Tchalai Dermitzel : Le jeune, ses raisons, ses formes, ses traditions

Une impression de confusion se dégage tant les jeûnes en question apparaissent comme différents dans leur principe, leur finalité, la façon dont ils sont conduits, depuis la diète (bénéfique au changement de saison) en passant par la purification intérieure et la résistance passive. Le jeûne du Christ dans le désert est-il le même que celui de Mahomet, de Moïse, de Gandhi ? Sur quoi le jeûne est-il fondé et qu’est-il exactement ? Le simple fait de poser cette question amène une première réponse : le jeûne est équivoque dans toute l’histoire spirituelle de l’humanité.

Robert Linssen : Manifeste du « vivant » (extraits)

Mais au risque de faire scandale — et c’est souvent utile — nous déclarons que — du point de vue spirituel et par contraste au VIVANT — la pensée dans son état actuel de fonctionnement fait figure de déchet, de matière fécale psychique (pour ne pas être inconvenant). Et ce sont ces résidus psychologiquement mal odorants que la plupart des psychanalystes, les adorateurs des symboles, remuent afin d’en faire ressurgir le VIVANT. Le processus qui, partant du VIVANT arrive au résiduel est irréversible. Les vrais alchimistes le savent fort bien.

S. Devoldre : Article ou pas article (koan)

J’aurais aimé écrire un article différent des autres. Sans références, sans envolées lyriques, sans concepts physiques ou autres. J’avais estimé dans un premier temps que le meilleur article qui abonderait entièrement dans ce sens, serait un article sans phrases, sans mots.

Louis Pauwels : La distance et la sérénité

Vivre en cherchant le suprême bien dans l’égalité d’âme. Egalité d’âme en toutes circonstances dans ce monde. Egalité d’âme dans les combats. Egalité d’âme dans les chagrins et les bonheurs, les misères et les fastes de ce monde. Certainement, il y a la société, il y a la politique. Mais, ou bien je ne suis qu’un homme-dans-l’histoire, et je n’existe que par mes engagements. Ou bien ma part la plus profonde n’est pas dans l’histoire. Et, dans ce cas, je donnerai au monde, à la société, à la politique, à l’histoire ce qu’il faut bien donner. Mais à distance et sans passion. Il m’arrivera de prendre parti. Mais je douterai d’avoir raison. Il m’arrivera d’agir. Mais je douterai des fruits de l’action. Et s’il arrive que j’y mette de la passion (sait-on jamais !), il y aura encore ma part profonde qui ne se passionnera pas pour cette passion.

Pascal de Neufville : Souffrance et image de soi

Alors, amie, accepte de te noyer dans ce jeu électronique fou, si tu as bien compris, que tu n’es pas séparée de ces images, que tu es ces images, ces souffrances ou ces plaisirs, que toutes ces images quelle que soit leur nature ont une origine purement mécanique, que toute action en vue de les transformer en autre chose « de plus ou moins que »… est parfaitement illusoire puisque l’entité qui veut transformer est une création de ces mêmes images et que le but à atteindre n’est qu’une autoprojection du passé, alors, cette solitude accablante, ce désert rocailleux, seront la pâte et le levain d’une vie nouvelle, la banquise va se mettre à fondre, le miroir va se fêler, et tu laisseras l’amour réchauffer ton cœur.

S. Devoldre : L'intelligence véritable

Le temps de supprimer jusqu’au temps lui-même est arrivé lorsque l’instrument corporel fonctionne parfaitement, sans que parasitent les logiques paralysantes pour la Connaissance. L’ego supprimé, c’est le « Je » universel qui palpite sous le cœur éclairé dans un espace conscient tout nouveau qui perçoit les touts de chacun, fortune et infortune, dans un corps transformé.

La notion de culpabilité dans la morale indienne Par le Swâmi Siddheswarananda de l'ordre de Ramakrishna

Le sentiment de culpabilité, c’est le sens de cette aventure qui se joue avec nous, que nous le voulions ou non, c’est pour nous le sentiment de l’histoire, la mémoire de ce que nous avons fait à des époques révolues qui vient se croiser en nous avec l’éveil de l’ordre moral. Toute participation à la collectivité, consciente ou non, doit donc nécessairement faire peser sur ses membres un sentiment de culpabilité. Telle est, la destinée humaine que l’homme ne peut aspirer se délivrer seul.

Pascal de Neufville : Pensées

Il est difficile de réaliser que l’on ne peut pas agir sur la pensée puisqu’on est cette pensée même. Et pourtant, cette séparation du penseur de sa pensée est à l’origine de tous les conflits.

Norbert François : Science et intelligence

Nous ne pouvons rien faire sinon observer lucidement les mouvements de notre pensée, sans essayer d’agir sur elle, découvrir patiemment son mécanisme, comment elle naît et comment elle meurt, et voir ainsi, directement et par nous-même, sans l’intervention d’un maître ou d’une autorité quelconque, s’il y a ou s’il n’y a pas une réalité présente et éternelle, une conscience totale et infinie derrière ce fragment, ce masque du moi emprisonné dans le temps.