Pascal Ruga
Ton silence

Tant de paroles de par le monde!
Et seul ton silence!
Ton silence d’étoile de mer!
M’a traversé,
A fait s’épanouir la madrépore calme de mon cœur étonné,
De mon cœur tranquille et perdu au sein des hautes herbes,
Au sein des océans percutant leurs symphonies,
Non plus la fatalité d’abandon,

(Revue Etre Libre. Numéros 174-177, Juin – Août 1960)

Ton silence

Tant de paroles de par le monde!
Et seul ton silence!
Ton silence d’étoile de mer!
M’a traversé,
A fait s’épanouir la madrépore calme de mon cœur étonné,
De mon cœur tranquille et perdu au sein des hautes herbes,
Au sein des océans percutant leurs symphonies,
Non plus la fatalité d’abandon,
Ou le fruit perdu de nos poursuites,
Mais cela
Qui nous habite et nous tient immobile
Dans le gouffre clair de notre vie.
La vie!
La vie qui nous enlace à sa chanson,
La vie fleur, saveur de l’aube,
Dieu Un et Multiforme
Inlassablement recommencé
Dans le secret de notre mort.


Pascal RUGA (Septembre 1953.)

La Fin des Temps

Le mur des logiques s’écroule dans la main de Dieu!
Les vibrations de mondes inconnus surgissent de ce vide!
Vie, amour et mort ne sont plus que constellations lointaines!
Une vision sans regard semble tout résoudre en transparence,
(et les formes traversées, perdent de leur densité
jusqu’à n’être plus que des ondes de lumière)
Un océan de calme submerge la fin des temps.
Rien n’est à faire ou à défaire,
Il n’y a ni désir ni non désir,
Il n’y a point d’exclusive.
Peu importe ce qui se libère ou s’enchaîne,
Que ce soit extase ou cauchemar,
Peu importe l’être de compassion ou celui qui tue!
Vraiment plus rien n’importe,
Plus rien ne se choisit.
A la mesure de l’immobile, le mouvement caresse l’infini des choses.


Pascal RUGA (Mai 1959.)