Charles D'Hooghvorst : Sarah et Abraham

Le texte biblique et les commentaires rabbiniques insistent sur le fait que Sarah était stérile et Abraham très vieux, afin de nous faire entendre qu’il ne s’agit pas d’une génération charnelle, mais d’une génération qui se réalise par l’Esprit Saint. Cet enseignement hébraïque nous parait fort semblable à celui qui est contenu dans l’Évangile, à propos de Marie, qui, exactement comme Sarah, reçut la visite d’un ange. A toutes deux fut annoncée la naissance messianique.

Jean Chevalier : Origène et le sens de la Pâque

Il décrit trois façons principales d’aborder la Bible. La première s’appuie sur la lettre seule ; c’est, selon Origène, celle des Juifs de son temps ; nous dirions aujourd’hui celle des fondamentalistes, comme les Témoins de Jéhovah. La seconde ne s’en tient pas à la lettre, mais prétend la comprendre à la lumière de philosophies en faveur à un moment donné ; elle mêle ainsi à la révélation des doctrines plus ou moins inconsistantes et éphémères et, sous prétexte d’adaptation à l’esprit d’une époque, elle provoque une séduction, qui n’hésite pas à frôler l’hérésie. La troisième, enfin, tend à discerner le sens spirituel des textes…

Georges Saltem : Origène est-il au ciel? un teilhardien du IIIe siècle

L’histoire du monde telle que la présente Origène, note Etienne Gilson, « offre pour nous cet intérêt de représenter assez exactement la version chrétienne d’une vue de l’univers dont la version païenne peut se lire dans les Ennéades de Plotin ». Là se trouve l’explication de son éclat comme de ses obscurcissements : Origène est l’une des sources les plus profondes de la théologie chrétienne, mais ses contacts avec un certain platonisme le feront vilipender souvent par ceux-là mêmes qui l’utiliseront ; son influence sera immense mais parfois souterraine et, aujourd’hui encore, nombre d’idées qui lui sont attribuées sont l’objet de discussions entre les érudits.