Qu'est-ce qu'une société secrète ? Par René Alleau

On pourrait, en effet, considérer comme une société secrète telle que nous l’entendons : toute association dont les membres s’engagent par un serment solennel à garder le secret sur les rites et sur les symboles de l’initiation qu’ils ont reçue. C’est donc moins l’apparence clandestine de l’activité extérieure que l’essence cachée de ses mouvements intérieurs, et notamment de sa dynamique rituelle, qui constitue à chaque époque et dans les civilisations les plus diverses la caractéristique fondamentale de la véritable so­ciété secrète.

Edouard Finn : La dame à la licorne

La licorne a donc acquis d’abord une réputation terrible à la suite d’une erreur de traduction et à leur tour les pères de l’église assimileraient à la licorne tout ce qui résiste à l’enseignement du Christ. Certains écrits patristiques font de la licorne le symbole du monothéisme austère des juifs (uni-corne) tandis que d’autres voient dans notre animal fabuleux le diable lui-même. Avec le pape Grégoire le Grand, la licorne allait, si j’ose dire, redorer son blason. En effet, bien qu’assimilant la licorne au prince des ténèbres, Grégoire, dans un long traité théologique, ravale Saül de Tarse au rang de licorne durant la partie de sa vie où il persécuta les chrétiens ; une fois devenu l’apôtre Paul, cette « furie » s’est assagie et Grégoire conclut : « Dieu a placé sa confiance dans cette licorne. » Plus tard saint Ambroise, avec des réserves et saint Augustin plus franchement allaient réhabiliter la licorne en en faisant un symbole d’unité de la foi.

Michel Guillaume : Le piège de l’initiation

Il faut remarquer en effet que cette coutume des initiations successives aboutit très vite en pratique à faire des initiés une sorte de corps de Dignitaires, une sorte de hiérarchie de Droit mais dont la valeur proprement spirituelle est des plus douteuses. Et il en est ainsi pour la raison très humaine que ceux qui ont un plus grand nombre d’initiations ont une tendance naturelle à se considérer comme forcément plus chargés d’autorité spirituelle que ceux qui en ont moins…

Zeno Bianu : Jeux de mots, jeux d'esprit

Née avec la conscience, avec la recherche du sens de notre insertion au monde, l’énigme est étroitement liée à l’initiation dès son origine. Par son truchement, devins, chamanes, alchimistes, kabbalistes, yogis, Maîtres zen, sorciers d’Afrique et d’ailleurs, chercheront à franchir le gué de l’évidence sensible, la multiplicité des apparences immédiates pour accéder à la transformation de soi. Alors, peut-on, tel Œdipe, vaincre le Sphinx dont le nom signifie je serre, j’étreins, j’embrasse.

Claude Planson : Les mystères du vaudou

Pendant longtemps, les Occidentaux n’ont voulu voir dans les religions du Monde Noir qu’un grossier fétichisme. Notre supériorité se serait manifestée par le fait que nous seuls, depuis Moïse, connaîtrions le monothéisme. Or tous les travaux récents, y compris ceux des missionnaires chrétiens, infirment cette vision superficielle. Mgr Leroy, parlant des Bantous, écrit : « Auraient-ils donc la connaissance de Dieu ? Assurément. Et rien ne prouve mieux cette assertion que, dans toutes leurs langues, Dieu a un nom, et un nom qui se trouve toujours exprimer ou représenter son objet, autant qu’il est possible à l’homme d’exprimer ou de représenter l’Être ineffable ». Une même observation s’applique à toutes les ethnies africaines. Partout existe un Dieu unique sous des appellations différentes.

