Traduction libre. Texte original: https://www.essentiafoundation.org/the-timeless-mind/reading/ 2022-07-31 L’esprit ne peut être réduit à la matière. Par conséquent, au lieu de chercher l’origine de l’esprit, nous devons comprendre la réalité en termes sémiotiques : comme un ensemble universel de signifiants et de signifiés. C’est l’argument avancé par Massimilano Sorrentino et Daniela Panighetti dans cet essai. Dans nos […]
Étiquette : Épistémologie
Roberto Fondi : Science, scientisme et vision traditionnelle du monde
« … bien que partant de postulats très différents de ceux de la philosophie traditionnelle, en ignorant complètement les principes d’Aristote et des autres Anciens souvent réputés, aujourd’hui, totalement dépassés, et tout en ne s’appuyant que sur les données sûres de la science moderne, on arrive cependant aux mêmes conclusions précises que celles auxquelles était […]
Giovanni Monastra : Vers une science holistique ouverte
Le titre est de 3e Millénaire « Que l’homme se conçoive comme une créature de Dieu ou bien comme singe arrivé implique deux attitudes très divergentes envers la réalité ; il obéira dans l’un ou l’autre cas à des impératifs très différents ». (Arnold Gehlen) « Le concept de Totalité doit aussi être introduit dans […]
Léon Delpech : La théorie harmonique d'André Lamouche
(Extrait de la Revue des deux mondes, janvier 1969) Dieu a voulu dans sa sagesse (écrivait Leibniz dans la Théodicée) que tout fût harmonique en ses ouvrages. » Cette harmonicité, il la voyait se manifester notamment à travers les relations étroites qu’il s’est efforcé de mettre en évidence entre la philosophie et les mathématiques. Il […]
Cornelius Castoriadis : Voie sans issue
(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) Cornelius Castoriadis (1922-1997) est un philosophe, économiste et psychanalyste grec, fondateur avec Claude Lefort du groupe Socialisme ou barbarie. Il consacra une grande part de sa réflexion à la notion d’autonomie, dont il proposa une conceptualisation particulière et qu’il défendit en élaborant […]
Richard C. Lewontin : L'évolution du vivant : enjeux idéologiques
(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) Les théories et les concepts scientifiques sont largement utilisés pour justifier telle ou telle idéologie, tel ou tel programme, social ou politique ; cette évidence est facilement admise. Dans certains cas cette justification est fournie directement par la technologie issue de la […]
Charles Hirsch : Les soixante-dix faces de la science
Et la Kabbale ne met-elle pas justement sur la voie de cette évidence première en soulignant que Dieu se nomme ainsi « quand les sentiers sont barrés et ne conduisent nulle part », c’est-à-dire quand toute évidence banale, quand tout « cela va de soi » en vient à s’évanouir à la première réflexion critique ? Nous avons là un exemple particulièrement frappant des rapports de la Kabbale et de la philosophie : le philosophe, sachant par la Tora que Dieu fait l’homme à son image et, par le Zohar, que Je suis engendre toute chose, se voit, au commencement de sa philosophie, guidé vers son propre Je suis.
Marc Beigbeder : L’idéologie de la conscience claire et du concept
Consultez n’importe quel épistémologue, n’importe quel théoricien de la scientificité. Il vous dira que la Science n’est pas une photographie; que le fait scientifique n’est pas une constatation, mais une construction; que tout fait scientifique, comme cette électricité que vous voyez (ou plutôt ne voyez pas) courir, est inséparable d’une théorie, c’est-à-dire d’un ensemble de concepts, lui-même in séparable des faits qu’il abstrait, édifie, organise. Que les concepts n’ont rien d’absolu; que ce sont des modes dialectiques de relations entre l’homme et le monde; qu’ils se transforment et même changent assez radicalement avec le temps, et du même coup les faits. Que l’histoire des Sciences n’est pas tant celle d’une addition ou d’une cumulation de connaissances que de mutations de connaissances; pas tant celle du déploiement de la Raison que de métamorphoses de raison; pas tant continuité conceptuelle que discontinuité conceptuelle. Bref, la Science, c’est une succession — quand ce n’est pas une juxtaposition — hétérogène autant que homogène, de grilles, c’est-à-dire de modèles ou supermodèles, qui intelligibilisent et opèrent circonstanciellement le « réel »; la dernière grille ayant l’avantage de résoudre les difficultés des précédentes, jusqu’à ce que se découvrent les siennes, et ainsi de suite indéfiniment.
Patrice Godart : Champs de cohérence et yoga
Mais il existe aussi un autre mental, plus intérieur, plus profond, qui n’est plus conditionné par l’ego, l’ambition, la vanité, le désir personnel, un mental réceptif, capable de se taire et d’écouter, de s’adapter, de s’élargir et de s’enrichir sans qu’aussitôt il ne se gargarise de sa propre importance. Il travaille dans la nuance, dans la subtilité, cherche à établir toujours de nouvelles relations, se contente souvent de frôler des essences psychiques, comme dirait J. Ravatin, sans aussitôt vouloir les annexer et les mettre en repères. Il sait se mettre à l’écoute, en silence, veille avec soin sur ces effluves d’un autre monde pour qu’elles pénètrent en lui et fécondent mille sensations et pensées qui deviendront à leur tour les germes d’autres expériences et d’autres sensations. Il aime se fondre dans l’objet qu’il interroge et vivre au cœur des êtres et des choses quand d’autres se contenteraient d’un survol rapide à la surface. Pour lui, la diversité du monde ne constitue pas un fardeau de compilation, mais une voie d’enrichissement, de relations illimitées et la source d’une joie toujours renouvelée devant le mystère d’une unité infiniment morcelée et cependant toujours inaltérable.
Daniel Verney : Esquisse pour une théorie de la relativité ontologique
Cela ne signifierait évidemment pas qu’il faut abandonner l’idéal d’une unité de la connaissance et de l’être, mais qu’il faut abandonner la prétention de l’orgueilleux mental humain à conceptualiser « le tout », et admettre que l’unité ne peut pas être atteinte par une démarche uniquement conceptuelle ; bien plus, qu’elle ne peut être éventuellement vécue qu’à travers l’acceptation et le dépassement des multiplicités. C’est d’ailleurs ce qu’enseignent toutes les traditions de l’humanité.