Quantique entretien avec Jean-Marc Lévy-Leblond

Ce qui m’intéresse, moi, dans cette interaction du microscopi­que et du macroscopique, c’est de demander à la physique : si les objets quantiques sont aussi radi­calement différents des objets classiques, comment se fait-il qu’en très grand nombre, ils redonnent des objets macroscopi­ques de type classique ?

Jean E. Charon : L'électron spirituel

Le nouveau modèle de l’électron démontre de manière convaincante l’unité des interactions faibles et électromagnétiques (déjà pressentie en physique) ; mais, surtout, ce modèle diminue de manière saisissante le nombre des constantes fondamentales, en permettant le calcul direct, à partir des équations du modèle, de six de ces constantes physiques fondamentales. Ce résultat remarquable conduit à considérer le modèle de l’électron univers-trou, plus brièvement nommé éon, comme la meilleure approximation que possède aujourd’hui la physique dans sa représentation de la réalité.

L'Éther constitutif, entretien Lucien Romani et Christine Hardy

Ce que j’ai démontré ainsi, et qui est tout à fait révolutionnaire, c’est que l’éther n’est pas comprimé comme l’air ou comme un gaz moléculaire, il est comme un morceau de caoutchouc : au repos, il n’est pas tendu : il se tend quand il se met en marche, il est tendu par le mouvement. Il décrit des trajectoires courbes, c’est la force centrifuge qui tire dessus et qui le tend et c’est pourquoi il peut transmettre aussi bien les ondes transversales que longitudinales. Il faut le concevoir comme une sorte de caoutchouc tendu se déformant dans tous les sens. À partir de là, il n’y avait plus aucune difficulté, toutes les contradictions étaient levées. J’ai de plus démontré que toutes les ondes d’éther se propagent à la même vitesse : la vitesse de la lumière. Il y a donc une différence avec les corps solides pour lesquels la vitesse dépend du type d’onde. Dans l’éther, la vitesse d’une onde quelconque est celle d’une perturbation de pression dans le fluide. Ainsi, la vitesse de la lumière dans l’éther correspond à la vitesse du son dans l’air (mais elle est beaucoup plus grande).

Vision de l'unité, entretien Basarab Nicolescu et Christine Hardy

Cela veut dire que ce que l’on met en doute ici, c’est la notion même de l’identité précise d’une particule, et on essaie de lui substituer la notion de relation entre particules. Ainsi, ce sont les relations entre les particules qui sont responsables de l’apparition d’un objet qu’on appelle particule. Il n’y a pas d’objet en soi, ni d’identité propre qu’on puisse définir d’une manière séparée ou distincte des autres particules. Une particule est ce qu’elle est parce que toutes les autres particules existent à la fois…

Louis De Broglie et la dualité onde-particule, entretien avec Georges Lochak

Grâce à cette vision historique de l’évolution de la pensée en physique, il est arrivé à l’idée qu’on ne pouvait résoudre les problèmes des quanta et de la physique atomique qu’en prenant sous une forme très générale et à bras le corps le problème des ondes et des particules ; et c’est comme ça qu’il a donc proposé l’idée, tout à fait extraordinaire, que toute particule matérielle et pas seulement les quanta de lumière d’Einstein, mais n’importe quelle particule, devait être accompagnée dans son mouvement par une onde et par conséquent toute particule matérielle pouvait se diffracter comme se diffracte une onde sonore ou lumineuse.

Henry P. Stapp : Conscience et valeurs dans l’univers quantique

La théorie quantique de la conscience, même si elle se trouve encore dans une phase de formulation rudimentaire, est de loin plus naturelle que les approches fondées sur la physique classique. Dans la physique classique l’activité cérébrale est décrite par une collection de variables spatio-temporelles. Par conséquent, une relation entre l’esprit et la matière demande une relation entre des notions totalement dissemblables : une collection de nombres représentant les mouvements des billions de particules est identifiée à une pensée consciente unifiée. Mais la physique classique est essentiellement réductionniste et n’a pas de place naturelle pour des entités holistiques. De plus, l’aspect de « contrôle », qui est l’essence même de la conscience, n’est pas compatible avec la physique classique ; le cours des événements, tel qu’il est décrit par la physique classique, est exactement le même en présence ou en l’absence de la Conscience.

Roger Foucher : S'émerveiller

Et si relativiser, quantifier les représentations à la Newton et à la Boltzmann était associer, réassocier image et son monde dit extérieur et monde dit intérieur, disjoints par eux, au niveau des images mentales et « pour de vrai » ? Et si c’était ne plus séparer : comprendre, percevoir, sentir et être ? Et si c’était commencer d’aimer ce qu’on disait voir, entendre, c’est-à-dire vivre un début d’écologie généralisée qui n’exclurait plus ce qu’on disait le « vide… » et l’inconscient.

Charles Hirsch : Vers une nouvelle conception du réel?

L’idée fondamentale de Bohm est que la réalité ultime, primordiale, constitue une unité par principe indissociable, que la science courante brise en morceaux — les objets — pour la reconstituer ultérieurement et artificiellement. Pour prendre une image simple, supposons que l’univers soit représenté par une poterie et que, pour l’étudier, nous la cassions, en étudions séparément les morceaux, puis recollions ceux-ci pour reconstituer approximativement la poterie : telle est la démarche scientifique habituelle, qui nous fait procéder localement, de proche en proche, mais non globalement. Une telle science, selon Bohm, ne peut découvrir les lois physiques primordiales.

Aimé Michel : L'énigme d'être

Si beaucoup de physiciens voient dans le théorème de Bell une sorte de recommencement, de reprise au départ de la physique, c’est que son essence se réduit réellement, et non pas par métaphore à un raisonnement de pure logique de quelques lignes à peine, sans la moindre équation. Il suffit, pour le comprendre, de savoir ce qu’est une addition. En physique, ce raisonnement simplissime s’applique aux mesures que l’on peut faire sur deux particules ayant même origine. Mais on n’a besoin ni de physique ni de particules pour comprendre le raisonnement, qui est universel…

Le monde comme réseau de relations entretien avec Fritjof Capra

Il n’y a pas de haut et de bas, il n’y a pas de concept plus fondamental que les autres… Le monde est perçu comme un réseau où toutes les parties dépendent des autres parties et aucune n’est plus fondamentale que l’autre. Cette vision nous fait très peur parce qu’elle est très différente de notre tradition scientifique, intellectuelle, philosophique. Mais c’est la vision dominante dans des traditions telles que le Bouddhisme ou le Taoïsme ; beaucoup de traditions mystiques de l’Orient l’ont. C’est ce changement du bâtiment au réseau qui est en train de se produire maintenant.