Erich Fromm : Prophètes et prêtres

Texte de 1967. Le danger nucléaire mentionné dans ce texte peut facilement être remplacé par le mondialisme et ses nombreuses facettes. Lire, par exemple, sur le blog, les textes de James Corbett et de Jessica Rose. On peut dire sans exagérer que jamais la connaissance des grandes idées produites par la race humaine n’a été […]

XXX : Avec de gros sabots

Si la nature humaine n’était que l’apparence extérieure d’une réalité-source, la folie ayant consisté jusqu’alors à pro­jeter l’intuition de cette nature-source soit à l’extérieur de soi-même et du monde en imaginant la divinité, soit sur les êtres et les choses en imaginant le sacré. Il suffit de s’installer comme gourou pour qu’en peu de temps des dévots vous canonisent ou, foin de cette limitation, ne fassent de vous un dieu vivant infaillible, c’est-à-dire une idole. Pourquoi projeter hors de soi ce qui se trouve en soi, à la source de soi. Pourquoi humilier jusqu’à l’autopunition sa nature humaine, comme si elle consti­tuait l’unique obstacle à retrouver un paradis. Pourquoi, en sens opposé, glorifier celle-ci en lui supposant un destin à part parmi les diverses formes du vivant, comme si les hommes, ainsi que toutes les autres espèces n’étaient pas soumis à la mort ?

André Niel : Les grands appels de l'humanisme contemporain

Ce message est celui d’un humanisme qui rassemble tous les hommes dans une seule action, progressive, unitaire et harmonieuse. Cette vision de l’homme n’est limitée par aucune finalité, elle est un humanisme intégral. Il n’existe plus aucun but extérieur au rapport essentiel qui rattache, originellement, l’homme à l’univers et les hommes entre eux. Vivre ce rapport originel est la liberté, la spontanéité créatrice, où s’exprime enfin sans entraves le conscient-existant fondamental.

André Brugiroux : Les Bahaïs

Il n’y a finalement qu’un seul enseignement spirituel, qu’une seule religion inspirée de même source divine, mais elle est révélée PROGRESSIVEMENT. La Foi baha’ie entend être la « leçon » pour aujourd’hui, l’accomplissement des promesses du passé. Elle n’est pas définitive mais relative comme les religions précédentes. Son but fondamental est d’unir le genre humain afin de pouvoir établir la Paix universelle et la justice, l’âge d’or tant rêvé des hommes depuis l’aube de l’histoire, l’âge où « le loup habitera avec l’agneau » selon la formule d’Isaïe. Utopie ou réalité ?

Henri Janne : Le point de vue du rationalisme

L’humanisme s’oppose à l’autorité de l’Eglise au point de vue intellectuel. Bien que des princes de l’Eglise y aient participé, c’est un courant de laïcisation de la pensée. C’est aussi un anthropocentrisme de la vie, qui succède au théocentrisme médiéval, l’orgueil prend la place de l’humilité; les activités anonymes se raréfient. Dans ce contexte, l’humanisme est un mouvement d’émancipation et d’affirmation de l’individu. Les sociologues diraient que l’esprit sociétaire tend à remplacer l’esprit communautaire.

René Morichon : Les entraves conceptuelles à l'évolution humaine

L’idée de supériorité ethnique, de « peuple élu », de révélation exclusive nous vient du fond des âges. Il n’est pas de groupe, pas de clan, pas de tribu qui, chez les primitifs, ne s’estime en soi au-dessus des autres. Et il suffit de regarder autour de nous, y compris dans le sport, pour réaliser combien ce « gonflement » est encore vivace et dangereux, témoins ces résurgences provincialistes dont les chantres donnent l’impression de se percevoir différents du commun des mortels.

Jean-Charles Pichon: Il s’agit de renverser les croyances

Les dieux sumériens, les dieux tauriques ont tendu à une plus grande universalisation que les dieux géméliques et ils sont arrivés à l’universalisation par cette idée de création qui est quand même commune à tous les hommes ; Jehova, Brahman, et les dieux de justice ont tendu à aller plus loin dans la pénétration de l’humanité et ils y sont arrivés en restreignant la cité à la tribu, à la famille, au foyer. Les dieux d’amour ont encore tendu à une universalisation plus grande et ils y sont arrivés par une restriction de la tribu au couple. Actuellement, si l’on veut aller à une universalisation cosmique, on a l’impression qu’il faudra atteindre à l’individu. C’est l’individu qui doit être au niveau de l’univers, qui doit s’intégrer et se réaliser dans l’univers.