Joël Robert : Sophia ou la Mère Divine

[…] on retrouve toujours un récit qui explique comment les choses ont commencé, com­ment elles continuent et les possibilités de salut qui s’offrent à l’homme. Quelle que soit la version, le mythe assure une fonction de restauration dans une situation de désordre et d’aliénation. C’est toujours Sophia (ou Bar­bèlô) qui est impliquée dans. l’aventure de la dégradation du monde et de sa régénération. Les événements sont liés à la chute de Sophia et à son retour au Père. Mais cette histoire est en même temps celle de tout gnostique : le monde le met dans une situation aliénante d’où il cherche à sortir ; or le salut est dans le retour à l’Un dont il pro­cède. Du Père transcendant, inengendré, émane un monde divin qui a nom Plérôme ou Royaume, suivant les écrits. Il est constitué d’un certain nombre d’entités, générale­ment appelées éons. Le Plérôme est complet en lui-même. Le dernier éon, Sophia (ou Barbèlô) est victime de son éloignement de la Source, ce qui l’entraîne hors du Plé­rôme où elle devient la Mère du démiurge…