André Niel : Krishnamurti et la révolution fondamentale

Ainsi donc y a-t-il, d’une part, l’homme faible et mortel et, d’autre part, l’homme aveugle sur les moyens de se rendre moins faible et moins mortel. Seulement notre révolte n’avait encore jamais concerné que notre état de faiblesse et de finitude. Or, l’homme, ayant tout de suite déclaré la guerre à sa misère, n’a fait que s’élancer contre lui-même. Si, donc, nous sommes conséquents avec nous-mêmes, notre révolte doit, aujourd’hui, dénoncer une telle contradiction…

Hazrat Inayat : Le bonheur

Souvent, les conditions de la vie sont telles qu’elles font de cette vie un esclavage; il semble que nous soyons condamnés à marcher entre l’eau et le puits . Pour s’élever au-dessus des contingences, il faut des ailes que tout le monde ne possède pas. Ces ailes sont attachées à l’âme; l’une est l’indépendance, l’autre, l’indifférence. Nous ne pouvons acquérir l’indépendance qu’au prix de nombreux sacrifices. Arriver à l’indifférence, alors que l’on serait naturellement porté à aimer et à sympathiser avec autrui, équivaut, semble-t-il, à s’arracher le cœur. Évidemment, lorsque l’âme parvient à déployer ses ailes, les conditions terrestres semblent disparaitre au loin et l’on est délié.

Frédéric Lionel : Le bonheur, un état d'âme

Le dictionnaire définit le bonheur comme une parfaite satisfaction intérieure, définition contestable, puisqu’elle fait penser à un égocentrisme vaniteux auxquels font appel politiciens, sociologues ou technocrates, proposant d’innombrables recettes pour l’atteindre, sans jamais être découragés par leurs insuccès. Le poète conseille de vivre caché pour vivre heureux, ce qui implique qu’une attaque extérieure pourrait détruire le bonheur. Est-il donc vulnérable et, dès lors, qu’est le Bonheur ?

Patrick Lebail : Le besoin de félicité

la félicité est
• une possibilité inhérente à l’espèce humaine
• « l’état naturel » selon l’expression de Ramana Maharshi
• l’état mental qui se démasque quand les préoccupations possessives
(c’est-à-dire quasiment la totalité de notre vie affective)… ont disparu.

D.T. Suzuki : Amour et Puissance

C’est l’amour qui crée la vie. La vie ne peut se suffire à elle-même sans l’amour. Ma conviction intime est que l’atmosphère suffocante de haine et de crainte des temps présents résulte de la disparition de l’esprit d’amour et de bonté et de l’absence de fraternité universelle. Il n’est pas besoin de dire que cette atmosphère suffocante résulte de la non-réalisation de la vérité que la communauté humaine est un réseau complexe et vaste de dépendance mutuelle.