Pierre D’Angkor : Itinéraire 7: Expérience mystique et haute science

Ici aussi, nous trouvons chez Krishnamurti un enseignement analogue, mais explicité plus directement et non sous le voile d’une parabole. Il nous dit qu’on n’atteint pas le Réel par la pensée conceptuelle, mais par l’Amour. Est-ce à dire qu’il faille dissocier l’amour de l’intelligence et exclure celle-ci dans cette approche ou cette recherche de Dieu? Non certes, et nous voyons les mystiques chrétiens eux-mêmes le reconnaître. Sans doute, tous les vrais mystiques, chrétiens et non chrétiens, reconnaissent-ils cette nécessité d’imposer le silence aux puissances du sentiment, de l’imagination et de la pensée discursive, avant d’aborder les sommets de l’union mystique. Pourquoi? Mais parce que ces puissances en nous sont naturellement orientées vers le monde sensible.

Les émissions dues aux formes. Entretien avec Jacques Ravatin

Ces arithmétiques sont dites « à Cumulo-décalaire ». Elles reposent sur les propriétés des Nombres considérés comme des entités munies d’un coefficient donné d’existence ou de non-existence. La puissance réelle de ces arithmétiques est démontrée par le fait suivant : il suffit d’écrire l’arithmétique appropriée pour un Champ de Taofel donné, le Champ en question se manifeste immédiatement. De même, si nous construisons l’arithmétique correspondant à un être humain, toute permutation ou inversion des termes de cette arithmétique aura des effets considérables sur la personne concernée.

Le mandat céleste de l'homme primordial, un entretien avec Jean Hani

Le roi doit, sur un autre plan que l’autorité spirituelle, mais en accord avec elle, aider l’homme à réaliser sa destinée la plus haute. Et ceci va très loin : il s’agit, en principe tout au moins pour tous, et, à coup sûr, pour une élite, de permettre aux membres de la communauté d’atteindre l’état d’«homme parfait», c’est-à-dire, en somme, de récupérer, autant que faire se peut, l’état de l’homme primitif. Le sens final de la royauté, c’est ce qu’on peut appeler la «royauté intérieure» : l’homme est appelé à retrouver, je le répète, l’état primitif, dans lequel il était, par la volonté divine : «roi de la création», «roi du monde», appelé à régner sur le monde mais en régnant d’abord sur lui-même; c’est ce que l’on peut appeler son «mandat céleste».

Salomon Lancri : Les lois de l'évolution spirituelle

Tout être humain est plus ou moins influencé par son passé. Certains névrosés sont tyrannisés par le leur. Ils conservent des habitudes anormales contractées pour réagir à des circonstances depuis longtemps disparues mais qui ont laissé des cicatrices sur leur âme. Ils ne peuvent guérir qu’en se décrochant de leur passé. L’aspirant à la sagesse doit aussi refuser d’être empalé sur le sien. La phase initiale de l’œuvre alchimique correspond à ce décrochage du passé. Ses noms d’Œuvres au Noir, de Putréfaction évoquent bien la lente décomposition d’un passé obscur dont on se détache et qu’on laisse mourir. C’est ce processus que les Alchimistes appelaient la mort du vieil homme Adam.

Swami Hridayananda Sarasvati : Enseignements 3 : Méditation

Que veut dire « initiation » ? Le Maître voit quel est l’état du mental du disciple et il choisit un mantra en conséquence. En général le mental du disciple est agité, dans un état vibratoire très dense. Donc le Maître se concentre sur le mental du disciple et il introduit les vibrations du mantra directement dans le mental du disciple. Ce faisant le Maître fait vibrer le mental à l’unisson des vibrations du mantra qu’il a introduit. Et à partir de là il est possible au disciple de continuer et de progresser avec les vibrations du mantra. Pensez à un ventilateur qui est trop huilé, graissé et qui est grippé. Vous mettez la prise, vous le faites démarrer, il est en bon état, mais il ne peut pas marcher. Or si vous prenez un bâton et si vous l’inclinez plusieurs fois, il se mettra en marche. C’est l’impulsion première qui est donnée et ensuite c’est au disciple de travailler sur son mantra. Il faut que le disciple travaille régulièrement, sinon à nouveau cela se grippera.