Robert Linssen
À propos de J. Krishnamurti

J’ai rencontré Krishnamurti pour la première fois en 1928 au Camp International d’Ommen en Hollande. J’ai eu le sentiment de l’avoir toujours connu. Son extrême simplicité et la spontanéité de l’accueil affectueux qu’il me témoignait m’avaient fort ému. D’autres amis ont eu cette impression. Mais au-delà de cette simplicité, la présence d’un rayonnement spirituel et la pénétration d’un regard semblaient scruter les profondeurs de mon être et n’avoir aucun secret. Krishnamurti avait alors 33 ans. Entre 1931 et 1938, nous nous liâmes d’une profonde amitié. En 1931, je fondais à Bruxelles avec quelques amis le premier « Centre Belge Krishnamurti », transformé plus tard, en 1983, sous la dénomination « Comité Belge Krishnamurti » dont j’assume toujours la vice-présidence.

(Extrait de la revue Om Transmission No 3: La lucidité, 1994)

J’ai rencontré Krishnamurti pour la première fois en 1928 au Camp International d’Ommen en Hollande. J’ai eu le sentiment de l’avoir toujours connu. Son extrême simplicité et la spontanéité de l’accueil affectueux qu’il me témoignait m’avaient fort ému. D’autres amis ont eu cette impression. Mais au-delà de cette simplicité, la présence d’un rayonnement spirituel et la pénétration d’un regard semblaient scruter les profondeurs de mon être et n’avoir aucun secret. Krishnamurti avait alors 33 ans.

Entre 1931 et 1938, nous nous liâmes d’une profonde amitié. En 1931, je fondais à Bruxelles avec quelques amis le premier « Centre Belge Krishnamurti », transformé plus tard, en 1983, sous la dénomination « Comité Belge Krishnamurti » dont j’assume toujours la vice-présidence.

Krishnamurti a toujours été pour moi un catalyseur spirituel faisant appel à une vigilance d’attention de tous les instants, mettant en échec les ambitions de l’ego et de ses images. Très souvent — lorsque je participais activement à l’organisation de ses conférences entre 1949 et 1970 — au moment de quitter ma voiture après ses conférences de Londres, Paris ou Bruxelles, il posait sa main sur mon épaule et me disait : « Tu n’es rien « , puis après un bref silence, le regard empreint d’une certaine gravité, il terminait par un sourire à peine perceptible : « Être rien est le vrai bonheur ».

Beaucoup de personnes étant informées de notre amitié, des voyages ou vacances passées ensemble, me posaient la même question : « Vous avez dû certainement passer des moments extraordinaires et réaliser des méditations exceptionnelles lors de vos séjours avec Krishnamurti ». C’est ici que ma réponse surprend la plupart.

En privé, Krishnamurti parle très rarement de méditations ou de questions philosophiques, religieuses ou spirituelles. Nous nous promenions souvent en silence, en marchant dans la forêt. Nous aimions tous les deux la marche. Rajagopal nous accompagnait souvent.

Krishnamurti a toujours pratiqué le yoga au moins une heure par jour. Il a cessé vers 88 ans. Son alimentation était strictement végétarienne et exempte d’alcool. Il s’abstenait de fumer.

Krishnamurti possédait un don d’observation exceptionnel assez semblable à celle d’autres Sages avec lesquels j’ai vécu ou été en contact. Il s’informait attentivement de tous les événements se produisant dans le monde et en était très affecté.

Assez paradoxalement, les moments spirituels les plus extraordinaires que j’ai vécus au contact de Krishnamurti se sont produits uniquement au cours de ses conférences, face au public. Une grande différence existe entre la puissance de rayonnement spirituel de Krishnamurti lors de ses conférences et celle de sa vie courante. Plusieurs, parmi mes amis personnels, également amis intimes de Krishnamurti, avaient la même impression. Lorsque je leur demandais pour quelles raisons ils venaient spécialement à Saanen si éloigné de leur résidence, alors qu’ils avaient l’occasion de voir Krishnamurti en privé lorsqu’ils l’hébergeaient, leur réponse était identique : Krishnamurti est l’Instructeur dans toute sa puissance seulement face au public. C’est ici qu’il semble qu’une différence existe entre Krishnamurti et les Sages, tels que Wei Wu Wei, Sri Bhagavan Maharshi, Ananda Moyi ou d’autres avec lesquels divers de mes amis et moi-même ont eu des contacts ou ont vécu longtemps.

