens de la fin de notre temps ? Mère infiniment miséricordieuse, elle supplie ses enfants de prier, de faire pénitence, de rejeter le péché et de revêtir la lumière de Dieu. Avant que le Christ ne revienne sur terre, il faut nous purifier : si nous ne nous convertissons pas, dit la Sainte Vierge, les châtiments seront de plus en plus douloureux (famine, guerres…) jusqu’à la destruction d’une grande partie de notre monde et de la plupart d’entre nous. Tous ses messages sont donc une exhortation à revenir à Dieu, en suivant la Tradition de l’Église. Comme l’a dit Jean Guitton, ils se répondent l’un l’autre, chacun amenant l’autre, à travers une progression pédagogique où la Sainte Vierge poursuit un double plan : rappeler aux pécheurs la nécessité de répondre à l’amour de Dieu par la prière, la pénitence, l’adoration envers l’Eucharistie et le Saint Sacrifice de la Messe, et se définir elle-même : Immaculée Conception, Cœur Immaculé, Avocate, Médiatrice et Co-rédemptrice du Christ.

Pour plus de commodité, nous étudierons séparément quelques apparitions, sans oublier leurs relations mutuelles.

1830 : 140, RUE DU BAC

Catherine Labouré est née le 2 mai 1806 (à Fain-les-Moutiers, en Côte-d’Or). Sa mère meurt lorsqu’elle a neuf ans et c’est elle qui, après l’entrée de sa sœur aînée dans la congrégation des Filles de la Charité, fondée par saint Vincent de Paul et Louise de Marillac, s’occupera, dès l’âge de douze ans, de toute la maisonnée (neuf enfants) comme des travaux des champs. Fille d’un cultivateur aisé et d’une institutrice, elle était pleine de bon sens et de piété. Lorsqu’elle parla à son père de son désir de se faire religieuse, celui-ci refusa, ne voulant pas la perdre, et l’envoya chez l’un de ses fils qui tenait un restaurant. Enfin, à vingt-quatre ans, elle entra comme postulante chez les Filles de saint Vincent de Paul. Là, au parloir, à Châtillon-sur-Seine, se trouve un portrait de saint Vincent de Paul, le prêtre qu’elle avait vu en rêve, sans le reconnaître, peu de temps auparavant (Voir Rue du Bac de J. Guitton déjà cité). Puis le cœur de saint Vincent apparut à Catherine Labouré sous trois formes différentes, trois jours de suite (P. 43-44). Enfin, le 6 juin 1830, qui était la fête de la Trinité, elle voit Notre-Seigneur dans le Saint Sacrement « dépouillé de tous ses ornements royaux ». Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, sœur Catherine, alors novice au séminaire de la rue du Bac, est appelée à la chapelle, « par un enfant, habillé de blanc, âgé de quatre à cinq ans, resplendissant de lumière », suivant sa propre description, et elle voit pour la première fois la Sainte Vierge avec qui elle a un long entretien. (Guitton, p. 50 et suivantes). La Sainte Vierge lui prédit que dans quarante ans (en 1870) Mgr Darboy, archevêque de Paris, sera « dépouillé de ses vêtements » et mis à mort, que « la croix sera méprisée » et les rues pleines de sang. C’est le 27 novembre 1830 que la Sainte Vierge lui apparaît, un demi-globe sous les pieds, sur lequel elle écrasait la tête d’un serpent, et un globe dans ses mains. « Une voix se fit entendre qui me dit ces paroles : « Cette boule que vous voyez représente le monde entier, particulièrement la France… et chaque personne en particulier… les rayons si beaux… c’est le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent… »

» Il s’est formé un tableau, autour de la Sainte Vierge, un peu ovale, où il y avait en haut du tableau ces paroles : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » écrites en lettres d’or. Alors une voix se fit entendre qui me dit : « Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle ; toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou, les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance… » A l’instant le tableau m’a paru se retourner où j’ai vu le revers de la médaille. Inquiète de savoir ce qu’il fallait mettre du côté du revers de la médaille, après bien des prières, un jour dans la méditation, il m’a semblé entendre une voix qui me disait : L’M et les deux Cœurs en disent assez… » (Guitton : Rue du Bac, p. 5556).

C’est en 1832 que son confesseur, le père Aladel, va en référer à l’archevêque de Paris, Mgr de Quelen, qui donne l’autorisation de faire graver une médaille suivant les indications de la Sainte Vierge. Cette médaille se répand à une vitesse prodigieuse (320 millions de médailles, de 1832 à 1842) et ne cesse depuis lors d’être à l’origine de miracles, physiques comme spirituels (comme la conversion du juif Ratisbonne qui portait sur lui la médaille, parce qu’un ami, le baron de Bussières, venait de la lui offrir. Voir J. Guitton : La conversion de Ratisbonne).

