chef Gayle High Pine : Wakan Tanka Le grand esprit, permanent et stable

Toute notre existence est faite de révérence. Nos rituels renouvellent l’harmonie sacrée qui est nous. Chacun de nos actes — manger, dormir, respirer, faire l’amour — est une cérémonie qui rappelle notre dépendance à l’égard de la Terre Mère et notre parenté avec tous ses enfants. Les chrétiens eux, séparent le spirituel du physique, mettent la religion dans son compartiment et jugent le monde physique comme malin, mauvais et comme la préparation vulgaire d’un monde à venir.

Arnaud Desjardins : Soyez « un » pour vivre dans le monde réel

Cette vigilance n’est concrètement réalisable que si vous pouvez être à la fois conscient de l’extérieur, des gens qui vous parlent, des situations existentielles dans lesquelles vous êtes inséré et conscient de vous-même en train de vivre ces situations, conscient de ce qui se passe en vous. Vous devez avoir un regard à la fois sur l’extérieur et sur vous-même afin qu’aucune de vos réactions ne vous échappe. C’est le cœur du Chemin, croyez-moi, et tout le reste n’est que des à-côtés destinés à intensifier cette conscience de soi et à diminuer la puissance du sommeil et de l’identification avec les formes.

Curt BERG : Le filet d'Indra

Considérons pendant quelques instants cette manière de chercher la connaissance et la compréhension dont nous avons hérité et qui est influencée dans une grande mesure par les méthodes scientifiques. C’est une voie d’analyse et de synthèse, une activité du mental, qui fait que nous divisons ce que nous percevons en morceaux appréciables, maniables et, de préférence, reconnaissables. De ces morceaux, nous composons un tableau qui représente pour nous la réalité de ce que nous regardons. Et, en composant ce tableau, nous suivons en grande partie, en les variant et en les généralisant, les modèles et les lois qui sont déjà présents dans notre mental.

E. Pearon-Laroute : Explorations et traversées

l’Inde dès l’origine de sa pensée a observé et voulu expliquer rationnellement les phénomènes de la nature et de l’esprit, comprendre les rapports entre l’une et l’autre ; les noter, abondamment, — nulle littérature d’observation, dit Mircea Eliade, n’est plus riche que la sienne, — pour que ces observations puissent servir. La pensée philosophique indienne n’est pas mystique seulement, elle est peut-être avant tout utilitaire, c’est celle de l’observateur, du savant, de l’instructeur. Pour de telles données synthétiques qui établissent de continuelles et vivantes corrélations entre tous les plans de la vie, le seul langage possible est celui de la poésie.

Radha BURNIER : Critères moraux et intuition spirituelle

A toute époque de transition et au cours des périodes où se produisent de remarquables changements des conditions extérieures, le mental des gens est mis à l’épreuve. Ou bien ils tirent un nouvel élan du défi que leur oppose le changement rapide des circonstances et se mettent à la pointe de la croissance culturelle, intellectuelle et spirituelle de la civilisation dans laquelle ils vivent, ou bien ils sont dépassés parce qu’ils sont trop cristallisés et trop conventionnels pour réagir comme il faut au changement, et alors tout se met à dégénérer et à s’écrouler autour d’eux.

Sankara Menon : Données essentielles de la culture hindoue

Pour la plupart des Indiens, le concept de base qui a dominé la pensée et la vie hindoues est l’affirmation de l’unité de la vie ; je ne suis pas sans savoir que des systèmes dualistes ou pluralistes ont été connus dans l’Inde et y ont acquis un grand prestige. Mais tandis qu’on les respectait, leurs conclusions sur la Réalité Ultime n’ont pas été admises en définitive. La déclaration fameuse du Rig-Veda sur « L’Un auquel les Sages donnent bien des noms », montre que cette conviction se rencontre chez les Hindous dès l’aube de l’histoire.

Pierre D'Angkor : Itinéraire 2: L'Unité

L’homme, lui aussi, est donc manifestation de l’Unité. Il est l’univers en raccourci, en miniature, le microcosme du macroscome. Toutefois, comme l’Unité absolue exclut toute autre chose qu’Elle-même, ses manifestations, macrocosmiques ou microcosmiques, ne sont possibles que par sa propre projection, sa réflexion, dirions-nous, dans une sorte de miroir illusoire que l’Inde nomme « Maya ». Ce miroir de l’Unité c’est l’Univers, qualifié d’irréel — non qu’il ne soit pour nous qu’un mirage : il est réel pour nous — mais parce qu’en regard de la seule Réalité éternelle, l’Unité absolue, il n’a qu’une réalité relative, passagère, illusoire.

Robert Linssen : Mutations des sciences et des consciences

La nouvelle vision du monde nous fait entrevoir l’univers comme UN seul vivant présent au cœur de la multiplicité des êtres et des choses. L’univers manifesté doit être considéré comme l’unité organique d’un seul corps. Ce corps pourrait être celui d’un géant aux muscles fluides de pure lumière dont chaque être humain est un membre apparemment séparé.

E. Lester-Smith : Unité, dualité, et réalité

L’Univers est pénétré par la Dualité ; cependant l’Unité persiste. Quand l’Un devient Deux, Esprit et Substance, c’est alors que naît la Dualité. Mais les Deux restent compris dans l’Un, et ainsi l’Unité est préservée. Dans ces domaines le langage trébuche, il faut qu’il s’exprime par des énigmes et des paradoxes. Il a recours à des lettres majuscules pour des mots qui n’ont pas leur sens habituel. Ainsi donc dans le domaine le plus élevé, la Dualité est latente, l’Unité domine suprêmement. Réciproquement dans le domaine le plus bas, le monde physique, la dualité et la diversité règnent suprêmement et l’unité est difficile à découvrir. En descendant, le changement est progressif; il est à présumer que l’on peut considérer le milieu du Manas comme le pont en dessous duquel la dualité est dominante.

A. de Limbourg-Stirum : Réflexions sur « La Science du Mental » de E. Holmes

Notre Mental — avec un M majuscule — ou plutôt le Mental-Un ou Universel qui nous anime et constitue notre « JE » véritable, l’Essence et Énergie potentielle de notre être — dont notre petit moi limité et arrogant n’est que l’expression phénoménale dans cette vie terrestre — est parfait et illimité. Il ne dépend que de nous (en tant que dépositaire de cette Énergie primordiale) de déblayer le terrain. Il faudra nous rendre de plus en plus transparent et réceptifs, afin de laisser percer cette Lumière qui est en chacun de nous. Nous devons nous dégager de la torpeur qui nous envahit et essayer de vivre plus consciemment, en harmonie avec le « Grand Tout »…