Il arrive fréquemment que des questions sont posées aux intimes de Krishnamurti concernant des détails de sa vie, des impressions qu’ils auraient ressenties en sa présence. Ces questions sont inadéquates et peuvent être sources de malentendus. Elles m’ont souvent été posées.

Krishnamurti a toujours déclaré que « Nul ne peut juger autrui’; Au nom de qui et de quoi serait-on en droit de juger qui que ce soit et tout spécialement Krishnamurti. Tout au plus pouvons-nous avoir des impressions et celles-ci sont inévitablement superficielles et subjectives. Ma position vis-à-vis de la personne de Krishnamurti est assez inattendue par rapport à l’adhésion profonde que je porte son enseignement et au respect que je lui porte toujours. Je crois l’avoir connu comme très peu et souhaite que l’on ne suppose pas que je cherche à m’en prévaloir. Ce serait infantile.

Un certain mystère demeure. Je l’ai conduit et recherché de nombreuses fois en auto, avant et après ses conférences, tant à Paris qu’à Londres ou à Bruxelles. Dès l’approche de ses conférences, son visage et son comportement changeaient complètement d’expression. Il devenait distant, grave, austère et concentré. Sur l’estrade face au public, il semblait que Krishnamurti n’était plus là, en tant qu’ego. De sa voix et de son regard émanait une autre force ou une présence différente augmentant au fur et à mesure de l’exposé. L’inspiration qui l’animait et le soutenait, ainsi que la puissance de son rayonnement étaient incomparables à ce qu’il était dans la vie courante. Il nous transportait bien au-delà des marécages du mental dont il nous faisait sentir les conditionnements, la mécanicité et la futilité. Le discours se terminait parfois dans la pure lumière de l’Indicible et de l’Inconnu. L’exposé magistral prenait fin devant un auditoire profondément concentré.

Très souvent conscient de la fascination et de l’hypnose involontaire qu’il exerçait sur l’auditoire, il réagissait vigoureusement afin d’en supprimer les conditionnements éventuels. Dès ses causeries terminées, Krishnamurti, visiblement épuisé, quittait avec empressement la tente de conférences ou la salle pour prendre un repos s’avérant urgent et nécessaire. Son visage portait les marques d’une extrême fatigue, donnant l’impression qu’une « présence » l’abandonnait. Ses amis intimes et ses biographes en évoquent fréquemment la mystérieuse existence. Celle-ci a été plusieurs fois reconnue par lui-même. Les échos précis de ces faits se trouvent évoqués dans les ouvrages de Mary Lutyens et de Pupul Jayakar. Les exemples abondent. Je citerai celui évoqué dans le livre de Mme Jayakar que je connais personnellement et à qui je porte une haute estime. Je lis, page 438 :

« Krishnamurti : croyez-vous au mystère ?

Pupul Jayakar : Oui, lorsque nous vous voyons et nous vous parlons sérieusement, une atmosphère mystérieuse se produit.

Krishnamurti : Oui, c’est ainsi.

Pupul Jayakar : Il y a le sentiment d’être en contact avec une présence.

Krishnamurti : Elle est dans la chambre. Je ne sais pas si vous la sentez ? »

Pupul Jayakar explique qu’ « ensuite un regard étrange se manifesta dans ses yeux. »

Pendant soixante années Krishnamurti a énoncé, quant au fond, le même enseignement. En dépit de cette continuité, aucune stagnation n’apparaît dans l’inspiration présidant à ses exposés. La forme de son langage a constamment évolué. Le vécu de son intériorité est imprégné d’un renouvellement constant. Il semble que le comportement paradoxal et parfois contradictoire de Krishnamurti — qu’il n’appartient à personne de juger — ne porte pas atteinte à la richesse de son enseignement ainsi qu’à son impact nécessaire au monde.

