David Guerdon : Cadavres exquis

(Extrait de la revue Autrement : La science et ses doubles. No 82. Septembre 1986) La rapidité de décomposition des corps humains est très irrégulière et demeure mystérieuse, même pour les professionnels de la mort. De multiples facteurs interviennent : température du milieu extérieur, composition du sol, mais aussi genre de nourriture, produits pharmaceutiques ingérés pendant […]

Renée Weber : Le physicien et le mystique: Un dialogue est-il possible? Une conversation avec David Bohm

(Extrait de Ken Wilber – Le paradigme Holographique. Édition Le Jour 1984) Mise en forme par Emily Sellon WEBER: Pourriez-vous commencer par clarifier la différence entre l’holomouvement, l’hologramme et l’ordre implicite? BOHM: Holomouvement est une combinaison d’un mot grec et d’un mot latin, et un mot semblable serait holokinésie ou, mieux encore, holoflux, car « mouvement » […]

Aimé Michel : Plus personne pour comprendre les mystiques?

(Revue Question De. No 2. 1e trimestre 1974) Alors que, dans maintes disciplines, les progrès scientifiques sont incontestables, le domaine de la mystique appartient encore à l’ineffable, à l’inconnu, voire le plus souvent au méconnu. Toute physiologie des mystiques, qui s’appuierait sur la réalité expérimentale, reste à faire. Et pourtant, Aimé Michel, qui a suivi […]

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Feu

Élément particulièrement fascinant, le Feu n’a cessé d’inspirer les poètes, les psychologues, les théologiens, les mystiques, les gnostiques, les philosophes, comme symbole de l’Énergie une et multiple, de la vie et de l’action divines, de l’essence de l’homme, et des processus de transmutation. Ne pouvant tout dire sur un sujet aussi vaste, nous avons organisé notre réflexion sur les rapports entre Feu cosmique, Feu divin et Feu humain, pour une prise de conscience de l’unité du dynamisme universel.

Philippe Litzler : Isaac de l'Étoile et la connaissance de soi

La pureté à laquelle Isaac aspire procède en grande partie de « la purification des phantasmes qui sont absorbés par les sens, habitent au-dedans l’imagination et, comme de petits nuages intermédiaires, nous cachent la clarté du soleil. » Il nous faut ainsi « dépasser toute l’agitation des pensées par la vigilance de l’âme », nous élever au-dessus de « la foule intérieure » comme Jésus gravissant la montagne, car tant que nous sommes immergés dans cette foule il nous est impossible de la contempler lucidement : « il est difficile, dans la foule, de voir la foule ; il est inévitable, dans la foule, d’éprouver du trouble. Aussi doit-on laisser la foule pour voir la foule elle-même, pour juger de la foule même ». Cette prise de recul s’effectue extérieurement, par un retrait dans la solitude, et intérieurement. L’enseignement d’Isaac de l’Étoile ne sépare d’ailleurs jamais ces deux plans. Ce sont plutôt pour lui des sphères concentriques dont le centre est la Réalité une et immuable.

Daryush Shayegan : Le réel est toujours ailleurs

La Tour de Babel devient une réalité non seulement en ce qui concerne les langues — encore que là aussi nous ayons des problèmes quasi insolubles — mais les mentalités. Délire religieux, obsession révolutionnaire, émancipation des femmes, régression vers des utopies de plus en plus fumistes, guerre des étoiles, résurgence des croyances obsolètes, se côtoient les uns les autres dans un kaléidoscope d’opinions, de croyances, et de visions du monde où personne ne sait de quoi il parle, ni quelles sont les prémisses qui fondent tel discours politique plutôt que tel autre. Alors que les souhaits et les espoirs renvoient aux croyances les plus émotivement chargées d’antiques traditions, les structures conceptuelles aptes à les articuler restent celles-là les rejetons les plus tardifs et les plus monstrueux d’une modernité incomprise. L’entre-deux devient en quelque sorte la norme de la vie ; on essaie de comprendre, d’analyser, mais à force d’expliquer les détails et les motivations coupables de part et d’autre, on rate l’essentiel ; à savoir les ruptures historiques qui ont fait de l’Occident un bastion de la modernité et des autres civilisations du monde de grands monuments du passé.

Vision de l'unité, entretien Basarab Nicolescu et Christine Hardy

Cela veut dire que ce que l’on met en doute ici, c’est la notion même de l’identité précise d’une particule, et on essaie de lui substituer la notion de relation entre particules. Ainsi, ce sont les relations entre les particules qui sont responsables de l’apparition d’un objet qu’on appelle particule. Il n’y a pas d’objet en soi, ni d’identité propre qu’on puisse définir d’une manière séparée ou distincte des autres particules. Une particule est ce qu’elle est parce que toutes les autres particules existent à la fois…

Marie-Madeleine Davy : Henri le Saux, Itinéraire entre deux rives

Cet homme épris de silence et de solitude semble mener une existence paradoxale. Il consacre de longues périodes à des séjours dans des grottes, puis il fait des pèlerinages, prêche en particulier dans des Carmels, assiste à des séminaires, traverse l’Inde du nord au sud en de nombreux et épuisants voyages. Il lit et écrit énormément. Par manque d’interlocuteurs susceptibles de le comprendre, il se confie à son Journal. Le moine aime à la fois se taire et s’exprimer. Il apparaît semblable à la citerne dont parlait Bernard de Clairvaux qui déverse son trop plein pour recevoir encore.

Armand Abecassis : Les élans de la mystique juive

Qui proclame la « mort de Dieu », est inéluc­tablement conduit à la « mort de l’homme », et à la « dégradation du monde ». L’histoire contemporaine illustre dans une certaine mesure ce processus. L’équilibre d’une civi­lisation et sa force se mesurent à la manière dont elle affronte simultanément ces trois questions, mais, dans d’histoire de l’Occi­dent, il semble que l’on ait, tour à tour, dé­veloppé l’une ou l’autre comme dominante, comme si une hiérarchie était faite et qu’une urgence imposait de la développer au détriment des deux autres questions.

Éloi Leclerc : Les clartés de la nuit

Cette signification cosmique et religieuse de la nuit nous in­troduit dans la dimension pro­prement psychique du sym­bole. Il est aisé de voir, en ef­fet, que, sous le symbole ma­ternel et nourricier de la nuit, l’âme a affaire à ses propres profondeurs nocturnes, celles de son inconscient et celles de son mystère total. L’homme se regarde et se retrouve dans l’image qu’il se fait de la nuit et de ses clartés. De ses clarté surtout. Elles sont un miroir…