1846 : LA SALETTE

La Sainte Vierge apparaît à deux enfants, Mélanie Calvat, qui aura bientôt quinze ans et Maximin Giraud, onze ans, tandis qu’ils gardaient les vaches. Lisons le récit de l’apparition, tel que Mélanie l’a raconté :

« Le 19 septembre, je me retrouve en chemin avec Maximin, nous gravissons ensemble la montagne… Il me dit de lui apprendre un jeu. La matinée était déjà avancée. Je lui dis de ramasser des fleurs pour faire le « Paradis ». Nous nous mîmes tous les deux à l’ouvrage. Le « Paradis » terminé, nous nous endormîmes sur le garçon. M’étant réveillée tout là coup, je vis une belle lumière plus brillante que le soleil… Je ne sais ce qui se passait en moi de délicieux dans ce moment, mais je me sentais attirée, je me sentais un grand respect plein d’amour, et mon cœur aurait voulu courir plus vite que moi. Je regardais bien fortement cette lumière qui était immobile, et comme si elle se fût ouverte, j’aperçus une autre lumière bien plus brillante et qui était en mouvement et dans cette lumière une très belle dame assise sur notre « Paradis », ayant la tête dans ses mains. » Elle leur dit alors : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller la main de mon Fils. Elle est si lourde et si pesante, que je ne puis plus la retenir… Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils. Ceux qui conduisent les charrettes ne savent pas parler sans y mettre le nom de mon Fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils… » La Sainte Vierge était toute belle et toute formée d’amour… (elle) avait une très jolie croix suspendue à son cou… Sur cette croix toute brillante de lumière était un Christ — c’était Notre-Seigneur les bras étendus sur la croix. Presque aux deux extrémités de la croix, d’un côté il y avait un marteau, de l’autre une tenaille. » (Le marteau est le symbole du péché qui « cloue » N.S. en croix, et la tenaille, de la contrition et du repentir qui doit broyer le cœur du pécheur.)

Quant au secret que la Sainte Vierge leur a donné en leur demandant de le publier en 1858 (mais qui ne le sera qu’en 1879), il annonce « aux habitants de la terre » des châtiments : « crise affreuse de l’Eglise, où beaucoup abandonneront la foi, relâchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu, guerres, famines, tremblements de terre qui engloutiront des pays, maladies contagieuses… » (Édition Saint Michel).

1858 : LOURDES

C’est le 11 février 1858 que Bernadette Soubirous (Voir René Laurentin : Vie de Bernadette, DDB 1978), quatorze ans, allant chercher du bois et des os pour les vendre à une chiffonnière, voit « aquerô » (cela, en patois) qui lui apprend à faire le signe de la Croix, pour la gloire de la Sainte Trinité. Dix-huit apparitions se succèdent jusqu’au 16 juillet, et c’est le 25 mars, fête de l’Annonciation, que Notre-Dame répond enfin à l’insistance de Bernadette qui lui demandait son nom, en se définissant ainsi : « Je suis l’Immaculée Conception. » Ainsi la Sainte Vierge confirmait-elle, d’une certaine façon, le dogme de l’Immaculée Conception, défini quatre ans plus tôt, en 1854, par Pie IX, et préparé en 1830 par l’invocation gravée sur la médaille miraculeuse : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » On sait l’importance de ce dogme qui préparait celui de l’Assomption (promulgué en 1950, par Pie XII). Si la Sainte Vierge est la seule créature à avoir été préservée du péché originel, c’est parce que l’Immaculée Conception est liée à la Rédemption : la Mère du Sauveur, de l’Agneau sans tache, ne pouvait qu’être elle-même immaculée. Et, comme l’a montré, après de nombreux pères de l’Église, le père Maximilien Kolbe, « martyr de l’Immaculée Conception », suivant la très belle expression de J. Guitton, la Sainte Vierge, en tant qu’Immaculée Conception, est la conception même de l’Esprit Saint, fruit de l’Amour entre le Père et le Fils. (Le Bienheureux Père Kolbe : entretiens spirituels iné­dits, traduits du polonais et présentés par l’abbé Jean-François Villepelée. Du même abbé Villepelée, également chez Lethielleux, lire aus­si : La Mission de l’Immaculée, du pè­re Kolbe, et Sur les pas du père Kolbe).