A propos de l’allusion qui vient d’être faite, une rectification s’impose. Elle concerne le contenu du livre Lives in the shadow with Krishnamurti publié par Radha Rajagopal-Sloss, fille de D. Rajagopal, collaborateur de Krishnamurti pendant une cinquantaine d’années. Deux faits diminuent la valeur de cet ouvrage. D’abord les auteurs ont attendu la mort de Krishnamurti pour le publier, sachant que l’accusé n’était plus là pour se défendre. Ensuite, la publication est empreinte de la vengeance de Radha Rajagopal blessée par le procès qui s’est tenu entre Krishnamurti et son père, en plus de l’abandon de sa mère par Krishnamurti après une longue liaison. Beaucoup de personnes ont été ébranlées par la publication de ce livre, parce qu’elles ont inconsciemment déifié la personne de Krishnamurti. Elles ont estimé inconcevable qu’un être humain porteur d’un message spirituel aussi profond puisse avoir des relations amoureuses normales. C’est absurde. Krishnamurti n’a jamais prêché l’abstinence sexuelle. Il déclare : « Le sexe est comme une fleur tendre, une flamme intense et délicate, il doit être entretenu et soigné.  » (P. Jayakar, page 313).

Krishnamurti avait beaucoup plus qu’une ferme conviction de la véracité et de l’importance de l’enseignement dont il était l’instrument d’expression. Le terme « conviction » n’est plus ici du tout adéquat. Il ne s’agissait pas d’un concept mais de l’émergence explosive d’un vécu d’intensités inégales, toujours neuves, créatrices et irrégulières. Les échos de ces bénédictions soudaines, inattendues et intermittentes sont évoqués dans ses Carnets.

Il attache une importance extrême à la conservation de ses paroles et de ses écrits. Telles sont les raisons pour lesquelles il n’a jamais nommé d’interprète ni pris de disciple ou de successeur. Beaucoup de personnes se posent la question de savoir si les avertissements énergiques et répétés de Krishnamurti à l’égard des commentateurs ou interprètes n’aboutira pas à la naissance d’un intégrisme ou d’une orthodoxie. Il semble que leurs craintes soient justifiées lorsque nous avons été témoins, mon excellent ami René Fouéré et moi-même, de l’animosité de certains intégristes zélateurs de Krishnamurti. Telles ont été les raisons pour lesquelles j’avais convenu avec Krishnamurti de placer dans mes publications le concernant, un avertissement selon lequel mes propos n’engagent que moi-même. Je conseillais ensuite aux lecteurs la lecture des œuvres de Krishnamurti lui-même.

Au cours de ses dernières années, Krishnamurti a exprimé divers souhaits concernant l’avenir. Il souhaitait qu’aucune modification ne soit apportée à ses paroles ou écrits et en a confié la garde aux diverses fondations accréditées par lui.

Il accordait une importance prioritaire au développement des institutions d’éducation nouvelle dont il était l’inspirateur afin de former des êtres humains créateurs, libérés de la peur et des avidités de l’ego. Il souhaitait également que s’édifient un peu partout dans le monde des centres de dialogues semblables à celui dont il a suggéré la réalisation à Brockwood Park en Angleterre.

Ses amis intimes nous rapportent qu’une question relative à l’avenir de l’évolution humaine le rendait perplexe : les tentatives de réalisations expérimentales de « robots » vivants capables de décoder et d’exploiter les contenus mnémiques des cellules vivantes en lieu et place des puces actuelles allaient-elles réussir ? Dans ce cas, les essais de la « Silicon Valley » aux U.S.A. pourraient produire une race de « robots vivants » monstrueux capables de détruire la planète. Cette question, Krishnamurti ne se la posait pas par simple curiosité mais en vertu de son état fondamental d’Amour, cet Amour dont il disait, il y a soixante ans, « qu’il était aussi inséparable de lui que la couleur brune de sa peau. »

Un proverbe chinois dit que la façon dont un Sage quitte sa vie terrestre signe l’authenticité de son Éveil. Krishnamurti a énoncé son enseignement jusqu’à l’extrême limite de ses forces physiques, tandis qu’il souffrait d’un cancer dévorant toutes ses énergies. Il a approché la mort dans la sérénité, le recueillement et la dignité. Entouré d’un petit nombre d’amis intimes, il s’est éteint physiquement à Ojai, en Californie le 17 février 1986 à minuit, après avoir refusé toute célébration, toute manifestation, toute publicité et recommandé l’abstention de toute commémoration de son décès.

