Derrick Jensen : La magie du Vivant. Entretien avec David Abram

Traduction libre. Le titre est de 3e Millénaire Extrait de How Shall I Live My Life ? On Liberating the Earth from Civilization, édité par Derrick Jensen, PM Press, 2008. (En juillet 2000, Derrick Jensen a réalisé un long entretien décousu avec Abram, au Nouveau-Mexique. L’entretien devait être publié dans The Sun plus tard cette même […]

Anne Denieul : Être sorcier, c'est une façon de regarder le monde entretien avec Mario Mercier

Il concerne la totalité de l’homme. Le chamanisme, c’est la transe et le dédoublement volontaire, conscient parfois in­conscient, mais surtout conscient. C’est le voyage dans l’astral, la guérison à distance, la maîtrise du corps, la maîtrise de la douleur, c’est replacer un mort dans sa voie, communiquer avec les dieux et parfois affron­ter des forces destructrices. C’est aussi le culte de la nature et des esprits de la nature. L’homme doit se réconcilier avec les forces de l’univers par lesquelles s’expriment les dieux, je veux dire les dieux de l’espace humain. Le Dieu tout-puissant est trop loin pour qu’on l’atteigne…

Zéno Bianu : L'esprit plante

Voir. Savoir. Passer cette porte des nuages mouvants que le chamane huichol évoque dans sa longue pérégrination vers la terre sa­crée du peyotl. « Nous devons aller et voir notre vie », dit-il. Là, retour à la demeure di­vine, à l’espace mythique, où la vision divinatoire est la lecture des signes du Temps Primordial, temps de l’origine de toutes choses. Sur la terre du Jicuri, le peyotl parle, chante et danse. La communauté entre dans l’orbite du « rêve les yeux ouverts ». Ouverture de la plante élue qui lève le voile de l’amnésie tissée par les sens. Ainsi les indiens Tukano prennent-ils du yage pour retour­ner à la matrice, au tréfonds de l’origine, ainsi les Zunis pénétrant dans le Royaume des plumes, ainsi la prêtresse de Delphes respirant la fumée des graines de jusquiame et prononçant l’oracle.

Kenneth White : Le chemin des étoiles

On parle beaucoup de progrès. On parle beaucoup de culture. Mais rares sont les réponses à un désir profond. On se dit : « Ça va », on se dit parfois : « Ça va mieux », mais au fond, ça ne va pas du tout. Il y a un manque, un manque radical. Il manque un fondement. On va d’une chose à l’autre, mais toujours sur le plan socio-personnel, et selon une certaine logique. Sans doute faudrait-il changer de plan et de logique. Mais ce n’est pas une mince affaire. Ni la politique, ni la psychologie, ni l’éducation, ni la religion, ni l’art tel qu’il est pratiqué le plus souvent ne touchent à cette dimension-là. Tout tourne en rond, comme un cirque. On n’en sort pas.

Vincent Bardet et Zeno Bianu : La voie du chamane

Partout où l’on rencontre le chamanisme, deux conceptions quant à l’origine de la maladie prédominent ; soit le « rapt de l’âme » ou le vol du pouvoir, soit la possession ou l’intrusion d’entités malfaisantes dans le corps du malade. La cure chamanique se fonde donc soit sur un rappel, une chasse au pouvoir enfui, que le chamane rejoint en extase et rend au corps « despiritua­lisé », soit sur une expulsion/extraction du pouvoir per­turbateur. Quel que soit l’objet de la cure, celle-ci est subordonnée à une technique ancestrale qu’on retrouve à travers toute la planète, dans le temps comme dans l’espace : le voyage chamanique.

Sam Keen : Carlos Castaneda ou l’apprenti sorcier

Nous avons quelque chose en commun avec toutes les formes de vie. Quelque chose est altérée chaque fois que nous portons délibérément atteinte à la vie végétale ou animale. Nous prenons la vie des êtres afin de vivre, mais nous devons être prêts à donner notre vie sans ressentiment lorsque notre temps est venu. Nous sommes si importants, et nous nous prenons tellement au sérieux que nous oublions que le monde est un grand mystère qui nous enseignera si nous écoutons.

Marie-Joséphine Grojean : Naissance à une autre culture

Il est surprenant de voir à quel point nous entrons vite dans une autre zone de réalité. Nous avons changé de référence. Sans aucune gêne, Alain raconte une de ses visions. Bernard dit que la veille avant de s’endormir, un aigle l’a entraîné à voler. Dès qu’il fut dans le ciel, le vent a retroussé les plumes de l’aigle qui se mirent à étinceler. Chaque visionnaire reçoit de « Daim Rapide » un nom en rapport avec sa vision. A la suite de quoi, en plus de Daim Timide et d’Oiseau Noir, ses deux épouses, de Petit Guerrier son fils, de Cheval Noir et d’Ours Blanc, il a aussi Donneur de Feu et Aigle d’Argent dans sa tribu.