1871 : PONTMAIN

Le 17 janvier 1871, Eugène Barbedette, douze ans, son frère Joseph, dix ans, puis d’autres enfants de Pontmain, en Mayenne, voient une dame vêtue d’une robe bleue parsemée d’étoiles d’or, et la tête encadrée par trois étoiles en forme de triangle. Puis, la dame restant immobile, les mains étendues et abaissées, comme dans l’apparition de la Médaille Miraculeuse, le prêtre, l’abbé Guérin, et les paroissiens accourent. Au-dessous des pieds de la Sainte Vierge, une banderole lumineuse se déploie où s’inscrivent en lettres d’or, ces mots : « Mais priez, mes enfants. Dieu vous exaucera dans peu de temps. Mon fils se laisse toucher. » Dès le lendemain, les Prussiens qui se trouvaient à deux kilomètres de Laval, font demi-tour. Le général Von Schmidt dira le 18 janvier : « C’est fini, nous n’irons pas plus loin ; là-bas, du côté de la Bretagne, une dame invisible nous a barré la route », et le 28 janvier 1871, c’était la signature de l’armistice.

1876 : PELLEVOISIN

Estelle Faguette, qui est atteinte d’une tuberculose osseuse, est guérie à la suite d’une cinquième apparition où la Sainte Vierge lui dit : « Ce qui m’afflige le plus, c’est le manque de respect que l’on a pour mon Fils dans la Sainte Communion et l’attitude de prière que l’on prend quand l’esprit est occupé d’autres choses. » La Sainte Vierge, revêtue d’un scapulaire montrant le cœur de Notre-Seigneur, lui demande aussi de répandre cette dévotion au Sacré-Cœur, par son scapulaire, ainsi que la volonté de réparer les communions sacrilèges (Marie-Réginald Vernet : La Vierge à Pellevoisin (Tequi).

1917 : FATIMA

Le 13 mai 1917, la Sainte Vierge apparaît à trois enfants : Lucia Dos Santos, dix ans et ses deux cousins, Francisco, neuf ans et Jacinta, sept ans, et elle leur demande de revenir le 13 de chaque mois, six fois de suite. Le 13 octobre, fête de saint Antoine de Padoue (le saint national, puisqu’il naquit à Lisbonne), 70000 personnes voient « la danse du soleil » qui tourne sur lui-même, avec une vitesse impressionnante. « De nouveau, on entendit une clameur, comme un grand cri d’angoisse, monter de toute cette foule. Tout en conservant sa prodigieuse rotation sur lui-même, le soleil venait de se détacher du firmament, et, rouge sang maintenant, il se précipitait vers le sol, menaçant de nous écraser sous le poids de son immense masse en ignition. Ce furent là des secondes d’angoisse terrifiante… » écrit le docteur Jose Proënça de Almeida Garret, sorte de procès-verbal de la journée, demandé par les autorités religieuses ; au bout de dix minutes, le soleil reprit sa place. Ce signe du soleil qui danse aurait été vu quatre fois par Pie XII, et dans des lieux d’apparitions non encore reconnus, comme à San Damiano, en Italie.

L’apparition de la Sainte Vierge avait été d’abord préparée par celle de l’ange gardien du Portugal qui enseigne aux enfants cette prière: « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas ». Notre-Dame du Rosaire (la Sainte Vierge se nomme alors ainsi) recommande le chapelet quotidien (ou mieux, le Rosaire) avec la méditation de ses mystères, et donne un secret à Lucia, dont une partie fut révélée, à la demande de Pie XII, en 1942. Ce secret comporte une vision terrifiante de l’enfer ainsi que la nouvelle de l’expansion du communisme qui provoquera des guerres et, en particulier, « une grande, grande guerre qui surviendra dans la deuxième moitié du XXe siècle », et des persécutions contre l’Eglise, si on ne se convertit pas et si la Russie n’est pas consacrée à Son Cœur Immaculé. (Dr J.C. Castelbran­co : Le Prodige inouï de Fatima (Ed. Se­crétariat de Fatima à Bâle Lerchenstr. 2) Œuvre St Canisius, Fribourg (Suisse).

1932 : BEAURAING ET 1933 : BANNEUX, EN BELGIQUE

A Beauraing, la Sainte Vierge se présente à cinq enfants comme « la Vierge Immaculée », « la Vierge au cœur d’or », car elle leur découvre sur sa poitrine un cœur d’or, terminé en pointe et entouré de rayons lumineux de dix centimètres environ, allant s’amenuisant vers l’extérieur : c’est la révélation au monde de Son Cœur Immaculé. A Banneux, la Sainte Vierge se révèle à Mariette Beco, douze ans, comme « la Vierge des pauvres » et la « Mère du Sauveur, Mère de Dieu ». Elle fait couler une source « réservée pour toutes les nations, pour soulager les malades ».

