(Extrait du livre inédit Au-delà du monde visible par Dominique Casterman. 1996) C’est en lisant les livres de Robert Linssen que je me suis familiarisé avec la pensée de Krishnamurti et, à peu près à la même époque, j’ai aussi découvert le livre de René Fouéré Krishnamurti, la révolution du réel. Ce dernier fut pour […]
Étiquette : Conditionnement
Robert Powell : L'esprit libre
Robert Powell (1918-2013) est né à Amsterdam. Après avoir obtenu un doctorat en chimie de l’Université de Londres, il poursuit une carrière d’abord comme un chimiste industriel et plus tard comme un écrivain de science et rédacteur en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Son exploration de la spiritualité a commencé dans les années 1960. Sa quête […]
Renée Weber : L'univers qui se replie et se déplie I : une conversation avec David Bohm
(Extrait de Ken Wilber – Le paradigme Holographique. Édition Le Jour 1984) Entretien suivant WEBER: Je crois que la première question que nous devrions explorer est qu’est-ce que le modèle holographique du cerveau ou de la conscience, et comment diffère-t-il des concepts actuellement admis ou de ce que nous avons toujours cru être la vérité […]
Dominique Casterman : La spiritualité humaine
Cependant, la compréhension théorique que nous vivons dans la prison de l’ignorance peut progressivement se transformer en connaissance vécue de ce qui fait obstacle à l’humilité véritable, c’est-à-dire l’acceptation inconditionnelle de ce que le zen appelle la ‘‘nature propre’’. Tout continuera à fonctionner, mais tellement mieux dans cette condition de quiétude intérieure dépourvue de l’arrogance et de l’insuffisance d’être un moi séparé. Le travail peut durer un jour, dix ans ou toute une vie, mais peu importe dès que nous avons compris qu’au-delà de l’apparence éphémère des êtres et des choses, il y a l’Inconnu d’où rayonne la multiplicité phénoménale…
Le temps c'est la pensée, entretien avec Robert Powell
En somme, la conscience sans choix doit naître sans aucune pression de l’esprit, spontanément; autrement, elle n’est pas « sans choix ». Examinez tout d’abord la question de motivation, et voyez si votre conscience sans choix est le moyen d’arriver à une fin, ou si c’est une fin en soi pour vous. Si tel est le cas, vous serez en présence de justes assises. Ne tentez pas alors de « retenir votre jugement, » c’est impossible; si vous essayez de le faire, vous ne ferez que refouler la pensée et donner plus de force à l’esprit subconscient. N’essayez pas d’être conscient. Soyez-le. Faites-en l’expérience, jouez avec, et voyez ce qui se produit; personne ne peut vous le dire, et si quelqu’un vous le disait, cela n’aurait aucune valeur pour vous. N’en faites surtout pas un problème; nous en avons déjà assez comme ça !
docteur Jacques Vigne : Psychologie de la violence dans notre société
La meilleure prévention contre une éventuelle manipulation de notre esprit reste de retourner à soi-même : savoir se désidentifier des circuits émotionnels tout faits qui viennent s’interposer entre nous et les autres, entre nous et la réalité. Savoir remettre en question ses croyances automatiques, ses préjugés, avant que d’autres viennent les remettre en question…
G. I. Gurdjieff : Première initiation
Vous n’avez pas de mesure pour vous mesurer. Vous vivez uniquement d’après « cela me plaît » ou « cela ne me plaît pas ». C’est dire que vous n’avez d’appréciation que pour vous-même. Vous ne reconnaissez rien au-dessus de vous — théoriquement, logiquement peut-être, mais réellement, non. C’est pourquoi vous êtes exigeants et continuez de croire que toutes les choses sont bon marché, que vous avez dans votre poche de quoi tout acheter si vous le désirez. Vous ne reconnaissez rien au-dessus de vous, ni au dehors ni en vous-même. C’est pour cela, je le répète, que vous n’avez pas de mesure et vivez passivement selon votre bon plaisir. Oui, votre « appréciation de vous-même » vous aveugle ! Elle est le plus grand obstacle à une vie nouvelle…
Patrice Godart : Champs de cohérence et yoga
Mais il existe aussi un autre mental, plus intérieur, plus profond, qui n’est plus conditionné par l’ego, l’ambition, la vanité, le désir personnel, un mental réceptif, capable de se taire et d’écouter, de s’adapter, de s’élargir et de s’enrichir sans qu’aussitôt il ne se gargarise de sa propre importance. Il travaille dans la nuance, dans la subtilité, cherche à établir toujours de nouvelles relations, se contente souvent de frôler des essences psychiques, comme dirait J. Ravatin, sans aussitôt vouloir les annexer et les mettre en repères. Il sait se mettre à l’écoute, en silence, veille avec soin sur ces effluves d’un autre monde pour qu’elles pénètrent en lui et fécondent mille sensations et pensées qui deviendront à leur tour les germes d’autres expériences et d’autres sensations. Il aime se fondre dans l’objet qu’il interroge et vivre au cœur des êtres et des choses quand d’autres se contenteraient d’un survol rapide à la surface. Pour lui, la diversité du monde ne constitue pas un fardeau de compilation, mais une voie d’enrichissement, de relations illimitées et la source d’une joie toujours renouvelée devant le mystère d’une unité infiniment morcelée et cependant toujours inaltérable.
Jean Markale : Le singulier pluriel
Alors apparaissent des problèmes qui semblent insurmontables et qui sont facteurs d’angoisse. Si l’on prend, par exemple, le problème de l’énergie, on va se heurter tout de suite à une incompréhension. Un individu qui, pour se chauffer, ou pour s’éclairer, n’a plus qu’à manœuvrer un commutateur ne sait absolument pas ce qu’est l’énergie : c’est seulement un vague courant électrique, invisible, mystérieux, magique même, dont les effets se font sentir mais dont l’existence réelle n’est pas discernable. En un sens, les dieux on été remplacés par la « Fée Électricité », et peu importe son origine puisque l’essentiel est que ses manifestations soient bienfaisantes. En somme, l’être humain n’a guère évolué depuis qu’il croyait aux fées et aux divinités anthropomorphiques qui font tant rire ceux qui se disent rationalistes. La mentalité de cet être humain serait complètement différente s’il devait aller lui-même couper son bois, le réduire en petits morceaux avant de le mettre dans sa cheminée ou dans son fourneau pour se chauffer. Là, le rapport aux choses, l’effort qu’il ferait, la quantité limitée de combustible dont il disposerait, tout cela lui montrerait l’utilité d’une économie, c’est-à-dire d’une utilisation consciente et raisonnée d’un élément indispensable à sa survie et à son bien-être.
Jean Gontier : Connaissance et psychisme
Se voulant créature divine, l’homme a toujours plus ou moins répugné à considérer sa nature humaine et à la tenir pour ce qu’elle est parce que cela dévalue la fabuleuse opinion qu’il se fait de lui-même. Aussi est-il conduit à refouler cette nature, du moins dans l’Occident judéo-chrétien. Dans cette tradition, dès l’origine, existe la tendance à considérer la chair en général, et plus particulièrement tout ce qui touche au domaine sexuel, comme la cause de la perte de l’état paradisiaque. La chair, cause du péché, finit par devenir elle-même le péché. Et avec le puritanisme on en est arrivé à contraindre au maximum cette nature humaine tenue pour impure. L’homme est créé pour expier et souffrir et le bonheur même est un péché…