René Alleau : Les sociétés secrètes modernes : 3 La géométrie symbolique

Qu’entendons-nous par l’expression : « géométrie symbo­lique » ? Nous avons naguère essayé de distinguer aussi pré­cisément que possible les « synthèmes » et les symboles à partir de la différence qui sépare des signes de liens mutuels, de nature sociale et profane, des signes d’une ou de plusieurs liaisons, de nature religieuse et sacrée, attestée soit par des initiations, soit par les rites. Les « synthèmes » suggèrent des rapports rationnels descrip­tibles ; les symboles évoquent, dans leur essence, des rela­tions spirituelles qui ne sont ni mesurables ni exprimables de façon totalement adéquate. De plus, nous avons indiqué qu’entre les synthèmes sociaux et les symboles sacrés se situaient les emblèmes, bases du langage de l’art. Ainsi peut-on concevoir qu’une géométrie puisse être synthématique, emblématique ou symbolique, selon sa structure propre et sa finalité.

Henri Gault : À table aussi les symboles sont rois

Ainsi, il faut d’abord définir ce qui, à côté de ses évidences nutritionnelles et organoleptiques, donne à l’alimentation humaine des dimensions non mesurables. Tout comme l’art ou l’amour, que transcende ou colore l’inexprimé, l’alimentation et ses perversions, telles que la cuisine, suscitent chez l’homme des arrière-pensées, des tabous, une gestuelle et des observances comparables à l’exercice d’une religion, comme si le primordial, ici, opérait sur l’esprit de l’individu et le comportement des sociétés de la même manière, là, que le métaphysique.

Alexander Ruperti : Le Symbolisme de l’univers

Dans notre expérience de l’existence il y a deux éléments que l’on peut considérer comme les plus fondamentaux : la réalisation que tout change constamment mais que, derrière ce changement, on peut discerner un certain ordre, une périodicité, des lois structurales. Chaque existant est une réalité spatiale et temporelle ; c’est un tout différent de, mais lié à tous les autres tout et son existence a une certaine durée. Pendant ce temps – la vie de l’existant – ce qui est potentiel à la naissance cherche à s’actualiser aussi pleinement que possible. On peut donc déceler un certain processus, structuré sous forme de phases définies. Un cycle devient évident, qui structure le processus dont l’existant est une expression…

Jean-Gaston Bardet : Le symbole des symboles : le Tétragramme hébraïque

Nous connaissons, désormais, la structure du Tétragramme et comprenons que ce n’est pas un mot humain à deux bouts pouvant se lire linéairement. Ne le traduit-on pas : l’Éternel !… Il ne peut avoir ni commencement, ni fin. Il ne doit donc pas se lire linéairement, mais se spirer circulairement, d’un seul souffle. Il est, d’ailleurs, interdit, aux copistes patentés, de s’arrêter en le graphiquant.

Joël Thomas : La Croix : Quatre directions pour exalter le centre

[…] la croix est loin d’être l’apanage du christia­nisme : partout dans le monde, et depuis fort longtemps, la croix est associée à ce que l’on s’accorde à considérer comme trois autres symboles fondamentaux, le cercle, le carré et le centre ; elle intègre leurs valeurs et les inscrit dans une dynamique de l’évolution ontologi­que ; c’est donc avant tout un symbole énergéti­que, d’une « charge » et d’une richesse peu communes, puisque les civilisations et les mouvements spirituels les plus divers peuvent se reconnaître en lui ; il prend alors, dans chaque situation, une coloration particulière, mais sa valeur fondamentale est inchangée, et on ne sera pas étonné de le retrouver, dans la cosmo­logie des Bantou, associé au symbolisme de la spirale…

Joël Thomas : La spirale, symbole de la vie et du temps

En quoi la spirale est-elle un symbole aussi remarquable et aussi efficace ? C’est tout d’abord qu’elle introduit une dimension supplé­mentaire par rapport à la symbolique du cercle et du cycle : sa grande supériorité est de pouvoir transcrire la notion de mouvement et, partant, d’évolution. Sur la roue zodiacale, le printemps revient chaque année ; mais les printemps, l’un après l’autre, sont différents, et leur point de coïncidence est purement formel : ils sont sé­parés par l’épaisseur du temps écoulé, ce temps qui transforme le cycle en spirale. C’est pourquoi la spirale est sans doute le meilleur symbole de la vie, et de son corollaire, le temps. Elle nous rappelle que tout ce qui est manifesté se trouve à la fois en mouvement et en inachèvement…

René Alleau : Les sociétés secrètes modernes : 2 Les origines de la franc-maçonnerie

Au lieu d’essayer de découvrir les origines de la maçonnerie dans les faits historiques, dans les dates, dans les documents et dans les chartes qui peuvent trop souvent être falsifiés, nous recher­cherons ces sources dans le symbolisme initiatique lui-même, c’est-à-dire dans les formes précises que revêt l’influence mystérieuse transmise par l’initiation. Or ce symbolisme est de nature géométrique. Les principaux instruments sacrés d’une loge sont ceux de l’« art du trait », l’équerre et le compas, sans lesquels aucune figure régulière ne peut être obtenue dans la pratique de la construction architecturale…

René Alleau : Les sociétés secrètes modernes : 1 Les sociétés secrètes chinoises

Au cours de sa longue histoire, la Chine a connu toutes les formes possibles de sociétés secrètes, dont elle a tou­jours été la terre d’élection. Cet immense pays a compté d’innombrables variétés de groupements clandestins qui liaient entre eux les représentants des activités économiques et sociales les plus diverses, les agriculteurs, les commer­çants, les hommes politiques, les militaires, les religieux et même les mendiants et les voleurs…

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : L'Épée ou la cohérence opérative de l'énergie

À Première vue, contrairement au symbolisme du feu ou du serpent, celui de l’épée paraît simple et de peu d’envergure : signification guerrière, séparatrice, diaïrétique, axiale. Cependant, replacé dans une théorie générale de la circulation des Énergies, et grâce à l’apport de la tradition judaïque et chrétienne, ce symbole révèle une grande richesse et une utilité indubitable. L’épée représente la quaternité cohérente, orientée, flamboyante et opérative ; elle complète tout naturellement nos trois études précédentes.

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Serpent

Le serpent est en rapport avec les cinq éléments (terre, eau, air, feu et éther), avec l’ombre et la lumière, la lune et le soleil, le cercle, l’hélice et la spirale, l’homme et la femme, avec les forces telluriques et célestes, la vie, la mort et la renaissance, la magie et la gnose, avec les nombres 2, 3, 7, 8, 12, 43, 55, 72, etc. D’innombrables traditions et exégèses en font le support de valeurs multiples, au point qu’on peut se demander s’il n’est pas LE symbole primordial, fondamental, mystérieusement lié à la nature même de l’homme, à la structure de sa pensée et de sa vision du monde. En tout cas, pour ne pas redire ce qui a été si abondamment exposé, nous allons tenter de montrer que ces valeurs multiples font partie d’un champ homogène, et qu’on peut les ramener à des lignes de force simples et claires, voire à un seul principe d’explication.