Banneux est la dernière apparition que l’Église ait authentifiée. Parmi toutes les apparitions non encore reconnues, citons-en quelques-unes qui nous paraissent particulièrement dignes d’intérêt : Zeitoun en Égypte, Saigon, Blain (lire les messages à Marie-Julie Jahenny, de Pierre Roberdel, éditions Résiac), Kerizinen (Raoul Auclair : « Kerizinen »  Nouvelles Éditions latines), Tilly (N.D. de Tilly, collection « Les Documents de Tilly », écrire aux « Amis de Tilly »), Turczovka, le Lourdes tchécoslovaque (éditions Christiana-Stein-am-Rhein), et enfin Garabandal, en Espagne, et San Damiano, en Italie.

GARABANDAL ET SAN DAMIANO

A Garabandal

Quatre enfants de onze et douze ans reçoivent pendant quatre ans (de 1961 à 1965) des apparitions et des messages de la Sainte Vierge, préparés par la venue de l’archange saint Michel.

Le premier message de la Vierge, annoncé d’avance, fut donné le 18 octobre 1961 :

« Il faut faire beaucoup de sacrifices, faire beaucoup pénitence. Visiter souvent le Saint-Sacrement. Mais avant tout, il faut être très bon.

» Si nous ne le faisons pas, viendra un châtiment.

» Déjà la coupe est en train de se remplir ; si nous ne changeons pas, le châtiment sera très grand ».

Peinée de ce qu’on n’avait pas tenu compte de son message, elle en donna un second, le 18 juin 1965, par l’intermédiaire de saint Michel :

« Comme on n’a pas accompli, et comme on n’a pas fait connaître beaucoup au monde mon Message du 18 octobre, je veux vous dire que celui-ci est le dernier.

Auparavant la coupe (de la Colère divine) se remplissait ; maintenant elle déborde.

Les cardinaux, évêques et prêtres marchent nombreux sur le chemin de la perdition et entraînent avec eux beaucoup plus d’âmes. A l’Eucharistie, on donne sans cesse moins d’importance.

Vous devez, avec vos efforts, éviter la colère du Bon Dieu qui pèse sur vous.

Si vous lui demandez pardon, avec des âmes sincères, Il vous pardonnera.

Moi, votre Mère, à l’intercession et par l’intermédiaire de saint Michel, Je veux vous dire que vous vous amendiez. Déjà, vous êtes dans les derniers avertissements.

Je vous aime beaucoup et je ne veux pas votre condamnation.

Priez-Nous sincèrement, et Nous vous exaucerons.

Vous devez vous sacrifier davantage.

Méditez la passion de Jésus. »

La Sainte Vierge a dit aussi aux enfants qu’il y aurait un avertissement, pour que « nous nous amendions », un miracle où « les incroyants seront convertis et les malades guéris », et un châtiment si nous ne nous convertissons pas. (Sur Garabandal, on peut lire : l’Étoile dans la montagne, de P. Laffineur ; Elle se rendit en hâte à la montagne, du P. Eusebio Garcia de Pesquera ; le Village parle, de Ramon Pérez (Ed. Résiac, 1977; Garabandal, hier et aujourd’hui ouvrage collectif de L. Salleron, J. Madiran, H. Keraly et A. Barois).

A San Damiano

Près de Plaisance, en Italie, la Sainte Vierge guérit une paysanne, Rosa Quattrini et, depuis lors, ne cessent de se succéder conversions et guérisons (à l’aide, particulièrement, d’une eau miraculeuse, et de mouchoirs bénis par la Sainte Vierge). Notre-Dame des Roses (Rosaire) continue depuis 1964 à donner des messages, mais depuis 1970, à cause de l’interdit de l’évêque de Plaisance, ces messages ne sont plus transmis. La présence de Marie est toujours « vivante et vraie » à San Damiano et se fait sentir à de nombreuses personnes.

Jamais, plus qu’à San Damiano, la Sainte Vierge ne s’est montrée à ce point Mère, assurant qu’elle y viendrait réellement tous les premiers vendredis du mois, jusqu’à la fin du monde. Elle nous exhorte, sans se lasser, avec une douceur et une miséricorde sans égales, à la conversion, à l’union au Christ.

« C’est par Marie que le salut du monde a commencé, et c’est par Marie qu’il doit être consommé » (Pour San Damiano, une petite brochure contient l’essentiel : la Sainte Vierge à San Damiano, aux éd. du Parvis. La revue « Stella Maris » pour la diffusion des messages de San Damiano, aux éd. du Parvis).

Michelle Reboul