J. Krishnamurti : Le penseur est la pensée

Le titre est de 3e Millénaire Question : Les symboles religieux ne sont-ils pas l’expression d’une réalité trop profonde pour être fausse? Le simple nom de Dieu nous remue comme rien ne peut le faire. Pourquoi désirions-nous l’éviter? Krishnamurti : Pourquoi avons-nous besoin de symboles? Les symboles existent, évidemment, comme moyen de communiquer avec les […]

Jean Markale : Le conte populaire

Car tout conte populaire intègre des données d’observa­tion concernant la lutte de l’individu contre le Destin. En fait, il s’agit presque toujours d’une transgression d’interdits. Le héros du conte populaire défie le temps, défie la société, défie la mort. Il lui arrive même de défier Dieu. Cet aspect blasphématoire n’est d’ailleurs ressenti comme tel que dans le cadre qui est le nôtre, c’est-à-dire celui d’une religiosité teintée d’un christianisme passif, entièrement voué à l’obéissance d’un Dieu tout puissant. Il en a été différemment dans d’autres sociétés, même des sociétés qui affirmaient leur christianisme, comme l’Irlande de l’âge des Saints…

Michel Random : Le pouvoir des symboles

Le pouvoir des symboles tient à leur disposition géométrique qui anime à son tour un champ de forces physiques, psychiques et spirituelles. Tout symbole a un pouvoir d’incarnation (la Manifestation), de mouve­ment (la dynamique des forces opposées) de Révélation ultime (la centralité). Il situe l’espace-temps sous ses trois aspects, continu (la forme et la mesure), discontinu (l’aspect vibratoire-l’amour) éternel : l’essence-être. Le rapport de chaque être à l’égard du symbole situe le plan le plus élevé de cet être. Sa compréhension dépend de son propre accès spirituel, de ces identifications psychiques, de ses interdits religieux. Tout symbole fonctionne comme un amplificateur de ses propres possibilités. Ainsi la fonction sociale, religieuse ou magique même du symbole est une interaction constante et particulière du symbole lui-même avec chaque être particulier.

Jean Chevalier : 6 Livres pour redécouvrir les symboles

Le sens des symboles s’est atrophié dans la conscience contemporaine, du fait surtout de la prédominance des sciences exactes et des techniques. Comme des eaux souterraines comprimées, ils rejaillissent aujourd’hui. Le succès de l’exposition « le Symbolisme en Europe », à Paris, au Grand Palais, en 1975-1976, en fut un éclatant témoignage. Déjà, la psychanalyse, l’ethnologie, la linguistique, la secousse surréaliste, la révolution culturelle du désir, l’irruption des vagues orientalistes, l’apparition d’une nouvelle gnose, la rébellion des « nouveaux philosophes » et les déconvenues des prétentions positivistes quant au sens et aux finalités de la vie humaine ont remis en lumière l’importance méconnue des symboles.

Maryse Choisy : Symboles et mythes

Nous oublions que les mythes valent ce que valent les hommes qui les nourrissent. Nous oublions que le mythe est une projection extérieure du conflit entre les instincts de vie et les instincts de mort, du conflit amour-haine, au plus secret des âmes. Voilà pourquoi tous les mythes cultivent l’amour pour certains êtres et la haine pour les autres. Il leur faut des alliés et des ennemis. « Dans les ennemis ils rangent tous ceux qui s’opposent à la convention mythique, soit par leurs actes, soit par leur existence même, soit parce qu’ils ont le malheur de prouver que le système auquel on a besoin de croire, ne s’impose pas rationnellement à toutes les intelligences. »

Robert Amadou : La symbolique respectueuse

Il est un temple hindou, décrit par Alexandre David-Néel, dont la dernière salle, où peu ont droit d’entrer, recèle le grand secret : elle est vide, comme est vide la Kaaba de La Mecque, la Maison de Dieu. La vacuité, cependant, n’est pas le néant, d’après les bouddhistes, et, pour les musulmans, il n’y a pas de réalité… excepté la Réalité. Que signifie ce mot ? Que rencontre-t-on, qui rencontre-t-on au-delà des apparences et quand on a compris que tout est apparence, irréalité ? La langue s’embarrasse, elle se paralyse. Si l’étant lui-même n’était qu’un grand genre (Platon termine le Sophiste avec ce choc terrible), quid, quem au-delà de l’étant ?

Annik de Souzenelle : L’arbre de Vie 5: initiation

Tout ce qui contribue à une gestation, est symbolisé par une épreuve dans le noir. Cette traversée est très dure pour les jeunes. Pleins de force ils ne savent comment l’investir, ils ne connaissent pas leur place juste. Et s’ils ne la trouvent pas, ils ne seront pas nourris par le cordon ombilical subtil qui les relie à l’essence de leur être.