Le Zoo Humain par Hervé Soupiron-Michel

Le drame de cette humanité c’est de s’être persuadé qu’il valait mieux inventer sa provenance plutôt que de la vivre. Et pourtant, quand je les observe je vois clairement se manifester le flux de vie qu’ils ont tous en commun : fleuve, rivière, ruisseau, torrent, source ; je vois ce flux aborder leurs corps sclérosés, réels ou imaginés, essayer de se frayer un chemin, contournant les écueils que lui oppose la marionnette de bois qu’ils ont construit durant toute leur vie, souvent sans en avoir eu conscience.

En inde la vie est danse cosmique rencontre avec Malavika danseuse de Bharata Natyam

En Inde la vie est danse cosmique Vishnou rêve l’Univers Brahma le manifeste Shiva par sa Danse lui donne Impulsion Rythme Mouvement dans le Temps et dans l’Espace Ainsi naissent les Mondes les Saisons les Jours les Nuits et l’Etre Humain dialoguant avec les Dieux et la Joie surgit de ces Paroles d’Amour fait danser les Hommes et ils retrouvent dans l’Extase la Source de leur naissance et s’y dissolvent Sans fin est le Cycle de la Vie et de la Mort dont Shiva le Seigneur de la Danse rythme le cours ininterrompu

Le corps et la pensée sont complètement conditionnés. La seule liberté, c'est de voir ces conditionnements! par Eric Baret

Je pense qu’il n’y a qu’une crise: quand vous vous rendez compte que tout ce que vous faites, que tout ce que vous pensez vient de votre mémoire, que tout ce que vous rencontrez, c’est le passé et que vous ne pouvez pas avoir la moindre idée créatrice. Vous avez alors le pressentiment profond que ce que vous cherchez n’est pas dans la situation, n’est pas dans la perception. Vous constatez que vous pouvez uniquement aller devant. Tout ce que vous pensez, c’est devant vous, et pourtant, vous vous rendez compte que vous pouvez uniquement projeter le connu, la mémoire. Le neuf, la liberté ne peuvent être dans la projection. La crise émerge de l’évidence que vous ne pouvez penser que le vieux, alors que c’est le neuf que vous cherchez. Vous vous rendez compte que toute votre vie, que toutes vos actions sont faites constamment pour trouver ce neuf, pour trouver le non-désir et vous ne pouvez que répéter les schèmes qui reproduisent les erreurs passées. Votre questionnement ne peut plus être devant. La pensée n’a pas les éléments pour arriver à la non-pensée. Lorsque l’on rencontre ce moment dans la vie, c’est vraiment une crise, un choc. Vous savez très bien où vous ne voulez pas aller. Vous ne savez pas où vous voulez aller, mais vous voyez très bien où ne se trouve pas ce que vous cherchez. C’est un choc très profond. Les jeunes aussi éprouvent cela. À l’âge de quatorze ou quinze ans, on se rend compte qu’on ne veut pas être comme son père ou sa mère, qu’on ne veut pas mener une vie bourgeoise. On s’aperçoit que la société est factice. À cet âge, on sait très bien ce que l’on ne veut pas, mais on n’a pas le pressentiment de ce que l’on veut. Ce sont vraiment des crises très profondes.

Robert Linssen et les maitres des voies abruptes par Robert Linssen

L’expression « voies abruptes » évoque le caractère soudain et spontané de l’éveil intérieur. L’exemple des événements qui se présentent au cours d’un rêve est souvent donné pour l’expliquer. Lorsque nous examinons le passage d’une situation de rêve à l’éveil normal, nous voyons qu’il se fait de façon instantanée.

L’éveil spirituel fondamental est comparable à la foudre, qui frappe à l’improviste: en un instant, elle révèle la plénitude de sa lumière, de sa chaleur, de son intensité. Nous ne pouvons pas « inviter la foudre ». Krishnamurti déclare à ce sujet: «You cannot choose Reality, Reality must choose you.» (Vous ne pouvez pas choisir la Réalité, la Réalité doit vous choisir)

Voir le monde de l’intérieur par Robert Linssen

Tenter de faire comprendre et surtout de faire pressentir intuitivement la nature réelle de l’homme et du monde en utilisant les limites du langage verbal est une tâche très ardue. Des sages, tels que Krishnamurti, Nisargadatta ou Ramesh Balsekar, insistent sur l’incommensurabilité entre les concepts, les tentatives les plus subtiles de l’activité mentale la plus abstraite et le monde du Réel. Nisargadatta déclare que nous sommes dans l’ignorance complète de CE que nous sommes et de ce qu’est réellement le monde.

Le grand fleuve au-delà de la vie et de la mort physiques par Robert Linssen

Le problème de la mort a de tout temps suggéré des hypothèses contradictoires chez l’être humain. Ces hypothèses sont le reflet des croyances, conscientes ou inconscientes, ou des espoirs de ceux qui les émettent. Pour les uns, la mort physique résulte d’une loi universelle d’impermanence liée à tout assemblage ou agrégat d’éléments. Ces agrégats sont inéluctablement destinés à la dissolution des éléments matériels qui se sont associés pour les former. Pour les autres, le corps physique ne constitue que la partie matérielle d’un ensemble d’énergies réparties en différents niveaux ou dimensions. Parmi ces derniers se situeraient les niveaux ou dimensions psychiques et spirituels.

Le visage ou le mystère de l’être par Michel Random

C’est le propre du poète de prendre le risque de révéler en se révélant. Nous avons sans doute perdu la magie profonde au profit d’une magie apparente. Et pourtant le fait est là, la drogue de l’image est là. La hantise de voler l’instant et l’instant de l’instant est là pour cristalliser malgré et contre tout ce mystère. On le fait avec répugnance, avec mauvaise conscience, l’ina­vouable mystère se trouve imprimé et publié pour être touché et vu par les yeux de tous, et malgré tout le sacrilège est commis. Qu’on me pardonne ce sacrilège au nom de l’amour qui lui aussi existe hors du temps et de l’espace.

Le sacrifice nécessaire par Pierre Solié

C’est en ce chapitre ‘sacrificiel’ de cet ouvrage (Métamorphoses, op. cit.) que Jung écrit : « Le cours naturel de la vie exige d’abord de l’homme jeune qu’il sacrifie son enfance et sa dépendance infantile de ses parents naturels, pour ne pas leur rester enchaîné par le lien de l’inceste inconscient, funeste au corps et à l’âme. Cette tendance à la régression a été combattue dès les stades les plus primitifs par les grands systèmes psychothérapeutiques que sont pour nous les religions. En se séparant du demi-jour de l’enfance, l’homme cherche à atteindre une conscience autonome. Le soleil se sépare des nébulosités de l’horizon pour atteindre la clarté sans nuages de sa fonction de midi. Une fois ce but atteint, alors le soleil recommence à descendre pour se rapprocher de la nuit. »

Tristan et Iseult, le défi à la loi par Michel Cazenave

En fait, pour quelqu’un qui, d’un côté, intègre mal ce qui se passe en lui, et de l’autre refuse la société, que se passe-t-il ordinairement ? Eh bien, une partie du phénomène hippie aux symboliques féminines, le mouvement écologique avec son obsession de la Mère-Nature, la recherche par la drogue du Paradis perdu et du royaume des images, peuvent en grande partie s’expliquer à partir de ce point de vue. Bien sûr, il faudrait nuancer tout cela, faire la part de ce qui est pathologique et de ce qui ne l’est pas, de ce qui est régression et de ce qui est progression, mais j’essaie simplement de montrer les multiples voies par où le féminin fait à nouveau son entrée.