Wolter A. Keers : Jnana yoga - Questions & Réponses

La réponse à toutes ces questions est analogue à la solution du cercle carré. Il importe de se demander d’où procèdent de telles questions et quel genre de réponses on désire obtenir. La question naît dans l’esprit et la réponse qu’on attend doit être dans les termes de la raison. Mais la question est-elle « raisonnable » ? En la posant on oublie que l’esprit lui-même fait partie du monde et qu’il est impossi­ble d’expliquer un tout dans les termes de sa partie. Imaginez un gâteau rond. Partagez-le en huit morceaux. Supposons que chaque morceau représente un individu. Comment s’y prendre pour expliquer à l’un de ces morceaux ce qu’est le gâteau en entier ? C’est une tâche impossible car le morceau ne pourra jamais comprendre ce qui le dépasse, ce qui est plus grand que lui.

Que cela vous plaise ou non, rencontre avec Arnaud Desjardins

Certes, il est le contraire d’un être blindé, endurci et sans cœur et éprouve donc des sentiments : amour, compassion, participation aux souffrances des autres… Mais vous imaginez vous constatant : « J’ai rencontré Ma Ananda Mayî, elle était très inquiète », « J’ai rencontré Bouddha, il ne se sentait plus de joie » ? La réponse est non, bien sûr. Vous ne pouvez concevoir un sage soumis à ces mécanismes.

Jacques May : La philosophie bouddhique de la vacuité

J’ai parlé tout à l’heure d’une exigence de réalité et d’une exigence de rationalité. Cette double exigence, qui détruit la réalité de surface, manifeste en elle la réalité absolue. Elle ne trouve pas son origine en l’homme, être pensant ; elle est dans la réalité, elle est la réalité même. En son essence, elle est impersonnelle, universelle. Elle parvient à son exaltation dans la connaissance de l’absolu, adéquate et homogène à son objet, et qui pourrait se définir : connaissance rationnelle abolie adéquate à un réel annulé. Double à son point de départ relatif, l’exigence est une à son terme : le réel et le rationnel fusionnent en s’effaçant, en « s’arrêtant », dit le sanscrit. C’est ainsi que le Mâdhyamika souscrirait, à sa manière, à l’axiome hégélien : « tout ce qui est rationnel est réel, et tout ce qui est réel est rationnel ».

B. Lahiry : La recherche de la vérité

De même que le silence peut être expérimenté directement entre deux notes consécutives, et que l’écran tel qu’il est peut être vu direc­tement entre deux images projetées consécutivement, Cela, le témoin, peut aussi être directement expérimenté entre deux pensées qui se suivent. La question est de savoir comment saisir le témoin pendant cet intervalle extrêmement court ; et l’intervalle peut-il être allongé ? Toute méthode supposant un processus mental est en principe inutile car elle exercerait un effet contraire sur l’intervalle. Un effort pour arrêter la pensée est également inutile, car cet effort est accompli par un auteur ou par un acteur, cachant immédiatement le témoin.

Guy Bugault : Aux sources du zen

L’absence de pensée. Ce qu’elle n’est pas: On pourrait croire, à en juger par les mots, qu’elle est une privation de pensée pure et simple. Il n’en est rien. L’absence de pensée, telle qu’elle est vécue par le saint, n’est nullement un néant de pensée. Là-dessus les textes sont formels. Déjà, le Buddha déclare que si la sainteté, la domination de soi-même et des sens consistent à ne pas sentir, à ne pas penser, les sourds, les aveugles et les simples d’esprit seront des saints…

Bruno de Jesse : Bouddhisme et Vedanta : les deux faces du miroir

L’on oppose parfois l’une à l’autre la doctrine bouddhique et la pensée védantique; certains vont même jusqu’à les considérer comme des démarches fort éloignées l’une de l’autre. L’une comme l’autre cependant proviennent d’une détermination à « retrouver le chemin oublié », à rendre sa complétude à la conscience humaine; l’une comme l’autre sont, à l’origine, influencées par la sagesse de la forêt, la pensée upanishadique. Nous allons essayer de voir comment ces deux courants, dont l’étude est l’un des instruments majeurs que nous ayons à notre disposition pour notre éclairement, sont difficilement séparables.

Michel Random : Borobudur: le mandala, la vision, l'illumination

Le mandala est par excellence le support qui permet de transmettre la doctrine secrète. Il sert d’enseignement initiatique, il produit et conduit à l’état d’Eveil. Il est très probable que le monument a été construit sous la direction de moines bouddhistes et que son architecture revêt dans ses plus petites parties une science et une philosophie spirituelle cachée. L’influence et les emprunts à l’art Indou sont d’autant plus apparents que ce sont effectivement des hindouistes qui ont certainement achevé Borobudur après la brusque chute de la dynastie des Sailendra.

Avant le silence

Quel est exactement la nature de l’esprit ? En résumé, l’esprit n’est autre que la connaissance de soi. Se connaître, c’est reconnaître le jeu de la conscience, être conscient des impressions reçues ou des images captées par elle. Etre conscient de ce jeu, est une expérience absolue et pure, qui n’enferme ni sujet « connaissant », ni objet « connu ». Ces deux éléments se sont fondus en une seule entité : le sentiment pur. Les sages du bouddhisme et ceux de toutes les religions, ont prouvé au cours des siècles le caractère intrinsèque et indivisible de cette entité.

Patrice Lambert : Le tch'an voie de gnose

Chaque Eveillé, laisse transparaître la suprême Réalité à laquelle il est identifié. Celle-ci est toujours la même ; seuls peuvent varier la pédagogie du maître, en fonction de son style propre ainsi que le niveau et les exigences du disciple… Ceci explique que les traits fondamentaux du Bouddhisme indien se retrouvent dans l’école chinoise et cet aspect, souvent minimisé par les sinologues mais bien mis en lumière dans un livre récent, parle en faveur des grandes correspondances de tout enseignement de gnose. On sait par exemple, que le trait caractéristique du Tch’an est la primauté absolue accordée à l’expérience ultime et au moyen le plus rapide pour y parvenir. Mais le Bouddha, avant l’école chinoise, avait déjà mis l’accent sur cette priorité en rejetant tous les systèmes doctrinaux, toutes les Écritures qui prévalaient de son temps ainsi que tous les rituels. C’est au cours d’une expérience personnelle que le Bouddha avait découvert les causes de l’esclavage douloureux de la personne et la possibilité d’y mettre fin. Son enseignement écarte la spéculation et les concepts pour ne retenir que l’expérience du Réel ; il montre le chemin du Réel, ou la Voie de la Gnose, et rien d’autre.

Robert Linssen : Électronique Psychique - Réincarnation - Physique Moderne

Depuis cette expérience fondamentale, appelée « Samadhi » en Inde, je me suis intéressé passionnément à la structure exacte des constituants ultimes de la Matière. Je sentais avec une certaine acuité que les énergies spirituelles auxquelles j’étais soudainement sensibilisé provenaient autant des profondeurs de ma propre constitution cellulaire que d’autres domaines encore mystérieux. Je me plongeai alors dans l’étude de la biologie, de la physico-chimie et, finalement, la physique nucléaire. Quelle était bien la nature de ces électrons, de ces neutrons, de ces protons ? Quelle pouvait bien être la nature de ce champ unitaire et de l’énergie universelle formant la substance même des mondes visibles et invisibles ?