Paul Chauchard : Zen et psychosomatique

La grande découverte de la psychophysiologie moderne, c’est que l’équilibre harmonieux du corps et de l’esprit dépend des centres révélateurs de la base du cerveau, centres de la vigilance et de la paix intérieure, de l’érotisme de vie dont nous avons fait les centres de la folie du corps, de la distraction énervée, de l’angoisse et de la mort. L’énervement est le contraire de la vigilance qui passe au contraire par les techniques de relaxation et de calme pour nous mettre dans l’optimum d’un état de conscience normal.

Aspects physiologiques du Zazen

La plus grande partie des expériences réalisées pendant la pratique de zazen utilisent la technique E.E.G. Grâce à cette technique, on peut enregistrer l’activité électrique de la surface du cerveau. Elle permet d’obtenir des informations sur le niveau d’excitation du cortex cérébral, mais les renseignements obtenus sont globaux puisqu’ils correspondent à l’activité de milliers des neurones présents dans la région où est réalisé l’enregistrement. L’E.E.G. a l’allure d’une oscillation rythmique, en général assez complexe. Mais on peut facilement reconnaître différents types de tracés correspondant à différents niveaux de vigilance.

Hazrat Inayat Khan : Ne résistez pas au mal

Avant d’en donner une interprétation il faudrait d’abord expliquer ce que veut dire « le mal ». Y a-t-il un acte particulier ou une chose particulière qui peut être désigné comme étant le mal ? Sans doute, l’homme est toujours prêt à désigner une certaine action comme étant mal. Mais rien ne peut être mal suivant un principe déterminé. Alors qu’est-ce que le mal ? C’est quelque chose qui est dénué d’harmonie, qui manque de beauté, qui est sans amour; et au-delà et au-dessus de tout, c’est quelque chose qui ne convient pas et ne s’intègre pas dans la vie. Ce qui est en harmonie avec les possibilités qu’offre la vie ne peut pas être mal. La caractéristique du mal est qu’il ne convient pas à cette harmonie.

Micheline Flak : Le Yoga à l'école pour développer l'attention

Sous couvert de vitesse et de consommation passive les jeunes se sont laissés dépouiller du temps du rêve et de l’aptitude à inventer. Les enseignants ont beau faire : ils affrontent des enfants qui ne peuvent plus tenir en place et qui rappellent immanquablement l’image symbolique du singe ivre, évoquée dans les textes tibétains comme parangon du mental débridé. La sagesse traditionnelle, comme nous le ver­rons, a toujours insisté sur la nécessité de reconditionner l’attention avant de songer à restructurer les couches profondes de la person­nalité.

Salim Michaël : Le spectateur et le spectacle

Si quelqu’un est déjà engagé dans une voie spirituelle (Yoga, Zen ou autre), il lui faut réaliser que la seule pratique de la méditation ne suffit pas pour lui permettre de franchir le portail du palais royal de son Etre Divin. Il doit aussi s’étudier et devenir conscient de la nécessité des efforts à fournir pour changer les tendances défavorables qu’il peut constater en lui et qui lui barrent la route vers son Moi Princier.

Arnaud Desjardins : Soyez « un » pour vivre dans le monde réel

Cette vigilance n’est concrètement réalisable que si vous pouvez être à la fois conscient de l’extérieur, des gens qui vous parlent, des situations existentielles dans lesquelles vous êtes inséré et conscient de vous-même en train de vivre ces situations, conscient de ce qui se passe en vous. Vous devez avoir un regard à la fois sur l’extérieur et sur vous-même afin qu’aucune de vos réactions ne vous échappe. C’est le cœur du Chemin, croyez-moi, et tout le reste n’est que des à-côtés destinés à intensifier cette conscience de soi et à diminuer la puissance du sommeil et de l’identification avec les formes.

Geoffrey Farthing : L’extérieur et l'intérieur

Nous sommes presque totalement conditionnés pour penser aux « choses » en fonction du temps, de la grandeur et de l’intensité. Si nous voulons, cependant, pénétrer vraiment la nature du domaine spirituel intérieur, il nous faut, d’une façon ou d’une autre, changer complètement l’orientation de notre pensée, de notre point de vue. Nous devons abandonner un grand nombre de concepts que nous avons jusqu’à présent employés pour comprendre la nature du cosmos. H.P.B. nomme ce processus de fabrication des concepts, la fabrication des images et elle dit que nos images doivent changer continuellement. Il semble qu’à la fin nous devions les abandonner complètement. Nous devons trouver une autre façon de faire.

Robert Pagès : La méditation sauvage

Ce qui est plus digne d’intérêt encore, c’est que vous acquérez imperceptiblement, mais de plus en plus infailliblement, la conscience d’une autre réalité de votre être, obnubilée le plus souvent par sa réalité courante, habituelle. Vous devenez de jour en jour, de mois en mois, plus familier avec cette structure — dont je ne puis affirmer avec certitude qu’elle résulte de la cristallisation de vos efforts de présence à vous-même, ou qu’elle leur préexistait, que vous l’avez simplement dévoilée, — Ce qui ne soulève aucun doute par contre, c’est la totale nouveauté, la parfaite originalité de cette configuration intérieure, de ce complexe de présence et d’énergie potentielle — je ne sais comment le nommer!

Robert Linssen : Richesse des perceptions globales immédiates

La signification et le rôle véritable des perceptions naturelles les plus simples nous échappent complètement. Un potentiel de révélations et d’enrichissements constants existe dans le simple fait de voir, d’entendre, de toucher, de respirer. Nos activités sensorielles n’ont plus le lien naturel ni le contact qu’elles devraient avoir avec notre nature profonde et celle de l’Univers. Elles se sont progressivement endormies dans l’inattention, l’habitude, la banalité, l’indifférence. La finesse d’architecture cellulaire du corps humain, le système nerveux et le cerveau donnent cependant la possibilité de perceptions plus profondes. Celles-ci permettent d’accéder naturellement à l’infinitude d’horizons intérieurs dont la découverte volatilise les barrières de temps et d’espace qui nous emprisonnent.

Micheline Flak : Le yoga trait d'union - pédagogie d'Orient - pédagogie d'Occident

« On n’enseigne pas ce qu’on sait, on enseigne ce qu’on est ». L’adage n’est en vérité ni d’Orient, ni d’Occident. Il n’appartient ni au passé, ni au présent. La validité en est universelle et l’enseignement quand il le véhicule n’en a pas davantage le monopole. Devant un chef-d’œuvre, et c’est aussi vrai des découvertes scientifiques, on oublie le pays d’origine.