QUESTIONS

Lenseignement de Krishnamurti passe principalement par la parole vivante. On connaît ses causeries en public, ses dialogues avec des scientifiques (David Bohm, par exemple), mais beaucoup moins la façon dont il communiquait dans l’intimité. Comment était-il dans la rencontre avec l’autre ? Ses paroles relevaient-elles d’une forme de maïeutique, à l’image de Socrate, ou était-ce encore autre chose ?

Cette question semble supposer que les relations personnelles privées avec Krishnamurti constituent une occasion privilégiée de révélations spirituelles exceptionnelles ou différentes des conférences publiques. C’est, sauf cas exceptionnels, exactement le contraire. Krishnamurti est, pour ceux qui le connaissent intimement, un ami charmant, merveilleux, plein d’affection et d’attention. Mais l’impact de son message ne se réalise dans sa toute puissance que lorsqu’il est sur l’estrade face au public. Contrairement aux contenus des traditions religieuses ésotériques ou exotériques, Krishnamurti ne procède à aucune transmission privilégiée d’Éveil, ni par imposition des mains, ni par magnétisme, ni par les moyens occultes traditionnels de la magie cérémonielle.

En revanche, Krishnamurti applique le processus de la maïeutique socratique lors des réponses qu’il donne aux questions du public après ses grandes conférences. En plus de ces dernières, il donne plus rarement des causeries privées à des auditeurs en nombre plus restreint, variant de 15 à 30 personnes parmi lesquels figurent de nombreux amis.

J’ai assisté à nombreuses de ces réunions au cours desquelles Krishnamurti propose la discussion de problèmes tels que la peur ou la violence. Certaines de ces réunions sont organisées sous forme de dialogue réalisé principalement entre Krishnamurti et David Bohm. Celles qui se sont déroulées à Brockwood étaient particulièrement intenses. Krishnamurti et David Bohm nous faisaient voir et sentir à quel point nos pensées et nos actes sont limités par les ornières d’habitudes millénaires dont il est nécessaire de s’affranchir. La conclusion d’une semaine complète de ces réunions privées était qu’il était inutile de vouloir « opérer sur les choses ou sur la Réalité » et finalement indispensable de « lâcher prise » afin de laisser « opérer la Réalité sur nous. »

Quelles sont les expériences vécues avec Krishnamurti qui vous ont le plus « éclairé » ?

L’intimité amicale que j’ai vécue avec Krishnamurti ne m’a pas apporté les révélations spirituelles que l’on suppose. Celles-ci, pour mes amis et moi-même, se sont produites lors de la fin de certaines de ses conférences publiques. En revanche, lors de mes divers séjours avec Krishnamurti, j’ai découvert que son humanité est beaucoup plus proche de la nôtre. Le fait qu’il peut paraître irritable, impatient, révolté et parfois anxieux n’enlève rien à la profondeur de sa réalisation intérieure. Ainsi que l’exprimait Sri Ramakrishna, « la colère du Sage n’est qu’une ride à la surface d’un lac immensément profond. »

Le comportement parfois paradoxal de Krishnamurti permet de détruire les images absurdes de perfection absolue et de déification qui sont prédominantes dans la plupart des milieux spirituels ou religieux. Certes, Krishnamurti est incapable de violence, de cruauté, de haine, d’ambition ou d’envie, mais il a toujours été débordant d’amour.

Et le doute ?

L’enseignement de Krishnamurti nous suggère la remise en question de toutes les valeurs morales, religieuses, spirituelles et de toutes les autorités devant lesquelles nous nous sommes inclinés. Le fait que le doute et le rejet de toutes les traditions spirituelles ou religieuses constitue un élément essentiel de sa maïeutique n’implique nullement qu’il ait un doute quelconque sur la nature et le rôle prioritaire de la Plénitude supramentale présidant à l’inspiration de son enseignement.

Quelle place l’humour avait-il dans sa vie et son enseignement vivant ?

Krishnamurti ne se prenait pas au sérieux. Il avait le sens de l’humour et pouvait rire comme un enfant. Lors des vacances que nous passions ensemble, nous allions parfois au cinéma voir des films comiques d’une simplicité enfantine que beaucoup d’intellectuels dédaigneraient, tels les films de Laurel et Hardy ou de Fernandel.

Il appréciait beaucoup la musique classique indienne dont des récitals étaient donnés, très tôt le matin, dans sa demeure à Adyar (Inde du Sud). Des artistes mondialement connus y participaient.

Peut-on parler de différentes périodes ou étapes dans la vie de Krishnamurti ?

Il est possible de distinguer, « grosso-modo », deux périodes dans la vie de Krishnamurti. Une première se situant entre sa naissance en 1895 et 1927, période au cours de laquelle Krishnamurti recevait une éducation théosophique sous la direction principale de Mme Besant et de Ch. Leadbeater et coopérait à leur vision du Grand Instructeur spirituel. Une seconde période, qui dès 1927-1928 consacrait la rupture en 1929 avec la Société Théosophique et les diverses organisations spirituelles, ésotériques, rituelles ou exotériques destinées à encadrer son message.

La rencontre de Krishnamurti avec Carlo Suarès dès 1926 et leur amitié grandissante ont eu une influence déterminante dans la révolution spirituelle de Krishnamurti. Depuis lors, l’enseignement reste identique quant au fond mais a subi une évolution et un affinement considérable dans la forme.

Dans beaucoup de livres, nous découvrons un Krishnamurti « déçu » de ne pas être compris : son entourage ou les personnels des écoles qu’il avait fondées ne faisant pas le saut d’une « transformation radicale » ? Mais n’est-ce pas une des caractéristiques de la « Voie abrupte » de ne pas pouvoir former des disciples, à la différence des écoles plus progressives, aux enseignements plus ritualisés et balisés ?

Krishnamurti ne se faisait aucune illusion quant aux résultats de son action. Il savait que très peu de personnes effectuaient de façon intégrale la transformation fondamentale qu’il suggérait d’accomplir. Selon certains confidents, il estimait que personne n’avait « fait le saut essentiel ». Selon Rajagopal, son proche collaborateur durant une amitié de 40 années, la technique d’expression de Krishnamurti serait incomplète et responsable de cet échec. Leur désaccord à ce propos a été parmi les causes de leurs différents ultérieurs.

Depuis la mort de Krishnamurti, une tendance au discrédit se fait de plus en plus sentir : Krishnamurti n’aurait été qu’un « séducteur », un « simple médium « . Avait-il lui-même prévu ce phénomène ?

Krishnamurti n’était ni un séducteur ni un médium. Le terme « médium » doit être ici complètement dégagé de son acception dans les milieux spirites et occultistes. En fait, les Éveillés peuvent être considérés comme des « médiums », c’est-à-dire comme des instruments d’expression de la Réalité suprême que certains désignent par « Holomouvement-Conscience-Amour”.

Les différences d’atmosphère et les « présences » intermittentes du rayonnement parfois considérable de Krishnamurti lors de ses grandes conférences, son épuisement complet après celles-ci, l’importance des contrastes entre sa vie courante et les moments privilégiés face au public sont autant de faits de nature à créditer la version d’une disponibilité spirituelle inégale offrant un parallélisme avec une qualité supérieure de médiumnité. Pour les Éveillés, de telles préoccupations sont absolument inadéquates et génératrices de confusion.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

J. Krishnamurti : Carnets (Éditions du Rocher).

Robert Linssen : Krishnamurti, précurseur du IIIème millénaire (Le Courrier du Livre).

Pupul Jayakar: J. Krishnamurti (Éditions Harper, New-York, 1986). M. Lutyens : Krishnamurti /Les années de l’Éveil (Éditions Arista).

M. Lutyens : Krishnamurti / Les années de l’accomplissement (Éditions Arista).

M. Lutyens: The Life and Death of Krishnamurti (Éditions John Murray).

R. Rajagopal-Sloss: Lives in the shadow with Krishnamurti (Éditions Bloomsbury, London, 1991).

(Texte extrait de la revue OM # 3 : La lucidité, 1994, Paris, 720 pages)

Pour se procurer cette revue, contacter :

Thierry Cazals – 12 boulevard de Strasbourg – 75010 Paris – France
Email :
thc@o-oo.com